Les fabriques de Saint-Pierre-d'Albigny sont établies par le marquis Félix Antoine Delescheraines (ou De Lescheraines) en 1806 sur une dérivation du cours d'eau d'Otton-le-Jeune. Leur établissement suscite des contestations de la part de deux autres grands maitres de forges savoyards, Jacques François Portier de Sainte-Hélène-sur Isère (IA73003493) et Joseph Antoine de Castagnère d'Argentine (FR.AD073, 1FS712).
Le site est visible sur le cadastre napoléonien de 1809 (Section B, feuille unique, parcelle 920 : forge, parcelles 913 à 918 : fabriques).
Par décret impérial du 7 octobre 1812, le marquis Delescheraines est autorisé officiellement à mettre en activité "dans le délai de six mois, et pour un temps indéfini, les usines et artifices établis dans sa propriété [...] et consistant en une forge et deux martinets pour la préparation du fer, deux fourneaux de cémentation et six forges pour la préparation des faux composées d'onze petits foyers et sept marteaux" (M.Conquebert-Montbret, Journal des mines, 1813).
Le 15 juillet 1816, le roi Victor-Emmanuel accorde au marquis Delescheraines un privilège pendant 20 ans pour la fabrique d'acier, servant à la fabrication des armes à feu et des divers instruments d'agriculture. Le site produisait principalement des faux et des faucilles mais aussi des limes et des scies (FR.AD073, L584). Il employait une douzaine d'ouvriers (FR.AD073, 1FS712).
En 1844, les frères Curtet (originaires des Échelles) transforment le site en fabrique de tulle de coton équipée à l'origine de quatre métiers. En 1865, elle devient une fabrique de taffetas dirigée par la Maison Breban, Salomon et Compagnie de Lyon. Le site s'occupe du dévidage des cocons et du tissage de la soie (uniquement du taffetas noir). En 1872, la Société Léon Audibert, M.Monin et Compagnie est propriétaire de la fabrique. Elle demande l'autorisation de construire un mur de soutènement le long du Merderet car le cours d'eau menace le bâtiment de la conciergerie de l'usine. Le site apparaît sous le nom "Les fabriques" sur le premier cadastre français de 1890 (Section I, feuille 1, parcelles 270 à 280). Sa configuration montre qu'il est devenu une usine d'importance. A cette date, elle appartient à Léon Audibert.
En 1933, l'usine est exploitée par A.Combet et Cie, une entreprise lyonnaise (FR.AD073, 1375W96).
En 1960, l'usine est achetée par la société SAMPA-HELIOS qui fabrique des luminaires. Elle cesse son activité en 2013. Actuellement, l'usine est sans affectation.