Cet historique est essentiellement basé sur une plaquette de présentation de l'établissement publiée en 1984, à l'occasion du centenaire de la fondation du lycée. Il conviendrait de vérifier l'ensemble des données en consultant les archives (municipales ainsi, probablement, que celles de l'établissement).
D'après le discours prononcé par le recteur de l'académie en janvier 1910, à l'occasion du 25e anniversaire de la fondation du lycée, il s'agirait du plus ancien lycée de jeunes filles de l'académie de Clermont-Ferrand, le huitième de France.
Suivant ce recteur, de même que l'enseignement délivré aux jeunes filles doit être "féminin", dans l'établissement dans lequel il sera dispensé "il faut des jardins et des fleurs, à l'entrée, autour des cours, devant les fenêtres des classes". Car le "cadre dans lequel elle [la fille] vit enfant et jeune fille doit être pour elle le modèle [...]".
D'après la plaquette du centenaire, la création daterait en effet de 1884, après quoi des bâtiments neufs auraient été érigés sur les plans de l'architecte départemental Tourteau "dans un quartier tranquille et bien aéré". Sur le "Nouveau plan de Moulins" de 1889, l'édifice est implanté sur une ensemble de jardins, les fronts de la rue du 8 Mai (alors rue Bourreau frères) ne sont pas encore construits. De même la rue de Serbie actuelle n'est pas encore percée, ce qui pourrait expliquer le pignon aveugle que le lycée présente dans l'axe de cette rue.
La première pierre en aurait été posée le 6 octobre 1888, ce qui fait du lycée de filles de Moulins le contemporain du lycée de filles du Puy-en-Velay (dont la création était, elle, contemporaine de la construction).
Sur le "Nouveau plan de Moulins" édité par H. Durand en 1889, le lycée est tracé, hachuré (indiquant qu'il n'est pas achevé), où l'on voit bien que la cour était ouverte au sud (le retour d'angle du bâtiment principal étant un peu exagéré, d'après ce que l'on observe dans la réalité, la cour était même plus largement ouverte que ne le laisse penser cette carte schématique de la ville).
La rentrée des élèves daterait de 1891.
En 1954-1956, un agrandissement, en matière de volume construit, pas d'emprise foncière, consiste à fermer la cour au sud. Par comparaison, la cour ouverte du lycée de jeunes filles de Clermont-Ferrand est restée ouverte jusqu'à nos jours. Il s'agit d'une disposition qu'on peut rapprocher de la préconisation édictée par Léonce Raynaud dans son Traité d'architecture daté de 1858. On y lit en effet dans le chapitre consacré aux édifices d'instruction publique, que "les cours ne soient jamais fermées de bâtiments mais qu'elles restent ouvertes sur l'un des côtés au moins", au nom de l'air et de la lumière que l'on devait aux enfants (voir Anne-Marie Châtelet, "Imaginer un lycée, un exercice aux beaux-Arts", article en ligne paru dans la revue électronique In situ, n°44).
En 1959, trois nouvelles classes sont ajoutées en dur aux bâtiments existants puis en 1969 dans des préfabriqués, destinés à disparaître.
En 1982, un plateau sportif est aménagé dans la cour de l'internat puis sur une parcelle mitoyenne du lycée, un gymnase municipal est construit, de façon à en rendre le lycée un destinataire privilégié.
C'est en 1986 que l'établissement a cessé d'être lycée pour devenir collège.
Conservatrice du patrimoine, chercheuse de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).