Jusqu’en 1465, le château appartient à Rodolphe De Fésigny et ensuite à son fils Guy De Fésigny, lequel fut condamné et exécuté par le comte De Montmayeur, le 6 février 1465.
De 1465 à 1880, le château appartient aux successeurs de Guy De Fésigny, et pour finir à Charles Hector Vincent De Fésigny, décédé à Veyrier le 29 décembre 1874, et depuis cette date, à son fils Clément Marie Joseph Albert Vincent De Fésigny, lieutenant de vaisseau demeurant à Brest.
La mappe sarde de 1732 nous montre l’emprise du château de Fésigny. François Michel Devincent, seigneur de Fésigny est propriétaire du château. On y trouve un long bâtiment flanqué de deux tours carrées, l’une au sud (celle qui nous reste), l’autre au nord, un peu décalée vers l’est par rapport à la première. Le manoir aurait eu, alors, une surface double de celle qui subsiste. Pas de trace aux angles des tourelles puisque celles-ci sont existantes à partir du second étage carré, et non pas au sol. Autour du château, un muret (une enceinte ?) clos la cour qui se développe sur ses côtés sud et ouest. Une grange clos la cour à l’ouest de celle-ci tandis qu’au sud se développe un grand jardin. Une petite construction carrée, à l’angle de la clôture est de la cour et du jardin, est non identifiée, pourrait-il s’agir d’un four à pain ?
Du 25 mai 1880 à 1917, par acte notarié passé par devant Me Jean-Louis Grivaz, notaire à Annecy, M. Émile Duparc mandataire général de M. Clément Marie Joseph Albert Vincent De Fésigny, propriétaire du château de Fésigny, vend à M. François Rey et à Mme Françoise Ramus son épouse ledit château de Fésigny, ainsi que 5Ha, 30 a, 64 ca de terres attenantes, pour le prix de 10 000 frs, payables 5 000 frs comptant et 5 000 frs dans un délai de 6 mois avec intérêts à 5% l’an. Les propriétaires habitaient déjà le château en tant que fermiers de M. Vincent De Fésigny depuis de très nombreuses années, puisque leurs fils Jean Rey y est né en 1858 et Joseph en 1860. François Rey décède à Cusy au château en 1917 à l’âge de 93 ans.
Le cadastre de 1890 nous montre le même bâtiment, renforcé par une construction sur la façade sud, à droite de la tour d’escalier actuelle avec, au-devant de la façade ouest, une remise accolée à un bâtiment dans son prolongement. Rey François, fis de Joseph est propriétaire du château en 1890 (matrices cadastrales). Cette configuration générale se retrouve sur la photographie représentant ladite maison forte avec une remise en toit de chaume sur sa façade ouest. La tour de l’escalier y est arasée, couverte par le long pan sud de la toiture qui recouvre l’ensemble du bâtiment. La façade sud du corps de bâtiment ajouté s’élève alors sur trois niveaux, un étage de soubassement (?) accessible par une porte centrale, surmonté d’un rez-de-chaussée surélevé (une habitation ?) avec une porte, encadrée de deux fenêtres, ouvrant sur un balcon en bois, peut-être accessible par un escalier en bois (non visible) ; enfin un étage de comble avec une fenêtre centrale unique. La photographie date de 1900.
Depuis 1917 à 1953, le château appartient aux deux fils de François Rey, château et terres pour moitié chacun.
De 1953 à 1958, Joseph Rey étant décédé à Cusy, et Jean Rey étant décédé à Cusy en 1953 à l’âge de 95 ans, le château appartient alors aux héritiers directs, soit pour Joseph, Desbroux fille et gendre, et pour Jean les frères Brunier ses petits-fils.
En 1958, par acte notarié de Me Julliand notaire à Cusy, les Frères Brunier ont vendu leur part (la moitié) du château et des terres à M. Gaston Perrière, originaire et domicilié à Doucy-en-Bauges (Savoie).
De 1958 à 1963, le château appartient pour moitié chacun à Mme et M. Desbroux et à M. Gaston Perrière, et en 1963 ceux-ci vendent à M. Strauss le château dans l’état où il se trouve ainsi que quelques ares de terres attenantes.
Jacques Strauss, antiquaire, dans une lettre adressée le 12 août 1997 au Docteur Patrick Mathieu, propriétaire du château, précise qu’en 1963 il avait acheté ce château avec l’espoir de lui redonner vie […] C’est alors que nous avons subi toute la merveilleuse inertie des services administratifs, en principe capables de nous aider dans notre projet. Ce qui restait de la toiture est tombé durant l’hiver 64-65. Une brèche, très légère à l’origine, s’est profondément ouverte dans un des angles de la grande tour carrée. En juin 1965, à la suite des fortes pluies, les murs nord et est de la tour carrée se sont écroulées, emportant de magnifiques plafonds de la Renaissance et des cheminées. Nous n’avons pas eu le courage de continuer… Une photographie de 1965 montre l’état du château, éventré. Sur une photographie datant de 1972, nous constatons la présence partielle, dans le prolongement de la tour d’escalier, du bâtiment plus récent. A part les murs ouest et sud. Tout le reste a disparu, et, au nord, un squelette décharné livre au regard l’agencement interne des étages.
D’autres photos montrent l’état de la maison forte, avec une dégradation des accès depuis la tour d’escalier aux différents niveaux ; la partie rajoutée à droite de cette tour n’existe plus.
1974, achat par Léon Grosjean à MM. Roux et Debard. L’actuel propriétaire a reconstruit en parpaing de béton les parties les plus croulantes. Il n’a pas pu terminer son œuvre car il est décédé écrasé par son tracteur il y a quelques années, en 1983 (Jean Gonnet).
Le nouveau propriétaire, en 1996 est le Docteur Patrick Mathieu. En juillet 1998, le château retrouve son toit, construit par l’entreprise de charpente Michel Grosjean et J.-C. Lapérousaz de Cusy. L’escalier intérieur en colimaçon style Renaissance est entièrement reconstruit imitation molasse, les fenêtres retrouvent leurs meneaux Renaissance. […] La restauration de la chapelle intérieure du château a fait l’objet de soins particuliers. En 2003, construction d’une grande salle à vivre à l’arrière du château, là où s’élevait jadis une deuxième aile à plusieurs étages, aujourd’hui reconstruite en rez-de-chaussée. Elle reçoit une immense cheminée (plaque du foyer de Bretagne) […] une belle porte Louis XIV s’ouvre sur l’extérieur avec pour encadrement des pierres avec pointe de diamant originaires de Saint-Offenge et datées du XVe siècle.
Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon