Les réalisations de Jacques Labro et du Collectif Architecture
1964, le projet J. Labro et J.-J. Orzoni avec J.-M. Roques / G. Brémond
Pour répondre à l´attente nouvelle de Gérard Brémond, les architectes Delb et Bertrand recherchent d´autres idées qu´ils vont trouver auprès de leurs jeunes collaborateurs, architectes ou élèves en architecture qu´ils accueillaient pour faire « la place ». C´est autour de la personnalité de Jacques Labro (1935), architecte urbaniste diplômé en 1963 et grand prix de Rome en 1961 que le projet va se cristalliser. Au sein de l´agence Delb-Bertrand, il vient de développer dans une approche personnelle, un contre-projet pour la Colline de Saint-Cloud qui propose un parti pris organique enroulant l´opération au sommet de la butte, la plaçant à l´abri de l´autoroute plutôt qu´une composition symétrique reliée directement aux voiries et placée en vue depuis la Seine. Au cours de ses études, poursuivies dans l´atelier Lemaresquier à l´école des Beaux-Arts de Paris, Jacques Labro avait compris que « l´architecture pouvait s´accorder à un milieu et être vivante » et il ne se « sentait pas à l´aise avec l´école du Bauhaus, Le Corbusier ou Marcel Breuer » (qui étudie depuis 1961 le projet de la station de Flaine). Car « dans le Bauhaus, il y avait des notions de rationalité et de fonctionnalité » et il « n´était pas dans cette mouvance » (extrait Les pionniers de l´or blanc. Philippe Revil, Glénat éditeur, 2003, p. 148). Ses références étaient ailleurs, « plutôt en direction des mouvements expressionnistes allemands » qu´il avait appris à connaître dans les revues d´architecture : Hans Scharoun (1893-1972) qui venait d´achever l´Opéra de Berlin, Hugo Häring (1882-1958), Bruno Taut (1880-1938), mais aussi Alvaar Alto (1898-1976) dont il était allé voir les réalisations en Finlande, ou les américains Wright (1867-1959), Bruce Goff (1904-1982) et Charles Moore (1925-1983) ou encore l´anglais Ralph Erskin (1914-2005), venu visiter incognito la station d´Avoriaz dans les années quatre-vingt-dix.
Encouragé par Delb et Bertrand, Jacques Labro forme une équipe, parmi lesquels Pierre Lombard (1941), Jean-Jacques Orzoni (1935) et Jean-Marc Roques (1936), étudiants en architecture, pour accompagner Gérard Brémond dans sa recherche d´un nouveau projet pour Avoriaz. À Pâques 1964, ils découvrent le site pour la première fois et au mois de Mai 1964, un nouveau plan masse est présenté qui retient l´attention de l´architecte conseil du Ministère de l´urbanisme : « si les édifices sont disposés en fonction de la voirie, l´emprise au sol dessinée suggère une réflexion particulière par rapport au sol, au paysage et à la volumétrie imaginée... L´architecture a du caractère. Le projet est étudié avec soin. Il présente une évolution d´un intérêt au-dessus de la moyenne ; il semble que certaines parties gagneraient à être simplifiées mais il paraît préférable de laisser les architectes maîtres de cette évolution dont ils sentent l´intérêt. » (note de Henri Béri architecte conseil en date du 12 Mai 1964, dans dossier de Permis de construire de l´hôtel des Dromonts, archives de la Mairie de Morzine).
Le plan masse est partiel et concerne seulement le secteur des Dromonts. Les principes de composition reposent sur la valorisation paysagère de la butte des Dromonts qui domine le site. Du côté sud, c´est le point de vue sur le lac d´Avoriaz, la perspective lointaine sur la crête frontière et au-delà les Dents Blanches et en pleine face le point de vue sur les pentes équipées des Hauts-Forts. Du côté ouest, c´est la proximité avec l´arrivée du téléphérique et le panorama ouvert sur les sommets du Chéry, du Roc d´Enfer et des montagnes Chablais. Du côté est, c´est la vue limitée par la crête de la montagne des Intrets tandis qu´au nord c´est l´ouverture vers le plateau sur lequel se développera le reste de la station. Les pistes de ski contournent la butte de part et d´autre, de même que la voirie, laissant libre le sommet. Les constructions sont prévues adossées à la pente et disposées selon des décalages successifs offrant des vues différentes selon chaque implantation. Les gabarits des immeubles sont de deux types, soit les immeubles construits perpendiculairement aux courbes de niveaux, soit parallèlement aux courbes de niveaux. Les uns s´élèvent formant parfois signal dans des implantations repères, les autres s´étirent face à la vue et au soleil. Les esquisses de volumétries prévoient de longues toitures enveloppantes qui cherchent à raccorder les constructions au sol, proposant le plus grand nombre possible de logements sous toiture. Des chalets sont disposés en contrebas de la butte sur tout le pourtour.
Jacques Labro consacre l´été à un voyage d´étude au Mexique et en Californie au cours duquel il visite notamment le village de vacances de See-Ranch dû à l´architecte Charles Moore et il participe à un concours international en vue l´édification de villas sur le mont Olympus à Hollywood, récompensé par un prix, partagé avec Jean-Jacques Orzoni et Jean-Marc Roques venus le rejoindre, concrétisation d´une première expérience commune d´architecture. À leur retour à Paris, ils se regroupent tous les trois pour fonder l´Atelier d´Architecture d´Avoriaz, que Jacques Labro, seul architecte en titre, installe rue Marboeuf à Paris.
Un plan directeur est dessiné pour toute la station, précisant les objectifs et les perspectives en lien avec le site. La priorité est donnée au ski par le tracé de pistes de ski qui irriguent chacune des « unités paysagères » qui partagent la station en cinq quartiers. Le secteur des Crêtes est adossé au piedmont de la montagne des Crozats à vocation de résidences collectives, d´hôtels, de commerces et d´équipements de loisirs. Le secteur des Dromonts prévoit l´aménagement autour de la butte des Dromonts, orientée au sud, avec vocation de chalets et de résidences collectives et d´hôtels. Le secteur des Falaises, rebord des falaises des ardoisières, orienté au sud, est à vocation de résidences collectives et d´hôtels. Le secteur du Plateau, situé à l´entrée haute de la station, orienté à l´ouest est à vocation de chalets, de résidences collectives et d´hôtels. Enfin le secteur des Alpages est pensé comme le centre sportif de la station, lieu de rassemblement des skieurs et des activités récréatives en plein air. L´accès au site est double. À l´extrémité sud sur le rebord de la falaise, c´est l´arrivée par le téléphérique et à l´extrémité nord, c´est l´arrivée par la route avec l´aménagement d´une gare routière sur le plateau à distance de la chapelle des Prisonniers.
Pour le quartier des Dromonts, le projet est détaillé. Les immeubles implantés perpendiculairement aux courbes de niveaux prennent une volumétrie de « tours pyramides ». En les plaçant dans les parties plus élevées du terrain, elles forment des repères et des bornes dans la station tout en se distinguant des immeubles linéaires traités aussi en « immeubles pyramides ». Les chalets sont prévus en contrebas des immeubles collectifs. La route d´accès entre le col de la Joux-Verte et la station est élargie et empierrée, les routes intérieures tracées et la station d´épuration mise en chantier.
1965, l´embryon de la station au quartier des Dromonts
Avec l´arrêté préfectoral d´autorisation de lotissement pris le 14 Janvier 1965, le projet de station d´Avoriaz entre dans sa phase opérationnelle. Quatorze tranches sont prévues. Les quatre premières recouvrent la butte des Dromonts par laquelle démarre la station, car plus proche des pistes de ski tracées sur les pentes des Hauts-Forts et de la gare supérieure du téléphérique. Le terrain de 45 000 m2 est découpé en 64 lots (devenus 87 lots par modification du lotissement l´année suivante) pour une capacité de 1600 lits. Les lots 1 à 32 correspondent au sommet de la butte des Dromonts et sont prévus pour des immeubles collectifs et des hôtels, tandis que les lots 33 à 83 disposés sur le pourtour de la butte côté Hauts-Forts (sud), Falaise (ouest) et alpage (nord) sont destinés à des chalets individuels. Pour les immeubles collectifs, le règlement prévoit 2 types de gabarits, les immeubles « hauts et panoramiques » correspondants aux projets d´« immeubles tours pyramide » (sur les lots 1, 7 à 12, 19 et 32), et les immeubles « en bande continue » correspondants aux « immeubles en pyramide » pour les autres lots.
Le choix et l´implantation des deux premiers chantiers de constructions, prévus pour l´été 1965, sont déterminés par l´objectif de créer l´embryon de la station. Sur le versant sud de la butte des Dromonts, à la croisée de deux rues, on prévoit d´un côté l´hôtel des Dromonts (40 chambres, 13 appartements et un « drugstore ») dont l´implantation a été placée en retrait de la corniche au profit d´une résidence future et de l´autre la résidence Séquoïa (54 logements) maintenue à l´emplacement initial du premier projet. Jacques Labro témoigne après coup de ces choix : « c´était à coup sûr plus « vendeur », mais c´était vouer les emplacements arrière à un laissé-pour-compte, c´était perdre une constructibilité dont on avait besoin, perdre un effet de densité qui va avec la notion de coeur de village. J´ai pensé que l´hôtel en lui-même serait suffisamment attractif avec son rez-de-chaussée animé avec bar et commerces, qu´il pouvait se passer des « vues imprenables sur la montagne » (extrait de Avoriaz, l´aventure fantastique. Chantal Bourreau, La Fontaine de Siloë édit 2004, p. 204). Un centre de village, c´est toujours un encastrement » ( L´espace entre les deux constructions formera le coeur de la station, dominé d´un côté par l´élévation (sur onze niveaux) du premier « immeuble tour en pyramide » adossé à la pente et de l´autre par la disposition allongée (sur sept niveaux) du premier « immeuble linéaire en pyramide ». Le coeur de la station se compose ainsi d´emblée à partir des deux typologies de constructions qui ne cesseront d´évoluer et de se développer dans le quartier des Dromonts, les choix d´architecture contribuant à distinguer chacun des espaces publics de la station.
Jacques Labro dessine l´hôtel des Dromonts qui constitue sa première oeuvre dans laquelle il expérimente une multitude de réflexions sur l´espace et l´architecture. À l´automne 1964, le projet est d´abord sculpté en maquette, directement dans un bloc de terre glaise. La diversité des vues sur le paysage alentour trouve sa valorisation par le plan tracé en éventail avec des travées décalées et des étages en gradins couverts par une façade toiture équipée de tuiles de bois, offrant quelque soit le niveau, des espaces intérieurs non réguliers aménagés derrière une façade ou une toiture inclinées. Pour la résidence Séquoïa, le projet dessiné par Jean-Jacques Orzoni encore étudiant en architecture, est contraint par des options de commercialisation prise avec le premier projet dessiné par Delb et Bertrand dont le permis de construire avait été accordé en février 1964. Malgré l´absence de façades toitures et un choix de travées régulières et parallèles imposées par la géométrie de la parcelle, le projet repose sur un parti pris expressif avec une disposition intérieure particulièrement complexe structurée autour de deux coursives et de logements en demi niveaux traversants.
Les permis de construire sont accordés en Juillet 1965. Les chantiers débutent au cours du même été pendant que s´achèvent tous les travaux de viabilisation avec les revêtements des routes intérieures et la desserte de tous les lots au réseau d´assainissement et d´eau potable. Les architectes s´installent sur place pour suivre les chantiers, rejoints par l´architecte polonais André Wujeck et les étudiants Guy André, Jean-Marc Roques et Pierre Lombard.
1966, l´ouverture de la station et l´aménagement de la place des Dromonts, coeur de la station (résidence les Mélèzes / hôtel et galerie marchande des Hauts-Forts, résidence Araucarya)
L´aménagement de la place des Dromonts se poursuit au cours de l´hiver 1965/1966. Le coeur de la station est traité comme un espace ouvert, dessiné en creux, autour duquel sont calibrées et définies les volumétries des constructions nouvelles. En contrebas de la place, sur le rebord de la corniche, le programme de galerie marchande est conçu comme un « équipement polygone », de volumétrie basse recouvert d´une toiture à versants multiples, adossé à l´arrière d´un projet d´hôtel placé en belvédère sur la grenouillère et recouvert par des façades toitures, l´ensemble laissant ainsi passer le regard vers les panoramas des montagnes (décembre 1965). Il en est de même avec le premier projet de la résidence Araucarya (décembre 1965, 3500 m2 de plancher, 57 logements), placé en contrebas de l´hôtel des Dromonts et formant liaison avec le chemin des Ardoisières, tracé comme une promenade belvédère de la station. L´immeuble est linéaire, élevé en gradins et recouvert de toitures enveloppantes. Un principe comparable, enrichi par des appartements aménagés en demi niveaux et traversants, sert de base à la conception de la résidence les Mélèzes (mars 1966, 7000 m2 de plancher réalisation en deux tranches, 110 logements), implantée dans le prolongement de la résidence Séquoïa, tout en accompagnant la perspective de la place des Dromonts. Ces premiers projets sont présentés par Jacques Labro (dans la revue Architecture d´Aujourd´hui, n°126 de juin/juillet 1966) à l´aide de croquis et de schémas dans lesquels il développe les liens qu´il tisse entre composition d´ensemble et choix d´architecture. Sur une pente orientée au sud, les passages des skieurs desservent à la fois les pieds amont et les pieds aval des immeubles, se prolongeant jusqu´au départ des remontées mécaniques. Les dessertes ski traversent ainsi la station, reliant le pied des immeubles aux pieds des pistes. Le parti pris des « immeubles en bande » repose sur l´idée d´un écran protecteur contre les vents dominants, renforcé par l´adossement à la forêt, créant pour chaque logement un «espace solarium» avec exposition distincte à la vue et au soleil, grâce à une disposition en éventail et orientée des différentes travées. Cette disposition laisse la place en contrebas à des « immeubles ponctuels » ouverts sur les vues panoramiques. Les passages pour les piétons, les entrées des logements et des résidences sont incorporés ou dissociés des constructions, mais protégés de la neige et limités en volumes formant des espaces de transition, volontairement étroits, parfois mystérieux, contrastes entre la luminosité naturelle de la montagne et les éclairages feutrés des halls.
En décembre 1966, l´hôtel des Dromonts et la résidence Séquoïa ouvrent leurs portes aux premiers clients et la station est inaugurée le 8 janvier 1967 en présence du chamoniard Jean Ravanel, commissaire général au tourisme. En mars 1967 la première partie de la résidence des Mélèzes est ouverte et en décembre la seconde partie des Mélèzes, ainsi que l´hôtel des Hauts-Forts. Au cours des deux saisons 1966 et 1967, les premiers chalets (superficie moyenne de 150 m2) sont édifiés au sommet de la butte (Altius et Manduya) et en contrebas du chemin des Ardoisières (chalets Atalya, First et Sud).
L´accès à la station est double. Il s´effectue par le téléphérique relié aux premières résidences par la route interne de la station non déneigée et qu´empruntent des traîneaux tirés par des rennes (amenés de Scandinavie) dont le parc est installé face à la gare supérieure du téléphérique. La station est cependant desservie l´hiver par la route déneigée qui s´achève par un parking de quelques centaines de places aménagé aux confins des Mouilles et de la butte des Dromonts, à l´emplacement actuel des Ruches.
1967-1968, l´achèvement de la place des Dromonts et reconnaissances professionnelles (la résidence des Hauts-Forts / l´AAA devient CA GIE ; le prix de l´Équerre d´Argent)
Avec la construction de la résidence des Hauts-Forts (1967, en service Noël 1968, 4400 m2 de plancher, 60 logements), le parcours public est intégré à la réalisation par un ascenseur panoramique et une galerie protégée et fermée qui franchissent le ressaut rocheux haut de plus de 25 mètres reliant la place des Dromonts avec la place du téléphérique et le front de neige. L´immeuble formant signal, devient lui aussi un repère dans la station. D´autant que c´est le seul passage réalisé de tout un parcours continu et protégé imaginé par les concepteurs par tronçons successifs, depuis le téléphérique jusqu´à la résidence des Hauts-Forts, puis de la résidence des Hauts-Forts à la galerie marchande des Hauts-Forts et de la galerie marchande à l´Araucarya. La partie centrale des Dromonts est ainsi achevée.
Chacune de ces premières réalisations prend valeur de « manifeste » par le retentissement et la médiatisation qu´elles rencontrent immédiatement. La revue Architecture d´Aujourd´hui publie en 1966 un numéro spécial consacré aux réalisations en montagne dans le monde et aux principaux projets de grandes stations lancés dans les alpes françaises. Le numéro est coordonné par Charlotte Perriand qui choisit, pour la couverture de la revue, de figurer un détail d´architecture de l´hôtel des Dromonts encore en chantier.
En découvrant Avoriaz, le promoteur de la station des Arcs, Roger Godino, prend conscience que la station nouvelle qu´il cherche à réaliser au-dessus de Bourg Saint-Maurice en Savoie doit présenter un caractère novateur, acceptant ainsi la collaboration de Charlotte Perriand suggérée par Denys Pradelle.
En 1968, le travail des architectes trouve un nouvel écho avec l´attribution pour la réalisation de l´Hôtel des Dromonts du prix de « l´Équerre d´argent », prix d´architecture décerné chaque année en France. En 1967, l´Atelier d´Architecture d´Avoriaz devient le « Collectif Architecture » qui regroupe alors autour des administrateurs, les deux architectes Jacques Labro et Jean-Jacques Orzoni ainsi que Jean-Marc Roques et de nombreux collaborateurs architectes parmi lesquels Guy André, Guy Breton, Jerzy Hatala, Pierre Lombard, Gabriella Rado, Andrzey Wujek, des dessinateurs Jean-Louis Brahem, Elizabeth Brzeczkowska, Bojuslaw Brzeckowski, Ngo Manh Duc, un maquettiste W. Suchodolski. À l´atelier, installé à Paris (rue Parmentier à Neuilly en 1967 puis en 1971 rue de la Pompe à Paris) le travail est organisé autour de la personnalité des trois administrateurs. Les projets d´Avoriaz sont étudiés l´hiver à Paris et lorsque les chantiers débutent, une partie de l´équipe se transporte sur place. En 1968, Jean-Marc Roques quitte le Collectif Architecture pour fonder avec Guy André, Guy Breton et Bojuslaw Brzeckowski un atelier indépendant, laissant Jacques Labro et Jean-Jacques Orzoni, seuls responsables des projets pour la station d´Avoriaz.
1968-1971, l´aménagement du flanc ouest et le chemin des Ardoisières (Araucarya / Thuya / Sosna / Sassanka / Sassafras / Premiers chalets)
L´aménagement du quartier des Dromonts se poursuit sur le flanc ouest de la butte avec la construction de part et d´autre du chemin des Ardoisières de résidences et de chalets. Une première esquisse propose de réaliser les principales résidences collectives sous la forme d´« immeubles tours » dont les silhouettes accompagneraient le relief et la végétation jusqu´au sommet de la butte des Dromonts. Placés de part et d´autre du chemin, on prévoit de jumeler les immeubles placés de part et d´autre du chemin, deux par deux. En contrebas, placés en belvédère sur la vallée des Ardoisières, ce sont des chalets individuels de type « chalets champignons ». Le projet est repris avec une composition plus diversifiée comprenant cinq immeubles linéaires jumelés, trois à l´amont, deux à l´aval et un immeuble tour à l´extrémité de la butte. Avec la conception des immeubles, le projet est encore modifié. À l´amont ce sont successivement les trois résidences Araucarya, Thuya et Sosna dessinées en 1967-1968 et mises en service à Noël 1970, offrant une capacité de 14 000 m2 de plancher. Les immeubles sont de type « immeubles linéaires » dont les silhouettes s´élèvent et se raccordent au sol à chaque extrémité. Ils sont desservis par des coursives placées à l´amont formant des parcours fragmentés en raison d´une grande variété d´appartement. En contrebas du chemin, les deux résidences Sassanka (1969, en service à Noël 1971, 4 600 m2 de plancher) et Sassafras (1970, en service à Noël 1972, 3600 m2 de plancher) sont des immeubles tours. Un passage public à l´intérieur du Sassanka, composé d´un ascenseur public panoramique et d´une coursive traversante, relie le boulevard des skieurs au chemin des Ardoisières. Le parcours est prévu pour se prolonger par une passerelle enjambant le chemin des Ardoisières et se raccorder avec le hall du Thuya, puis déboucher en partie amont et s´ouvrir sous le porche du Sosna, belvédère ouvert sur les Mouilles d´où on imagine qu´une autre passerelle permettrait de se rendre au coeur du quartier central de la station. Intentions jamais réalisées.
En contrebas du chemin des Ardoisières, la construction des chalets dans les lots réservés s´échelonne sur une quinzaine d´années, avec implantation selon le découpage parcellaire. Les premiers sont bâtis au cours des trois premières saisons : chalets Atalya, First et Sud en 1967, chalet Love en 1968, chalet Stella Blain en 1969.
1970-1972, des options d´urbanisme adaptées, le rebord de la Corniche des Dromonts, la place du téléphérique (Cédréla et Yucca)
Les aménagements se poursuivent par la réalisation de plusieurs programmes dispersés sur le pourtour de la butte des Dromonts qui nécessitent chaque fois de préciser les options d´urbanisme définies par le plan de lotissement, en lien avec les choix d´architecture envisagés.
Sur le rebord est de la butte des Dromonts formant corniche en dominant le lac d´Avoriaz et le pied du versant des Hauts-Forts, le secteur est destiné à l´implantation d´un hôtel lors des premières options d´urbanisme. En 1970, un hôtel de 40 chambres est programmé mais non réalisé, laissant la place à des réalisations de hauteur modeste (le Babayaga en 1974), ou encastrées dans le rocher (résidence Taïga en 1984), préservant le paysage aménagé par la résidence des Mélèzes.
La place du téléphérique, dominée par la falaise de près de 50 mètres de hauteur, est l´espace public d´accueil sur lequel s´écoulent depuis l´amont, le Boulevard des Skieurs d´un côté, la Corniche de l´autre et s´ouvre à l´aval sur l´accès à la grenouillère des Hauts-Forts, borné alors par l´hôtel du Pas du Lac (construction pionnière disparue lors de la construction de la résidence Le Sépia, édifiée en 1998). À l´emplacement du parc à rennes, terrain situé hors des limites des premières tranches autorisées du lotissement (arrêté de modification du lotissement en date du 1er septembre 1971), la SICA programme la réalisation d´un ensemble immobilier de 84 logements (6 200 m2 de plancher). Le projet est dessiné par le Collectif Architecture (Jean-Jacques Orzoni architecte) sous la forme de deux immeubles linéaires, le Yucca à l´amont (48 logements) et le Cédréla à l´aval (36 logements), composés d´ « appartements chalets » organisés en demi niveaux (étude 1971, mise en service Noël 1972). Les gabarits des deux immeubles, comprenant chacun neuf niveaux, sont définis pour qu´ils ne gênent pas la vue des chalets situés en surplomb et sont réunis par une galerie basse traitée en double niveaux, accueillant commerces, équipements administratifs, école de ski et local des moniteurs. De part et d´autre, des galeries protégées sont envisagées pour relier la résidence aux ascenseurs publics du Sassanka et des Hauts-Forts, projets non réalisés.
1971, les « toupies » et les « ruches »
Le projet de construire des programmes d´hébergement économiques est prévu dès l´origine du plan d´Avoriaz. Il s´agit de chambres ou de studios pour les personnels de la station, ou bien de logements exploités sous la forme de résidences ou d´hôtels pour des clientèles plus modestes. Les architectes de l´Atelier d´Architecture d´Avoriaz les ont imaginés sous la forme d´immeubles tours dessinés sur plans circulaires ou hexagonaux, surnommés les « toupies ». L´implantation varie plusieurs fois. En 1965, deux projets successifs prévoient leurs réalisations dans des lieux bien exposés. L´un sur le rebord est de la butte des Dromonts en contrebas des Mélèzes, l´autre sur le rebord nord, en vue directe depuis l´accès amont de la station. Une nouvelle tentative est faite en 1970 de réaliser sur ce même flanc nord une, puis deux tours « toupies » destinées au personnel de la station d´une capacité de 100 lits. Le lotissement est modifié dans ce sens par arrêtés successifs des 24 Septembre 1970 et 21 Janvier 1971. Mais le projet reste sans suite, d´autant que le maire estime « l´esthétique de ces immeubles du genre « valise ». En définitive, le projet se réalise en 1972 (11 000 m2 de plancher répartis de manière équivalente en quatre constructions, Collectif Architecture avec Jean-Jacques Orzoni et Pierre Lombard architectes principalement), installé en contrebas du flanc est de la butte des Dromonts, dans un creux de terrain qui limite leur impact dans le paysage déjà construit de la station, tout en les installant au contact même des pistes de ski. Il s´agit alors d´un complexe para-hôtelier aménagé dans quatre immeubles circulaires, reliés entre eux par des passages couverts et des parties communes, l´ensemble étant prévu comme un « petit village » devant former pour les concepteurs une « transition avec les quartiers nouveaux prévus aux Essaveaux » (modification du plan de lotissement en date du 13 Janvier 1972, créant la tranche V du lotissement d´Avoriaz).
1969-1971, le projet de composition d´ensemble de la station
En 1969, un projet de composition pour une station de 16 000 lits répartis en six groupements différents est établi par l´équipe du Collectif Architecture (projet publié dans la revue Recherche et architecture, n°2, 1970, p 36 et 37). Le principe repose sur un aménagement étagé dans le versant, depuis l´accès par la place du téléphérique jusque sous la falaise des Crozats et se prolongeant sur le haut de l´alpage, limité par le rebord de la falaise et l´accès routier. Le projet structure l´espace de la station sur une dénivelée de plus de 150 mètres de hauteur. La partie centrale est traversée par le replat incliné des Mouilles, permettant le déplacement des skieurs et des piétons et l´aménagement des activités sportives de plein air et d´animation au coeur de la station. En limite des urbanisations, à l´est et à l´ouest, deux remontées mécaniques font le lien entre la grenouillère des Hauts-Forts et le sommet de la station. La butte des Dromonts constitue la partie inférieure de la composition, desservie par un réseau de galeries et d´ascenseurs publics en partie déjà réalisés. En partie basse, de nouvelles résidences sont prévues par adossement au rocher des Dromonts, faisant face à la place du téléphérique et aux pentes des Hauts-Forts, laissant libre de tout vis-à-vis les réalisations achevées des Dromonts. En partie haute un hôtel composé de cinq « toupies », borde l´espace ouvert composant le coeur du quartier des Mouilles où sont prévus sur le pourtour 2200 lits. La partie supérieure de la composition, encore vierge de toute construction, se décompose en deux secteurs. Le rebord est, qui présente une pente soutenue, est structuré en quatre niveaux successifs aménagés chacun avec des immeubles gradins, implantés parallèlement aux courbes de niveaux orientés plein sud et complétés sur le rebord est par des immeubles tours installés en limite du domaine skiable. Un funiculaire dessert chaque niveau. En bas c´est le lien avec les Dromonts au contact des Mouilles, puis le groupement des Essaveaux où se répartissent 2800 lits sur trois niveaux et au sommet, 90 mètres plus haut, le groupement du Perchoir, prévu pour 1200 habitants. La partie ouest du versant, à l´inclinaison moins prononcée constitue le quartier des Alpages, prévu pour 4600 lits. L´aménagement est composé de trois niveaux comprenant chacun des résidences collectives dont l´implantation est prévue perpendiculaire aux courbes de niveaux pour favoriser l´exposition sud des habitations. Un transport téléporté traverse l´opération desservant chaque niveau et conduisant jusqu´au sommet de la crête des Crozats sur laquelle sont prévus un équipement d´accueil panoramique et plusieurs chalets. En partie haute du plateau, les chalets d´alpage accompagnent l´entrée de la station. Sur le rebord de la falaise, un groupement de 600 lits est prévu, tandis la gare routière et les parkings automobiles sont aménagés à contrepente de la station, les plaçant ainsi à l´écart des regards.
Ce projet d´urbanisme apparaît comme un précieux dessin représentant une vision de synthèse pour l´avenir de la station d´Avoriaz, précisant les limites des quatre « villages », d´une capacité chacun de 3000 lits, qui resteront la base des aménagements futurs même si les partis pris d´aménagement furent totalement différents. Trois ont une vocation résidentielle : les Essaveaux et les Alpages sur les pentes au-dessus des Mouilles et plus loin et plus tard la Falaise à l´emplacement de l´altiport. Le quatrième « les Mouilles », étant réservé aux équipements publics et généraux publics, aux commerces et à l´animation afin de constituer le centre principal de la station d´Avoriaz.
1971-1973, les premiers grands programmes immobiliers, « les complexes para-hôteliers » (Le Pas du Lac, le Snow)
En 1971, la poursuite de l´aménagement de la station rend nécessaire l´ouverture de nouveaux secteurs du lotissement, car tous les lots, prévus dans les quatre premiers secteurs du lotissement couvrant la butte des Dromonts, sont réalisés à l´exception d´une vingtaine de lots de chalets restant à bâtir. Les choix semblent alors s´effectuer au coup par coup selon l´actualité des programmes immobiliers, en ce qui concerne le secteur des Essaveaux et des Alpages. Car il s´agit aussi d´une nouvelle orientation sur le plan commercial qui privilégie la réalisation de résidences de tourisme et de « complexes para-hôteliers » au détriment de la copropriété ou de l´hôtellerie jusque-là développés. Les logements présentent alors des surfaces plus réduites afin d´être adapté aux capacités financières d´une clientèle plus nombreuse et plus variée que pour les programmes pionniers. La création des deux nouvelles tranches ouvertes à l´urbanisation par l´arrêté modificatif du lotissement du 13 Janvier 1972 tient compte de ces données-là, en découpant des lots d´une capacité bien supérieure à la moyenne des opérations réalisées dans la partie pionnière des Dromonts. Cette disposition permet de densifier le quartier des Dromonts qu´on souhaite amener à 5000 lits sous l´argument d´une « animation permanente et d´un équilibre des commerces ». Au sud, la tranche XVII permet de lotir les terrains en contrebas de la Corniche et de la route d´accès à la gare supérieure du téléphérique, dominant directement le front de neige, mais formant un premier plan devant les résidences pionnières des Dromonts, soulevant des protestations de la copropriété des Hauts-Forts qui fait remarquer que « cela n´était pas prévu à l´origine » (lotissement d´Avoriaz, archives Mairie de Morzine). Il se réalisera là quatre grandes résidences de tourisme (Le Pas du Lac en 1972, le Cédrat et la Pointe de Vorlaz en 1984 et le Sépia en 1998). Au nord, la tranche V constitue l´amorce de l´aménagement du quartier des Essaveaux, permettant la réalisation des Ruches, conçues comme un « complexe para-hôtelier » et la première réalisation des Essaveaux au pied du versant des Crozats (Le Snow en 1973 et le Multivacances en 1975).
La résidence du Pas du Lac (1972, ouverture Noël 1974, 9500 m2 de plancher, 200 logements environ) est le programme immobilier le plus important réalisé depuis le commencement de la station. Il est deux fois plus important que les programmes précédents, et sera suivi d´autres encore plus grands. La conception est linéaire avec des commerces en pied d´immeuble et un passage public intérieur (ascenseur public et coursive) qui relie le front de neige à la Corniche des Hauts-Forts.
La résidence le Snow (1972, ouverture Noël 1975, 12 000 m2 de plancher, 300 appartements) devient la résidence la plus importante construite sur la station. Elle est imaginée comme l´amorce d´une succession d´immeubles qui s´élèveront perpendiculairement dans la pente, desservis par des coursives et des ascenseurs publics constituant des parcours protégés permettant de monter jusqu´au sommet du quartier, économisant ainsi le projet d´un appareil téléporté placé en extérieur : le Multivacances (1975, ouverture Noël 1976, 7500 m2 de plancher, 150 studios et chambres), puis le Sirius (1985, ouverture Noël 1987, 10 000 m2 de plancher, 240 logements).
1974-1980, le quartier des Crozats, « des voiries à flancs de coteau, entaillées dans la montagne... des bâtiments allongés » (Multivacances, Portes du Soleil A&B, Crozats, Intrets, Fontaines Blanches, Alpages I&II, Club Méditerranée, Cap Neige)
L´aménagement des Crozats se poursuit pendant dix ans avec pour préoccupation principale la recherche du meilleur rendement financier des opérations immobilières associée à une logique de concentration urbaine. Les choix d´urbanisme reposent sur l´idée de « densifier la population autour des divers centres commerciaux et de susciter une animation ». Les voiries servent ainsi d´appuis pour découper le terrain en lots et garantir l´accès des véhicules (chantier, livraison, secours...), indépendamment de l´exploitation de la station maintenue « sans voiture ». Les routes, certaines déjà tracées à flanc de coteaux pour desservir les chantiers des réservoirs d´eau ou celui de l´immeuble le Snow, d´autres qui doivent être créées, guident le découpage des lots prévus lors de l´ouverture des deux nouvelles tranches du lotissement (tranche VI par deux arrêtés de modification du lotissement en date du 20 juin 1974 et du 26 septembre 1975, puis tranche VII par arrêté de modification du lotissement en date du 19 Avril 1979, cf. archives Maire de Morzine). Les bâtiments s´étirent ainsi sur des longueurs importantes produisant un effet d´écran accentué par des gabarits réguliers, des mitoyennetés continues ou resserrées, des silhouettes et des couronnements limités, justifiés par la rentabilité des projets et des réalisations. L´architecture est plus économique, dans les volumes comme dans les matériaux employés. Les tavaillons de red-cédar font place à des bardages d´épicéa peints ou vernis, contribuant à banaliser ces réalisations tout en ayant un fort impact dans la station par leur emplacement et leur dimension. En pied de versant, un front bâti continu borde l´artère principale de la station. Cette disposition permet le développement d´un côté des activités commerciales aménagées aux pieds des immeubles et de l´autre le développement de l´animation dans les espaces récréatifs ouverts des Mouilles et dans le palais du Festival construit dix ans plus tard en 1985. Les passages publics pour desservir les résidences édifiées dans le versant sont limités à des galeries non continues, séquences en partie protégées et incorporées à la structure des immeubles, sans distinction évidente entre desserte privée des logements et parcours public. À l´ouest, un escalier doublé d´un escalier mécanique traverse la résidence des Fontaines Blanche et le trajet se poursuit par les ascenseurs de la résidence Alpages I pour atteindre la route supérieure de la station. À l´est, le parcours reliant le Snow au Multivacances, puis au Sirius est continu et plus aérien, traité par deux ascenseurs panoramiques, des coursives publiques placées au sommet des immeubles et des passerelles surplombant les pistes.
1978, création du Groupe « Pierre & Vacances »
Cependant, malgré des caractéristiques architecturales et urbaines beaucoup plus ordinaires que celles développées auparavant dans les quatre premières tranches, le quartier des Crozats révèle une grande réussite sur le plan commercial et financier. Les tentatives pour élargir la clientèle pionnière limitée jusque-là à l´accession en pleine propriété se sont multipliées au cours des années soixante-dix et quatre-vingt par des expériences de commercialisation nouvelles négociées par Gérard Brémond avec d´autres investisseurs financiers. Elles ont pour objectif de vendre les appartements avec un bail permettant une exploitation touristique. Successivement, pour le promoteur, il s´agit de construire les résidences, de vendre les murs puis de gérer et exploiter les résidences créées. Les expériences sont nombreuses et variées : « gestion locative » au Pas du Lac en 1972, « para hôtellerie » avec la banque Rotschild aux Ruches en 1972, « multipropriété » avec le groupe Accor à la résidence Multivacances en1975, « nouvelle propriété » aux Fontaines Blanches en 1979, « village de vacances » avec le Club Méditerranée en 1980, « résidence de tourisme » avec les investisseurs institutionnels telles la Caisse des Dépôts et Consignations à l´immeuble Cap Neige en 1980 ou les compagnies d´assurance au Sirius en 1984. Cette nouvelle méthode de gérer et exploiter l´immobilier de loisirs conduit Gérard Brémond à créer en 1978 la société « Pierre et Vacances » qui développera ailleurs en France et dans le monde entier des résidences touristiques. La réussite de cette entreprise permet à Gérard Brémond de poursuivre le développement d´Avoriaz, prolongé dans la décennie 80/90 avec la mise en oeuvre du quartier de la Falaise reposant quasi exclusivement sur des programmes de « résidences de tourisme » exploitées par le groupe Pierre et Vacances.
1978, dissolution du Collectif Architecture
En 1978, sous les effets conjugués de la conjoncture économique dégradée par la crise de l´énergie et l´évolution des choix d´Avoriaz, l´équipe d´architectes du « Collectif Architecture » se dissout. Par ailleurs cette séparation est à associer à l´évolution des contraintes données par les maîtres d´ouvrage pour la réalisation des résidences du quartier des Crozats, pour lesquelles les exigences spatiales et les choix économiques sont réduits. Jean-Jacques Orzoni accompagne cette démarche, tandis que Jacques Labro s´en éloigne, ses idées n´étant pas en accord avec ces options. Chacun des deux architectes s´organise dans une indépendance de travail. Au local commun de la rue Bonaparte, succède des locaux séparés. Jean-Jacques Orzoni s´installe à Bagnolet, puis rue de Charonne à Paris à compter de 1984, faisant équipe avec Michel Dumoulin et l´Atelier d´architecture 77. Jacques Labro se fixe provisoirement place des Etats-Unis, puis rue Bonaparte à Paris avant de construire sa propre maison atelier rue Nicolo à Paris en 1989. Les deux architectes renouvellent ensuite leur collaboration lorsque s´ouvre la mise en oeuvre du quartier de la Falaise à partir du milieu des années quatre-vingt, reprise en 1984 lors de la conception du Sirius.
architecte