Sur la mappe sarde (vers 1730), la maison est sur la grande parcelle n°3360 qui appartient à noble François Favier, baron du Noyer, avec les deux grands jardins n° 3358 et 3359 à l'ouest. Le plan et l'état de classement de 1812 permettent de mieux comprendre l'organisation de la propriété, avec un nord la maison (A1 1116) et au sud une grange (n°1114) séparées par une cour ou "place" (n°1115), avec toujours le jardin à l'ouest (n°1114 bis), l'ensemble appartenant à Victor Blanc, juge à Saint-Pierre-d'Albigny. La présence d'encadrements chanfreinés (porte en arc segmentaire de la cave nord-est sous la maison ; porte en arc plein-cintre de la cave sous la grange) et d'un placard en pierre, à encadrement biseauté, au rez-de-chaussée de la maison, indiquent une origine ancienne (fin du Moyen Âge ?) de la base des maçonneries, le bâtiment ayant été remanié par la suite. Une plaque de cheminée datée de 1765 est intégrée au foyer de la cheminée de la chambre sud-ouest au 1er étage. Les cheminées du 1er étage ont un décor sculpté sur les trumeaux, dans le style de la fin du 18e siècle. La porte d'entrée a une imposte en fer forgé aux initiales de Victor Blanc (avec peut-être un E en plus ; l'épouse de Victor Blanc est cependant Anne Sophie Philiberte Le Blanc, ce qui n'expliquerait pas ce E). Le motif de l'imposte et de la grille de la porte (grands et petits rectangles à extrémités en demi-cercle) se retrouve dans le garde-corps du balcon du 1er étage. Victor Blanc meurt en 1824. En 1823 sa fille Françoise Euphrosine avait épousé François Victor, comte de Chissé de Pollinge, né à La-Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), capitaine dans la Brigade de Savoie puis syndic de Saint-Pierre-d'Albigny (généalogie : geneanet).
En 1843, Euphrosine de Chissé vend la maison aux Soeurs de Saint-Joseph de Chambéry, pour accueillir les soeurs âgées ou malades ; la mère supérieure est alors Joséphine Veyrat (soeur du poète Jean-Pierre Veyrat, de Grésy-sur-Isère). En 1890 les Soeurs de Saint-Joseph sont propriétaires de tout l'ilot, soient les maisons 1890 E2 324, 325 et 329, avec le bâtiment 1890 E2 326 et les jardins autour.
La maison devient ensuite l'école de filles Jeanne d'Arc (cours complémentaire privé ou école ménagère), puis "foyer des jeunes" dans les années 1960, avant d'être achetée par la commune pour devenir une "maison des sociétés". En 2018, elle accueillait la bibliothèque municipale à l'étage de soubassement et l'école de musique au 1er étage. Un ensemble de papiers peints datable de la 1ère moitié du 19e siècle a été découvert dans la chambre sud-ouest du 1er étage en 1986 (déposé à la mairie ; voir annexe).
L'ancienne grange de la propriété de Victor Blanc devient école de filles et école maternelle, qui conserve une travée de caves voûtées en étage de soubassement dotée à ses deux extrémités de portes extérieures en arc plein-cintre chanfreiné (la porte nord donne maintenant dans un cavon à charbon). Le reste du bâtiment a été agrandi et reconstruit dans la 2e moitié du 19e siècle. Il est actuellement désaffecté.