Bien qu'aucun propriétaire ne soit déclaré "forain" sur le livre des numéros suivis de la mappe (qui recense 31 "maisons" et 3 "granges"), les noms de famille des propriétaires cités (Gaudin, Bertin, Carle, Basin, Rivolet, Menjoz) laissent supposer qu'ils sont originaires de communes du Coeur des Bauges. En effet on retrouve ces patronymes sur le cadastre de 1890, avec comme lieu de résidence Sainte-Reine. A cette date, toutes les "maisons" (et les 7 "bâtiments", qui sont souvent des "maisons" rayées, indiquant sans doute que les celliers, en tant qu'habitat temporaire, avaient un statut intermédiaire entre les "maisons" et les simples dépendances) citées dans l'Etat de section appartiennent à des propriétaires résidant à Sainte-Reine (34 cas) ou Jarsy (5), Doucy-en-Bauges (1), Ecole (1), Bellecombe-en-Bauges (1). Il s'agit de celliers de vigne, dits "sartos". Le village de la Chénolaz semble donc avoir été très tôt un hameau de celliers tenus par des Baujus. On remarque sur la mappe la fréquence (plus de la moitié) des "maisons" appartenant à plusieurs membres d'une famille (untel et son/ses cousins, ou frères, ou neveux).
Le bâti actuel remploie quelques jours chanfreinés (exemple sur IA73005272, 2018 YI 187 ou 224) mais est essentiellement datable du 19e siècle : on trouve des dates portées de 1800 (2018 YI 187 : inscription Jg 1800 BV sur le linteau de porte), 1820 (sur 2018 YI 183 ; inscription C. 18 + 20 . R dans un cartouche, sur le linteau de porte), 1860 (IA73005271) et 1886 (2018 YI 166, ferme, datée sur un moellon).
La majorité des bâtiment est disposée en rangs de sartos mitoyens. Seul le rang le plus à l'est est double en épaisseur dans sa partie sud ; il a été coupé au nord par la démolition d'un bâtiment au milieu.
L'écart est implanté sur un terrain en pente, et la plupart des bâtiments en tire parti, en particulier pour faire l'économie d'un escalier : plusieurs sarto ont une cave ouvrant de plain-pied sur la rue (2018 YI 157, 158, 348, 183, 349, 187, 188 ou 189) alors que la porte du logement est également de plain-pied mais sur le mur pignon (2018 YI 348) ou le mur arrière (IA73005271 et 2018 YI 163 présentent les deux cas). On trouve cependant des escaliers extérieurs, en pierre (maçonnerie avec dessus de marche et paliers en lauze : 2018 YI 194, 226, 196, 288), plus rarement avec un couloir voûté vers la porte de la cave (2018 YI 223).
Les sartos n'ont ordinairement qu'une pièce par niveau : une cave ou cuvage voûté en étage de soubassement et un logement d'une pièce en rez-de-chaussée surélevé. Le comble sous toiture est en général occupé par un fenil (ou pour sécher d'autres produits).
Du fait de leur mitoyenneté et de leur petite taille, plusieurs sartos ont été rassemblés en une seule propriété, soit de façon ancienne pour créer ou re-créer (après un partage) un ensemble cohérent (IA73005272 ; 2018 YI 219 à 221), soit plus récemment pour obtenir une surface suffisante à une habitation permanente selon les standards de la fin du 20e siècle ou du début du 21e (2018 YI 203 à 207 ; 2018 YI 157, 158). Ils ont souvent aussi été surélevés au 20e ou 21e siècle.
Deux bâtiments un peu plus grands, à l'entrée du hameau à l'est, s'apparentent plus à des fermes avec étable à côté de la cave et grange au-dessus (accès dans la pente) (2018 YI 166 et 168). Ils appartiennent cependant à des habitants de Sainte-Reine en 1890.
Une fontaine (repérée) est implantée sur la parcelle 2018 YI 162.
Les murs sont en moellon calcaire (le sarto 2018 YI 194 présente un angle de maçonnerie arrondi, sans chaîne d'angle, caractéristique de la Combe de Savoie autour de Saint-Pierre-d'Albigny et Grésy-sur-Isère), les encadrements en pierre de taille (parfois à jambages partagés entre la porte et un angle ou une fenêtre). Les toits sont à longs pans, parfois avec une croupe en fin de rang ou pour les sartos mitoyens par deux (le toit est souvent une réfection de la fin du 19e siècle ou 1ère moitié du 20e).
Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon