Dossier d’œuvre architecture IA69005867 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Temple de protestants : église évangélique des Terreaux
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Saint-Nizier
  • Commune Lyon 1er
  • Lieu-dit Saint-Nizier
  • Adresse 10 rue Lanterne
  • Cadastre 1831 F 226 à 229 ; 1999 AT 114
  • Dénominations
    temple
  • Genre
    de protestants
  • Appellations
    église évangélique des Terreaux
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique, école primaire, logement

DESCRIPTION

Situation

La parcelle, ouvrant dans une rue étroite au sein d'un îlot densément bâti, est bordée sur les trois autres côtés d'immeubles de grande hauteur.

Composition d'ensemble

L'édifice est composé de deux parties, la forme de la parcelle imposant un désaxement entre les deux : un bâtiment à étages sur la rue et un deuxième à vaisseaux à l'arrière (salle de culte). Le bâtiment à étages présente un plan en U avec deux petites ailes de longueur inégale contenant les escaliers. L'espace entre ces deux ailes fait le lien entre les deux parties : au rez-de-chaussée, il constitue le prolongement du vestibule, au premier étage, il forme un espace tampon, couvert en verrière (au moins en partie à l'origine), masquant le désaxement et assurant l'éclairage des autres parties.

Matériaux

La façade sur rue est en pierre de taille de moyen appareil, les autres élévations extérieures étant en moellon enduit. Les piliers et les arcs doubleaux du vestibule et de la salle de culte sont en pierre de taille. La plupart des voûtes sont en brique recouverte de plâtre, les nervures étant également en plâtre. En revanche, on ne connaît pas la nature des voûtes placées sous les couvertures en terrasse. Les tribunes de la salle de culte sont en bois. Les deux devantures de boutique (d'origine) de la façade principale sont en chêne.

Le bâtiment à étages est entièrement couvert en zinc, l'église, en partie avec des tuiles mécaniques et en partie en verrière. L'espace intermédiaire est couvert d'une dalle en béton (à l'origine en verrière avec peut-être des parties en tuile).

Structure

Le premier bâtiment comprend un sous-sol et deux étages carrés. Deux étages supplémentaires se présentent sous la forme de deux étages de comble sur la rue et de deux étages carrés supplémentaires à l'arrière, disposition se traduisant par un toit à double pente présentant un brisis uniquement du côté de la rue. Au rez-de-chaussée, un porche dans-oeuvre et un vestibule central occupent toute la hauteur de cet étage, ces deux pièces couvertes de fausses voûtes d'ogives. De part et d'autre, l'espace est divisé en un rez-de-chaussée surmonté d'un entresol.

Les escaliers occupent les ailes en retour et les espaces encadrant la première travée du vaisseau central de la salle de culte, celui de droite desservant tous les étages, celui de gauche, l'entresol et le premier étage uniquement. Les repos entre l'entresol et le premier étage assurent dans les deux cas l'accès aux tribunes de l'église. Après le palier du premier étage, leur emprise se réduit à l'espace des ailes. Ce phénomène se traduit dans le couvrement de l'escalier de gauche par l'emploi d'une voûte en berceau segmentaire sur l'espace de l'aile (mode de couvrement repris pour couvrir les pièces au-dessus), et sur l'autre partie, par une demi-voûte d'ogives sous terrasse avec ouverture zénithale. Dans l'escalier de droite, le rétrécissement se matérialise par un cul-de-four percé d'une ouverture.

Le deuxième bâtiment, la salle de culte, se présente extérieurement sous la forme d'un parallélépipède rectangle couvert en terrasse au-dessus duquel se développe un volume en croix grecque avec toit à longs pans. Un plan centré divisé en trois vaisseaux de trois travées marque l'intérieur. Le vaisseau central est souligné par une quatrième travée s'ajoutant du côté de l'entrée. Les deux vaisseaux latéraux et la première travée du vaisseau central sont redivisés par des tribunes. Toutes les tribunes et les collatéraux en-dessous étaient aménagés avec des gradins (disparus sur la tribune axiale, celle de l'orgue). L'ensemble est couvert de voûtes d'ogives. La première travée du vaisseau central ainsi que les première et troisième travées des collatéraux présentent des voûtes de hauteur moindre que celle des autres travées, correspondant à la couverture en terrasse. On ne sait pas si ce sont de véritables voûtes portant la terrasse ou de fausses voûtes sous une structure en charpente. Les autres travées, correspondant au volume extérieur en croix grecque, sont couvertes de fausses voûtes et sont surmontées d'un comble. Les arcs doubleaux sont en pierre de taille et soutiennent un mur en moellon jusqu'au niveau du sol du comble ou se prolongeant en élévation pour délimiter les parties couvertes par le comble.

Le désaxement entre les deux parties de l'édifice est dissimulé au rez-de-chaussée par le dédoublement des portes d'accès à la salle de culte. En revanche, il apparaît clairement à l'étage par le défaut de parallélisme entre le mur de l'église et celui du bâtiment à étages.

L'éclairage de la salle de culte est assuré par les fenêtres percées dans le volume en croix grecque sur le toit. Une large ouverture dans la voûte centrale apporte un important complément de lumière. Celle-ci a la forme d'un oculus ovale tenant lieu de clé de voûte redivisé par un réseau réalisé probablement avec une armature en métal ou bois recouverte de plâtre. Elle est dépourvue de vitres mais est protégée, dans le comble, par une structure en bois vitrée de plan polygonal et couverte en verrière. A l'aplomb de cette structure, les tuiles sont remplacées par des vitres. Les autres baies de l'église sont divisées par un remplage en bois.

Le premier étage de l'espace intermédiaire entre le bâtiment à étages et l'église servait principalement de puits de lumière. La lumière qui passait à travers la verrière était redistribuée primitivement dans : 1) la salle de culte par une grande baie (actuellement cachée par l'orgue), 2) les escaliers par des ouvertures donnant sur les paliers du premier étage et garnies de menuiseries primitivement vitrées, 3) la salle du premier étage par deux portes vitrées, par une rose et deux petites ouvertures latérales percées dans la niche centrale, 4) le vestibule par trois ouvertures vitrées aménagées dans le sol (actuellement obstruées), ces dernières en forme d'oculus ovale au centre des fausses voûtes d'ogives.

Outre cette source de lumière, l'escalier de gauche reçoit le jour par une ouverture zénithale et par une baie ouvrant sur le vestibule au niveau du palier de l'entresol. Celle-ci se retrouve symétriquement sur l'escalier de droite. Le retrait du repos du premier étage d'escalier est réduit pour permettre à la lumière tombant de l'oculus d'éclairer le repos inférieur. Les deux repos du rez-de-chaussée d'escalier sont garnies de dalles vitrées laissant passer cette lumière jusqu'à la descente de cave. Dans sa partie supérieure, cet escalier est abondamment éclairé par les nombreuses fenêtres ouvrant sa cage sur l'extérieur.

Distribution intérieure

Le bâtiment à étages comprend deux boutiques de part et d'autre du vestibule central (celle de droite étant actuellement transformée en entrée), chacune surmontée d'une pièce qui servait primitivement, à droite, de conciergerie (inscription CONCIERGE sur la porte), à gauche, de lieu réunion pour le conseil. Le premier étage contient une grande salle (inscription SALLE DE REUNION sur la porte donnant sur l'escalier de droite), le deuxième et le premier étage de comble, deux appartements chacun, distribué par un couloir intérieur ouvrant sur la façade postérieure. Le dernier étage de comble contient trois appartements desservis par une coursière extérieure du même côté.

CONCLUSIONS

D'après l'Estimation du 18 juin 1875, le bâtiment à étages contenait trois grandes salles superposées, l'école de garçons au premier, l'école de filles au deuxième et la salle d'asile au premier étage de comble, le deuxième étage de comble étant occupé par les logements des instituteurs. Le deuxième étage carré et le premier étage de comble ont été divisés en appartements vraisemblablement après la fermeture de l'école dans le quatrième quart du 19e siècle.

Construit en une seule campagne de travaux, l'édifice est d'une grande homogénéité et a été relativement peu transformé. Le parti original des quelques éléments qui ont été changés se restitue facilement. Deux éléments remarquables caractérisent la conception d'ensemble : le désaxement et l'éclairage.

La déviation de l'axe central entre le vestibule et la salle de culte, nécessité par la forme de la parcelle, est si habilement dissimulé par le dédoublement des portes de l'entrée de l'église, qu'il ne se perçoit pas. Mais la grande originalité de cet édifice est la conception de l'éclairage. La parcelle étant limitée par des constructions de grande hauteur sur trois côtés, l'architecte a dû capter la lumière par le haut. Pour ce faire, il a donné à la salle une grande hauteur par rapport à sa largeur et, pour en augmenter l'éclairage, il a réalisé au-dessus du toit en terrasse une super-structure de plan en croix grecque où sont percées quasiment toutes les fenêtres. Ce parti réussit à donner une lumière abondante à l'église, quelque soit la saison. Par le truchement d'une sorte de cour couverte située au premier étage, entre l'église et le bâtiment à étages, il réussissait à diffuser un complément de lumière dans la salle de culte, la grande salle, les deux escaliers et le vestibule.

En 1830, le pasteur Adolphe Monod fonde l'Eglise évangélique, dissidente de l'Eglise protestante. Sis rue de l'Arbre-Sec, le lieu de culte est démoli lors du percement de la rue Impériale et un nouveau temple est conçu en 1854 sur les plans de Philippe Manlius Bailly, à l'emplacement de deux anciens immeubles qui avaient pour enseigne "A la coquille d'or" au nord, et "Fort Brissac" au sud (plan terrier de la Platière de 1756). Le programme prévoit la construction d'une église, d'une salle d'asile (école maternelle) et de pièces destinées à l'enseignement primaire. Les travaux sont réalisés sous la direction de Clément Poy de février 1855 à juillet 1857, l'édifice étant inauguré le 5 juillet 1857. Après la fermeture de l'école à la fin des années 1880, les salles des deuxième et troisième étages sont transformées en appartements. Le temple est depuis 1938 le siège de la paroisse des Terreaux, au sein de l'Eglise réformée de Lyon.

Inscription sur la façade : CULTE EVANGELIQUE.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    zinc en couverture, tuile mécanique, verre en couverture, ciment en couverture
  • Plans
    plan centré
  • Étages
    sous-sol, entresol, 2 étages carrés, 2 étages de comble
  • Couvrements
    • fausse voûte d'ogives
    • voûte en berceau segmentaire
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
    • verrière
    • toit à longs pans brisés
    • toit à longs pans
    • noue
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • crochet
    • feuille
  • Précision représentations

    Décor des chapiteaux de l'église.

  • Mesures
    • h : 1 650 cm
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Boutiques : actuellement bibliothèque et entrée du bâtiment sur rue.

Documents d'archives

  • A paroissiales de l'église réformée des Terreaux. Estimation du temple évangélique sis à Lyon rue Lanterne n°10 par Jean Lablatinière, architecte, 18 juin 1875

  • A paroissiales de l'église réformée des Terreaux. Inventaire et estimation des meubles par le conseil d'administration de l'Eglise Evangélique, 30 mars 1885

Bibliographie

  • [Exposition. Lyon, Palais Saint-Jean. 1996]. Architecture du sacré. Les lieux de culte à Lyon au XIXème siècle : exposition du 19 octobre-18 décembre 1996. Réd Céline Cadieu-Dumont. Lyon : Archives municipales, 1996. 64 p. ; 29 cm

    p. 57
  • SAINT-OLIVE, Paul. Description du quartier qui environnait l'église de Notre-Dame de la Platière. Rev. Lyonnais, 1868, 3e série, t. 5

    p. 119-120
  • VAN HAELEN, Eliette. Historique de la paroisse réformée des Terreaux. Limonest : Compo System, 1992. 70 p. ; 21 cm

    p. 23

Documents figurés

  • Plan à Lyon, parroisse de la Platière, ayant pour confin oriental la rue Lanterne, pour le méridional la place de la Platière, pour l'occidental la rue de la Pescherie et pour le septentrional la rue du Bessard. N° I ou A. Rente du prieuré de la Platière. Levé en 1756. 1 dess. : encre et aquarelle ; 70 x 76 cm (AD Rhône : 2 H 51)

    AD Rhône : 2H51
    détail
  • [Projet d'élévation de la façade du temple] / [Philippe Manlius Bailly]. [1854]. 1 dess. : crayon sur calque ; 52 x 34.5 cm (AP temple des Terreaux)

  • Plan du rez-de-chaussée de l'immeuble destiné au culte évangélique, situé à Lyon rue Lanterne / Lablatinière. 1875. 1 dess. : encre et lavis ; 48 x 25 cm. Dans : " Estimation du temple évangélique sis à Lyon ", 18 juin 1875 (AP temple des Terreaux)

  • Eglise réformée des Terreaux. Coupe de l'orgue [coupe de la partie centrale de l'édifice] / [Guy Blanc]. 1 : 20. 1986. 1 dess. : crayon et encre sur calque ; 177 x 74 cm (AP temple des Terreaux)

  • Chapelle évangélique à Lyon ; intérieur / lithogr. et impr. par Th. Lépagnez. [ca 1860]. 1 est. : lithogr. ; 18,8 x 15,7 cm (Musée Gadagne Lyon : N 610.6 fonds Charvet)

Annexes

  • Inscription ajoutée sous le porche
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon