Dossier d’œuvre objet IM43001108 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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Guégan Catherine (Contributeur)
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes (2006-...)

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  • enquête thématique régionale, 1% artistique
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne-Rhône-Alpes
  • Commune Brioude
  • Lieu-dit
  • Adresse Plateau Saint-Laurent
  • Cadastre 2017 AH 494, 496, 499
  • Dénominations
    revêtement intérieur, sculpture

La première oeuvre proposée par Philippe Kaeppelin pour le lycée La Fayette de Brioude (un ensemble de pierres entre lesquelles on aurait circulé) évoquait "un jardin minéral" à la façon de Gérard Singer, par exemple (lycée Léonard de Vinci de L'Isle-d'Abeau, en Isère) ou à la façon de Pierre Marion (lycée Desaix de Saint-Eloy-les-Mines). La sculpture métallique qui la remplace est placée comme celles, par exemple, du lycée Jean Monnet de St-Etienne (Flamme de la jeunesse, 1963, par Pierre Brun) ou celle du lycée professionnel Lebois de St-Chamond (La Fusée, 1963-64, par Robert Darnas) ou encore celle du lycée professionnel Sainte-Claire-Deville d'Issoire (L'Envol, 1967, par Jean Cardot) : visible de l'extérieur et de l'intérieur, situés à l'entrée et derrière la clôture, et exprimant un élan vers le ciel. On pourrait la rapprocher du travail de Marino Di Teana (Hommage à Pier Luigi Nervi, de la cité scolaire Jean-Henri Fabre de Carpentras, datée de 1965, par exemple, ou Formes spatiales, installée en 1972 au lycée Jean-Mermoz de Montpellier.

D'après le tableau de récolement des oeuvres du 1% artistique des édifices d'enseignement, établi par le ministère de la culture et de la communication en 2005, le couple de potiers formé par Jacques et Michèle Serre était pressenti pour la commande des panneaux décoratifs en céramique destinés au lycée Lafayette de Brioude, dès 1968 (date du plan indiquant les emplacements des deux panneaux). Mais le couple se sépare en 1970 et c'est Michèle Bargoin (anciennement épouse Serre), dite Michell, qui obtient seule la commande.

Une note d'intention des céramistes datée du 16 juillet 1968 indique que leur projet consiste en panneaux " en lave émaillée, pour les aplats, et en terre cuite émaillée pour les graphismes " purement décoratifs, relevant de thèmes n'ayant trait ni à l'enseignement, ni à Lafayette. " L'architecture étant volontairement sobre permet une grande liberté d'action et de pensée " est-il noté, "les murs semblant attendre une composition assez chaude, les couleurs choisies seront des couleurs d'automne, des tons ocres et comme couverts d'une patine naturelle évoquant les vieilles pierres couvertes de fins lichens ".

Lors de la séance de la commission nationale des travaux d'art du 17 mai 1972, Michèle Bargoin présente un nouveau projet élaboré en septembre 1971, qui reçoit un avis favorable à sa réalisation. L'arrêté d'agrément est pris le 19 juin suivant. Il s'agit de revêtements muraux décoratifs destinés au hall d'entrée des filles et à celui des garçons. Pour le premier, elle prévoit un panneau de 3m x 7m30 réalisé à l’aide d’éléments de terre modelés et sculptés, émaillés, de dalles de lave émaillée et de ciment naturel avec incrustations de galets. Pour le second, une composition décorative de 12m de long comprenant 3 panneaux de 3m de hauteur séparés par des baies et ayant respectivement 1m80, 6m et 2m80 de longueur, réalisée à l’aide de dalles de lave émaillée, d’éléments de terre cuite modelés et sculptés et émaillés, de ciment naturel avec incrustation de petits galets.

Pour ce qui est de la sculpture visible depuis l'espace public son auteur, Philippe Kaeppelin, avait envisagé dans un premier temps de la réaliser avec " plusieurs blocs de granit de formes et de plans variés (un sinueux, un cubique, un en forme d'obélisque et un de forme ovoïde), disposées dans la pelouse à des intervalles qui permettent aux volumes ainsi qu'aux lumières de jouer les unes par rapport aux autres" (présentation à la commission départementale des opérations immobilières et de l'architecture, 20 août 1968 ; AN 19880466/74).

C'est cependant une oeuvre métallique qui est réalisée. En effet le sculpteur présente un projet tout à fait différent à la commission nationale lors de sa séance du 17 mai 1972 : " sur la terrasse surplombant l’entrée du lycée, une sculpture en feuilles d’acier inox 10/10 montées sur une armature en tubes et barres d’acier inox, de 7m50 de hauteur et 1m60x1m70 de section, qui reposerait sur un socle en pierres volcaniques intégré au mur de soutènement " (...) "placée près du mur de façon à être vue aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur du lycée". Au moment de la commande, l'enveloppe de 138.332 frs (correspondant à un montant indicatif de 21 089 euros) est à partager entre Philippe Kaeppelin et Michèle Bargoin, dont les projets ont reçus un avis favorable de la commission nationale le 17 mai 1972, l'arrêté d'agrément ayant été pris le 19 juin 1972.

La consultation du dossier 19880466/74 des Archives nationales explique pourquoi Philippe Kaeppelin a modifié son projet : en 1971, l'avis donné par l'inspecteur d'Académie, qui représentait le préfet, avait été favorable mais avec ces réserves "d'une composition assez déconcertante" et "s'insérant sans douceur dans le paysage", ne faisant qu'accentuer l'écran constitué par le mur de soutènement" du lycée et "qu'il aurait été plus opportun de choisir un thème évoquant le marquis de Lafayette. Etrangement un courrier du fils de l'architecte Georges Noël (décédé en 1970), Georges-Gilbert Noël, daté du 22 mars 1973, indiquait que les dossiers concernant les oeuvres du 1% du lycée Lafayette avaient été égarés. De nouvelles études avaient été demandées aux artistes, la construction du lycée étant achevée depuis quatre ans, cela devenait urgent. Et c'est ainsi que l'oeuvre de Ph. Kaeppelin s'est transformée en "un signal d'environ 7,60 m de haut, en inox". L'inspecteur principal de la création artistique avait néanmoins fait ces remarques (en commission probablement puisque sa note date du 15 mai 1972) que l'on pouvait "trouver disgracieuse la forme de l'éperon sur lequel le signal était placé, signal "d'une certaine banalité", "rappelant un peu trop les formes chères à Di Teana" (sans présenter le sens de la monumentalité de cet artiste). Quant à l'oeuvre de Michell, il l'avait qualifiée de "travail acceptable d'artisans de province".

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1972, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Bargoin Michèle , dit(e) dite Michell
      Bargoin Michèle

      D'après le tableau de récolement des oeuvres du 1% artistique des édifices d'enseignement établi par le ministère de la culture et de la communication, le couple de potiers formé par Jacques et Michèle Serre, domicilié sur la commune de Billom (63), était pressenti pour la commande des panneaux décoratifs en céramique destinés au lycée Lafayette de Brioude en 1968. Mais le couple se sépare en 1970 et il semblerait que ce soit Michèle Bargoin (anciennement épouse Serre), dite Michell, qui aurait obtenu la commande, dont l'agrément en commission nationale est daté du 17 mai 1972.

      D'après un CV conservé aux Archives nationales (cote : 19880466/74), 1955 est leur première année d'activité. Le couple serait à l'origine de travaux en lave émaillée à Clermont-Ferrand, à l'église des minimes (plusieurs autels, des bas-reliefs, la vasque des baptêmes ainsi que le chemin de croix), dans le "hall de l'immeuble de la Sécurité sociale", au "Centre de recherches agronomique", et dans plusieurs immeubles de particuliers.

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      céramiste attribution par source
    • Auteur :
      Kaeppelin Philippe
      Kaeppelin Philippe

      Un fonds Philippe Kaeppelin a été versé aux AD de Haute-Loire, en Archives privées, sous-série 299 J.

      Une présentation du fonds, et donc de sa carrière, est disponible en ligne sur le site des AD.

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      sculpteur (incertitude), attribution par source

- hall des filles : un panneau de 3m x 7m30 réalisé à l’aide d’éléments de terre cuite modelés, sculptés et émaillés, de dalles de lave émaillée (émaux mats à base d'urane) et de ciment naturel avec incrustations de galets. Les éléments en lave et en terre émaillés sont fixés au mur par collage et goujonnage. Tons bruns, beige, orangés.

- hall des garçons : 3 panneaux de 3m de hauteur séparés par des baies et ayant respectivement 1m80, 6m et 2m80 de longueur, réalisés à l’aide de dalles de lave émaillée pour les parties planes, d’éléments de terre cuite modelés et sculptés et émaillés, de ciment naturel avec incrustation de petits galets dans la partie d'implantation des éléments de terre. Les éléments en lave et en terre émaillés sont fixés au mur par collage et goujonnage. Tons bruns, beige, orangés.

Sculpture extérieure : feuilles d'acier inox 10/10 assemblées par soudure et fixées sur une structure en tubes et barres d'acier inox reposant sur un socle en pierres volcaniques intégré au mur de soutènement.

  • Catégories
    céramique, taille de pierre, sculpture
  • Structures
  • Matériaux
    • andésite, peinture à l'émail
    • céramique, modelé, taille directe, peinture à l'émail
    • ciment
    • pierre
    • acier inox
    • andésite, taillé
  • Mesures
    • h : 7,5 m (hauteur de la sculpture)
    • l : 1,7 m (largeur de la sculpture)
    • p : 1,6 m (profondeur de la sculpture)
  • Précision dimensions

    Panneaux intérieurs : dimensions non prises

  • État de conservation
    • bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de la région

Documents d'archives

  • AN : Ministère de la Culture et de la communication, délégation générale de la création artistique. Recensement des opérations de 1% artistique de l'arrêté du 18 mai 1951 au décret du 4 février 2005, informations au 28 février 2011.

    AN Pierrefitte-sur-Seine : sans cote
    n° d'ordre 8155 et 8157
  • AN Pierrefitte-sur-Seine. 19880466/74. Bureau de la commande publique, 1% (1948-1983). Brioude, lycée. Dossiers des artistes, clichés N et B des deux halls destinés à recevoir les revêtements muraux, P-V de la commission départementale du 16/4/1971, P-V de la commission nationale du 17/5/1972 ...

    AN Pierrefitte-sur-Seine : 19880466/74
  • AD Haute-Loire. 511 W 90. Dossier sur le 1% artistique du lycée La Fayette de Brioude. 1968-1971.

    -rapport de synthèse du directeur départemental de l'équipement et du logement (comprenant les avis de l'inspecteur d'académie, de l'architecte des bâtiments de France et du directeur lui-même), se concluant par un avis favorable, 15 avril 1971.

    -plan d'ensemble du rez-de-chaussée, daté du 3 mai 1963, avec surcharge datée de mai 1968.

    -la chemise du dossier porte ces mentions : "Externat : 56 623 ....90 492 ...M. Kaeppelin

    Internat : 81 709....47 840...Mme Michell

    138 332...138 332

    Soldé"

    AD Haute-Loire : 511 W 90

Documents figurés

  • [Lycée Lafayette de Brioude. Halls d'entrée des garçons et des filles] / Bargoin Michèle (céramiste), v. 1971. 2 photogr. : nb, 10x13 (AN, 19880466/74)

    AN : 19880466/129
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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Guégan Catherine
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes (2006-...)

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