Dossier d’œuvre architecture IA74000851 | Réalisé par
Lyon-Caen Jean-François
Lyon-Caen Jean-François

Enseignant à l'école nationale supérieure d'architecture de Grenoble

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  • enquête thématique régionale, Stations de sports d'hiver
Téléférique des Prodains
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Avoriaz - Biot (le)
  • Commune Morzine
  • Lieu-dit les Prodains
  • Cadastre 2006 N1 133-140
  • Dénominations
    téléférique
  • Appellations
    téléférique des Prodains
  • Parties constituantes non étudiées
    gare

Le téléphérique d'Avoriaz est mis en service le 17 mars 1963, mais l'idée d'un câble reliant la vallée des Ardoisières au plateau d'Avoriaz est plus ancienne. En 1960, le skieur champion olympique Jean Vuarnet est nommé directeur de la station de Morzine. Il s'investit dans les projets d'équipements d'Avoriaz. Associé d'abord au cycliste Louis Bobet, ils créent ensemble la "Société d'Equipement et d'Exploitation de la Station d'Avoriaz 1800". Le téléphérique constitue la première infrastructure qui doit donner accès au plateau d'Avoriaz à plus de 1800 mètres d'altitude, là où ils envisagent de bâtir une nouvelle station de sports d'hiver. Le chantier du téléphérique d'Avoriaz débute en juin 1961 en prévoyant une ouverture pour Pâques 1962. Sa mise en service est retardée d'une part par des difficultés techniques (rupture du câble porteur à la pose en décembre 1961) et d'autre part par des complications financières (départ de Louis Bobet, puis association en 1962 de Jean Vuarnet avec le groupe de promotion immobilière Bremond). Ils créent ensemble la Société d'Aménagement de Morzine Avoriaz (S.A.M.A.) qui aura en charge, entre autre, l'exploitation du téléphérique. Le téléphérique est commandé en février 1961 au constructeur Applevage (Société de Construction et de Location d'Appareils de Levage). L'Atelier d'Architecture d'Avoriaz (Annecy) est chargé de la conception des gares et le chantier démarre au mois de juin 1961. L'architecture des gares est sans aucun lien avec les principes de la station adoptés quelques années plus tard en 1964 lorsque l'architecte Jacques Labro et ses associés seront chargés de mettre en ouvre le projet de la station d'Avoriaz, expliquant ainsi le contraste entre les installations du téléphérique des Prodains et l'architecture d'Avoriaz. Le téléphérique avait pour objectif de monter l'hiver aussi bien les résidents à la station que les skieurs de Morzine sur les champs de neige des HautsForts. Le départ a été implanté au fond de la vallée des Ardoisières, au hameau des Prodains, éloigné de plus de trois kilomètres du centre de Morzine, mais permettant une liaison directe avec le col d'Avoriaz en donnant ainsi accès au plateau et aux pentes enneigées des Hauts-Forts. L'implantation de la gare supérieure a été guidée par la topographie des lieux et construite en bordure du plateau dans l'échancrure du Col. Sur le plateau, la gare dessert un ensemble de remontées mécaniques qui montent d'un côté sur les pentes des Hauts Forts (le télésiège de Folly et le téléski de Plan Brasy ont été réalisés la même année que le téléphérique) et de l'autre rejoignent le parking d'entrée de la station depuis lequel on accède au domaine des Lindarets. Il est prévu dans les années à venir de remplacer le téléphérique par un appareil à plus fort débit, conduisant ainsi à la disparition des installations dans leurs configurations actuelles.

La dénivelée du téléphérique est de 592 mètres, démarrant à la cote 1161 mètres d'altitude au fond de la vallée des Ardoisières pour atteindre le plateau d'Avoriaz à 1753 mètres d'altitude. La longueur de la voie est de 1787 mètres, franchie avec un seul pylône. Le téléphérique est conçu en 1961 et réalisé entre 1961 et 1963 par les établissements Applevage de Paris. La capacité est exceptionnelle pour l'époque, avec des cabines prévues pour 80 personnes et un débit possible de 1000 voyageurs par heure. Avec une vitesse de 12 mètres par seconde, le trajet ne dure que 4 minutes 30 secondes. Il s'agit alors d'un record de puissance jamais atteint pour un téléphérique à voyageurs en France. En pratique, la vitesse de circulation est de 9 mètres par seconde et le débit assuré est tout de même de 800 personnes par heure. Les cabines, réalisées en alliages légers par les carrosseries Mauduit-Lapierre à Pantin en région parisienne, sont rénovées en 1978. Elles sont dessinées selon une allure classique, avec les parties inférieures équipées de plaques d'aluminium que surmontent des pare-brises en plexi-glass de petites dimensions. En 1988, le moteur, placé dans la gare supérieure est refait et la conduite automatisée depuis le pupitre disposé dans la salle de commande de la gare supérieure. Le téléphérique fonctionne l'hiver principalement comme un ascenseur permettant aux skieurs à la journée de rejoindre rapidement le domaine skiable d'Avoriaz et des «Portes du Soleil». Il facilite aussi le déplacement des personnels de la station résidant la plupart du temps en bas. Une navette relie la gare des Prodains avec Morzine. Le téléphérique fonctionnant de 7 heures du matin jusque tard en soirée, s'apparente ainsi à un véritable transport public.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • LYON-CAEN, Jean-François. Téléphériques. Architecture des gares. Inventaire région Rhône-Alpes. Savoie, Haute-Savoie. Lyon : Délégation régionale à l'Architecture et à l'Environnement, 1990. 2 vol. ; 27 cm

    t. 2, plans, ill.

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ecole d'architecture de Grenoble
Lyon-Caen Jean-François
Lyon-Caen Jean-François

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