Le 6 aout 1867, Barthélémy Rivaz et son fils Jean Baptiste, agissant au nom de Julie Féchoz (demeurant à Alberville) dont ils sont les fermiers, demandent l'autorisation de construire un moulin et un four à plâtre à Grignon afin d'exploiter une carrière de gypse. Celle-ci est exploitée depuis plus d'une cinquantaine d'années mais le moulin qui sert à en transformer les produits est situé à cinq kilomètres. Les Sieurs Rivaz souhaitent établir un moulin plus près, sur le ruisseau du château. Le nouveau moulin est construit en avril 1868 grâce à une autorisation préfectorale provisoire. L'autorisation définitive est accordée le 13 octobre 1869. L'usine à plâtre est visible sur le premier cadastre français de 1872 (section A, feuille 1, parcelle 209). Elle appartient à Jean Baptiste Tissot, aubergiste. L'usine appartient ensuite à la Société Le Maignant de Kerangat et Compagnie composée de Prosper et Louis Le Maignant de Kerangat (négociants à Aiguebelle), Augustin Domergue (ingénieur) et Louis Sogno (entrepreneur demeurant à Bourgneuf, il est le beau-père de M. Le Maignant de Kerangat). Le 14 novembre 1885, Le Maignant de Kerangat et Compagnie demandent l'autorisation de dériver le cours d'eau du château au moyen d'une conduite. Les fils de Jean Baptiste Tissot, Alexandre (habitant à Albertville) et François (demeurant à Gilly-sur-Isère) qui possèdent la source du cours d'eau (acquise de la veuve Granger) et les terrains sur lesquels doit passer la conduite, s'opposent au projet. Finalement après le décès de son beau-père Louis Sogno, M.Le Maignant de Kerangat renonce au projet et cède l’usine aux frères Tissot. Le 17 aout 1886, les frères Tissot demandent la réglementation de la prise d'eau de l'usine. Les travaux de la conduite et de l'usine sont achevés à la fin de l'année 1886. L'autorisation de dérivation est accordée officiellement par arrêté préfectoral du 27 septembre 1888. Le 1er août 1908, Louis Gioux (industriel à Modane) demande l'autorisation de transformer l'usine à plâtre qu'il vient d'acquérir en scierie sans modifier la dérivation existante. C’est probablement à cette époque que le bâtiment est modifié car sa configuration actuelle n’est plus celle du premier cadastre français. La scierie a probablement cessé son activité au cours du XXe siècle. Actuellement, elle est sans affectation.