La rue de Chabrol est ouverte vers 1820 dans le cadre du lotissement du clos Félissent. Sa dénomination est probablement choisie en hommage au comte Christophe de Chabrol de Crouzol (1771-1836), préfet du Rhône entre 1814 et 1817. Ceci en fait l'équivalent lyonnais de la rue de Chabrol parisienne, qui porte pour sa part le nom du comte Gaspard de Chabrol de Volvic, frère du précédent, préfet de la Seine entre 1812 et 1830. En 1824, son tracé est seulement ébauché, entre la Grande rue de la Guillotière et la rue Montesquieu, sur le document préparatoire au plan d'alignement Scève (AD Rhône 3 Pl 91). Il est prolongé jusqu'à la rue des Trois-Pierres (Reinach) sur le Plan des propriétés des Hospices civils de Lyon en 1839. La section suivante, de la rue des Trois-Pierres à la rue Croix-Jordan, est ouverte spontanément par les lotisseurs du Prado à partir de 1842, en respectant le plan d'alignement municipal (AC Lyon, 321 WP 179/1).
En 1854, la rue de Chabrol est prolongée jusqu'à la voie de chemin de fer au sud et jusqu'au cours de Brosses (Gambetta) au nord, et sa largeur est portée à 13m contre 10m précédemment. En 1863, la dernière lacune empêchant le raccordement de la rue au cours Gambetta est éliminée par voie d'expropriation. L'élargissement de la section ancienne de la rue à 13 m est obtenu progressivement, par voie d'alignement. Au début de la IIIe République, la dénomination originale à connotation légitimiste est abandonnée et la rue est rebaptisée "rue Sébastien-Gryphe" en 1879, en hommage à l'illustre imprimeur humaniste de la Renaissance lyonnaise. A l'occasion du percement de la rue de l'Université, la place du Prado est aménagée à la jonction des rues de Chabrol, de la Croix-Jordan (Cluzan) et de la voie nouvelle.
Conservatrice du patrimoine, chercheure au Service de l'Inventaire (2014- ).