• enquête thématique régionale, Stations de sports d'hiver
Immeuble dit résidence Thuya
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Avoriaz - Biot (le)
  • Commune Morzine
  • Lieu-dit les Dromonts
  • Cadastre 2006 O1 318

L'immeuble le Thuya est la cinquième résidence (lots 158/159/160/161, 4400 m2 de plancher) réalisée par la SICA (Société Immobilière et de Construction d'Avoriaz). Le projet est étudié en 1967/1968 par l'Atelier d'Architecture d'Avoriaz, en même temps que l'immeuble voisin, Araucarya. Le permis de construire est accordé en juin 1968. Le chantier se déroule au cours des deux saisons suivantes. L'immeuble est intégré à un parcours public qui doit permettre aux piétons de remonter depuis la gare de téléphérique jusqu'au sommet des rochers des Dromonts, là où il est prévu de bâtir le dernier immeuble de la montée des Ardoisières, devenu le Sosna. Un passage public intérieur est prévu dans le Thuya, assurant le lien entre l'immeuble le Sassanka en contrebas et l'immeuble le Sosna au-dessus. La passerelle prévue en enjambement sur le chemin des Ardoisières n'a jamais été construite, mais le hall témoigne de cette intention première.

L'immeuble le Thuya est implanté le long du chemin des Ardoisières. Le plan est composé de 16 travées réparties en deux corps de bâtiments accolés selon un angle de 20°, suivant la topographie du terrain avec une orientation ouest pour la partie amont et sud-ouest pour la partie aval. L'ensemble réuni présente une volumétrie de type pyramidal. À l'amont, le plan comprend 9 travées (7 travées parallèles de 3,75 m de largeur et 2 travées en éventail (20° à la jonction des deux parties) s'élevant jusqu'à 5 niveaux et à l'aval 7 travées (6 travées parallèles de 5,40 m de largeur et 1 travée en éventail avec 25° d'angle placée en pignon jusqu'à 9 niveaux). La construction repose sur un niveau enterré de soubassement au tracé dilaté, formant une galerie technique pour la distribution et l'entretien de tous les réseaux de l'immeuble. La distribution est desservie par un hall central (à l'articulation des deux parties) et par deux entrées secondaires aménagées discrètement chacune dans deux petits volumes distincts adossés aux extrémités de l'édifice. Le hall central est de grande dimension (une travée en éventail sur deux niveaux) car il était prévu d'être traversé par un parcours public reliant à l'aval le Sassanka et à l'amont le Sosna. La dimension publique de cet espace intérieur est exprimée grâce à une forêt de hautes colonnes en béton armé qui remplacent les murs de refend. Néanmoins une ambiance "secrète" est procurée par le choix d'une lumière filtrée apportée par des séries de vitrages alignés qui éclairent le sol sombre recouvert d'ardoises de la vallée. Une atmosphère semblable se retrouve dans les circulations intérieures (paliers et escaliers) qui suivent le modelé de la toiture, éclairées par une lumière rasante prise sous le toit que procurent de petites fenêtres placées en partie haute des murs. Dans la partie amont de l'immeuble, les coursives sont latérales, séparées de la paroi nord-est par des celliers. Tous les studios (orientés à l'ouest) sont décalés d'un demi-niveau par rapport à la coursive. Dans la partie aval, les coursives sont centrales. Côté nord, ce sont des chambres ou des studios de plain-pied, tandis que côté sud, ce sont des appartements de type deux pièces et dans les travées sous toitures des trois pièces en duplex (tous aménagés dans une même travée de 5,40 m). Tous les logements ont un décalage intérieur de 40 cm entre la partie côté fenêtre et la partie intérieure. Dans la partie amont, la marche suit un profil brisé et descend vers la partie vitrée, alors que dans la partie aval, la marche est rectiligne et s'élève vers la lumière. Chaque logement est prolongé par un balcon polygonal avec dalle et garde-corps en béton recouvert de bardeaux bois, interrompu sur une face par une balustrade bois, conçus comme des belvédères individuels en avancée sur la façade et ouvert sur le grand panorama. Le débord important de la toiture porte neige avec son profil brisé souligne les découpes multiples de l'immeuble et propose une volumétrie unique et animée. Toutes les parties maçonnées des façades (de haut en bas) sont recouvertes par des bardeaux pour les parties verticales et par des planches pour les sous-faces des balcons et de la toiture. Le soubassement est traité soigneusement par une alternance de maçonneries appareillées (pour les balcons du rez-de-chaussée) et de bardeaux de bois (pour les parties courantes de la façade), à la manière d'une grande "sculpture" en bois posée sur de petits pieds en maçonnerie de pierres. Les toitures sont composées de porte neige en bois et de terrasses recouvertes de gravier ou de bitume.

  • Murs
    • essentage de bardeaux
    • béton armé
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    bois en couverture, béton en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 8 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans brisés
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Typologies
    immeuble parallèle à la pente en pyramide, circulation latérale
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ecole d'architecture de Grenoble