Cet ornement, donné par Louis-Philippe en 1838 à la cathédrale du Puy-en-Velay, fait partie d'une série de commandes similaires offertes entre 1837 et 1839 à différentes cathédrales et églises de France : cathédrales d'Arras, Versailles, Saint-Flour, Evreux, Meaux, basilique de Saint-Denis, églises de saint-Germain l'Auxerrois à Paris, Randan.
Parmi les trois types de tissus utilisés pour le Puy, le premier (tissu n°1), qui se retrouve en partie sur l'ornement de Versailles (bande d'orfroi d'une chape et voile huméral) et de Saint-Flour (tissu n°1) : IM15002214, est identifié et documenté.
Il s'agit du tissu de "satin blanc, or et nuée, à couronnes de marguerites, bouquets de roses, rosaces et fleurs impériales" exécuté par Bissardon, Cousin et Bony à Lyon pour la chambre à coucher de l'appartement de l'Impératrice Marie-Louise au Palais de Versailles. Tissu d'ameublement commandé parmi d'autres par l'Empereur en 1811 pour relancer la production des manufactures lyonnaises, ce tissu n'est achevé qu'à l'automne 1814 et totalement livré au Garde-Meuble qu'en janvier 1815 ; il y restera conservé pendant toute la Restauration. Sous la Monarchie de Juillet ce tissu sera employé à la fabrication d'ornements liturgiques par le chasublier Biais auquel il sera remis notamment en 1838 et 1842.
Les deux autres tissus utilisés, également de fabrication lyonnaise, sont des créations de la maison Grand frères : celui des clavi des dalmatiques (tissu n°3) est identifié aussi à Randan, celui du fond des chapes et chasubles font partie d'un même ensemble dont des pièces sont conservées au Musée des tissus de Lyon.
Il s'agit du meuble commandé en 1832 pour la chambre de la reine Marie-Amélie au Palais des Tuileries, non utilisé à cet effet, une partie est probablement restée au Garde-Meuble d'où elle aura été prélevée en 1838 pour le chasublier Biais.
Parmi ces étoffes employées pour cet ornement, deux sont tissées par Bertholon : un "gros de Naples broché or et soies nuancées de diverses couleurs pour la chambre de la reine Marie-Amélie aux tuileries : étoffes pour draperies et cantonnières (patron n° 1863) MT24831" que l'on retrouve comme robes des chapes, orfroi de chasubles, fond de dalmatique, un "gros de Naples damassé blanc, semé de bouquets de fleurs naturelles... : étoffes pour tentures (patron 1871) MT 41133 "que l'on retrouve en tissu de fond des dalmatiques et chasubles.
A la croix dorsale d'une chasuble est placé le motif tissé par Compart : "gros de Naples broché or et soies nuancées de diverses couleurs pour la chambre de la reine Marie-Amélie aux Tuileries : dossier de siège. MT 24832.1."
Les clavi des dalmatiques, identiques à Randan correspondent quant à eux à une "bordure 7 pouces" tissée par Bergé Ainé intitulée : "Gros de Naples broché or et soies nuancées de diverses couleurs pour la chambre de la reine Marie-Amélie aux Tuileries : bordure 7 pouces (patron 1872 bis), MT 26994".
Fabricant d'ornements religieux à Paris, fils de Nicolas-Joseph Biais (1763-1826) auquel il est associé en 1822 sous la raison sociale Biais Père et fils Ainé. En 1829 s'installe comme "brodeur, ornements d'église, étoffes brochées de Lyon" 4, rue du Pot-de-Fer.