• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de papeterie de Montgolfier puis Papeteries Veuve Nickly de Montgolfier et fils puis Papeteries de la Ferrandinière Leydier et Cie puis Papeteries Emin Leydier
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Saint-Vallier
  • Hydrographies la Galaure
  • Commune Laveyron
  • Lieu-dit La Ferrandinière
  • Adresse
  • Cadastre 2004 OC 85 à 94
  • Dénominations
    usine de papeterie
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, logement d'ouvriers

En 1860, Achille de Montgolfier fonde une usine à papier à Rochetaillée (située à trois kilomètres de Saint-Vallier). Vers 1874, il crée avec son petit-fils, Michel Nickly, une deuxième usine, en aval de la première, à environ deux kilomètres, au lieu-dit "La Ferrandinière". La force hydraulique y est fournie par une chute d'eau de 7 mètres. Un canal d'un kilomètre, prend l'eau à la sortie de la première usine et la conduit à l'aide d'un barrage dans un autre canal creusé au flanc de la montagne et aboutissant sur trois turbines d'axe horizontal qui font tourner les piles, les broyeurs et une machine à papier de la même largeur que celle de Rochetaillée, c'est-à-dire 1,65 m. Les ouvriers papetiers travaillent à cette époque 12 heures par jour. Ils sont tous logés dans des habitations formant cités, situées à côté des usines. Il subsiste encore quelqu'uns de ces bâtiments à Rochetaillée. Un autre grand bâtiment est construit à mi-chemin entre les deux usines avant 1893. Il peut loger 22 ouvriers et leur famille ; chaque logement comprend deux pièce dotées de l'éclairage électrique mais sans eau courante (le courant est fourni par la turbine hydraulique de l'usine installée en 1880 et une ligne électrique directe relie l'usine aux habitations. Achille de Montgolfier décède en 1876, les deux usines sont alors dirigées par sa fille Stéphanie et son petit-fils Michel Nikly. La raison sociale de l'entreprise change et devient "Papeteries Veuve Nikly de Montgolfier et fils". A la suite de mauvaises affaires, les deux usines sont arrêtées en 1898. De 1900 à 1909, les locaux et le matériel sont loués à M. Vandel qui essaie de remettre en route la fabrication de papier. De 1902 à 1912, la papeterie de la Ferrandinière reste inutilisée, sauf une période de 4 ans, pendant laquelle la famille de Montgolfier loue l'usine à la société "Les Crocidolites" en vue de la fabrication du papier d'amiante, qui s'avère un échec. Le 1er janvier 1912, l'usine de la Ferrandinière est louée à messieurs Palluel, Rollet et Henry et Michel Leydier (ces deux derniers sont les arrières-petits-fils d'Achille de Montgolfier). Le bail signé jusqu'au 1er janvier 1927 précise qu'on y fabriquera de la pâte à papier. A la fin de 1913, le contrat est modifié ; l'usine est louée à Henry et Michel Leydier qui y ajoutent le matériel nécessaire à la fabrication du papier d'emballage et de pliage dit végétal en paille et corde. La fabrication est arrêtée le 1er décembre 1915 jusqu'en 1916 à cause de la mobilisation générale. De 1917 à 1918, l'usine est remise en route par Henry Leydier et produit du papier goudronné pour les abris dans les tranchées. De 1918 à 1919, l'usine fonctionne normalement. En 1929, les statuts de la société changent, Henri et Michel Leydier deviennent gérants d'une société en commandite par actions au capital de 1 400 000 F "Les Papeteries de la Ferrandinière Leydier et Cie". L'objectif est la fabrication de papier pour couverture de caisses en carton ondulé, à partir de vieux papiers. En 1930, une nouvelle machine à papier ("machine 1") est installée : le nouveau bâtiment est construit contre l'ancien, qui devient salle de transmission. Le matériel est renouvelé et modernisé. Cette machine a une largeur de 2,13 mètres. Une nouvelle pile de désintégration est également installée. En 1933, Henry Leydier meurt, son frère Michel le remplace et prend la direction de l'usine. En septembre 1937, une violente crue de la Galaure inonde l'usine, ce qui nécessite deux mois d'arrêt de la fabrication. Le pont en bois sur la Galaure est emporté par les eaux, il est remplacé par un pont métallique. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la fabrication de papier reprend à partir de vieux papiers et de paille (remise en route du lessiveur). En octobre 1945, Paul Leydier entre comme ingénieur à la Ferrandinière. A cette époque, la vapeur pour les cylindres sécheurs est fournie par deux chaudières marchant au charbon. Il transforme la plus ancienne qui marche au fuel en 1947. Dès 1949, Paul Leydier met en place un plan de redressement et de développement de la société (recherche de liquidités, investissements pour moderniser l'entreprise, remise en état du matériel et de la trésorerie). Grâce aux tranches annuelles de modernisation, la production du papier double pratiquement de 1949 à 1954. En 1954, Michel Leydier prend sa retraite et se retire. Le 1er janvier 1954, Paul et René Leydier deviennent gérants de la société. Paul Leydier s'occupe des domaines techniques, financier et social, René Leydier est responsable de la comptabilité et de l'administration. En 1954, une nouvelle crue de la Galaure inonde l'usine. Un nouveau bâtiment est construit entre 1957 et 1958, à l'ouest de l'usine et sur la colline, le mettant ainsi à l'abri d'autres éventuelles crues de la rivière. La nouvelle machine (machine 2) large de 1, 70 m est montée ; elle est baptisée le 9 mai 1959. En 1967, une nouvelle machine à papier est installée face à la machine 2. Cette "machine 3", large de 2,48 mètres, est mise en route début 1968. La fabrication est orientée vers le papier d'emballage et les tubes et cartons ondulés. Le 1er janvier 1975, la Société Leydier et Cie et ses filiales fusionnent avec la Société de fabrication de cartons ondulés Emin d'Oyonnax (Ain) et forme la Société Emin-Leydier. La machine 1 de la Ferrandinière et la machine 4 de Saint-Victor de Cessieux (Isère) sont arrêtées le 31 décembre 1978. La machine 1, en 48 ans d'existence (1930-1978), a produit 243 468 tonnes de papier. En octobre 1981, Paul Leydier prend sa retraite. La société est alors dirigée par Pierre Emin et Philippe Leydier. Le 13 novembre 1984, la machine 2 est arrêtée. En 25 ans d'existence (1959-1984), elle a produit 189 962 tonnes. La ligne 3 construite en 1967, transformée en 1970, 1974, 1985 produit 55 000 tonnes par an. Usine démolie en janvier 2011.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1874, daté par source
    • 1930
    • 1959
    • 1968

Les bâtiments sont en rez-de-chaussée, le toit à longs pans, et shed, la cheminée est métallique. Une grande cuve d'eau est située sur la partie est du site.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • shed
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Information : cette usine est détruite en janvier 2011.

Documents d'archives

  • Interview de Monsieur Marcel Peyret, historien local, juin 2004

Bibliographie

  • PEYRET, Marcel. Historique des papeteries de la région de Saint-Vallier. 1993

    p. 12
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel