Lors de l'établissement de la mappe en 1729, l'édifice occupe la parcelle 3471 (la lecture des numéros est difficile), maison appartenant à noble Antoine de Cerise, avec son jardin au sud (3472). Le 15 décembre 1737, Pierre Armand achète cette propriété à noble François Philippe de Cerise, sans doute l'héritier d'Antoine (AD Savoie, C 5609). Pierre et Hiérome Armand possédaient déjà l'immeuble mitoyen à l'ouest (n°3474 de la mappe, voir IA73005299). Pierre Armand a sans doute commandité une réfection du bâtiment qu'il venait d'acquérir, comprenant entre autres la construction de l'escalier où le monogramme AP avec la date 1740 est gravé sur le montant de porte du palier du 1er étage (la forme du A est semblable à celle du A porté sur un conduit de cheminée autrefois situé sur le toit de l'immeuble des Armand mitoyen). En 1741, le procès verbal de réception des travaux de la Préceptorie (AD Savoie, 138Edépôt 336) permet de qualifier son statut : le sieur Pierre fils de feu Pierre Armand y est désigné comme marchand bourgeois de Montmélian, conseiller, natif et habitant de la paroisse.
La porte piétonne sur rue de l'édifice, au n°50 de la rue Louis Blanc-Pinget, est murée (sauf son imposte grillagée à encadrement chanfreiné) et donne sur un escalier qui dessert le 1er étage de l'immeuble mitoyen à l'ouest via une porte à encadrement chanfreiné ; un passage commun a peut-être existé à cet emplacement, qui traduit l'imbrication des propriétés au 18e siècle. Le reste de la façade peut dater du 18e siècle. L'escalier de 1740 était sans doute situé en bout de bâtiment, ce qui lui permettait de prendre jour. L'immeuble a ensuite été agrandi au sud, avec un passage à l'ouest de l'escalier reliant les parties nord et sud de l'immeuble.
Hiérome Armand, avec Pierre ou "ses frères", sont propriétaires en 1732 d'un ensemble conséquent de biens dans la commune, dont une grange au bourg (Dessus le Pont, n° 6578), une maison Aux Gignettes (n°1459) et une au Bourget (n°160), et plusieurs vignes (4823 m², au Mollard, aux Vignettes et au Grand Vignoble).
En 1812 lors de l'établissement du cadastre napoléonien, l'immeuble appartient à Joseph François Borson. Il est réuni dans une même parcelle avec l'immeuble mitoyen à l'est (1808 A1 1170). Ce dernier correspondait sur la mappe à la parcelle n° 3470 (moitié ouest), maison appartenant à noble Aimé de la Pignier.
Sur le cadastre français en 1890, l'immeuble étudié constitue de nouveau une parcelle unique (1890 E2 364) qui appartient à Brunet avoué à Chambéry, nu-propriétaire, et Balthazar Trabuc usufruitier, de même que les jardins E2 365 et 366 et le verger E2 367. Lors de l'étude, l'immeuble avait été de nouveau réuni avec son mitoyen à l'est (lui-même divisé en plusieurs parcelles) par l'ouverture de communications au niveau des paliers de l'escalier et était en cours de réhabilitation.
Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon