Au 19e siècle
De 1827 à 1892, l'établissement fonctionne avec trois bâtiments : l'ancien couvent transformé en salles de classes et prolongé d'une aile au sud-ouest ; le bâtiment en H construit en 1827, dévolu à l’internat, et la chapelle. Toutefois l'accroissement régulier du nombre d'élèves, associé aux transformations de l'appareil législatif sur l'enseignement et à la vétusté des locaux, incitent les gestionnaires à reconsidérer régulièrement l'état des lieux disponibles. En 1881 une réflexion s'engage à nouveau sur l'agrandissement du lycée, suscitée notamment par la création, en 1869, au nord des bâtiments existants, du Petit lycée et d'un gymnase. On projette de détruire ces bâtiments et de raser ceux de l'ancien couvent (cloitre et chapelle comprise), pour laisser place à une structure plus adaptée au lycée. L'architecte de la Ville Vincenty conçoit un premier projet, approuvé par la commission du lycée du 22 mars 1881. Ce projet prévoit, outre la destruction de l'ancien couvent de la Visitation, le prolongement de l'aile nord-est de la "Jésuitière", qui porterait la surface du lycée de 19.200 m2 à 25.440 m2, soit un agrandissement d'un tiers. (AC Chambéry, 4M56).
Cependant, le projet de Vincenty n'est pas retenu et une autre étude est demandée au nouvel architecte de la Ville Paul Lathoud, lequel propose d'occuper l'espace à l'ouest de la "Jésuitière" pour édifier des locaux mieux adaptés à l'accueil des classes ; parallèlement des améliorations sont apportées à l'internat. Entre 1886 et 1892 sont édifiés le pavillon Minerve, qui tire son nom du relief en terre cuite ornant son fronton en façade, et la première partie de l'aile Marcoz (plan masse et chronologique, B et C). Cette première partie est construite sans sous-sol et comprend un rez-de-chaussée et un étage de combles.
Le projet s'inscrit dans une réorganisation urbaine totale, qui vise à créer une cité dédiée à la culture et à l'éducation : à côté du palais de justice, prendront place le musée-bibliothèque, le lycée de jeunes filles et une école préparatoire à l'enseignement supérieur. Les bâtiments scolaires sont distribués autour d'un nouvel axe percé à l'emplacement de l'ancien couvent des Visitandines : la rue Marcoz.
Cette période est éprouvante pour les élèves et le corps enseignant du lycée. Les travaux, conduits par Paul Lathoud, vont bon train. Les élèves intègrent les nouveaux locaux (première partie sud de l'aile dite Marcoz) au fur et à mesure que ces derniers sont livrés, entre 1886 et 1892. De cet aménagement subsistent la façade du pavillon Minerve d'une part, et quelques ouvertures encore visibles sur la rue Marcoz, d'autre part.
Une note de l'inspecteur d'académie du 15 mars 1892 indique qu'il conviendrait de fermer les baies des galeries dans la partie haute du mur de clôture, "soit en y plaçant un grillage, soit encore en y établissant une claustra en briques". Ces claustra sont encore visibles aujourd'hui, de même que les têtes des tirants de fer.
Du 20e siècle à aujourd'hui
Pendant la Première Guerre mondiale, le lycée accueille, du 3 août 1914 au 3 juin 1916, le service militaire de santé. Entre 1919 et 1923, l'aile Marcoz est prolongée par un préau surmonté d'une salle de dessin (plan masse et chronologique, D), suivant le projet de l'ingénieur municipal Dubettier ; le préau est une vaste salle en rez-de-chaussée ouvrant par des colonnes sur la cour intérieure, que l'on devine encore aujourd'hui. L'ensemble est livré en 1923.
De 1949 à 1962, l'essentiel des travaux se concentrent sur l'aile Marcoz. Les diverses règlementations de l'enseignement supérieur, tout comme l'augmentation progressive et régulière des élèves, conduisent les proviseurs à améliorer les espaces existants et à en créer de supplémentaires. C'est dans cette perspective que sont engagés, sur pratiquement vingt ans, d'importants travaux de réhabilitation et d'agrandissement. Confiés à l'agence d'architecture chambérienne Louis Planche, Jean Foray et Pierre Tercinet, ces travaux vont porter aussi bien sur la construction d'une nouvelle aile dans le prolongement nord du bâtiment Marcoz (E, 1955-1962), que sur la transformation totale du Petit lycée en salles de classes et logements (F) ; le bâtiment en H la "Jésuitière" (A) est également modifié (infirmerie, salles d'hygiène et cuisines sont rénovées). Le premier bâtiment de l'aile Marcoz construit dans la continuité du pavillon Minerve (C) est rehaussé de 2 étages sur le rez-de-chaussée existant avec un étage de combles, le préau et la salle de dessin (D) sont transformés en salles de cours dans le prolongement du précédent (1961-1969). Le trio Planche, Foray et Tercinet donne au bâtiment une unité, à tout le moins sur la façade de la rue Marcoz, qu'il va conserver jusqu'à la réhabilitation de 2005-2011. Lors de ces derniers travaux, les classes préparatoires sont aménagées au dernier niveau de l'aile Marcoz, côté nord, tandis que la totalité de l'élévation sur cour de l'aile Marcoz est reprise et unifiée par une façade vitrée, sur proposition de l'architecte Daniel Bouchet.
Chercheuse indépendante depuis 2003 auprès des services régionaux de l'Inventaire et de collectivités. A réalisé ou participé en tant que prestataire aux opérations suivantes : " Patrimoine des lycées " (avec la collaboration de Frederike Mulot), 2010-2015, " 1% artistiques ", 2019-2020 (avec la collaboration de Valérie Pamart), " Inventaire topographique de deux communes de l'ancien canton de Trévoux " (Pays d'Art et d'Histoire Dombes Saône Vallée, pour la communauté de communes Dombes Saône Vallée), 2019.