• enquête thématique régionale, Stations de sports d'hiver
Immeuble dit résidence le Snow
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Avoriaz - Biot (le)
  • Commune Morzine
  • Lieu-dit les Dromonts
  • Adresse place du Snow
  • Cadastre 2006 O1 74
  • Dénominations
    immeuble
  • Appellations
    résidence le Snow
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique

L'immeuble le Snow est le premier programme construit au quartier des Crozats, selon une dimension comparable à la résidence le Pas du Lac (réalisée au front de neige l'année précédente), reflet du changement d'échelle des programmes. C'est le premier immeuble de cette ampleur (lot 221, 11 770 m2 de plancher, 292 appartements dont 261 studios, 29 appartements de type 2 pièces et 2 appartements de type 3 pièces, avec 220 m2 de commerces au rez-de-chaussée) jamais réalisé par la SICA (Société Immobilière et de Construction d'Avoriaz). Le projet est étudié en 1972/1973 par le Collectif Architecture mais la conduite principale du projet est assurée par J.-J. Orzoni. Le permis de construire est accordé le 10 Septembre 1973 et le chantier, coordonné par le bureau CO.TE.BA. (Coordination technique du bâtiment) se déroule en deux saisons, permettant l'ouverture de la résidence pour noël 1975. Le projet du Snow ouvre la séquence des immeubles de grandes dimensions programmés pour le quartier des Crozats et réalisés selon une architecture plus économique que celle développée jusque-là pour les programmes du quartier des Dromonts. Ces choix rendent caduques des projets étudiés précédemment pour aménager ce versant jusque sous la falaise des Crozats, notamment celui de 1969/1970 qui prévoyait déjà de laisser libre le plateau central de l'alpage d'Avoriaz. Dans le prolongement du quartier des Dromonts, la composition est étagée sur deux niveaux (le quartier des Essaveaux, puis le quartier du Perchoir avec des immeubles en forme de tour et des immeubles parallèles aux courbes de niveaux orientés plein sud) desservis chacun par un funiculaire en raison de la forte pente. Néanmoins, le Snow intègre un parcours public permettant aux résidents de remonter du pied du plateau jusqu'aux résidences programmées plus haut, l'ensemble étant traité de manière économique, bien qu'appelé à devenir l'un des secteurs les plus animés de la station.

La résidence le Snow est construite au pied de la pente s'élevant vers la falaise des Crozats, laissant libre les parties plates du plateau, appelées à devenir l'espace central de la station. L'immeuble est linéaire, implanté perpendiculairement aux courbes de niveaux du terrain. Il est en limite du domaine skiable, la façade est tournée sur les pistes et la façade ouest sur la place des Essaveaux. La résidence est composée de trois corps de bâtiment distincts raccordés par deux circulations verticales autour desquelles l'orientation est modifiée en fonction de la topographie. En épousant le relief du terrain, ce mode d'implantation permet de concentrer le programme important du Snow (jusque-là absent des réalisations antérieures de la station) et de limiter son impact visuel qu'il n'aurait pas manqué de révéler si on avait repris les principes d'implantation choisis précédemment. Comme ce fut le cas avec la résidence le Pas du Lac, réalisée l'année précédente et comparable du point de vue du programme et des surfaces bâties avec la résidence le Snow. La partie centrale (bâtiment 2) rectiligne est composée de 9 travées à l'est et 6 travées à l'ouest, toutes identiques et parallèles (3,20 m de portée). La partie amont (bâtiment 3) est pivotée de 30° vers l'est et de distribution comparable : 9 travées à l'est et 10 travées à l'ouest, toutes identiques et parallèles (3,20 m de portée). La partie aval (bâtiment 1) constitue le pignon de l'édifice, composé sur un plan en éventail avec 6 travées à l'ouest et 3 travées à l'est décalées chacune de 10°. Tous les niveaux sont partagés par une coursive centrale, sans lumière naturelle, qui dessert des appartements de plainpied, tous de type studio, aménagés néanmoins avec un décalage de deux marches entre la partie côté lumière (séjour/couchage) et la partie intérieure (pièces d'eau et coin cuisine). Les logements, de type deux pièces, sont aménagés aux niveaux supérieurs, sous toiture, disposés sur deux niveaux en duplex, accessibles depuis la dernière coursive. Celle-ci constitue (au niveau R+14) un passage public qui traverse les bâtiments 2 et 3 de l'immeuble de part en part. Il ouvre à l'amont sur la route des Crozats et donne accès à la partie haute du quartier des Crozats. Il est connecté à l'aval sur l'ascenseur public panoramique (transparence complète des parois de la gaine et de la cabine) qui forme le raccord entre les bâtiments 1 et 2 et s'élève depuis la place des Essaveaux. Les entrées sont de taille modeste en regard du trafic lié au passage des habitants de la résidence et des résidents des grands immeubles de la partie supérieure du quartier des Crozats. En bas l'accès est double : au niveau inférieur un petit hall construit en adjonction et traité en passerelle posée au sol et couverte en bois pour les habitants du Snow ; au-dessus, le hall donnant accès à l'ascenseur public, se prolonge par un porche couvert dans-oeuvre, animé par deux commerces. Au sommet de l'immeuble, le porche est traité en appentis du bâtiment 3, formant un volume distinct, couvert d'une toiture à pans multiples, tout en surmontant les deux dernières travées amont de l'immeuble. Malgré une compacité volumétrique nouvelle, gage d'économie attendue par le maître d'ouvrage, le parti général repose sur plusieurs décalages en plans et en volumes, assurant les variations attendues pour l'architecture d'Avoriaz, respectant ainsi à minima les partis pris d'origine de la station. Les façades latérales des studios sont toutes pivotées de 20° par rapport aux murs de refend, prolongées par des balcons circulaires avec garde-corps bois en facettes formant arrondis, assurant ainsi un modelé pour chaque face latérale. De même, la toiture présente une silhouette mouvementée dû au partage géométrique et longitudinal de l'édifice entre le côté est plus élevé que le côté ouest ; celui-ci étant traité par ailleurs en gradins sur deux niveaux, avec une rive brisée par le systématisme des toitures débordantes et découpées au-dessus de chaque balcon. Mais l'impact de la hauteur du pignon aval, légèrement atténué par la disposition en cascade des logements aménagés sous toiture, ne peut être masquée par les grands appartements (type trois pièces) placés en belvédère sur le flanc plein sud.

  • Murs
    • essentage de bardeaux
    • essentage de planches
    • crépi
    • béton armé
  • Toits
    bois en couverture
  • Étages
    11 étages de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit
  • Typologies
    immeuble perpendiculaire à la pente, circulation centrale
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ecole d'architecture de Grenoble