• inventaire topographique
chapelle Saint-Pierre-ès-liens
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Colonzelle
  • Lieu-dit Saint-Pierre
  • Cadastre 1835 B 496  ; 1988 B 415
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Saint-Pierre-ès-liens
  • Appellations
    chapelle Saint-Pierre

Cette église, qui a donné son nom au lieu-dit, est celle d'un prieuré clunisien, dépendant de celui de Saint-Saturnin-du-Port (Pont-saint-Esprit), donné par Giraud, évêque d'Uzès, à l'abbaye de Cluny en 945. Saint-Pierre de Colonzelle n'est pas nommément cité dans le texte, ni dans les autres donations des Xe et XIe siècles, et il faut attendre le milieu du XIIe siècle (1146) pour trouver mention, dans le cartulaire de Richerenches, d'un doyen de Colonzelle du nom de Bernard. Les doyens et prieurs sont mieux connus à partir du milieu du XIIIe siècle. Le doyen est aussi, au spirituel et au temporel, seigneur du fief de Colonzelle, fief convoité et revendiqué dès la fin du XIIIe siècle par le seigneur de Grignan. Avec l'arrivée d'Adhémar de Grignan, religieux clunisien, doyen et prieur de Colonzelle, le fief tombe dans les mains du seigneur de Grignan, et, avant 1306, le prieuré régulier de Saint-Pierre est sécularisé, relevant de l'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Les fouilles archéologiques du XIXe siècle, corroborées par les prospections et sondages archéologiques du XXe siècle, ont révélé une occupation du site ininterrompue depuis le haut Empire jusqu'au VIIe-VIIIe siècle (nécropole paléochrétienne), époque à laquelle une première église à fonction funéraire aurait été construite. La découverte de sépultures faites de sarcophages de dalles courtes, courants entre le 8e et le 13e siècle, atteste la fonction d'église paroissiale associée à un cimetière. Au milieu ou dans le 3e quart du XIIe siècle, cette église est arasée et reconstruite suivant le même plan, certainement en deux campagnes (voûtement de la nef ?), car un des contreforts méridionaux vient masquer partiellement l'ancienne porte sud, aujourd'hui murée. Celle-ci présente un linteau en remploi (IIe siècle après J.C). Le choeur a été décoré de peintures murales au XIVe siècle, qui étaient recouvertes en 1880. Les visites pastorales de 1429, 1445, 1446 et 1470 mentionnent un édifice en ruine : il s'agit probablement des bâtiments du prieuré. En 1533, le doyenné est uni au chapitre de Grignan. Un porche voûté, effondré au siècle dernier, a été ajouté contre la façade, probablement au XVIIe siècle. Le linteau du portail ouest, qui était décoré de feuilles de vigne et d'un oiseau en médaillon, a été remplacé par un autre portant la date de 1835. Le tympan de la porte sud, orné d'animaux en relief méplat, a été volé vers 1980. La toiture a été refaite en 1974 et des tirants ont été installés pour stabiliser la poussée des voûtes.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle
    • Secondaire : 17e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 2e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1835, porte la date

Cette chapelle isolée dans la campagne est un édifice orienté très simple, de plan allongé, à chevet semi-circulaire. Trois contreforts la contrebutent au nord et au sud. Elle est construite en petit appareil de mollasse et de calcaire, dont les pierres sont agrémentées de tailles hachurées ou à chevrons ; des marques lapidaires apportent un aspect décoratif aux contreforts, aux piliers et aux encadrements de baies, en calcaire. Le toit à deux versants et la croupe ronde sur l'abside, plus basse, sont couverts de tuiles creuses. Devant la façade, à l'ouest, subsistent les vestiges d'un porche assez bas voûté d'arêtes. Le mur pignon de façade est percé d'une porte rectangulaire à tympan en plein cintre, surmontée d'une fenêtre en plein cintre à double ébrasement ; à l'est est murée une porte latérale plus petite, couverte également d'un tympan et d'un arc en plein cintre. L'intérieur est constitué d'une nef de deux travées voûtées en berceau légèrement brisé, séparées par un arc doubleau, d'une travée de choeur beaucoup plus basse voûtée en plein cintre et d'une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four ; des arcs formerets en plein cintre renforcent les murs latéraux de la nef, sous la corniche chanfreinée, et deux niches en plein cintre se font face dans la travée de choeur. La nef est éclairée par deux fenêtres en plein cintre à double ébrasement percées dans le mur sud, une petite fenêtre axiale, aujourd'hui murée, éclairait l'abside. Les contreforts correspondent aux piliers des travées de la nef et à l'entrée de la travée de choeur. Le choeur est orné de peintures murales. La chapelle présente aussi un discret décor sculpté sur les arcs des portes et les impostes de piliers.

  • Murs
    • molasse
    • calcaire
    • petit appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • cul-de-four
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Typologies
    Chapelle romane à nef unique
  • Techniques
    • sculpture
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
    • coquille
  • Précision représentations

    coquille § coquille sculptée dans l'ébrasement intérieur surmontant la fenêtre axiale de l'élévation ouest.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1926/07/13
  • Précisions sur la protection

    Une demande de classement, en 1972, n'a pas abouti. Suite aux sondages archéologiques de 1993, une autre demande de classement a reçu un avis très favorable en COREPHAE de novembre 1994.

  • Référence MH

Le caractère relativement homogène de la chapelle, qui s'inscrit dans le courant rhodanien des églises de la même époque, lui a valu l'inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 13 juillet 1926. Les sondages archéologiques de 1993 ont confirmé la richesse du site, qui nécessiterait des fouilles plus approfondies. Enfin, la découverte dans le choeur de peintures murales, ensemble iconographique homogène, jusqu'à présent unique dans le département de la Drôme, et dont la restauration des peintures est urgente, ajoute à l'intérêt de l'édifice. Un classement M.H. s'impose, ainsi qu'un aménagement des abords de la chapelle.

  • Plan, coupe et élévation de la chapelle Saint Pierre. Service Départemental de l'Architecture, 1971. Archives communales de Colonzelle. Plan, coupe, élévation, 1971..

Date(s) d'enquête : 1997; Date(s) de rédaction : 1998
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel