Une fonderie appartenant au comte de la Val d'Isère est visible sur la mappe sarde de 1728. A cette date, elle comporte "un grenier pour tenir la mine" (parcelle 29), un "grenier à charbon" (parcelle 27), une autre place à charbon (parcelle 30) et "une fournaise à gueuse" (parcelle 31). Le site dispose également d'un martinet situé plus en amont sur le Nant Bruyant (parcelle 28, IA73003477).
Par acte du 20 juin 1778 passé chez Maitre Johachim Chabert à Albertville, le site est cédé à Joseph Portier. A partir de 1784, la fabrique de fer de Sainte-Hélène fait partie de la Compagnie de Bonvillard. Celle-ci comprend 4 autres établissements : Arbine, Epierre, La Praz et le Bourget en-Huile (IA73003465). Vers 1794, la fonderie de Sainte-Hélène produisait 200 000 quintaux de fonte par an. Elle était alimentée par le minerai des Hurtières. Un document du 13 Germinal de l'An IV (2 Avril 1796), précise que le site comporte un "fourneau à gueuse", une "forge pour le gros feu" et un "martinet pour la quincaille" (FR.AD073, L585). A cette date, le site emploie 44 ouvriers.
Le site est visible sur le cadastre napoléonien de 1809. Il comporte une usine (Section C, feuille unique, parcelle 53) et deux granges (parcelles 51 et 51). Il appartient à Jacques-François Portier, notaire impérial. Le 8 septembre 1850, au décès de Jacques-François Portier (devenu notaire royal), le site est vendu aux enchères. Le 13 décembre 1860, la fonderie de Sainte-Hélène (ainsi que quatre filons de mines de fer à Saint-Georges-des-Hurtières) est à nouveau vendue aux enchères. A cette date, elle appartient à Jean Baptiste Portier (conseiller à la cour impériale à Chambéry) ; Jean Pierre Fontanet (rentier vivant à Frontenex) ; Laurent, Constant et Maurice Brison ; Gaspard, Sophie et Thérèse Brison (enfants mineurs du défunt Claude Brison) ; Rosine et Joséphine Brison (enfants mineurs de la défunte Michelle Brison, sous la tutelle légale d'Ignace Forey leur père) et Josephe Biguet-Petit-Jean (veuve de Louis Brison). Le site comporte alors un haut-fourneau vendu 42 000 francs, des bâtiments servant à son exploitation vendus 1 500 francs et un martinet vendu 4 500 francs. Le 25 septembre 1862, Jean Baptiste Portier et Jean Pierre Fontanet demandent la remise en activité du haut-fourneau. A cette date, la fabrique est en mauvais état. "Les ouvrages tels que roues, soufflerie, réservoir d'eau, canaux n'existent plus ; on ne remarque plus que la trace du canal de prise d'eau dans sa partie supérieure et les piliers en maçonnerie qui supportait le chenal de bois amenant l'eau sur les roues motrices. En un mot tout est à refaire pour remettre l'usine en activité" (FR.AD073, 49SPC13).
Le 25 septembre 1869, l'autorisation préfectorale de remise en activité est accordée. Pourtant il semble que le site ne soit pas remis en activité car le tableau indicatif des propriétés foncières du premier cadastre français de 1870 mentionne simplement "bâtiments, cour et canal" au lieu-dit "Les fabriques". Cela est confirmé par le procès-verbal de récolement du 23 juin 1871 qui précise que les mesures prescrites par le règlement d’eau n’ont par été réalisées. Dans un courrier daté du 8 juillet 1871, le propriétaire, M.Portier, explique que devant l'ampleur des travaux et le contexte de l'industrie métallurgique il n'a pas pu remettre l'usine en activité (FR.AD073, 82S30).
Le 22 mars 1877, Jean Baptiste et Jean Pierre Fontanet demandent l'autorisation de construire une scierie à l’emplacement du haut-fourneau. En réalité, celle-ci existe déjà depuis quelques années. Elle est exploitée par un locataire Joseph Chanelet. Elle est équipée d’une « scie sans fin, de deux scies verticales et d’une scie circulaire » animées par une turbine Canson de 1,50 mètre de diamètre. Le site dispose d’une chute de 9 mètres. La scierie est autorisée par arrêté préfectoral du 30 avril 1880. Actuellement, elle est toujours en activité. Elle est exploitée par la famille Perrot.