Un moulin appartenant à Jacques Bopoil et ses frères et à Eusebie Boudin est visible sur la mappe sarde de 1728 (parcelle 4068) non loin du hameau de la Fusière (ou Fougère).
Le 12 avril 1874, Jean Ruffier (feu Marie Antoine) de Feissons-sous-Briançon demande l'autorisation de construire un nouveau moulin à farine un peu en amont de l'ancien qui à cette date est détruit.
Un rapport du service des Ponts et chaussées précise "Le hameau de la Fusière n'est pas toujours habité, il dépend de la commune de Nâves, néanmoins les habitants sont tous sans exception tributaires de celle de Feissons-sous-Briançon ; c'est ce qui explique pourquoi le pétitionnaire est domicilié dans cette dernière commune où il a ainsi que tous les autres ses plus grandes propriétés. Les propriétaires de ce vallon viennent l'habiter au printemps pour faire paître leurs troupeaux et en automne pour faucher les foins et les blés et faire de nouvelles semences. Ils restent alors jusqu'à Noël. C'est pour les besoins de cette localité seulement que le pétitionnaire qui est charpentier, aidé par une cotisation de ses habitants s'est décidé à construire un moulin à cause de l'éloignement des usines de cette nature. En effet, il se trouve situé à 4 kilomètres de Nâves où pour y arriver il faut franchir la montagne qui les sépare de cette commune et ils ont du coté de Feissons toute la déclivité de la montagne qui surplombe cette commune avec un longueur de parcours de 8 kilomètres au moins" (FR.AD073, 49SPC10).
L'autorisation de construction est accordée par arrêté préfectoral du 30 novembre 1874 (FR.AD073, 80S6). En 1876, ayant dépassé le délai de construction accordé par l'arrêté préfectoral, Jean Ruffier demande un délai supplémentaire d'une année pour terminer les travaux.
L'État statistique des irrigations et des usines sur les cours d'eau non flottables et non navigables de 1879 (FR.AD073, 35SPC7) mentionne le moulin
Le moulin est visible sur le premier cadastre français de 1885 (section U, feuille 2, parcelle 38). Il appartient toujours à Jean Ruffier.
Le moulin cesse probablement de fonctionner à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle, car il n'est pas mentionné dans le recensement des moulins de 1917 (FR.AD073, 284 R 1).
Actuellement, quelques vestiges du bâtiment sont toujours visibles.