Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).
- enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Auvergne-Rhône-Alpes - Montluçon-Sud
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Commune
Montluçon
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Adresse
2-8 rue Ernest-Montuses
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Cadastre
2017
BD
259-261 ; 263
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Dénominationslycée, immeuble de bureaux, atelier
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AppellationsMaurice-Guyot
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Parties constituantes non étudiéescour
En 1972, le maire de Montluçon faisait valoir au ministère de l'éducation qu'à l'échelle de la ville, on observait une insuffisance notoire d'équipement scolaire dans les quartiers sud-est, et que le CET associé au lycée technique d'Etat (le lycée Paul-Constans) n'absorbait plus les demandes.
Après acceptation, le recteur de l'académie de Clermont livre au maire le calcul des surfaces nécessaires à l'édification du "CET 540" (il faut comprendre collège d'enseignement technique pour 540 élèves) : il faut 20 m2 par élève, auxquels ajouter 15 m2 par interne (il en est prévu 144) et 15 m2 par élève suivant un enseignement technique industriel (il y en aura 288). Il arrive donc à un total de 17 280 m2. La municipalité met à disposition un terrain de 29 812 m2. L'agrément par le ministère pour le choix de ce terrain date du 17 février 1975. Il est situé au quartier de Nerdre, "dans la verdure" et la recommandation est "d'intégrer le ruisseau dans le site". Seule une ferme composée de plusieurs bâtiments est figurée sur le cadastre à l'extrémité du site choisi : une grange isolée située sur le côté est de la rue Ernest-Montuses semble en constituer un vestige. Le ruisseau à l'endroit de cette ferme forme un coude, qui est détourné et recalibré mais "le caractère rustique et champêtre" du site avec le ruisseau a été préservé, comme demandé (le maire ne voulait pas d'un "canal bétonné"). L'architecte écrit que le ruisseau forme la limite ouest du terrain. 70 arbres existants ont été également conservés.
Le ruisseau Amaron avait été également détourné en vue de la construction d'un prestigieux prédécesseur local, rappelle le maire : le lycée de garçons, de la rue des Bernardines, proche de la gare, que l'on doit à Charles Le Coeur (1881-1883).
Concernant l'accès à ce coin de verdure préservé, un embranchement depuis l'avenue John-Kennedy avait été prévu mais il semblerait que le projet ait échoué et qu'il avait fallu se rabattre sur un prolongement de la rue de Nerdre (d'où, probablement, la modification du plan-masse d'origine de Paul Lagneau).
Ces éléments : verdure, arbres conservés et accès différé ont dû contribuer à accentuer le caractère discret de l'édifice. La proximité du ruisseau, enfin, est peut-être à l'origine du peu de hauteur des bâtiments (la qualité des berges ne permettant pas l'implantation de bâtiments lourds), même si on peut également la mettre en lien avec le renouveau de la pédagogie des années 1970 qui allait avec des établissements "à échelle humaine".
Le lycée reste implanté en tissu lâche, même s'il n'est plus en pleine nature mais plutôt en lisière de ville. Il semble avoir attiré à lui nombre de constructions pavillonnaires. Lorsqu'il a été construit en 1977, seules trois immeubles venaient d'être construits dans ce secteur de la ville, sur le sommet de la colline (on les voit émerger entre 1965 et 1971 sur les clichés du site de l'IGN Remonter le temps). Mais des lotissements ont pris la suite, après que le lycée ait été construit puis le complexe sportif qui lui est associé. Ce dernier est décrit par l'architecte qui en est chargé comme "présentant une esthétique extérieure et des jeux de toiture se rapprochant des volumes existants dans la région Auvergne". De même, "les murs latéraux traités en enduit rustique permettront une intégration parfaite, tant en couleur qu'en granulométrie au site". Ce sont des ambitions dont on peut juger aujourd'hui, certainement en réponse à des demandes municipales puisque dans les mêmes années (1980-1985) est construit un lotissement qualifiable de néo-régionaliste, en vis-à-vis du lycée et du complexe sportif1.
Une fiche de notification d'opération émanant du ministère de l'éducation, via le préfet, et datée du 6 avril 1976 porte mention d'une "équipe architecte-entrepreneur" constituée de l'architecte d'adaptation Paul Lagneau, l'architecte d'opération montluçonnais Kergrohenn et l'entreprise générale GERIF Foulquier.
Les crédits autorisant cette opération proviennent du "Plan Massif central" pour l'année 1976.
Afin de préparer leur choix, les conseillers municipaux délèguent deux de leurs membres visiter le CET de Paray-le-Monial, et celui du Coteau, prés de Roanne.
Les plans du cabinet Paul Lagneau datent du 28 mai 1976 (pour un "CET 540"), modifiés le 10 juin de la même année et à nouveau le 5 novembre, suite à un changement de terrain (probablement suite à l'abandon du projet de CES, à l'origine concomitant, à l'analyse géologique du sol et au détournement du ruisseau). Le 5 juillet 1977 la seconde tranche de travaux est entreprise.
Le 3 octobre 1977 l'établissement est désigné sous l'appellation CET, et le 25 novembre il est dit lycée d'enseignement professionnel.
Il est réalisé en deux tranches.
Il est ouvert en 1978 "par transfert de sections en provenance de Paul Constans".
L'oeuvre du 1% artistique de la première tranche des travaux a été commandée par arrêté préfectoral du 26 octobre 1977 à Christian Bonino. Il s'agit d'un panneau de mosaïque devant prendre place dans la salle de réunions des élèves. Par arrêté préfectoral du 28 mars 1979, c'est à Loys Mercurol, sculpteur à Cerilly (Allier), qu'est commandée l'oeuvre du 1% artistique correspondant à la seconde tranche de travaux. Elle consistait en plusieurs groupements de poutres en chêne sculpté (25 poutres au total) répartis en divers endroits du lycée afin de "créer une unité de décoration".
La réception définitive de l'ensemble de l'établissement a lieu le 24 octobre 1979.
En 1987, le lycée reçoit le nom de Maurice-Guyot (chef d'établissement du lycée Paul-Constans de 1932 à 1934).
En 1993 est ajouté à la composition d'ensemble un bâtiment couvert d'une toiture pyramidale, pour lequel nous n'avons pas de nom d'architecte mais qui pourrait provenir du cabinet Paul Lagneau puisque ce type de bâtiment se retrouve au groupe scolaire G. Lapierre à Montauban (1979), du cabinet Lagneau. Cela reste à vérifier.
Accompagnant l'établissement, des plateaux sportifs avaient été prévus en 1978 (plans du 7 mars) ainsi qu'un COSEC (complexe sportif évolutif) en 1980 (plans datant du mois de juillet 1980). Ce dernier se présentait comme un équipement mutualisé avec les habitants du quartier.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 20e siècle , daté par source
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Dates
- 1976, daté par source
- 1993, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Lagneau Paularchitecte urbaniste attribution par sourceLagneau Paul
Architecte DPLG (1941), urbaniste (diplômé de l'Institut d'urbanisme de l'université de Paris, 1944). Domicilié à Paris (132 blvd Saint-Germain) en 1975. Son cabinet correspond à la reprise de celui de son père, Léon Lagneau (mort en 1954). Architecte en chef de la ville de Villeneuve-sur-Lot. (Source : dossier CAAC, 133 ifa 156/5.)
Auteur d'une ZUP à Montauban, ainsi que du plan d'extension de la ville (1961).
Deux lycées à Villeneuve-sur-Lot : voir les dossiers (Lycée professionnel Louis-Couffignal - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (nouvelle-aquitaine.fr)).
Cité par André Gutton pour son CET (devenu lycée professionnel) de Villeneuve-sur-Lot, dans Conversation sur l'architecture, p. 143 (1959).
Notamment : désigné comme "architecte d'adaptation" [du procédé industrialisé de l'entrepreneur GERIF Foulquier] pour la construction du lycée Maurice-Guyot (désaffecté) à Montluçon (1975-1978). Les plans sont au nom du "cabinet Lagneau" (un courrier conservé aux AC de Montluçon porte un en-tête où le nom de Paul Lagneau est accompagné de celui de Jean-François et Olivier Lagneau, tous deux architectes DPLG). L'architecte Kergrohenn, domicilié à Montluçon, en est l'architecte d'opération (AC Montluçon. 4 M 53).
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Auteur :
Kergrohennarchitecte attribution par sourceKergrohenn
Architecte domicilié à Montluçon.
Notamment : en 1976, architecte d'opération du CET devenu lycée professionnel Maurice-Guyot de Montluçon (architecte d'adaptation du procédé GERIF FOULQUIER : Paul Lagneau).
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Auteur :
GERIF Foulquierentrepreneur attribution par sourceGERIF Foulquier
GERIF (Groupement d'étude et réalisation d'Ile de France). Entreprise générale domiciliée à Courbevoie.
Notamment : désignée par le ministère de l'éducation le 19 mars 1976 pour la construction suivant un procédé industrialisé du CET devenu lycée professionnel Maurice-Guyot de Montluçon (AC Montluçon. 4M 53).
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Auteur :
L'établissement se présente comme "un bâtiment unique" constitué de plusieurs pavillons reliés et de deux bâtiments séparés, l'internat des garçons et le bâtiment des logements de fonction (seul à s'élever sur deux étages-carrés, les autres étant de plain-pied ou à un étage-carré).
On peut le considérer comme faisant partie de ces bâtiments à "échelle humaine" que la TEAM 10 préconisait, en écho au renouveau pédagogique des années 1970, et en s'opposant ainsi aux échelles écrasantes des bâtiments issus grosso modo de la charte d'Athènes.
N'ayant pas visité l'intérieur de l'établissement, nous transcrivons ce qu'en a présenté l'architecte aux élus et au ministère (étant livrée sans vérification, cette transcription aurait pu prendre place dans notre chapitre historique) :
"cet établissement d'une surface réelle d'environ 9.500 m2 a été conçu comme un tout, centré sur le centre socio-culturel. [...] L'internat des filles composé de chambres à 3 et 4 lits avec groupes sanitaires y attenant est en liaison direct avec le centre socio-culturel. L'internat des garçons, de même composition, est dans un bâtiment indépendant. [...] L'accès de l'établissement se fait par le nord par une voie nouvelle en prolongement de la rue de Nerdre et de la rue Rimard. Les cours de récréation sont au sud du bâtiment et sont bordées par la Nerdre. Une terrasse sert de prolongement extérieur à la bibliothèque documentation et à la salle polyvalente".
Le procédé utilisé pour la construction industrialisée est celui de l'entreprise générale GERIF Foulquier, de Courbevoie. Les éléments préfabriqués présentent des reliefs, verticaux essentiellement, les apparentant à des jeux de modénature.
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Murs
- béton
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Toitsbéton en couverture
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Étagesen rez-de-chaussée, 1 étage carré, 2 étages carrés
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- verrière
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
- escalier de distribution extérieur : cage ouverte
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Typologieslycée situé en lisière de ville, discret et dont la répartition des bâtiments sur le fonds est centripète
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Statut de la propriétépropriété d'une personne morale (incertitude)
Sélectionné comme lycée représentatif du type dit A : "discret, au plan-masse centripète, en lisière de la ville".
- © Ministère des finances et des comptes publics, www.cadastre.gouv.fr
- Archives communales de Montluçon
- Archives communales de Montluçon
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- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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- Archives communales de Montluçon
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- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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Documents d'archives
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AC Montluçon. 4 M 53. Lycée professionnel Maurice-Guyot à Nerdre (1974-2003).
Acquisition des terrains, DUP, étude des sols, désignation de l'équipe "architecte-entreprise", [décorations (arrêté du 26/10/1976 pour la 1ère tranche et délibération du 6/10/1978) attribuées à Christian Bonino puis Loÿs Mercurol : documentation annoncée dans l'inventaire mais pas retrouvée], baptême (1987), historique par Alain Letierce, plans du CET 540.
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AC Montluçon. 4 M 4/16. [40e anniversaire du lycée Paul Constans], brochure, mars 1996.
Dans l'historique, référence aux cours donnés au lycée de garçons, et au lycée Maurice-Guyot.
p.3 -
AC Montluçon. 4 M 53/9. 1978-2003 : 25 ans de documents du lycée de Nerdre au lycée M. Guyot, par Alain Letierce, [2003].
Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).
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