Dossier d’œuvre architecture IA73003599 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Forges Delescheraines puis tissage de soie puis fabrique de luminaires dites "Les Fabriques" actuellement sans affectation
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Assemblée des Pays de Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Saint-Pierre-d'Albigny
  • Hydrographies Ruisseau d'Otton ; bassin-versant Isère inférieure-Val Gelon
  • Commune Saint-Pierre-d'Albigny
  • Lieu-dit Les Fabriques
  • Adresse
  • Cadastre 2014 I 209, 210

Les fabriques de Saint-Pierre-d'Albigny sont établies par le marquis Félix Antoine Delescheraines (ou De Lescheraines) en 1806 sur une dérivation du cours d'eau d'Otton-le-Jeune. Leur établissement suscite des contestations de la part de deux autres grands maitres de forges savoyards, Jacques François Portier de Sainte-Hélène-sur Isère (IA73003493) et Joseph Antoine de Castagnère d'Argentine (FR.AD073, 1FS712).

Le site est visible sur le cadastre napoléonien de 1809 (Section B, feuille unique, parcelle 920 : forge, parcelles 913 à 918 : fabriques).

Par décret impérial du 7 octobre 1812, le marquis Delescheraines est autorisé officiellement à mettre en activité "dans le délai de six mois, et pour un temps indéfini, les usines et artifices établis dans sa propriété [...] et consistant en une forge et deux martinets pour la préparation du fer, deux fourneaux de cémentation et six forges pour la préparation des faux composées d'onze petits foyers et sept marteaux" (M.Conquebert-Montbret, Journal des mines, 1813).

Le 15 juillet 1816, le roi Victor-Emmanuel accorde au marquis Delescheraines un privilège pendant 20 ans pour la fabrique d'acier, servant à la fabrication des armes à feu et des divers instruments d'agriculture. Le site produisait principalement des faux et des faucilles mais aussi des limes et des scies (FR.AD073, L584). Il employait une douzaine d'ouvriers (FR.AD073, 1FS712).

En 1844, les frères Curtet (originaires des Échelles) transforment le site en fabrique de tulle de coton équipée à l'origine de quatre métiers. En 1865, elle devient une fabrique de taffetas dirigée par la Maison Breban, Salomon et Compagnie de Lyon. Le site s'occupe du dévidage des cocons et du tissage de la soie (uniquement du taffetas noir). En 1872, la Société Léon Audibert, M.Monin et Compagnie est propriétaire de la fabrique. Elle demande l'autorisation de construire un mur de soutènement le long du Merderet car le cours d'eau menace le bâtiment de la conciergerie de l'usine. Le site apparaît sous le nom "Les fabriques" sur le premier cadastre français de 1890 (Section I, feuille 1, parcelles 270 à 280). Sa configuration montre qu'il est devenu une usine d'importance. A cette date, elle appartient à Léon Audibert.

En 1933, l'usine est exploitée par A.Combet et Cie, une entreprise lyonnaise (FR.AD073, 1375W96).

En 1960, l'usine est achetée par la société SAMPA-HELIOS qui fabrique des luminaires. Elle cesse son activité en 2013. Actuellement, l'usine est sans affectation.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1806, daté par source
    • 1890, daté par source

Le site est implanté en rive gauche du ruisseau d'Otton-le-Jeune. Sa configuration a considérablement évolué au cours du temps. Sur le cadastre de 1809, il se compose de petits bâtiments installés le long de la dérivation d'Otton-le-Jeune. Par la suite, le site est transformé en filature. De grands bâtiments industriels sont construits. Ils sont visibles sur le premier cadastre français de 1890. La plupart de ces édifices sont toujours en place. Il s'agit de locaux administratifs (conciergerie, bureaux, etc.), de logements ou de bâtiments de production (local de la turbine, etc.). Ils sont construits en pierre et couverts de toitures en ardoise. Ces bâtiments possèdent de larges ouvertures en anse de panier. Le site industriel est délimité par un mur d'enceinte.

La prise d'eau d'origine se faisait immédiatement en aval du moulin de la Creuse (IA73003594). Vers 1890, l'ancien canal de pierre qui desservait les artifices est remplacé par une conduite métallique et une turbine est installée pour fournir la force motrice aux machines. Des tronçons de ce canal de pierre sont toujours visibles. Les mécanismes de transmission se trouvaient dans les sous-sols des bâtiments. En cas de manque d'eau, une machine à vapeur fournissait l'énergie nécessaire au site. Une seconde prise d'eau qui est toujours visible avait été aménagée en aval de la première. Elle alimentait une roue verticale.

  • Murs
    • pierre enduit
  • Toits
    ardoise
  • Couvrements
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • énergie électrique
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Sites de protection
    parc naturel régional

La commune de Saint-Pierre-d'Albigny se trouve dans le PNR des Bauges.

Le site se trouve au bord de la route départementale n°201, non loin du monastère de Minjoud.

Documents d'archives

  • FR.AD073, L584, Fonds des administrations lors de la Révolution et l'Empire, Industrie, Métallurgie, usines, forges et martinets divers, 1792-1815.

    AD Savoie : L584
  • FR.AD073, L1008, Cadastre napoléonien, Saint-Pierre-d'Albigny, section B, feuille unique, 1809.

    AD Savoie : L1008
  • FR.AD073, 1FS712, Fonds de l'intendance générale de Chambéry, Industrie et commerce, Métallurgie, usines et affaires diverses, 1815-1860.

    AD Savoie : 1FS712
  • FR.AD073 sous-série 81S68, Service hydraulique. Saint-Pierre-d'Albigny. Affaires diverses (barrage, curages, travaux…), 1864-1922.

    AD Savoie : 81S68
  • FR.AD073, 35SPC7, Ponts et chaussées, service hydraulique, Comptabilité, statistiques et affaires diverses (classement par année), 1876-1909.

    AD Savoie : 35SPC7
  • FR.AD073, 3P 7266, Premier cadastre français, Saint-Pierre-d'Albigny, Section I, feuille 1, 1890.

    AD Savoie : 3P 7266
  • FR.AD073, 1375W96, Cabinet du Préfet - Seconde Guerre mondiale - Service de la défense passive, Plan de protection des entreprises, dossiers détaillés : Usine Combet à Saint-Pierre-d'Albigny (70).

    AD Savoie : 1375W 96
  • FR.AD073, 3P 7267, Cadastre rénové, Saint-Pierre-d'Albigny, Section I, feuille 1, 1957.

    AD Savoie : 3P 7267
  • FR.AD073 sous-série J1706, Inventaire des moulins de Savoie. Association des amis des moulins savoyards. Nicole Gotteland, Louis Crabières, commune Saint-Pierre-d'Albigny, 1999.

    AD Savoie : J1706

Bibliographie

  • M.Conquebert-Montbret, Journal des mines ou recueil de mémoires sur l'exploitation des mines et sur les sciences et les arts qui s'y rapportent, vol.33, Volange et Masson, Paris, 1813.

  • Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Tome XXXIV, deuxième série, Tome IX, Chambéry, Imprimerie Veuve Ménard, 1895.

  • M.Messiez, La Combe de Savoie autrefois, La Fontaine de Siloë, 2002.

  • H.Barthélémy, Anciens moulins en Combe de Savoie et bas Val d'Arly, Cahier du Vieux Conflans, n°175, Société des Amis du Vieux Conflans, Albertville, 2014.

    CDP Savoie
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2015
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Assemblée des Pays de Savoie