Dossier d’œuvre architecture IA74003062 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Maison forte des Portier De Bellair, puis demeure de Barraux
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Viuz-la-Chiésaz
  • Lieu-dit Barraux
  • Cadastre 1732 Su 87 à 90  ; 1808 Su 87 à 90  ; 1892 C11 1060 à 1064  ; 1937 C11 856, 857, 1280 à 1284  ; 2015 C11 856, 857, 1280 à 1284
  • Dénominations
    maison forte, demeure
  • Vocables
    Portier De Bellair
  • Appellations
    Barraux
  • Parties constituantes non étudiées
    cellier, étable à vaches, pigeonnier, poulailler, séchoir

Historique

La maison forte de Barreau : propriété privée, située au sud du village au hameau de barreau, certaines parties datent du XIIIe siècle. En ce temps-là, le noble Fenouillet épousa Suzanne de Gruffy, elle apporta en dot cette maison. Morts sans héritier, ils lèguent leurs biens à sa sœur, épouse Portier de Bellair en 1651. Cette bâtisse devient une maison d’été, les propriétaires vivaient à Lyon. Les grands-parents de l’actuelle propriétaire s’y installent (les enfants élevés par Jacquier de Rumilly).

La famille Portier de Bellair originaire du château de Mieudry. On ne sait rien sur les origines de ce château qui semble avoir toujours appartenu à la famille Portier de Bellair. Elle possède également une demeure à Rumilly et la maison forte du Bettex, appelée ensuite Bellair à Saint Marcel. En 1505, Jean Portier stipule que le château devra toujours appartenir à l'aîné de la famille. Mieudry perd son caractère militaire pour affirmer sa fonction résidentielle en 1613. En cette première moitié du XVIIe siècle, Claude Portier de Bellair, conseiller d'Etat et commissaire général des Guerres, a sept fils. Quatre seront tués au combat : Charles, Jean et François au siège de Montmélian en 1630, Claude au siège de Vercelli en 1638. Dans une continuité de descendance depuis le XIIIe siècle, le château est aujourd’hui propriété de la famille Vincent. (Wikipédia et renseignement oral)

La mappe sarde de 1732 pointe l’emprise de la maison forte de la famille Portier De Bellair au lieu-dit Barraux : Une cour centrale de plan rectangulaire (d’orientation nord-sud) encadrée au nord par le corps de bâtiment principal comportant le logis, à l’ouest par une aile en retour pour les communs, à l’est par un vaste jardin situé au niveau supérieur et soutenu par un mur de soutènement. Sur le côté est du logis, sous le numéro 87 est signalée l’existence d’un pigeonnier. Le chemin particulier de Barraux passe au sud de la cour et se dirige à l’ouest pour rejoindre la route principale conduisant à Viuz ; des bâtiments liés à l’exploitation du domaine (fermiers) sont disposés de part et d’autre de ce chemin particulier. Des prés-vergers ceinturent la maison forte et une vigne (parcelle 85) borde le jardin.

Le registre des propriétaires de 1808 indique le nom du propriétaire du domaine de Barraux et de ses importantes propriétés. Concernant la maison forte, il est indiqué que la parcelle 90 de 1732 comprend une maison et une écurie, la parcelle de 1732 portant le numéro 87 (un verger) et situé à l’est du corps de logis comporte en 1808 une maison et que le verger attenant à l’est et portant le numéro 86 comporte une maison et un grenier.

Plans de 1844. Un dessin de l’élévation des bâtiments sur cour, daté de 1844, nous montre la physionomie générale de la cour et un plan nous donne la distribution générale des différents corps de bâtiment. Pour se rendre compte de ces modifications reportons-nous y. On s’aperçoit alors que le corps de logis s’est agrandi sur sa partie est (à droite) d’un tiers environ, présence de trois contreforts sur l’angle nord-ouest du logis. La cour passe du rectangle au trapèze avec la présence dans son angle nord-est d’un escalier perpendiculaire au logis et desservant une galerie haute située au droit du rez-de-chaussée surélevé. L’emprise de l’aile en retour à l’ouest n’a pas semble-t-il été modifiée, seule l’excroissance présente sur la mappe sarde au niveau de son mur extérieur, au sud-ouest, a disparu. A droite du logis deux nouvelles constructions de plan carré sont apparues (la maison et le grenier citées en 1808 vraisemblablement) sous le numéro unique 1061 (maison et bâtiment). Le pigeonnier de 1732 n’a pas disparu (il se trouve à l’emplacement du plus petit des deux nouvelles constructions précédentes, au sud-est ; le plan de 1844 des bâtiments indique la présence d’une « Pigeonnière » sur celui-ci, d’un grenier sur le plus grand). Le même plan pointe l’existence d’une « grande avenue » arborée partant de la porte dressée entre la demeure et le groupe grenier-pigeonnier et rejoignant le hameau des pierres situé au nord de Barraux. Il reste peu de témoignage de cet ancien tracé.

D’autres éléments apparaissent sur le cadastre de 1892 : la vigne n’existe plus, présence de deux fontaines (une dans la cour, une autre dans le jardin), établissement d’un bâtiment avec remise sous le numéro 1064 (anciennes granges de la parcelle 63 de 1808 ?), présence en continue du ruisseau dit de Barraux et départ du chemin de l’écart au droit de la cour de la maison bourgeoise.

Le cadastre de 1937 pointe l’établissement de divers édicules autour du bâtiment qui en 1892 portait le numéro 1064 (n° 1284 en 1937).

Celui de 2015 est semblable au précédent.

Description

Le logis est composé de trois niveaux : un étage de soubassement avec caves, un rez-de-chaussée surélevé pour le logis et un étage de combles avec chambres et galetas.

L’étage de soubassement comporte deux murs de refend délimitant ainsi trois travées rectangulaires auxquelles s’ajoute un petit espace sur le côté est situé sur le devant de la cour, l’arrière de cette cave est en grande partie creusé dans le sol naturel le rendant inutile. Chaque travée est divisée en deux par un mur dans lesquels est aménagée une porte, portes irrégulièrement disposées. Les deux premières travées, situées à l’est, ont un accès extérieur sur la cour, la troisième à l’ouest est accessible depuis la travée centrale ou depuis un escalier situé dans l’angle sud-ouest du logis et qui dessert tous les niveaux.

La cave (A) est de forme trapézoïdale et le niveau de son sol s’élève rapidement.

La cave (B) est divisée en deux, accessible par une double porte latérale gauche ; une autre porte, aujourd’hui murée se trouvait sur son côté latéral droit. Le plafond est composé de poutres taillées à la hache avec bourrage de pierre de tuf.

La cave (C) à pommes de terre a son mur latéral droit irrégulier et l’angle des murs Nord et Est semble être un mur d’angle extérieur à l’origine (correspondrait-il à celui de l’état initial du logis tel que dessiné sur la mappe sarde ?). Deux jours sont aménagés dans le mur nord.

La cave (D), cave à cidre abritant un pressoir, possède une porte ouvrant sur la cour, ainsi qu’une petite fenêtre à barreaux. Le dessin de 1844 montre l’absence d’ouvertures extérieur sur la cour (du bois est entreposé contre la façade à cet endroit et un poteau soutenant la galerie semble passé devant l’entrée actuelle. Mais alors comment y accédait-on ? Par une porte ouverte dans son mur ouest, qui semble pourtant récente et qui communique avec la cage d’escalier adjacente ? Présence d’un corbeau en pierre en partie haute du mur droit que l’on retrouve dans la cave suivante.

La cave (E), cave à cidre avec tonneaux reposant sur des madriers au sol, comporte un corbeau en pierre dans la partie haute de son mur droit. Un jour est percé dans le mur nord.

La cave (F) est une cave à vin, située dans la partie nord de la travée ouest. Elle est voûtée en berceau plein-cintre. Un jour avec encadrement chanfreiné est aménagé dans le mur nord ; un autre, , au centre de la cave, également chanfreiné et aménagé dans le mur ouest est muré. Deux contreforts épaulent l’angle nord-ouest du mur de la cave. L’accès à cette cave s’effectue par une large porte à encadrement chanfreiné avec congés (remplois). Le mur sud de la cave est également épaulé extérieurement par un contrefort.

L’espace situé au-devant de la cave, est actuellement une buanderie (G), adossée à la cage d’escalier (H). Le palier situé au bas de l’escalier communiquait à l’aile en retour du logis par une porte actuellement murée. L’escalier est tournant, en pierre calcaire bouchardée avec jour central ; le second niveau de l’escalier est en bois. Un jour chanfreiné aménagé dans le mur ouest ouvre dans la cage d’escalier.

Nous notons d’une manière générale un tracé irrégulier des murs et de leurs orientations surtout dans la partie ouest de ceux-ci, partie qui correspond à la partie la plus ancienne du logis. Cette même zone comporte des baies chanfreinées et des corbeaux en pierre (des remplois pour certaines des premières)

Le rez-de-chaussée surélevé abritant les pièces à vivre est identique est accessible par l’intermédiaire d’un escalier en pierre calcaire desservant une galerie qui se trouve au-devant de la façade sud principale. L’escalier, sur le dessin de 1844, également en pierre, comporte un mur d’échiffre latérale gauche maçonné formant garde-corps qui n’existe plus aujourd’hui, les marches reposant sur un massif maçonné avec un garde-corps en fer forgé.

La galerie en bois repose sur des solives formant encorbellement dont les extrémités sont supportées par des poteaux en bois, aux angles abattus avec extrémités à congés, reposant sur une base en pierre pyramidale. Dans le prolongement des poteaux, d’autres, plus fins, avec deux aisseliers soutiennent l’avant-toit et maintiennent le garde-corps en bois tourné de la galerie.

La disposition intérieure des espaces du rez-de-chaussée surélevé est à l’identique de celle de l’étage de soubassement : trois travées à gauche (à l’ouest) plus une supplémentaire à droite, dans le prolongement de la cave (A), séparées en deux longitudinalement pour les premières, en trois pour la dernière.

L’entrée principale se trouve au centre du logis, une porte à encadrement chanfreinée avec imposte ajouré : volutes en fer forgé encadrant la lettre B (pour Bellair ?) ; des armoiries sculptées en bas-relief dans une plaque en calcaire est fixée au-dessus de la porte.

L’entrée, un long vestibule dessert à droite un salon (Salle à manger, en gras les fonctions des pièces en 1844), à gauche une cuisine, au fond un séjour (le Grand Grenier). Le salon ouvre sur la galerie par le biais de deux hautes fenêtres avec encadrement à tores ; sur son mur droit, une cheminée en pierre avec jambages à volutes a son linteau sculpté d’un cœur avec palmes. Une porte située à droite de la cheminée communique avec un bureau (Chambre à coucher) de forme trapézoïdale. L’espace ouvre par une porte à encadrement chanfreiné sur la galerie (le dessin de 1844 pointe une fenêtre à son emplacement). Un aménagement au revers de la cheminée du salon permettait, par rayonnement de la plaque de cheminée, de chauffer le bureau.

Le séjour est devancé par un petit dégagement qui dessert une chambre (Poële) sur sa gauche, un autre dégagement sur sa droite communiquant avec des celliers (Fruitier) à son extrémité est, et avec le séjour adossé au mur nord du logis, éclairé de deux baies à barreaux.

Les Celliers situés dans l’angle nord-est du logis encadrent, avec le bureau précédemment vu, une chapelle privée, accessible depuis l’extérieur. Le plan ancien de 1844 n’indique aucune porte d’accès à cet espace (un oubli ?). Aujourd’hui celle-ci est aménagée très maladroitement (de biais et en quinconce) depuis le dégagement situé au-devant du séjour. Deux fenêtres à barreaux éclairent cet espace de stockage alimentaire.

Depuis le vestibule de l’entrée, à gauche, on pénètre dans un étroit dégagement longitudinal au bout duquel, au nord on accède à la chambre mitoyenne au séjour. La cuisine se trouve ainsi amputée de ce dégagement cloisonné qui ouvre donc sur la cuisine. Son mur nord reçoit une ancienne et large cheminée aujourd’hui masquée et dont de rares éléments signalent encore sa présence. Une haute fenêtre à encadrement chanfreiné ouvre sur la galerie. Au centre de son mur ouest une porte permet d’accéder à la cage d’escalier précédemment observé à l’étage de soubassement. Le plan ancien de 1844 indique à l’angle sud-ouest de la cuisine la présence d’un passage vers l’aile en retour sur cour, passage aujourd’hui transformé en placard mural.

La chambre adossée à la cuisine et située contre le mur nord du logis correspondait anciennement au Poële (lieu de vie et chambre d’hiver), l’espace était chauffé par l’intermédiaire d’une « bretagne » : placard aménagé au revers de la cheminée de la cuisine dont le fond situé au revers de la plaque de cheminée, en restituait la chaleur par rayonnement. Le mur nord de cette chambre est percé d’une baie à barreau et a une épaisseur supérieure aux autres.

De cette chambre, une double porte aménagée dans son mur ouest (ancienne porte simple d’après le plan de 1844) communique avec une seconde chambre (Chambre à coucher), plus étroite et longue que la première, située dans l’angle nord-ouest du logis, au droit de la cave voûtée en berceau de l’étage de soubassement. Deux baies aménagées dans le mur ouest en éclaire l’espace. Une porte, repercée de biais (sans aucune raison évidente) dans son mur sud permet d’accéder à la cage d’escalier (le plan de 1844 montre l’absence de porte à cet endroit mais celle d’une cheminée, dans l’angle sud-est, aujourd’hui « invisible »)

La cage d’escalier est divisée transversalement en deux avec, au sud l’escalier tournant à vide central et palier d’étage, et au nord un espace où une salle de bain a été aménagée. A la place de cette dernière, le plan de 1844 indique l’existence d’un escalier droit. Présence également, comme au niveau inférieur, de deux fenêtres dans le mur ouest de cette cage d’escalier.

A l’est du logis, au centre de la travée de droite, se trouve une chapelle, accessible par le mur pignon est de plain-pied avec le jardin, on y pénètre par une porte de type ogivale avec imposte. Cette chapelle est un aménagement du début du 19e siècle qui vient entamer le tracé régulier du mur nord contre lequel elle s’appuie. Voûtée d’ogives, elle comporte un autel en bois à décor architecturé et peint en bleu et blanc avec rehauts dorés, deux gradins d’autel et un tabernacle orné d’un calice. Plusieurs objets sont déposés sur les gradins : statues en plâtre, chandeliers d’autel et croix d’autel en bronze doré, vase à fleurs en porcelaine. Une niche en cul-de-four, derrière l’autel abrite une statue de l’Immaculée Conception en plâtres. Un petit bénitier en pierre, rapporté, comporte le symbole christique IHS et la date 1702. Les murs sont peints (la voûte est bleue) et le sol est en ciment quadrillé.

L’étage de comble abrite plusieurs chambres ainsi qu’un grenier.

Le logis est construit en moellon de calcaire enduit à la chaux. L’encadrement des baies est en pierre de taille calcaire ; plusieurs encadrements sont anciens (remplois ?). La toiture est à longs pans et demi-croupe ; anciennement couverte en tuiles écailles, elle est actuellement en dalles de fibrociment. Un petit clocheton placé au faitage comprend une petite cloche utilisée en cas de feu de cheminée, entre autres. Deux cheminées en brique sont visibles sur le toit.

L’aile en retour sur le côté ouest de la cour abritait sur le plan de 1844, dans le quart nord des latrines et des chambres de filles ; dans la partie centrale un fenil et dans le quart restant sud, faisant saillie sur la cour, une grange. Une masure était adossée au mur ouest de l’aile en retour, à l’extérieur des murs de la maison. Aujourd’hui cette aile est très différente, de plan rectangulaire et donc sans décrochement, elle abrite de plus deux habitations après avoir eu des usages de stockage ou d’écurie. La date 1872 est portée sur l’agrafe d’une fenêtre du premier étage, mur est. Les ouvertures en arc segmentaire du corps de bâtiment ont un encadrement mixte : brique au tiers supérieur, calcaire pour le reste. Les baies du rez-de-chaussée sont plus petites et étroites que celles de l’étage. Les portes hautes ont une imposte (l’une d’elles, à l’ouest, a été transformée en fenêtre). Le rythme des ouvertures sur cour n’est pas uniforme, la partie sud qui devait avoir des fonctions différentes de celle du nord, comporte une large double-porte avec, au-dessus, un aussi large oculus de la forme d’un ovale horizontal avec le mixte brique et pierre. L’ouverture sud comprend une porte et une fenêtre jumelées sous un même linteau en brique. Plusieurs ouvertures ont été percées plus tardivement (date 1924 et un monogramme non identifié sur une ouverture percée à l’étage dans le mur est et dans sa partie sud).

Le matériau de construction est le moellon de calcaire, enduit au ciment. L’encadrement des baies est en brique et pierre calcaire. La toiture à longs pans et demi-croupe est couverte de tuiles plates mécaniques. Un avant-toit fermé protège la façade sur cour.

La cour abrite un bassin en pierre calcaire monolithe, adossé au mur de soutènement du jardin. Un double portail pour les piétons et les voitures fermait la cour au sud, aujourd’hui détruit, il n’en reste que quelques éléments. Sur le piédroit de la porte piétonne, détruite, la date 1879 est portée.

A droite du logis deux constructions de plan carré sont implantées au niveau du jardin supérieure, légèrement plus haut que le niveau du rez-de-chaussée surélevé du logis. Le plan de 1844 les nomme Grenier et Pigeonnière.

Le Grenier, de plan presque carré, comprend trois niveaux. Sa façade principale sur jardin, orientée au sud, se prolonge sur la gauche (l’ouest), formant un mur d’une grande hauteur avec un portail à son extrémité (plus bas) se rattachant au mur pignon est du logis ; portail couvert d’un petit toit à deux versants en tuile plate mécanique. Le rez-de-chaussée est accessible par une porte centrale en calcaire dont le linteau est surmonté d’un arc de décharge en brique. L’espace est voûté en berceau plein-cintre et éclairé au nord par un petit jour ; il est utilisé aujourd’hui comme cave à légumes et orangerie. Le premier étage, est accessible par une porte centrale encadrée de deux fenêtres à barreaux et volets que desservent un escalier en bois tournant à repos intermédiaire et deux volées droites (la première étant maçonnée), accolé à la façade, et un balconnet également en bois sur consoles de même nature. Le garde-corps est en bois ajouré, formé de croisillons. Le niveau est compartimenté en trois espaces : la porte ouvre sur un premier espace de stockage distribuant sur le côté droit une chambre et au nord un grenier qui comportait dans chacun de ses angles (couloirs de distribution en croix et sol de tomettes) un grand coffre à grains rectangulaire et en bois dont on peut lire quelques inscriptions sur le bois : « blé, avoine…1887… ». Le dernier niveau abrite un fenil accessible par le mur pignon ouest, celui-ci et son pendant étant fermés par un bardage en bois vertical.

La Pigeonnière, de plan carré, comprend trois niveaux. Le rez-de-chaussée est accessible de plain-pied par une porte centrale adossée à une fenêtre ; toutes deux ont leur encadrement chanfreiné en calcaire. Il abrite une cave voûtée en berceau appelée « fumoir » et éclairée par une baie axiale à barreaux située au nord ; on y trouve un coffre en bois. Le premier étage comporte la même disposition d’ouvertures avec également des baies chanfreinées et congés pour la porte. L’espace est ici également voûté en berceau, il sert aujourd’hui de fruitier (il abrite une tour à pommes). L’accès à ce niveau s’effectue par l’intermédiaire d’un escalier en bois droit desservant une galerie qui dessert à droite (à l’est) le pré situé plus haut (lié à la pente du terrain) et l’escalier en bois en retour sur le mur pignon est qui mène au niveau supérieur. La galerie, en bois, a son garde-corps également en bois, formant un treillis. Le mur pignon est reçoit un espace clos par des cloisons en bois assemblé verticalement ; il s’élève sur les deux derniers niveaux, abritant l’escalier en bois conduisant au second étage et se poursuivant au-delà jusqu’à un réduit en planche situé au sommet de l’escalier. Le deuxième étage est accessible par le mur pignon est (porte en molasse chanfreinée, avec surélévation en brique à la base) ; il présente un espace plafonné disposant d’un sol à tomette, éclairé de deux fenêtres (chanfreinée en calcaire et molasse à l’ouest, en brique au sud) et servant de miellerie (présence de nombreux paniers à ruche, des benons). Ce niveau devait servir de pigeonnier ; plus aucune trace ne subsiste.

Les deux bâtiments, d’orientation un peu différente, se touchent par un angle. Ils sont tous deux construits en moellon de calcaire ; le Grenier n’a pas d’enduit, la Pigeonnière est enduit à la chaux. Les toitures sont à longs pans et les débords inégaux (avant-toits en façade sud, fermé pour le Grenier), et auvent en façade sud de la Pigeonnière protégeant la galerie située au droit du premier étage. Les couvertures sont en dalles de fibrociment ; le Grenier à son pan orienté au nord en tôle ondulée.

Au-devant de la cour, se trouvent plusieurs constructions : un petit bâtiment rectangulaire qui abritait les poules, couvert en dalle de fibrociment ; une étable, bâtiment rectangulaire couvert en dalle de fibrociment, qui abritait une dizaine de vaches (fenil au-dessus) avec sur l’arrière, en retour, une remise avec bûcher.

La maison forte de Barreau : propriété privée, située au sud du village au hameau de barreau, certaines parties datent du XIIIe siècle. En ce temps-là, le noble Fenouillet épousa Suzanne de Gruffy, elle apporta en dot cette maison. Morts sans héritier, ils lèguent leurs biens à sa sœur, épouse Portier de Bellair en 1651. Cette bâtisse devient une maison d’été, les propriétaires vivaient à Lyon.

Le plan de la mappe sarde de 1732 pointe l’existence de la demeure avec une aile en retour sur une cour et d’un pigeonnier en retrait. Le registre des propriétés de 1808 pointe l’agrandissement du corps de logis vers l’ouest et la construction d’un grenier au niveau du pigeonnier. Les plans de 1844 (AD74) montrent ces modifications. Le cadastre de 1892 est conforme aux plans de 1844 et dès 1937 de petites constructions sont présentes au sud de la cour de la demeure. Des relevés effectués par notre service précisent la distribution actuelle et l’irrégularité des murs et façades de la demeure.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle , (incertitude), , (détruit)
    • Principale : 15e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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