Dossier d’œuvre architecture IA63001006 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, pentes de la commune de Thiers
Eglise paroissiale Saint-Jean-du-Passet
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne - Thiers
  • Commune Thiers
  • Adresse rue Daguerre , place Saint-Jean
  • Cadastre 2012 AT 23  ; 2012 AT 21
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Jean-du-Passet
  • Parties constituantes étudiées

L'église Saint-Jean-du-Passet formait le centre de l'un des deux noyaux urbains de la ville haute (le premier étant celui de Saint-Genès autour du château), faubourg cité dans les sources dès le 11e siècle. Lors de la construction de la grande enceinte de la fin du 14e-début du 15e siècle, ce faubourg est rattaché au reste de la ville haute : mais le bâtiment de l'église semble encore hors de l'enceinte (si l'on se réfère à l'Armorial de Guillaume Revel - voir ci-dessous) ; il faut sans doute attendre la période des Guerres de Religion pour que l'église soit englobée dans les murailles et que la porte de ville dite porte Saint-Jean lui soit accolée. Ainsi, les restes d'une meurtrière visibles sur l'ancienne sacristie, au nord-est, (appendice du 19e siècle ayant sans doute utilisé des éléments plus anciens en remploi) dateraient de ces remaniements de la deuxième moitié du 16e siècle.

L'église est, au-moins, d'origine romane (un arc roman en plein cintre est encore visible du côté ouest de la nef, au nord de la 1ère travée), mais on ne connaît pas la date de sa fondation.

Elle est fortement transformée au 15e siècle ; l'Armorial de Guillaume Revel (vers 1450) la fait figurer sur son éperon rocheux. Sur cette représentation du milieu du 15e siècle, elle semble n'avoir qu'une seule nef et un porche (que le dessin paraît situer à l'est, à l'emplacement actuel du chevet : peut-être s'agissait-il de montrer la façade la plus "parlante", quitte à en fausser l'orientation ? Ou bien l'église n'était-elle alors pas orientée ?), porche précédé de quelques marches, et surmonté d'un clocher-mur à trois baies portant une croix à son sommet.

La situation de l'édifice, en site escarpé, lui a certainement valu son vocable de Saint-Jean-du-Passet, le mot "passet" désignant en général un passage difficile : ici cette dénomination ferait référence au chemin pentu menant à la rivière de Durolle depuis l'église.

Entre 1622 et 1830, il existe une confrérie de pénitents blancs dans la paroisse : ils installent leur sacristie, leur salle de délibération et leur tribune dans le fond de l'église, côté ouest : en 1912, le curé de la paroisse se plaint du sacrifice de parties importantes des deux nefs dû à ces installations.

Fin 17e ou début 18e siècle, un autel en bois sculpté est réalisé pour la chapelle nord (voir lien web vers le dossier IM63003229) ; au cours du 1er quart du 18e siècle, un autre autel-retable est réalisé semble-t-il par le sculpteur Gilles Buchot, artiste local ayant déjà travaillé pour la confrérie de couteliers à l'église Saint-Genès, mais il a totalement disparu. L'autel de la chapelle sud (voir lien web vers le dossier IM63003227) est lui plus tardif, de la fin du 19e ou du début du 20e siècle. Les vitraux (en partie dégradés depuis la fermeture de l'église) ont été réalisés pour une grande partie par le peintre-verrier clermontois Martial Mailhot au cours du 4e quart du 19e siècle (voir lien web vers le dossier IM63003226).

A la fin du 18e siècle, lors de la désaffectation du cimetière de Saint-Genès (qui deviendra une place - voir dossier IA63000482), les ossements ont été transportés dans l'étage de sous-sol voûté de la tour du clocher, transformée en ossuaire pour l'occasion. Cette salle est partiellement remblayée de nos jours, mais on y aperçoit toujours quelques ossements, non ensevelis.

Pendant la Révolution, l'église a été désaffectée et aurait servi de fabrique d'armes ; elle a été rendue au culte sous le 1er Empire.

Au 19e siècle, des travaux de restauration ont été effectués : des appendices ont été greffés au bâtiment principal, une sacristie au nord-est, ainsi qu'une salle (?) dans un petit appentis avec accès direct au cimetière, côté sud-ouest. L'espace qui accueillait la tribune a aussi été remanié, avec en particulier la création (ou la reconstruction) d'un escalier d'accès demi-hors-oeuvre à cette tribune. Les parties hautes du clocher ont été reprises à cette époque également.

La porte d'entrée côté nord, percée à la base de la tour du clocher, date elle aussi du 19e siècle, alors que le portail du 15e siècle s'ouvrait à l'origine sur la 2e travée du collatéral nord (distordue par la conservation du seul arc roman subsistant). Ainsi le rez-de-chaussée de la tour du clocher a fait office de narthex à partir du 19e siècle.

Suite à des désordres architecturaux à la fin du 20e siècle, la partie sud a été étayée et l'église fermée au culte et vidée de l'essentiel de son mobilier.

IM63003227

[voir les dossiers "objets" de l'église Saint-jean dans la base nationale du ministère de la Culture "Mobilier-Palissy" - cf. liens web dans ce dossier].

Eglise presque entièrement reconstruite au 15e siècle sur les bases d'un édifice roman.

Au 17e siècle, après l'établissement de pénitents blancs ("du très auguste Saint-Sacrement de l'Autel") en 1622, la partie occidentale de l'église est transformée spécialement pour les besoins de la confrérie avec la création d'une sacristie, d'une salle de délibérations et d'une tribune.

A la fin du 18e siècle, la partie enterrée de la tour du clocher est transformée en ossuaire pour les ossements transférés depuis le cimetière de Saint-Genès, désaffecté.

D'importants travaux sont réalisés au cours du 19e siècle : création (ou réfection) de la sacristie au nord-est, réfection de la tribune et réfection ou création de son escalier d'accès, à l'ouest, ouverture d'un nouveau portail d'entrée à la base de la tour du clocher, côté nord, reprise des parties hautes du clocher.

D'importants désordres sont apparus dans le dernier quart du 20e siècle, en particulier sur le collatéral sud : des étais ont été posés et l'église a été fermée au culte. L'édifice est resté en l'état jusqu'à ce jour.

  • Période(s)
    • Principale : Milieu du Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : 15e siècle
    • Secondaire : 2e quart 17e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : limite 18e siècle 19e siècle
    • Secondaire : 19e siècle

Edifice composé d'un vaisseau central à 4 travées irrégulières, flanqué de deux collatéraux, l'un de 4 travées, au nord, et l'autre, au sud, de 3 travées seulement. Le choeur, polygonal, est précédé d'une travée droite. L'ensemble est voûté d'ogives, à l'exception de la 1ère travée du collatéral nord (où subsistent les derniers vestiges romans de l'église), voûtée d'arêtes. La 3e travée du collatéral nord forme un décrochement sur l'extérieur.

La tour du clocher, à l'angle nord-ouest de l'édifice est desservie par un escalier en vis demi-hors-oeuvre, dans une tourelle de plan polygonal. L'accès à la tribune, située à l'ouest de la nef centrale, est assuré par un escalier demi-hors-oeuvre semi-circulaire tournant, sans jour.

Différents matériaux (granite, arkose, lave) ont été employés pour la maçonnerie, avec plusieurs types de mise en oeuvre, en partie repérables sur le bâtiment actuel : les parties les plus anciennes sont en pierre de taille (en particulier, quelques vestiges de murs dans les combles), alors que les maçonneries du 15e et celles du 19e siècle sont en moellons tout-venant, enduits sur toute la partie ouest de l'église, sur le chevet et partiellement au nord.

La toiture sur la nef et les collatéraux, à longs-pans, le toit en pavillon de la tour du clocher, la croupe polygonale du choeur et le toit en appentis de la sacristie sont couverts de tuile creuse.

  • Murs
    • granite appareil mixte enduit partiel
    • arkose appareil mixte enduit partiel
    • lave appareil mixte enduit partiel
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte d'ogives
    • fausse voûte en arc-de-cloître
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe polygonale
    • appentis massé
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    menacé

Bibliographie

  • JACQUETON, Hubert. Etudes sur la ville de Thiers. Marseille : Laffitte Reprints, 1977. Réimpression de l'édition de Paris, 1894.

    Collection particulière
    p. 8-9
  • Au pays de la coutellerie. Huit jours à Thiers. Thiers : éditions A. Favyé, 1921, 5e édition.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 63.069
    p. 98, 106
  • BIGAY, Alexandre. Thiers, capitale de la coutellerie. Thiers : éditions Paris, Mont-Louis imprimeur à Clermont-Ferrand, 1953.

    Collection particulière
    p. 36-46
  • MANRY, André, dir. Histoire des communes du Puy-de-Dôme. Arrondissement d'Ambert. Arrondissement de Thiers. Le Coteau : Horvath, 1987.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : CDP M052 (3)
    p. 248-249
  • DELOMIER, Chantal. Rapport d'opérations de diagnostic. Rhône-Alpes - Auvergne. Thiers. Quartier saint-Jean. Bron : INRAP, avril 2010.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont
    p. 16-17, 47
  • BOOS, Emmanuel de. L'armorial d'Auvergne Bourbonois et Forestz de Guillaume Revel. Nonette : édition Créer,1998.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : AUV.151 (1)
    p. 130
  • TAYLOR, J., NODIER, Ch., CAILLEUX, A. de. Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Auvergne. Paris : Gide Fils, 1829-1833.

    planche 120

Périodiques

  • FOURNIER, Gabriel. Châteaux, villages et villes d'Auvergne au XVe siècle, d'après l'Armorial de Guillaume Revel. Bibliothèque de la Société française d'archéologie, 1973, n° 4.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : AUV.025
    p. 88-91
  • BECQUEVORT, Raymond. Les mots nous apprennent. Le pays thiernois, 1988, n° 10.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont
    p. 13
  • MOREL, David. Topographie et emprise spatiale d'une petite ville à la fin du Moyen Age : Thiers en Basse-Auvergne. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, 2010, t. CXI.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : CDP REV
    p. 67

Documents figurés

  • [L'église paroissiale Saint-Jean entourée du nouveau cimetière], photographie noir & blanc, s.n., .s.d. [2e moitié du 19e siècle].

    Collection particulière
  • THIERS. - Vue générale sur Saint-Jean, carte postale noir & blanc, n° catalogue 58, par ND photographe, s.d. [début du 20e siècle ?].

    Collection particulière
  • THIERS - Usines de coutellerie.- Eglise Saint-Jean, carte postale noir et blanc, s.n., s.d.

    Musée de la Coutellerie de Thiers : non coté
  • [Les méandres de la Durolle, la ville basse et l'église Saint-Jean], photographie noir et blanc, par Manias, s.d.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : Fonds Manias
  • [Vue générale de la ville, du quartier Saint-Jean et de la vallée], photographie noir et blanc, par Manias, s.d.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : Fonds Manias

Lien web

Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2013
© Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel
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