Le 7 février 1882, Frédéric Joubert (négociant à Avignon) demande l'autorisation de construire un barrage à l'entrée du défilé des Échelles d'Hannibal (ou passage d'Hannibal) afin d'alimenter une usine de papeterie, de filature et de tissage. Malgré l'autorisation préfectorale du 17 août 1882, le projet est abandonné.
Le 17 novembre 1896, la Compagnie PLM demande l'autorisation de construire un barrage sensiblement au même emplacement que celui de Frédéric Joubert afin d'alimenter une centrale hydroélectrique destinée à fournir l'énergie nécessaire pour la traction des trains de la ligne Moûtiers-Bourg-Saint-Maurice. A cette époque, la compagnie PLM vient d'obtenir l'autorisation de construire une centrale hydroélectrique sur l'Arve en Haute-Savoie et souhaite faire de même sur l'Isère (FR.AD073, 49SPC1). Finalement, ce projet n'est pas réalisé.
En 1906, un nouveau projet de barrage à construire à l'entrée du défilé des Échelles d'Hannibal (commune de Moûtiers) alimentant une centrale à implanter sur la commune du Bois est déposé par la Société civile et immobilière de la chute d'Aigueblanche (président : M.Chassary). Une fois encore, il est abandonné.
En 1949, EDF s’intéresse à son tour au défilé des Échelles d'Hannibal dans le cadre de l'aménagement Isère-Arc. L'entreprise entreprend la construction d'un barrage à la sortie du défilé et d'une conduite reliant la retenue formée à la centrale de Randens située de l'autre côté du massif du mont Bellachat en Maurienne. Les conditions de travail très difficiles des ouvriers qui creusent la galerie souterraine déclenchent une grève à partir du 23 janvier 1952. D'une durée de 42 jours, cette grève est l'une des plus importantes ayant eu lieu sur un chantier de barrage. Le barrage est mis en service en 1954. Lors de la mise en service de la STEP de la Coche (station de transfert d'énergie par pompage) en 1976, la retenue d'Aigueblanche devient le bassin inférieur de l’aménagement.
Actuellement la retenue formée par le barrage des Échelles d'Hannibal rempli toujours deux fonctions. D'une part, elle alimente la centrale de Randens dans le cadre de l’aménagement Isère-Arc. D'autre part, elle sert de bassin inférieur pour la STEP de la Coche.