HISTORIQUE

Le lycée Vincent d’Indy est issu de la réunion de L’École primaire supérieure de jeunes filles et du Collège de Privas : en 1960 ce dernier perd son statut municipal et devient lycée nationalisé mixte. La Ville décide alors de construire un nouvel établissement pouvant accueillir 1200 élèves dont 600 internes sur un terrain situé en contrebas de l'hôpital Sainte-Marie. Cette construction s'inscrit dans le cadre de l'expansion urbaine de Privas vers la plaine, au sud. L'augmentation démographique de l'après-guerre et la nécessité d'accueillir après 1962 les Rapatriés d'Afrique du nord et harkis entraîne en effet la création de nouveaux quartiers où prédominent grands ensembles et H.L.M. (quartier Lancelot notamment, à l'est du lycée) et nouveaux équipements (hôpital, édifices scolaires, Centre des impôts, Poste, Chambre d'agriculture, Sécurité sociale, etc.).

Le projet de lycée est conçu pour le compte du Ministère de l’Éducation nationale par l'architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux Roger Ringuez. La Ville n’ayant pas les ressources suffisantes, c'est l’État qui finance entièrement la construction de l'établissement, sur un terrain acquis par la Ville. Ce dernier étant situé dans une pente, l'architecte prévoit d'orienter les bâtiments de manière à " épouser au mieux les courbes de niveau du terrain naturel, à réduire les mouvements de terre et équilibrer au mieux le volume des déblais avec celui des remblais ". Les murs sont prévus en béton banché armé pour les murs porteurs et en parpaings creux pour les non porteurs, avec enduits ciment et pâte de verre ou grès cérame en façade, menuiseries métalliques avec châssis et vantaux à l'italienne pour les classes, vantaux à la française pour les logements (Notice descriptive, AD Ardèche, W 11367). Le plan masse est approuvé par le Conseil général des bâtiments de France le 19 janvier 1960 et les plans de l'avant-projet sont dessinés entre décembre 1960 et janvier 1961 (AD Ardèche, W 11367 ; voir ill. IVR84_20170700001 à 000011NUCA). Deux architectes ardéchois sont associés à la maîtrise d’œuvre : Georges Granier et André Devys. Les travaux de gros œuvre sont attribués à l'Entreprise Rhodanienne de Constructions Générales et de Génie Civil (C.G.C.), dont l'usine de préfabrication industrielle est implantée dans le quartier du Lac, dans la zone industrielle de Privas ; cette même entreprise interviendra dans la construction du quartier Lancelot.

La première pierre du lycée est posée en 1964 et l'établissement ouvre à la rentrée de 1968 (AD Ardèche, service éducatif, site internet). De nombreux désordres sont néanmoins constatés (lettre de Georges Granier à l'entreprise C.G.C, 22.11.1969, et inventaire des finitions inachevées adressé par l'intendant à l'architecte, 19.11.1969, AD Ardèche, W 11367) et nécessitent de multiples reprises : humidité en façade, mauvaise ventilation, chute des plaques du plafond du préau, rideaux des salles de classes trop lourds, etc. En 1970, des fissurations apparues dans le bâti donnent lieu à une série d'expertises.

DESCRIPTION

reégorganiser A et B

Situé à flanc de colline, sur un terrain en légère déclivité, le lycée comprend deux bâtiments en béton armé orientés parallèlement à la pente : le bâtiment A (externat et administration) à l'ouest de la parcelle, le bâtiment B (internat, restaurant scolaire, amphithéâtre, classes d'enseignements techniques et logements de fonction), au nord ; le gymnase placé en contrebas des précédents est situé à l'est de la parcelle et jouxte le terrain de sport. Les bâtiments A et B encadrent un vaste espace dans lequel un parc arboré a été aménagé, essentiellement planté de résineux. Les pelouses sont délimitées par des bordures en ciment. Au sud, devant l'externat, une terrasse bordée sur deux côtés d'une haie vive est décorée de deux statues féminines et d'une stèle (étudiées).

Le bâtiment A est constitué de deux corps de bâtiments en L de hauteurs différentes, couverts d'un toit terrasse en béton, le bâtiment B est un long corps de bâtiment avec retrait central (travées correspondant aux logements de fonction, portant balcons en ciment), dont le toit à deux pans est couvert en zinc. Les allèges de l'internat sont ornées de petits carreaux de grès cérame beige ; l'externat est doublé en façade d'un parement en matériau synthétique. L'externat comprend un étage de soubassement et deux étages carrés (trois pour le bâtiment de l'administration), l'internat a un étage de soubassement et quatre étages carrés ; l'amphithéâtre, semi-enterré, est situé dans la partie centrale.

Les escaliers sont identiques dans l'ensemble des bâtiments : tournant à retours sans jour, à deux volées, en béton et garde-corps en ciment ; les cages sont éclairées au niveau de chaque repos par des baies hautes en largeur. Au niveau de l'entrée principale du lycée, un degré droit dont les marches inférieures sont à pans assure la liaison entre le rez-de-chaussée et le rez-de-cour (étage de soubassement).

Les revêtements de sols sont constitués de petits carreaux de grès cérame beige, bordés d'une frise monochrome marron dans les couloirs des étages. Les salles de classes sont réparties dans l'étage de soubassement et les étages de l'externat ; disposées de part et d'autre d'un large couloir central, elles comprennent une porte à chacune de leurs extrémités et sont éclairées côté couloir par trois baies vitrées en largeur montées sur châssis bois.

Le gymnase, en béton armé, est couvert d'un toit en béton en appentis porté par une charpente métallique apparente.