Dossier d’œuvre architecture IA15000464 | Réalisé par
Guégan Catherine (Rédacteur, Enquêteur)
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
Collège de jésuites de Saint-Flour, dit collège de Fontanges, puis école secondaire municipale, collège municipal, lycée municipal, groupe scolaire Victor-Hugo, actuellement groupe scolaire Hugo-Vialatte et immeuble communal
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne-Rhône-Alpes - Saint-Flour-Nord
  • Hydrographies
  • Commune Saint-Flour
  • Adresse 5 rue des Agials
  • Cadastre 1817 H 320, 321, 322  ; 2019 AR 571, 572 Parcelles à préciser : voir les limites de l'actuel groupe scolaire
  • Dénominations
    collège, école, lycée
  • Genre
    de clercs réguliers de la compagnie de Jésus
  • Précision dénomination
    école secondaire, lycée municipal, groupe scolaire
  • Appellations
    Fontanges, Victor Hugo, Hugo-Vialatte
  • Destinations
    immeuble
  • Parties constituantes non étudiées
    église, cour, gymnase

Introduction

Bien que Saint-Flour, ville capitale de la Haute-Auvergne, ait été dotée d'un collège confié aux jésuites en 1642, celui-ci ne s'est jamais développé de façon aussi importante que ceux de Mauriac et d'Aurillac, qui faisaient partie de la même province. Pourtant Saint-Flour, du fait de la difficulté des déplacements dans les zones montagneuses de l'Auvergne, constituait un pôle d'attraction pour les villes périphériques des Monts du Cantal, celles de Basse-Auvergne éloignées de Clermont et du celles du Gévaudan, telles que Saint Chély, Saugues, Chaudes-Aigues ou Murat, qui rendait nécessaire la présence dans la cité d'un grand établissement d'enseignement. Sans doute faut-il attribuer le fait qu'il soit resté de dimensions modestes à la situation économique de la ville, laquelle n'a qu'avec peine pu satisfaire à sa construction et son entretien, alors même que, paradoxalement, avoir un collège était un gage de prospérité économique pour la cité : les élèves éloignés résidaient en pension chez l'habitant, et les parents des élèves demeurant sur place économisaient l'argent qui aurait été nécessaire à l'entretien de leurs enfants s'ils avaient été scolarisés au loin. De plus, la commune n'a jamais disposé pour son collège de subsides royaux, contrairement à nombre d'autres dotée d'un collège jésuite. En fait, la cité semble avoir fait appel à la Compagnie, réputée pour la qualité de son enseignement, pour compenser la perte de ses écoliers, constatée lors d'une assemblée du conseil de ville du 17 juin 1642 : " ledit collège est à présent désert, partie des habitants d'icelle ville et province étant contraints d'envoyer leurs enfants aux provinces et collèges voisins, le plus proche distant de cette ville de dix grandes lieues de montagne qui en valent vingt de France ". Une situation qui constitue une sorte de fil rouge de l'histoire du collège et de ses bâtiments.

1. L'éducation à Saint-Flour avant les jésuites.

L'existence d'écoles où sont enseignées la grammaire et la logique, puis la philosophie, est attestée à Saint-Flour dès le 14e siècle, les maîtres étant rémunérés par la ville1. Ces enseignements sont probablement dispensés dans un même établissement, désigné dans les sources par le terme " las Escolas ". Parallèlement, un enseignement religieux est dispensé par les frères prêcheurs, sous forme de leçons ouvertes à tous. Enfin, la ville de Saint-Flour dispose à Toulouse d'un collège rattaché à l'Université. Fondé en 1420 par Pierre Sulpin, évêque de Bazas, devenu plus tard le collège Saint-Nicolas, il a pour siège l'hôtel légué par ce dernier, pourvu d'une bibliothèque de 160 volume, rue de l'Orme-Sec. La ville en prend définitivement possession en 14492.

Des écoles au collège

Des lacunes dans les registres consulaires entre 1467 et 1561 ne permettent pas de connaître la date précise de fondation du collège (ou celle à laquelle les écoles en prennent le nom). Sur la base des registres de comptes consulaires, Léon Bélard fait en 1908 l'hypothèse que le collège a pu être créé vers 1550, mais la première mention dans les sources de l'existence d'un collège à Saint-Flour remonte à 1566 : une dépense est à cette date portée au registre des comptes consulaires pour des réparations à faire " pour ce que le collège était en ruines "3. Trois maisons sont alors louées pour accueillir les élèves4. L'enseignement n'y est pas gratuit : la rétribution est de 10 sous pour les enfants de la ville, et d'un montant librement fixé par les régents pour les élèves étrangers5.

Dans les années 1580, plusieurs legs permettent de financer l'enseignement : celui d'Antoine Monteil, élu pour le roi en l'élection de Haute-Auvergne, en 1582, d'un montant de 5000 livres ; celui d'Annet de Fontanges, prieur de Saint-Michel, d'un montant de 1000 livres de rentes annuelles, à charge pour la ville d'entretenir au collège un élève pensionnaire appartenant à ces familles. Dans le compte rendu qu'il adresse au Parlement le 2 septembre 1763, le président Rolland d'Erceville fixe la date de l'acte de donation d'Annet de Fontages au 27 novembre 15786 et lui attribue la commande du projet de construction : " noble Anne de Fontanges [...] donna aux officiers municipaux 1000 livres de rente annuelle à la charge de faire édifier un collège composé de cinq classes, une chapelle, &c., conformément au plan convenu entre les parties "7. Cette construction n'est pas documentée, mais on peut tenir pour probable qu'elle a lieu au plus tard dans la dernière décennie du 16e siècle ou au tout début du 17e puisqu'en 1605 le conseil de ville envisage de nouveaux travaux et la construction d'une église. A cette date l'établissement porte le nom de collège Fontanges8. Faute de savoir où se trouvaient les trois maisons louées depuis 1566, on ne peut affirmer que le collège fut érigé à leur place, ou sur le terrain à proximité du rempart acquis par la ville à cet effet, lequel était également occupé par des maisons et jardins9.

2. Installation des jésuites à Saint-Flour

Avant que les jésuites ne prennent la direction du collège en 1642, la municipalité a établi à plusieurs reprises des pourparlers avec différents ordres religieux pour leur en confier la charge. En premier lieu avec les jésuites, à partir d'octobre 160410. En mai 1605, l'établissement du contrat est suffisamment avancé pour que les consuls envisagent une imposition de 18000 livres sur la ville et prévôté de Saint-Flour pour financer l'achèvement du collège et la construction d'une église pour ce dernier11. La proposition de contrat est agréée par le père général de la Compagnie de Jésus le 5 octobre 160512 et l'accord entre la ville et les jésuites enteriné au plus tard le 12 février 1606. Le roi refuse cependant de l'autoriser, ce qui met fin au projet en 160713. Après avoir approché les oratoriens en 1621 et les augustins de Toulouse en 1624, et alors que le collège se vide progressivement de ses élèves, la municipalité finit par traiter avec les jésuites le 31 décembre 1642 : elle leur confie non seulement l'administration du collège et une dotation de 3000 livres par an, l'enseignement y étant gratuit, mais leur fait aussi don des bâtiments. Le fait est assez exceptionnel, car les municipalités qui traitaient avec les jésuites restaient le plus souvent propriétaires des immeubles. Les lettres patentes autorisant l'installation des jésuites sont accordées par le roi Louis XIII le 29 avril 1643.

Blason de Marie de Berthon de Crillon, élévation sur cour, bâtiment ouestBlason de Marie de Berthon de Crillon, élévation sur cour, bâtiment ouest

Ce contrat est rendu possible par une donation de Marie de Berthon de Crillon, veuve de François de Brezons, aux officiers municipaux de Saint-Flour, par acte du 7 juillet 1641, à la condition expresse que la charge du collège soit confiée aux jésuites, qu'elle en soit reconnue fondatrice et que ses armes et celles de son mari soient sculptées au fronton de l'une de ses portes (ce qui sera fait : elles sont mentionnées par Rolland d'Erceville dans le rapport de sa mission à Saint-Flour, et sont encore visibles, bien que bûchées, au dessus d'une porte du corps de bâtiment ouest). Marie de Berthon exigeait en outre, au cas où les jésuites n'en accepteraient pas la charge, que le collège soit confié aux oratoriens (Rolland, 1766, p. 719). Les armes d'Anne d'Alègre, dont une donation permet l'ouverture en 1658 d'une classe de philosophie14, sont également apposées sur la façade du collège15, sans qu'il en reste trace aujourd'hui.

Les bâtiments du collège

1. L'emplacement

Le collège étant construit sur un terrain dont l'étendue n'est pas assez vaste pour accueillir la totalité des espaces nécessaires à l'installation des jésuites, la ville s'engage à acquérir de nouvelles parcelles permettant notamment l'adjonction d'une église et la création d'un grand jardin : " les consuls, pour faire l’église et l’habitation des PP. Jésuites, leur donnent à perpétuité, par donation entre vifs et à jamais irrévocable, le Collège qui est en partie bâti dans ladite ville, entre les rues appelées les Lacs et du Bruel, confrontant avec le monastère des Dames de la Visitation, les murailles de ladite ville, la chapelle des Pénitents noirs et le jardin appelé de la Roche. Et d’autant que les PP. procureurs ont trouvé que l’enclos du collège n’est pas assez vaste pour bâtir et construire leur église, classes et autres logements requis et nécessaires à leurs exercices et fonctions, lesdits consuls donnent à perpétuité toute la place qui est joignant ledit collège, savoir, du côté du midi, l’espace depuis le passage et le petit jardin du collège et les murailles du monastère de la Visitation, jusques aux murailles de ladite ville, lequel passage néanmoins sera fermé de portes pour le service de la dite ville en cas de besoin ; et du côté de bise, depuis le coin de la muraille qui soutient le terrain auprès des Pénitents noirs jusques auxdites murailles de ladite ville, avec cette obligation de laisser une rue entre lesdites murailles et la clôture dudit collège, de la largeur de la voûte qui est au-dessous de ladite muraille. Ils promettent d’acheter dans huit ans prochains venants, aux frais et dépenses de ladite ville, le jardin de la Roche et le jardin et chapelle des Pénitents noirs, pour être le tout uni audit Collège à perpétuité16 ". Le contrat prévoit également de faire réparer et meubler les bâtiments, ce pour quoi la ville accorde une somme de 3000 livres, dont 500 destinées à la rémunération " des pères qui iront faire les réparations "17. Il livre enfin quelques informations sur la configuration du collège existant : situé à proximité des murs de la ville, il est doté d'une chapelle et dispose déjà d'un petit jardin, d' un puits et d'une citerne18. Pour leur approvisionnement en eau les jésuites sont par ailleurs autorisés à prélever à la fontaine qui passe dans le collège " un filet d'eau par un touret (...) pour leur usage seulement "19.

Les difficultés financières de la ville tout au long du 17e siècle20 empêchent les consuls de tenir leurs engagements à savoir l'achèvement du collège et la construction de son église. La création d'une deuxième classe de philosophie en 1732 grâce à une rente de 520 livres annuelles votée par le conseil de ville21, et de deux cours de théologie en 1748 à l'initiative de l'évêque de Saint-Flour Paul de Ribeyre, qui dote le collège d'une rente de 900 livres, ne change rien à la situation. Bien qu'il soit nécessaire d'agrandir les locaux pour y ajouter deux nouvelles salles de classe, et que le conseil de ville ait autorisé les jésuites, pour les financer, à percevoir une rétribution annuelle de 24 à 40 sols par élèves selon leur niveau d'étude22, il semble que ces fonds aient plutôt servi à réaménager l'existant. L'inventaire de mai 1762 indique en effet que " la physique et la théologie [étaient] professées depuis leur établissement dans les deux congrégations des messieurs de cette ville et des écoliers "23. Ce n'est enfin qu'en 1754 que les pénitents noirs cèdent aux jésuites la chapelle et le jardin promis depuis la signature du traité de 1642, à l'emplacement desquels est érigée l'église du collège, dédiée à saint Régis, dont le décor est achevé au plus tard en 1762 avec la mise en place du maître-autel en bois doré réalisé par Charreyre24. Cette église semble avoir été de proportions modestes, si l'on se réfère au plan partiel de la ville dressé en 1790 et au cadastre napoléonien de 1817, sur lesquels elle est représentée (ills. ci-dessous).

2. Organisation, distribution

Il est difficile de retrouver la distribution du collège jésuite dans l'actuelle configuration des bâtiments, d'autant que le plus ancien plan de distribution conservé date de 1840. C'est en s'appuyant d'autres sources, et notamment sur l'Inventaire des titres et des biens meubles et immeubles du collège, sur le procès-verbal de prise de possession du collège, établis entre mai et septembre 1762 et comprenant une description relativement précise des lieux25, et sur un procès-verbal de visite un peu plus tardif26, ainsi que sur les pratiques ayant cours chez les jésuites en matière d'organisation fonctionnelle de leurs collèges, que l'on peut en tenter une restitution.

Plan de la ville v. 1790, avec localisation du collège (AC Saint-Flour, 1 G 21)Plan de la ville v. 1790, avec localisation du collège (AC Saint-Flour, 1 G 21)

L'entrée principale se situe du côté de l'actuelle rue du Collège. La porte, en retrait d'alignement et décrite vers 1840 comme " un grand portail d'entrée à barreaux de bois en fort mauvais état ", est probablement comprise entre les deux piliers visibles sur le plan de 1790 et précédée d'un petit parvis de profil concave qu'épousent les murs de clôture, disposition que l'on voit encore sur une photographie du collège réalisée en 1914 (voir ci-dessous, ill. § 4.1.). Il est certain qu'une avant-cour précédait la cour27. Si rien ne permet de confirmer l'existence d'une montée d'escalier pour rejoindre les bâtiments, il est néanmoins fort probable que celle visible sur cette même photographie et le plan d'état des lieux du rez-de-chaussée de 1957 (ill. IVR84_20231500121NUCA) : cour d'honneur, une volée droite donnant accès à une terrasse, une seconde volée de trois marches donnant accès à la cour principale) corresponde à la disposition originelle. Les bâtiments consistent en " trois corps de logis à l’antique " (en fait deux corps distincts et parallèle dont l'un (à l'ouest) est pourvu d'une petite aile en retour d'équerre prolongée d'un mur de clôture fermant la cour des classes au sud). Le terme " à l'antique " mérite d'être explicité. Sans doute désigne-t-il des constructions qui paraissent déjà anciennes en 1764. Mais la présence sur le plan de 1790 de quatre petits cercles alignés, dessinés de part et d'autre de la grande cour et longeant les corps de bâtiments est et ouest, évoque une colonnade ou un portique, non décrits dans les sources et pouvant évoquer pour les commissaires ayant procédé à la visite le style antique.

Ces corps de bâtiments encadrent une vaste cour fermée au sud par un mur de clôture dans lequel est ouvert un passage, cour autour de laquelle sont disposées en rez-de-chaussée six classes dans le corps de bâtiment est, l'église pourvue de trois autels et sa sacristie sur son flanc nord à l'extrémité nord de ce dernier ; la cuisine (avec accès à une cave voûtée en sous-sol), la dépense et le réfectoire (décrit comme " grand salon " en 1790 puis en 1805) se trouvent dans le corps de bâtiment ouest. Au premier étage du corps de bâtiment ouest se trouvent la bibliothèque28, dont est mitoyenne la chambre du recteur, puis une suite de chambres occupées par les pères jésuites, percées de baies côté cour et desservies par un couloir latéral percé de fenêtres donnant à l'ouest ; deux chambres sont à l'usage des domestiques. Le deuxième étage est distribué à l'identique. Un escalier rampe sur rampe placé à l'extrémité nord dessert les étages. Dans cette partie de l'édifice (ou dans le petit corps de bâtiment en retour d'équerre au sud de la cour ?) se trouvent également, au premier étage, la lingerie dotée d'un grenier " où l'on tient le linge sale " et située à proximité de la bibliothèque, et deux pièces abritant l'infirmerie situées " au bout du corridor (probablement celles de l'angle nord-ouest sur le plan de 1840), dont l'une dispose d'un " chauffoir en forme de cabinet ". On relève également la présence d'un colombier29, impossible à localiser. L’extrémité nord du bâtiment est pourvue de fosses d’aisance raccordées à une "caisse voûtée" ; la déclivité du terrain à cet emplacement en facilite l’écoulement.

Le premier étage du corps de bâtiment est abrite les chapelles de la congrégations des Messieurs, instituée sous le vocable de l'Assomption en 1653 et dont le maître autel était orné d'un grand tableau représentant l'Immaculée conception30, et celle de la congrégation des écoliers ; il est possible que cette dernière corresponde à la grande salle désignée sur le plan de Chauliaguet en 1840 comme salle de récréation, et salle des exercices littéraires au début du 19e siècle. Ces deux chapelles étaient également utilisées, on l'a vu, comme salles de classe pour les cours de physique et de théologie ; celle des Messieurs servira de salle d'étude au 19e siècle. Le deuxième étage est occupé par des chambres et par un grand grenier à blé au-dessus de la grande salle, le tout étant desservi par un escalier tournant à retours avec jour à l'extrémité nord, symétrique de celui du corps de bâtiment ouest. L'église est érigée perpendiculairement à cet escalier. De dimensions modestes et de plan allongé, elle est orientée est-ouest et dotée d'une tribune à laquelle on accède par le couloir du premier étage. Dans ce corps de bâtiment se trouve également une chambre où logent le jardinier et le correcteur.

Le collège dispose enfin d'un grand espace situé entre les bâtiments et les murs de la ville, sur la partie ouest de leur parcelle, disposé en terrasse et organisé en quatre jardins : un jardin potager assez vaste au bout duquel se trouve un bûcher pour le bois de chauffage, deux jardins faisant office de pépinière et un dernier où est cultivé du chanvre, probablement traité après récolte dans la propriété de la Vigière que possèdent les jésuites, où se trouvent " deux foulons à deux marteaux chacun pour les étoffes "31. Ce grand jardin subsiste jusqu'à la fin des années 1960 (voir ill. IVR84_20231500005NUCA).

3. Devenir du collège après l'expulsion des jésuites (1762 à nos jours)

1. La fin du collège (1762-1793)

Après le départ des jésuites, dont l'expulsion a été ordonnée par un arrêt du Parlement de Paris le 6 avril 1762, la municipalité reprend possession des terrains et bâtiments en septembre 176232. Le fonctionnement du collège n'est pas interrompu et, contrairement à Mauriac, l'établissement ne connaît pas de baisse de fréquentation, accueillant environ 450 élèves33. De nouveaux professeurs sont installés le 9 octobre et les cours de théologie sont supprimés. L'enseignement, désormais payant ̶ chaque élève soumis à une rétribution annuelle de 10 livres ̶ , est assuré par des membres du clergé séculier et par les lazaristes, qui dirigent depuis 1674 le grand séminaire de Saint-Flour. Confirmé par lettres patentes du roi le 26 octobre 1763, redevenu municipal et géré par un bureau d'administration présidé par l'évêque de Saint-Flour, le collège retrouve sa classe de théologie dès l'année suivante34. Les bâtiments, en mauvais état, nécessitent d'importantes réparations, évaluées en 1764 par un certain Baptiste35 et pour lesquelles le bureau d'administration du collège demande à l'intendant d'Auvergne la levée d'une contribution sur le sel pour les financer36. Sont-elles exécutées ? Aucun mémoire de travaux ne l'atteste.

La baisse de fréquentation ne débute qu'après le déclenchement de la Révolution, la majeure partie des enseignants ayant refusé de prêter serment à la Constitution, et le collège ferme définitivement ses portes après le décret de suppression pris par la Convention le 15 septembre 1793. En 1794, ses locaux abritent les séances de la Société populaire de Saint-Flour avant de redevenir lieux d'enseignement avec l'installation en vendémiaire an III d'une école primaire de garçons37 et brièvement, l'année suivante, de l'école centrale du département. Cette dernière est rapidement transférée au Grand séminaire38, dont les bâtiments " où l'oeil se plaît à admirer une architecture en même temps simple et majestueuse" sont jugés mieux adaptés à cette nouvelle affectation39.

2. Des projets qui n'aboutissent pas toujours (1802-1852)

1. L'école secondaire communale (1802)

Après la fermeture de l'école centrale ̶ supprimée par la loi du 11 floréal an X qui les remplace par des lycées ou des écoles secondaires selon l'importance des villes ̶ , la ville de Saint-Flour décide de se doter d'une école secondaire40, laquelle est confirmée par un décret consulaire du 18 germinal de la même année (21 novembre 1802)41. Installée pour partie dans l'ancien collège et pour partie dans l'ancien couvent de la Visitation, bâtiments saisis comme biens nationaux au début de la Révolution et concédés à la commune42 et dans lesquels on établit, outre l'école secondaire, une école primaire de garçons et une école de filles43, et l'on prévoit de créer un pensionnat. L'école secondaire ouvre ses portes le 1er nivôse an XI / 22 décembre 1802.

Dès la prise de possession des bâtiments de l'ancien collège, fortement dégradés44, la ville entreprend des travaux de première nécessité, touchant essentiellement les intérieurs (maçonnerie, charpente, tuiles, remplacement de vitres, blanchissage des classes), achevés l'année suivante45. Il reste cependant en 1804 à assurer la pérennité de l'édifice en intervenant sur les façades pour stopper la dégradation du bâti côté extérieur, et à en améliorer les conditions d'hygiène, les élèves externes ne disposant pas de latrines communes. L'école manque également d'un magasin à bois, n'a plus d'horloge pour rythmer le temps scolaire et sa fontaine (laquelle alimentait directement la cuisine par une canalisation raccordée à la fontaine communale) n'est plus en service. L'église étant en cours de restauration, le cultte est provisoirement assurée dans la salle des exercices littéraires, au premier étage du corps de bâtiment est. Par ailleurs, deux pièces du premier étage de l'aile ouest sont occupées par la bibliothèque (prenant son jour côté ouest) et le cabinet des instruments de physique et de chimie, récupérés de l'école centrale. En 1817, un conservateur sera nommé pour en assurer l'organisation, la classification et le catalogage46. Enfin cours et jardins sont également restaurés : les murs de clôture, les portes et les terrasses ont été recréés et plantées, quand cela était possible, d’arbres fruitiers et de promenade.

Il paraît également indispensable d'installer un pensionnat47, envisagé comme un moyen d'accroître la prospérité de l'école, qui accueille à cette date une centaine d'élèves. L'ancien collège ne disposant pas de locaux suffisants et en bon état, le projet vise à construire un nouveau bâtiment pourvu non seulement d'un dortoir, mais aussi de salles d’étude, de récréation et d’une infirmerie à l'emplacement des bâtiments très dégradés de l'ancien couvent de la Visitation, contigus au collège et que l'Etat vient de concéder à la commune48. Dans l’étendue du terrain du couvent se trouvent également un puits et des magasins à bois dont l’école est dépourvue. Toutefois la commune ne dispose pas immédiatement des fonds nécessaires pour réaliser ces travaux49. Par ailleurs, un jardin privé situé entre les bâtiments du collège et ceux du couvent, clos de murs et en terrasse, fait obstacle à la réalisation du projet : faisant saillie et dominant par son élévation le sol des appartements de l’école, il rend pour le moment impossible la construction d’un pensionnat annexé.

Avec l'organisation de l'Université impériale en 1808, l'école secondaire reprend la dénomination de collège sans que changent ses enseignements. Un internat est créé en 1814, dont le dortoir est implanté au second étage de l'ancien couvent de la Visitation. Les locaux sont réaménagés par l'entrepreneur Pierre Secheyroux sous la direction de l'architecte Sudre : le dortoir est constitué de deux fois 40 lits séparés par une cloison formant alcôve, chaque alcôve ayant jour et accès sur un couloir de toute la longueur de la salle, éclairé par huit fenêtres, la chambre du maître d'internat se trouvant à l'extrémité50. Des latrines sont installées dans la cour, le mur de clôture sud est surélevé et la chapelle remise en état51. Les travaux sont achevés en 1815, date à laquelle le collège accueille 20 internes. Durant la Restauration et la Monarchie de juillet, le nombre total d'élève tourne autour de 300-350.

En 1816, devis estimatif pour la réfection de l'une des façades du corps de logis habité par les professeurs (ouest) par entrepreneur de bâtiments Pierre Secheyroux, 21 nov 1816, AD Cantal 2 O 187/2 (réalisée ?). Réparations des planchers en 1817, toujours par Secheyroux.

En 1840, un plan d'état des lieux est dressé par l'architecte communal Philippe Chauliaguet, probablement accompagné d'un état descriptif non daté 52 et joint à un devis de réparations urgentes (réfection des toitures et chéneaux, des planchers et des croisées) réceptionnées la même année. La réalisation de ces travaux inaugure une période durant laquelle la commune multiplie les projets pour son collège, susceptibles d'entrainer des modifications plus ou moins importantes des locaux.

Plan du rez-de-chaussée du collège en 1840 par P. Chauliaguet (AC Saint-Flour, 4 M 6/1)Plan du rez-de-chaussée du collège en 1840 par P. Chauliaguet (AC Saint-Flour, 4 M 6/1)Plan du 1er étage du collège en 1840 par P. Chauliaguet (AC Saint-Flour, 4 M 6/1)Plan du 1er étage du collège en 1840 par P. Chauliaguet (AC Saint-Flour, 4 M 6/1)

2. L'école primaire supérieure (1836-1852)

L'article 10 de la loi sur l'instruction primaire de 1833, dite loi Guizot, institue les écoles primaires supérieures dans toutes les communes chefs-lieux de département et dans celles dont la population est supérieure à 6000 habitants53. Ces écoles sont destinées à dispenser un enseignement usuel et pratique préparant aux professions industrielles et commerçantes.

Bien que le maire de Saint-Flour en envisage la création dès 1836, celle-ci n'est pas établie avant 1844 en raison d'une forte opposition du conseil municipal, qui refuse de voter les fonds nécessaires à son établissement. Ce n'est donc que sur injonction du gouvernement, par ordonnance royale du 18 novembre 1842, que l'école primaire supérieure de Saint-Flour voit le jour en 1844. Elle est provisoirement installée dans les locaux du collège, auquel elle est annexée, en attendant que des travaux d'agrandissement de ce dernier soient réalisés. Les bâtiments existant, décrits en mauvais état, font à nouveau l'objet d'importantes réparations. Ces dernières sont en partie financées par l’État grâce à une subvention de 4000 francs accordée le 13 juillet 184554, la commune ayant pour sa part vendu en 1844 deux parcelles du champ de foire pour faire face à la dépense55. Les façades sont reprises et la totalité des encadrements de fenêtres refaits en pierre de taille issue de la carrière basaltique de Bouzentès (commune de Villedieu) ; c'est probablement à cette date que le profil de certains linteaux des façades sur cour est modifié en arc segmentaire, alors qu'il reste rectiligne sur les façades postérieures. La toiture, probablement en lauzes jusqu'alors, est refaite en tuiles creuses.

3. Projet de transformation en collège royal (1842-1846)

Parallèlement la commune ambitionne de voir son collège érigé en collège royal. L'idée n'est pas nouvelle : le conseil municipal avait déjà délibéré en ce sens en 183056, mais elle prend alors une ampleur nouvelle. La présence dans le fonds des archives municipales d'un ensemble de délibérations et arrêtés du ministère de l'Instruction publique relatifs aux conditions dans lesquels un collège est éligible à ce statut l'atteste : liste des instruments de physique dont doit être pourvu le collège (délibération du conseil royal du 27 décembre 1842), état du mobilier à fournir pour le collège et sa chapelle (délibération du 30 mai 1843). Parmi les conditions édictées par le ministère figurent également l'obligation de disposer d'un terrain d'au moins un hectare, de quatre cours de récréation distinctes et d'un pensionnat pour 150 internes. La réalisation d'un tel projet nécessite une importante mise de fonds que la commune ne semble pas être en mesure de réunir, aussi lance-t-elle une souscription auprès de ses citoyens en même temps qu'elle entame les démarches auprès du ministère. Le 3 août 1844, le maire est invité à transmettre au ministre pour examen les plans et devis d'appropriation ainsi que la délibération du conseil municipal attestant du montant de la dépense que la commune est prête à engager. En retour, l'Etat accorde à la commune en juillet 1845 une subvention de 4000 frs pour frais d'établissement de l'école primaire supérieure dans les bâtiments du collège.

Le projet de transformation et d'agrandissement du collège (création d'un nouveau dortoir et de locaux distincts pour l'école primaire supérieure) est confié en 1844 à l'architecte départemental Aristide Lafont57. Ce dernier envisage de construire une extension à l'aile droite du collège, allant jusqu'au mur de clôture bordant la rue du Collège et comprenant trois classes en rez-de-chaussée et des chambres servant de logements aux professeurs dans les 1er et 2e étages. Le niveau de ce nouveau bâtiment étant légèrement surélevé par rapport à la cour d'entrée du collège, un escalier à perron est prévu pour donner accès à une terrasse sur laquelle ouvriront les trois nouvelles classes58. Les moellons de basalte devaient être extraits d'une carrière sanfloraine. Le projet d'agrandissement présenté au conseil municipal le 5 septembre 1845 est rejeté car jugé trop dispendieux pour la commune : il est demandé à l'architecte de revoir sa copie en se cantonnant à une réutilisation des bâtiments existant. Bien qu'approuvés le 20 mai 1846, les plans remaniés ne donnent lieu à aucune exécution. Seuls sont réalisés par l'entrepreneur Guillaume Chareyre un réaménagement du parloir et du logement du portier, sous la conduite de Lafont59 (ill. IVR84_20231500007NUCA). Une nouvelle demande de fonds en 1847 pour financer l'extension de l'aile droite n'a pas plus de succès.

Bien que le projet n'ait pas abouti — l'école primaire supérieure est transférée en 1852 à l'école primaire communale que dirigent les Frères des écoles chrétiennes, alors établis dans l'ancien couvent des jacobins —, il constitue néanmoins la matrice de l'agrandissement ultérieur des bâtiments, au milieu du 20e siècle (voir ci-dessous, § 4.2.).

3. Décadence du collège communal dans la seconde moitié du 19e siècle

A partir de 1850, la concurrence du Petit séminaire, héritier d'un pensionnat ecclésiastique créé à Saint-Flour en 1832 et jouissant désormais de la liberté d'enseignement autorisée par la loi Falloux, celle des établissements congréganistes, puis celle du lycée d'Aurillac ̶ son collège communal est érigé en lycée en 1882 ̶ qui draine un large bassin de recrutement scolaire, entraînent une décrue importante du nombre d'élèves, dont le nombre moyen est estimé à 70 durant cette période60. Les financements décroissent d'autant et ne permettent plus d'assurer l'entretien des bâtiments. Les seuls travaux importants réalisés durant cette période sont le remplacement de toutes les croisées et de la porte principale du collège, dessinée par A. Lafont, qui signe le projet en tant qu'architecte communal (ill. ci-dessous). Ces travaux ont été votés en urgence par le conseil municipal réuni en séance extraordinaire le 22 février 1856, en raison du " grand état de délabrement des bâtiments "61.

Nouvelle porte du collège par A. Lafont, 1856 (AC Saint-Flour, 4 M 6/1)Nouvelle porte du collège par A. Lafont, 1856 (AC Saint-Flour, 4 M 6/1)

Le même constat, liant vétusté des locaux et perte d'élèves, est réitéré vingt ans plus tard, en 1879 : " les bâtiments de notre collège ne répondent pas suffisamment aux légitimes exigences des familles. Ils sont bien antiques, mal installés, mal entretenus et offrent un aspect peu encourageant (...). Mais c'est surtout lorsqu'on pénètre à l'intérieur qu'on est frappé de l'état de délabrement qui règne partout "62.

Un préau couvert faisant office de gymnase (ill. ci-dessous) est cependant construit en 1878-1879 au nord est de la parcelle, au niveau de la rue du Collège et perpendiculairement à cette dernière, sous la direction de l'architecte communal Albert Lagrave, grâce à une subvention de l'Etat d'un montant de 6000 frs. Cette subvention permet en outre de financer la réfection des dortoirs, des salles d'étude et du réfectoire63. En revanche, le conseil municipal refuse de voter la réfection de l'église et se prononce pour sa désaffectation, actée en 188464 ; devenue sans usage, elle sera en partie démolie en 195165, la partie du choeur étant transformée en préau au rez-de-chaussée et en salle de classe à l'étage et son mur nord conservé pour servir de mur clôture, ses deux anciennes fenêtres étant obturées.

Gymnase, depuis l'ouestGymnase, depuis l'ouest

Le 10 janvier 1880, Lagrave est à nouveau sollicité pour établir un devis de réparation des bâtiments, comprenant la réfection des charpentes, des couvertures des deux bâtiments et de l'ensemble des classes. Par ailleurs, il devient indispensable que le collège réponde " aux nouvelles nécessités d'une instruction plus complète, du bien-être à donner aux élèves et aux professeurs, de l'espace à ménager moins parcimonieusement ", lesquelles ne peuvent être fournies que par la construction de nouveaux locaux. Le maire envisage à cet effet son extension sur un terrain situé le long de la rue du Collège au nord des bâtiments existant ; cet emplacement rendrait moins sensibles dans les cours de récréation les effets de la bise hivernale, le nouveau bâtiment venant y faire écran, et permettrait de laisser la cour centrale, ouverte au midi, accessible à la lumière et à la chaleur du soleil. Dès le 10 février, Lagrave transmet à la commune son chiffrage du coût de la restauration, amélioration et agrandissement des bâtiments et pour le renouvellement du mobilier scolaire, examiné en séance du conseil municipal le 13 février. Les devis de l'architecte sont approuvés sous réserve que l'Etat participe aux financement des travaux, à hauteur de 5000 frs pour les réparations et et 45000 frs pour les constructions nouvelles, la Ville n'ayant pas les moyens d'y pourvoir66.

Cette aide de l'Etat s'est probablement fait attendre, puisqu'un nouveau projet de grosses réparations, envisagé dès 1896, est élaboré dans les années 1899-1900 afin de rénover le parloir et la maison du concierge (démolition partielle et reconstruction), et de refaire les toitures et les salles de classe. Le programme, établi par l'architecte et ingénieur sanflorain Vinay à la demande de l'inspection académique, est validé par le principal du collège le 31 mars 1899. Les travaux doivent être financés pour moitié par la commune, pour moitié par l'Etat, pour un montant total de 15000 frs67. Ils semblent cependant n'avoir pas été exécutés puisque le 17 mars 1906, le sous-préfet du Cantal note à l'adresse du préfet, dans le compte-rendu d'une visite faite au collège la veille : " vous savez déjà par un rapport antérieur ce que je pense de l'installation misérable de cet établissement peu fait pour lutter par son apparence et son confort avec la maison rivale, le Petit Séminaire. La valeur de ses maîtres ne lui suffit pas à attirer la prospérité ", souhaitant que le ministère de l'instruction publique " prenne des mesures à même de ramener la vie dans ses classes désertes "68.

4. Au 20e siècle : un sursaut, mais des financements toujours en berne

1. La restauration des années 1910

En 1912 est donc lancée une nouvelle campagne de travaux sans que l'extension des bâtiments, déjà projetée en 1844 et de nouveau envisagée, puisse être réalisée. Le devis descriptif et le cahier des charges sont établis par l'architecte communal Pierre Hugon69. Le projet présenté au conseil municipal en séance du 11 février 1912 est ambitieux : il concerne la réfection des toitures et charpentes, celle du parloir, l'aménagement d'une lingerie, d'une infirmerie dotée d'une chambre, l'installation de cabinets dans les dortoirs et d'une salle de bains carrelée près de la cuisine ; certains sols doivent être revêtus de carreaux de ciment. Les plans et devis sont approuvés par délibération du 28 mai, validés par le ministère de l'Instruction publique le 16 août et le marché adjugé le 22 septembre. Les travaux sont terminés en février 1914, date à laquelle sont réalisées des prises de vues photographiques sans nul doute à visée promotionnelle des nouveaux aménagements par les éditeurs J. David et E. Valois d'une part (album photographique, ill. IVR84_20201500220 à IVR84_20201500223NUCA), Tourte et Petitin d'autre part (carte postales, ill. IVR84_20231500016 et IVR84_20231500017NUCA).

Vue générale du collège vers 1914 (album photographique, J. David et E. Valois éd. ; AD Cantal, 23 Fi 37)Vue générale du collège vers 1914 (album photographique, J. David et E. Valois éd. ; AD Cantal, 23 Fi 37)

2. Les années 30 : nouveau projet de modernisation et d'agrandissement (1934-1938)

1. Des relations tendues entre la municipalité, le principal et le rectorat.

En mai 1934 et en prévision du renouvellement du traité constitutif du collège en 1936, la municipalité envisage une nouvelle campagne de grands travaux. Il y a en effet « péril en la demeure ». Lors d’une séance du conseil d’administration du collège, le 18 mai 1934, l’inspecteur de l’académie de Clermont a souligné le risque de suppression du collège : « il importe que le collège dont le maintien s'impose par sa longue tradition, sa prospérité croissante et sa situation géographique, ne soit pas classé dans les établissement voués à disparaître à cause de la vétusté de ses bâtiments et du manque d'appropriation de ses locaux aux nécessités de l'heure présente » et a demandé aux membres du bureau d'étudier un plan de reconstruction et de modernisation qui tienne compte de deux impératifs : l’hygiène et la sécurité.

Présenté par le maire en séance du conseil municipal du 28 mai, le principe de ces travaux et de leur réalisation en deux tranches est validé : il est décidé d’y affecter une somme de 500000 frs pour la première tranche et de demander à Pierre Hugon d’établir un état des lieux, un devis estimatif des dépenses et un plan des travaux pour la première tranche, qui porterait sur la reconstruction de la partie est de l'aile gauche attenante à l'ancienne chapelle, la réfection complète des charpentes et toitures, la construction de cheminées, la suppression des latrines situées à gauche de l'entrée du collège et leur reconstruction ailleurs, l’installation d'une infirmerie, d'une tisanerie et d'une salle d'isolement et le remplacement de toutes les fenêtres et encadrements. La deuxième tranche porterait sur la réfection complète et la modernisation des bâtiments70. Il est également décidé de soumettre ce projet au ministère de l’Education nationale en vue d’obtenir une subvention, et de rattacher au collège le cours complémentaire de garçons de la ville et les classes primaires, avec création d'une école primaire supérieure. Mais le 23 août 1934, le conseil municipal se ravise, renonce à la réfection complète des bâtiments et ne vote qu'un budget de 73 500 frs pour les travaux urgents, sur la base d'un devis spécial extrait du projet d'ensemble établi par Pierre Hugon71. Parmi les urgences figurent notamment la démolition du " petit bâtiment du fond de la cour à droite " (en retour d'équerre du corps de bâtiment ouest, aussi ancien que ce dernier et s'élévant sur un seul étage) et le confortement du mur attenant à l’ancienne chapelle, qui menace de s’effondrer. Ces travaux sont autorisés par le rectorat en septembre 1934. Pour la partie du bâtiment attenante à la chapelle, qui a dû être évacuée en octobre 1933, on trouve dans les notes de PIerre Hugon conservées aux archives de Saint-Flour (19 Z 34), un projet d'aménagement daté d'octobre 1933 sous forme de croquis (IVR84_20231500004NUCA) avec pose d'une plancher divisant une partie de la chapelle en deux niveaux, avec classes de filles en rez-de chaussée et logements de répétiteurs à l'étage, disposition qui sera en partie reprise après démolition de la chapelle.

En février 1936, le ministère s’inquiète de l’inaction de la municipalité, qui n’a ni affecté de crédits à cette opération ni pris d'engagement ferme sur la réfection du collège. Il semble que la crainte du maire de perdre le collège, source de revenus pour la ville, soit contrebalancée par celle de déplaire aux partis modérés qui redoutent qu'un collège municipal bien installé fasse concurrence au recrutement de l'établissement libre de la ville72. En conséquence, le ministère refuse de prendre en considération le projet de traité constitutif soumis par la municipalité73 et demande une nouvelle délibération du conseil municipal et le vote d'un budget approprié sur la base duquel l’Etat pourrait accorder une subvention. En juin, après une visite des lieux par la commission des travaux et des finances de la ville avec l'architecte municipal, le conseil municipal accepte de s'engager, sur la base des plans et devis établis par l'architecte, sur un budget de 700 000 frs à condition que l’Etat accorde une subvention importante74, exigence qui ne manque pas de susciter l’agacement du rectorat et du ministère. Dans une lettre en date du 28 janvier 1938, alors que le traité constitutif n'est toujours pas signé, le conseil municipal refusant toujours d'inscrire à son article 3 la somme à engager pour la restauration du collège, le recteur informe le maire que l'Etat a fait un concession importante quant au montant de la subvention demandée (50% du montant total des travaux), et que toute nouvelle exigence de la commune ou non respect de ses engagements entrainerait la fermeture définitive de l'établissement " dont les locaux sont indignes de l'Enseignement public ". La Ville se voit imposer un délai jusqu'au 1er avril 193875.

2. Le projet architectural (1937)

Le projet de modernisation et d'agrandissement du collège a fait l'objet de nombreux études, dont témoignent une série de relevés, de croquis et de plans conservés aux archives municipales de Saint-Flour76 (voir ill. IVR84_20231500128NUCA à IVR84_20231500132NUCA). Les plans définitifs sont présentés au conseil municipal le 6 mars 1937, et portent la double signature de Pierre Hugon et de Pierre Sadoul, architecte associé au projet et qui succèdera au premier comme architecte communal après la Seconde guerre mondiale. Ce projet modifie largement la distribution et les cloisonnements des bâtiments. Il est prévu d'installer l'externat dans le corps de bâtiment est, les salles de classe et d'étude occupant la totalité des étages. L'internat occupe pour sa part le corps de bâtiment ouest, avec cuisine et réfectoire au rez-de-chaussée, infirmerie, dortoirs, vestiaires et sanitaires dans les étages (garçons au premier, filles au second). Un petit pavillon indépendant situé à droite de l'entrée du collège abrite la conciergerie, avec deux chambres à l'étage. En mai 1938, le ministère demande qu’y soient faites quelques modifications, portant sur les vitrages des cloisons des classes donnant sur les couloirs, et sur l'aménagement dans l'infirmerie d'un WC et d'une salle de bains réservés aux malades contagieux.

Façades nord et est, coupe (projet) par P. Hugon et P. Sadoul, mars 1937 (AC Saint-Flour, 19 Z 4)Façades nord et est, coupe (projet) par P. Hugon et P. Sadoul, mars 1937 (AC Saint-Flour, 19 Z 4)

3. Les travaux (1945-1954)

Une fois encore, les travaux tardent à être engagés. En 1941, il est un temps envisagé de transformer les cours complémentaires municipaux en école primaire supérieure, et d'annexer cette dernière au collège77, réactivant ainsi le projet d'extension et de modernisation des bâtiments que le ministère de l'Education nationale a approuvé le 9 juin 194178 et dont le rectorat demande communication79. Ce n'est de fait qu'après guerre que celui-ci est enfin réalisé. Le 29 septembre 1945, le conseil municipal approuve le projet de restauration du collège par tranches et en confie la maîtrise d'oeuvre à Pierre Sadoul, désormais architecte de la commune, sur la base du programme de 1937 ; son financement est assuré par un emprunt de 950 000 frs au Crédit Foncier de France80.

La première tranche est consacrée à l'extension et la réfection du corps de bâtiment ouest, augmenté de trois travées au nord. Ces travées se distinguent des autres par la disposition de leurs fenêtres rapprochées, lesquelles répondent à l'impératif de lumière attendue dans ces nouveaux locaux. La construction est réalisée par l'entreprise de travaux publics sanfloraine Marquet pour les terrassements, par l'entrepreneur de maçonnerie Emile Trancher pour le gros oeuvre (fondations en béton, murs en moellons du pays, cloisonnements en brique creuse ; par souci d'économie probablement, les encadrements de fenêtres sont en brique recouverte d'un enduit fausse pierre) et par le menuisier Cheminat pour les charpentes, tous adjudicataires du marché passé le 10 octobre 1946. Les travaux de gros oeuvre sont achevés en février 1947, et le second oeuvre en 1948.

La maîtrise d'oeuvre de la deuxième tranche, réalisée en 1950, est confiée à l'architecte issoirien Joseph Pérol. Cette tranche porte sur la réfection des couvertures et charpentes des bâtiments principaux, et sur des travaux de peinture dans le nouvel internat. Peut-être assure-t-il également la conduite du chantier de la troisième tranche, votée par conseil municipal en séance du 16 février 1951 et commencée la même année, laquelle comprend la construction du pavillon du concierge, l'aménagement de la cour d'entrée, la construction d'un bâtiment neuf au fond de la cour et le percement de portes de communication avec les bâtiments latéraux, le percement de portes-fenêtres en rez-de-chaussée, la construction de deux escaliers (l'un dans l'extension du corps de bâtiment ouest, l'autre dans le bâtiment en fond de cour) et la restauration complète de l'existant81. C'est à cette date que l'église est démolie82 et qu'à l'emplacement de l'ancien choeur sont créés un préau couvert en rez-de-chaussée et une avec classe à l'étage (voir ill. ci-dessous). Le tout est achevé en 1954.

Plan d'état des lieux : rez-de-chaussée, 1957 (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)Plan d'état des lieux : rez-de-chaussée, 1957 (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)

Les plans d'état des lieux du collège dressés en 1957 (IVR84_20231500121NUCA à IVR84_20231500123NUCA ) montrent la présence au rez-de-chaussée de classes enfantines dans l'extension, la division des sections filles et garçons au niveau des dortoirs dans l'aile ouest (garçons au premier étage, filles au second) et l'inégale répartition des surfaces des cours de récréation, la plus vaste étant réservée aux garçons (actuelle " cour d'honneur "), la plus petites aux filles (actuelle cour des classes maternelles), réputées êtres plus calmes et n'avoir pas besoin de vastes espaces pour se dépenser physiquement.

4. Création du lycée mixte municipal et installation sur un nouveau site (1959-1969)

Le changement de statut de l'établissement, qui devient lycée mixte municipal en 1959, relance les projets d'extension : de nouvelles classes doivent être créées et les capacités d'accueil de l'internat augmentées. Aussi la Ville acquiert-elle deux immeubles (l'immeuble Douet cadastré H 187,188,189 et l'immeuble mitoyen dit de Lamoureyre) situés entre les rue Sorel et des Ecoles afin d'ouvrir une annexe où serait placé l'internat. Le projet d'aménagement de ces locaux est élaboré conjointement par le principal du collège et la commune en 1961 et formalisés en 196383 : quatre salles de classe en rez-de-chaussée, premier étage : dortoir de 30 place et logement du surveillant général, surélévation du deuxième étage pour être aménagé en vestiaires et sanitaires (ill. IVR84_20231500120NUCA). Bien que programmés dès 1961, les travaux ne sont pas réalisés. Fin 1964, la municipalité envisage un nouveau site pour l'agrandissement du lycée : celui, mitoyen, de l'ancienne prison dont elle a acquis le terrain en 196084. Cette possibilité d'extension est matérialisée sur un plan de situation de 1964 (ill. IVR84_20231500002NUCA) ; il se heurte cependant au refus du rectorat d'en financer la réalisation dans l'immédiat.

Aussi la municipalité n'engage-t-elle que des travaux d'amélioration ponctuels : la transformation du jardin ouest en cour de récréation et la construction de WC, la création d'une salle des professeurs, un réaménagement de l'internat dans les étages de l'aile ouest (marché passé en 1965 avec Rozière, entrepreneur, travaux réalisés en 1966 ; voir plan masse de 1966, ill. IVR84_20231500005NUCA). La première étude en vue de l'agrandissement du lycée par adjonction d'une construction neuve sur le site de l'ancienne prison et de la restauration de la partie ancienne est enfin commandée par la Ville aux architectes J. Pérol et A. Verdier et validée par le conseil municipal le 19 avril 196785.

Projet d'agrandissement : plan masse et de distribution de la partie ancienne restaurée (rez-de-chaussée) par J. Pérol et A. Verdier, 1967 (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)Projet d'agrandissement : plan masse et de distribution de la partie ancienne restaurée (rez-de-chaussée) par J. Pérol et A. Verdier, 1967 (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)

Mais dès la fin de cette même année, ce projet est abandonné au profit de la construction de nouveaux bâtiments en périphérie ouest de la ville (voir ill. IVR84_20231500088NUCA). Ce nouveau lycée, qui prend le nom de lycée de Haute-Auvergne en 1968, ouvre ses portes à la rentrée 1969.

Après le départ des élèves, les locaux accueillent brièvement le centre de formation agricole de la ville (actuel lycée agricole des Hautes-Terres), puis les classes primaires jusqu'alors intégrées au collège d'enseignement secondaire (actuel collège Blaise Pascal)86 et installées dans le corps de bâtiment ouest, actant la nouvelle affectation du collège à l'enseignement primaire.

En 1974 est élaborée la première proposition de reporter l'entrée principale vers le sud en remaniant les bâtiments, afin de fluidifier les circulations et de sécuriser les accès, les anciens murs de la porte Ribeyre, bordant la rue du Collège et la cour ouest, présentant un risque d'effondrement87 (ill. IVR84_20231500006NUCA). A l'issue de travaux de réhabilitation réalisés à la fin des années 1990, au cours desquels la dernière travée sud du corps de bâtiment ouest est démolie (voir IVR84_20221500012NUCA), le corps de bâtiment est, augmenté d'un nouveau bâtiment fermant la cour au sud, est affecté au groupe scolaire Hugo-Vialatte, tandis que l'administration du groupe scolaire et diverses institutions et associations occupent le corps de bâtiment ouest.

Conclusion

De tous les collèges jésuites auvergnats, celui de Saint-Flour est celui dont l'inscription dans l'espace urbain environnant actuel est la moins marquée, rendant par ailleurs difficile son identification en tant qu' "ancien collège jésuite ". Assez semblable en cela au collège d'Aubenas, il a perdu son église, désaffectée dès 1884 et démolie en 1951, et ses bâtiments ont subi de nombreuses modifications : démolitions ou extensions de travées, modifications de la forme des baies sur les élévations sur cour, ouvertures de portes fenêtres en rez-de-chaussée. Ses espaces extérieurs ont également été remaniés et remodelés, notamment lors de la création d'un parking souterrain dans les années 1990, qui a entraîné la démolition de l'ancienne entrée du collège et d'une partie de ses murs de clôture, et supprimé l'escalier qui conduisait à la cour d'honneur. Quant aux espaces intérieurs, bien peu subsiste de leurs éléments d'origine si ce n'est à l'état de traces.

1BELARD, 1908, p. 9.2Ibid., p. 6 et p. 10.3AC Saint-Flour, comptes consulaires, 1566, chap. XI, art. 2 n° 61.4AC Saint-Flour, Chap. XI, art. 3, n° 61.5DELATTRE P., 1949, vol. 4, col. 671.6Bélard (1908, p. 16-17), s'appuyant sur un état des comptes du collège daté 1584 (AC Saint-Flour, chap. XI, art. 2, n° 43), fixe la date de cette donation entre 1582 et 1584 ; il est probable que l'acte de donation mentionné par Rolland d'Erceville sur la base des archives alors conservées par les jésuites et par la commune qu'il avait consultées au moment de l'expulsion des jésuites avait disparu quand Bélard rédigea son ouvrage.7Recueil par ordre de dates, contenant tous les comptes-rendus par MM. les Commissaires du Parlement, 1766, p. 611. 8BELARD L., 1908, p. 13 note 1.9VICARD Tommy, 1999, p. 49-51. Le projet de création d'un parking sous le groupe scolaire a donné lieu à une opération fouille de sauvetage en 1999, au cours de laquelle a été mise au jour une partie du collège du 17e siècle (cave dallée et voûtée) et des structures appartenant toutes au XV siècle, ce qui permet de penser que le collège a été édifié à l'emplacement d'anciennes maisons et jardins et non sur un terrain vierge).10Prov. Tolosana, Fundationes Colleg., t. 2, n° 75 et 75a ; AC Saint-Flour : Chap. V, art. 6, n° 32 Délibération du 19 janvier 1605.11Ibid., n° 34 : Délibération du 7 mai 1605.12A.R.S.I. Rome : Fundationes Saec. XVI, I., 5 oct. 1605.13DELATTRE P., 1949, col. 676.14La sixième, venant s'ajouter à celles de troisième, quatrième, cinquième, rhétorique et physique.15DELATTRE, P. 1949, vol. 4, col. 682.16Ce dont la ville ne put s'acquitter : en 1724, les Pénitents noirs étaient toujours propriétaires de ces terrains (DELATTRE, 1949, vol. 4 col. 685).17Ibid., fol. 6.18DELATTRE, P., 1949, vol. 4, col. 685.19AC Saint-Flour, Chap. VI, art. 4, n°7, fol. 5.20DELATTRE, P., 1949, vol. 4, col. 684.21DELATTRE P., 1949, vol. 4, col. 685.22DELATTRE P., 1949, vol. 4, col. 686.23AC Saint-Flour, Chap. VI, art. 4, n° 21. 24AC Saint-Flour, Chap. VI, art. 4, n° 21.25AN, M//249/1 et AC Saint-Flour : Chap. VI, art. 4, n° 21. 2624 frimaire an XII (AD Cantal, 1 T 165).27AD Cantal, 1 T 165 : Tableau des états des écoles à Saint-Flour l'an XIII, 1804.28En 1764, la bibliothèque vidée de ses livres est transformée en deux chambres de même proportions que les chambres existantes (AC Saint-Flour, Etat des réparations à faire au collège signé Baptiste, 1764 ; AC Saint-Flour, Chap. VI, art. 4, n°21)29Ibid.30AN, M//249/1 ; DELATTRE, P., 1949, vol. 4, col. 682.31AN, M//249/1.32AC Saint-Flour, chap. VI, art. 4, n°21.33DELATTRE P., 1949, vol. 4 col. 695.34AD Cantal, 27 J 236 : Lettres patentes du Roi portant établissement de deux professeurs de philosophie et de théologie dans le Collège de Saint-Flour, 11 Mai 1764.35AC Saint-Flour, Chap. VI, art. 4, n°21.36AD Puy-de-Dôme, 1 C 7695, pièce 14.37BELARD, L., 1908, p. 50.38AN : F 17/1340 B, dossiers par départements - Cantal : pétition du 30 ventôse an III39AN, F/17/1344/10 : Rapport de visite du 15 floréal an IV : " ledit local soit par son étendue soit par sa position à l'aspect du midi et sa distribution intérieure et extérieure est le seul monument de l'arrondissement du département le plus propre à recevoir l'instatitut national ".40AC Saint-Flour, D 1 : Registre des délibérations de l'assemblée municipale, 23 brumaire an XI, et 1 R 18.41AC Saint-Flour, 1 R 18 21 novembre 1802 et AD Cantal, 1 T 165 et 1 T 797.42AD Cantal, 1 T 165 : délibération du 30 brumaire an XI, mais amputés d'une partie des jardins du collège jésuite : petit jardin à doite du collège en entrant, et jardin attenant à l'église, vendus comme biens nationaux en 1798 et 1799 (AC Saint-Flour, 5 N 51 et 5 N 53).43Toujours présente sur le site en 1903, ainsi que le pensionnat, date à laquelle l'arcihtecte communal Pierre Hugon propose un projet d'extension dans l'ancienne caserne de gendarmerie (AD Cantal, 2 O 187/2).44AD Cantal, 1 T 165, extrait du registre des délibérations du bureau d'administration de l'école secondaire, 28 pluviôse an XII : " la ville a fait tout ce qui était possible pour retirer cette maison des ruines dans lesquelles elle était ensevelie ".45Ibid. : Etat de la recette et de la dépense faite pour l'école sec ondaire communale de Saint-Flour l'an XI, 26 pluviôse an XII.46AC Saint-Flour, 1 R 39.47AD Cantal, 1 T 165 : Lettre de Fourcroy au préfet du Cantal, 22 janvier 1807.48AD Cantal, 1 T 165 : PVrocès-verbal de visite, 24 frimaire an XII.49AD Cantal, 1 T 165 : Etat des écoles secondaires communales, 25 germinal an XIII.50BELARD, L., 1908, p. 63.51AD Cantal, 1 T 165.52AC Saint-Flour, 4 M 6/1.53La loi du 18 juin 1833 a prescrit la création dans toutes les communes dont la population était supérieure à 6000 habitants d'54AC Saint-Flour, 4 M 6/1 et AD Cantal, 1 T 803.55AD Cantal, 2 O 187/2.56AC Saint-Flour, 1 R 48.57BELARD, L., 1908, p. 70.58AC Saint-Flour, 4 M 6/1 : Devis de travaux du 20 août 1844, p. 3 (le devis n'est pas signé).59AC Saint-Flour, 4 M 6/1 : adjudication du 14 août 1846.60BELARD, L., 1908, p. 74.61AC Saint-Flour, 4 M 6/1.62AD Cantal, 1 T 165 : Extrait du registre des délibérations du conseil d'administration du collège, 31 mai 1879.63AD Cantal, 1 T 165 ; BELARD, L., 1908, p. 75.64AC Saint Flour, 4 M 6/1.65AC Saint-Flour, 4 M 6/2 ; MOISY P., 1958, p. 276 ; CHRIST Y., 1962, p. 49.66AD Cantal, 1 T 803.67Ibid.68Ibid. : Rapport du sous-préfet au préfet du Cantal, 17 mars 1906.69AC Saint-Flour, 4 M 6/1.70AD Cantal, 1 T 165 : Extrait du registre des délibérations du conseil municipal, 24 mai 1934, et AC Saint-Flour, 19 Z 4.71AD Cantal, 2 O 187/2 : Lettre du maire à M. Hugon, 8 août 1934.72AD Cantal, 1 T 165 : Lettre du recteur de l'académie de Clermont au préfet du Cantal, 8 février 1936.73Le précédent était arrivé à échéance le 31 décembre 1935, et le collège n'avait plus depuis lors d'existence légale.74AD Cantal, 1 T 165 : Extrait du registre des délibérations de la ville de Saint-Flour, 20 juin 1936.75AD Cantal, 1 T 165 : Dépêche du ministre de l'Education nationale au recteur de l'académie de Clermont, 22 javier 1938.76Sous la cote 19 Z 4.77AD Cantal, 1 T 165 : Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Saint-Flour.78Cahier des charges des travaux aux AD Cantal, 2 O 187/2.79Ibid. : lettre de l'inspecteur d'académie au maire de Saint-Flour, 25 juillet 1941.80AC Saint-Flour, 1 W 2.81AC Saint-Flour, 4 M 6/2.82MOISY P., 1958, p. 276 ; CHRIST Y., 1969, p. 49.83AC Saint-Flour, 4 M 6/2.84AC Saint-Flour 4 M 6/2 : séance du conseil municipal, 4 décembre 1964.85AC Saint-Flour, 4 M 6/2.86AC Saint-Flour, 107 W 7 : Registre des délibération du conseil municipal, 30 août 1969.87AC Saint-Flour, 4 M 6/2 : Rapport de l'architecte des Bâtiments de France R. Dodinet, 30 janvier 1974.

La première mention dans les sources de l'existence d'un collège à Saint-Flour remonte à 1566, date à laquelle trois maisons sont louées pour accueillir les élèves. En 1578, une donation d'Annet de Fontages doit permettre de financer la construction d'un collège pourvu de cinq classes et d'une chapelle. En 1605, les travaux sont en partie achevés et le collège porte le nom de Fontages ; l'église reste à construire. A cette date l'établissement porte le nom de collège Fontanges.

Appelés par le conseil de ville, les jésuites prennent la direction du collège en 1642. Marie de Berthon de Crillon, veuve de François de Brezons, en est reconnue fondatrice en vertu d'une donation faite au bénéfice du collège en 1641.

Les bâtiments n'évoluent pas jusqu'au départ des jésuites en 1762 ; seule est construite l'église, accolée au corps de bâtiment est, sur un terrain mitoyen du collège cédé par les pénitents noirs en 1754. Son décor est achevé au plus tard en 1762 avec la mise en place du maître-autel en bois doré réalisé par le menuisier Charreyre.

Le collège ferme en 1793. En 1802, la municipalité se dote d'une école secondaire, installée pour partie dans l'ancien collège et pour partie dans l'ancien couvent de la Visitation.

Hormis des travaux d'entretien et de réparation, les bâtiments ne connaissent pas de profondes modifications dans le courant du 19e siècle. En 1856, l'architecte Aristide Lafont dessine une nouvelle porte d'entrée, rue du Collège et en 1878-1879 est construit un préau couvert servant de gymnase d'après le projet établi par l'architecte communal Alfred Lagrave. En 1884, l'église est désaffectée ; elle sera démolie en 1951.

Une campagne de restauration de grande ampleur est menée entre 1912 et 1914. En 1934, la commune s'engage dans un projet d'agrandissement qu'elle confie à l'architecte Pierre Hugon, associé à Pierre Sadoul. Ce projet ne sera mené à bien qu'après la Seconde guerre mondiale, entre 1945 et 1954.

Le collège devient lycée municipal mixte en 1959. Ses locaux devenant trop exigus, un premier projet d'extension est élaboré sur le site de l'ancienne prison, en 1964. Il est finalement décidé, en 1967, de construire de nouveaux bâtiments en périphérie ouest de la ville : ce nouveau lycée, qui prend le nom de lycée de Haute-Auvergne ouvre à la rentrée 1969.

Après le départ des élèves, les locaux accueillent brièvement le centre de formation agricole de la ville, puis les classes primaires jusqu'alors intégrées au collège d'enseignement secondaire (actuel collège Blaise Pascal) et installées dans le corps de bâtiment ouest, actant la nouvelle affectation du collège à l'enseignement primaire. En 1974 est élaborée la première proposition de reporter l'entrée principale vers le sud en remaniant les bâtiments.

Les travaux de réhabilitation réalisés à la fin des années 1990 comprennent la construction d'un nouveau bâtiment fermant la cour au sud. Ce dernier et le corps de bâtiment sud sont affectés au groupe scolaire Hugo-Vialatte, tandis que l'administration du groupe scolaire et diverses institutions et associations occupent le corps de bâtiment ouest.

Le plan de l'actuel groupe scolaire est un plan en U ; il ne correspond que partiellement à celui de l'ancien collège jésuite, qui était composé de deux corps de bâtiments parallèles (actuels corps de bâtiments est et ouest), dont l'un pourvu de deux petites ailes (à l'ouest) et l'autre d'une chapelle (détruite) dont un pan de mur percé d'ouverture subsiste, en retour d'équerre du corps de bâtiment est. Ces deux corps de bâtiment s'élèvent sur trois niveaux (rez-de-chaussée et deux étages carrés). Les rez-de-chaussée sont percés de plusieurs portes qui ouvraient sur les anciennes salles de classe. Le corps de bâtiment ouest présente sur son élévation postérieure des appuis de fenêtres moulurés ; il est couvert d'un toit en tuiles à deux pans et pignon couvert au nord, croupe au sud ; les 5 dernières travées nord, plus étroites, correspondent à l'extension réalisée au 19e siècle. Les encadrements des baies y sont en briques recouvertes d'un enduit gris et faux joints imitant la pierre de taille. Le corps bâtiment est présente un aspect assez similaire. Sur son élévation postérieure, les dernières travées au nord sont resserrées et fenêtres plus larges : cette zone correspond à l'emplacement du chœur de l'ancienne chapelle. Le mur sud de cette chapelle, percé de deux baies, a été conservé et sert de mur de clôture à la cour de récréation sud.

Ces deux corps de bâtiments ont une composition symétrique : les portes ouvrant sur la cour centrale se font face, les emplacement des escaliers aussi. Les encadrements de fenêtres sont en pierre de taille, les linteaux au 1er étage légèrement cintrés côté cour centrale (alors qu'ils sont rectilignes sur les élévations postérieures). Cette composition s'organise non seulement selon une symétrie axiale nord-sud, mais aussi est-ouest, dont l'axe passe par les portes d'entrée principales de chaque bâtiment, au linteau en arc segmentaire délardé et fausse clef, soulignées par une imposte en pierre de taille. Sur la porte ouest, l'imposte était ornée d'un blason (bûché) aux armes de la seconde fondatrice du collège, Marie de Berthon de Crillon ; la présence de nombreuses lettres "F" sur le fond du cadre où se trouve le blason pose question : s'agit-il de l'initiale du prénom de son époux décédé François de Brezons ?

  • Murs
    • lave moellon enduit
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit à longs pans pignon couvert
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • blason
  • Précision représentations

    Blason de Marie de Berton de Crillon, au-dessus de la porte sur cour du corps de bâtiment ouest

Documents d'archives

  • A.R.S.I. Rome : Prov. Tolosana, Fundationes Colleg., t. 2, n° 75 et 75a. Informatio pro Collegiis Sanfloriano et Mauriacensi, oct. 1604

    A.R.S.I. Rome : Prov. Tolosana, Fundationes Colleg., t. 2, n° 75 et 75a
  • A.R.S.I. Rome : Fundationes Saec. XVI, I. Articuli contractus ineundi pro fundatione collegii S. Flori in provincia Aquitaniae, 5 oct. 1605

    A.R.S.I. Rome : Fundationes Saec. XVI, I.
  • AN : M//249/1. Collège de Saint-Flour. Procès-verbal de visite : Etat du collège de Saint-Flour ; noms des jésuites, meubles de l'église et de la sacristie ; titres, registres etc., 8 mai-août 1762

    AN : M//249/1
  • AN série F/17 : F/17/1340 B. Ecoles centrales - Placement des écoles centrales : circulaires et propositions du Comité d’instruction publique. - Tableau de placement des écoles centrales proposées par les départements, an III

    AN : F/17/1340 B
  • AN : F 17/1340 B. Ecoles centrales - Placement des écoles centrales : circulaires et propositions du comité d'Instruction publique - Dossiers par département. Cantal. - Saint-Flour, an III

    AN : F 17/1340 B
  • AN F/17/1344/10. Écoles centrales. Cantal : Saint-Flour, an IV

    AN : F/17/1344/10
  • AD Puy-de-Dôme : 1 C 7695. Intendance d'Auverne. - Instruction publique. - Collèges, 1637-1784

    AD Puy-de-Dôme : 1 C 7695
    pièce 14 : lettre à l'intendant, juillet 1765
  • AD Cantal : 27 J 236. Les Collèges d'Aurillac (1737-1911), de Mauriac (1768) et de Saint-Flour (1763-1764), 1737-1911

    AD Cantal : 27 J 236
  • AD Cantal : 1 Q 355. Biens nationaux. Pièces diverses sur le collège de Saint-Flour, 1790-1791

    dont pièce 2 : Inventaire des titres, papiers, deniers, meubles meublants, 24 janvier 1791 ; pièce 5 : Inventaire des titres et papiers de l'armoire des titres et récolement de l'inventaire de 1790 (1 Q 709) concernant les meubles meublants et les objets de la sacristie

    AD Cantal : 1 Q 355
  • AD Cantal : 1 Q 709. Collège : inventaire des archives et du mobilier. Estimations et affiches de mise en vente de ses biens composés du domaine de Bonzengeac, de moulins, gravières, du bois de Guinevache et autres héritages. Pétition du citoyen Royer (Guillaume) réclamant l'acte de vente d'un jardin, rue du Collège, dont il a été soumissionnaire, 1790-an IV

    AD Cantal : 1 Q 709
  • AD Cantal : 1 T 162. Livres, matériel scolaire (catalogue des livres de la bibliothèque et des instruments de physique et de chimie du collège de Saint-Flour, 1817 ; liste de livres et d'instruments de physique fournis pour le collège de Mauriac, 1847), 1817-1847

    AD Cantal : 1 T 162
  • AD Cantal : 1 T 165. Ecole secondaire puis collège municipal de Saint-Flour. Situation (règlement, an XIII ; situation générale et financière, an XI-1936 ; traité constitutif, 1890-1938 ; tarifs scolaires, 1924-1937) ; bureau d'administration (nomination des membres, 1810-1912) ; bâtiments (réparations, agrandissements, aménagements, 1807-1938) ; projet de désaffection de la chapelle (1887) ; enseignement donnés (quelques indications, 1869-1924) ; rapport d'expertise sur l'incendie du 7 janvier 1933, an XI-1933.

    AD Cantal : 1 T 165
  • AD Cantal : 1 T 797. Copie de l'arrêté signée Bonaparte autorisant l'établissement à Saint-Flour d'une école secondaire et arrêté municipal consécutif (18 germinal et 23 brumaire an XI), 1802

    AD Cantal : 1 T 797
  • AD Cantal : 1 T 242. EPS de garçons de Saint-Flour : projet de création (1836), quelques renseignements (1845, 1851), 1836-1851.

    Contient quelques documents relatifs à l'EPS de jeunes filles d'Aurillac

    AD Cantal : 1 T 242
  • AD Cantal : 1 T 803. Ecole secondaire puis collège de garçons de Saint-Flour. Locaux et mobilier, 1839-1917

    AD Cantal : 1 T 803
  • AD Cantal : 2 O 187/2 : Bâtiments, biens, bois communaux : cimetière, monument aux morts, pompes funèbres, écoles, 1800-1950.

    AD Cantal : 2 O 187/2
  • AC Saint-Flour : Chap. VI, art. 4. Ecoles et collèges, 1453-1764

    dont n°7 : Copie du contrat de fondation (1641-1642), 1724 ; n°14 : Procès-verbal de mise en possession, inventaire du mobilier (1er-10 sept. 1762) ; n°21 : Inventaire des titres et des biens meubles et immeubles du collège des ci-devant jésuites (8 mai - août 1762 ; un autre exemplaire aux AN, M//249/1).

    AC Saint-Flour : Chap. VI, art. 4
  • AC Saint-Flour : Chap. XI, art. 2 n° 61. Comptes consulaires, 1566

    AC Saint-Flour : Chap. XI, art. 2 n° 61
  • AC Saint-Flour : chap. VI, art. 4, n° 5. État daté des arrérages de cens et rentes provenant de la successsion, comptes consulaires, 1585

    AC Saint-Flour : chap. VI, art. 4, n° 5
  • AC Saint-Flour : Chap. V, art. 6, n° 32. Délibération de messieurs les consuls du 19 janvier 1605

    AC Saint-Flour : Chap. V, art. 6, n° 34
  • AC Saint-Flour : Chap. VI, art. 4, n° 21. Copie de la lettre adressée au roi par les consuls de Saint-Flour (6 mai 1607). - Inventaire des titres et des biens meubles et immeubles du collège (8 mai 1762-août 1762). - Prise de possession du collège (1er-10 sept. 1762). - Etat des réparations à faire au collège (30 août 1764). 1762-1764

    AC Saint-Flour : Chap. VI, art. 4, n° 21
  • AC Saint-Flour : 1 R 6ter. Ecoles centrales à placer dans les maisons des ci-devant collèges. 21 août 1796

    AC Saint-Flour : 1 R 6ter
  • AC Saint-Flour : 1 R 18. Délibération du Conseil Municipal. - Demande au gouvernement du délaissement des bâtiments du ci-devant collège et de la ci-devant Visitation pour être employés à l'établissement d'une école secondaire et au placement d'une école primaire, 18 germinal an XI / 21 novembre 1802         

    AC Saint-Flour : 1 R 18
  • AC Saint-FLour : 1 R 39. Lettre du sous-préfet relative à la nomination d'un conservateur de la bibliothèque et du cabinet de physique au Collège de Saint-Flour, 26 mai 1817        

    AC Saint-Flour : 1 R 39
  • AC Saint-Flour : 4 M 6/1 Collège. Travaux de réparations (correspondance, devis, état des lieux, délibérations municipales, cahier de charges, plans). - Projet de transformation du collège Royal (correspondance et 1 plan) (1842 - 1846). - Agrandissement du collège en vue de l'annexion d'une école primaire supérieure (devis, cahier des charges, correspondance, 2 plans) (1844 - 1846), 1840-1912.  

    AC Saint-Flour : 4 M 6/1
  • AC Saint-Flour : 4 M 6/2. Collège. Travaux de réparations (correspondance, devis, délibérations municipales, plans, affiches). - Acquisition de l'immeuble Douet sis 26-28 rue Sorel pour l'aménagement de  nouvelles classes, (plans, affiches, actes notariés), 1951-1967

    AC Saint-Flour : 4 M 6/2
  • AC Saint-Flour : 19 Z 4. Dossiers de construction ou aménagements divers : Collège de Saint-Flour, 1934

    AC Saint-Flour : 19 Z 4
  • AC Saint-Flour : 1 W 2. Emprunt communal soldé pour réparations au collège, 1946-1952

    AC Saint-Flour : 1 W 2
  • AC Saint-Flour : 107 W 7. Transformation de l'ancien lycée pour accueillir les classes primaires du collège Blaise-Pascal, 1969.

    Comprend 3 plans.

    AC Saint-Flour : 107 W 7.

Bibliographie

  • BELARD, Léon. Le Collège de Saint-Flour. Revue de la Haute-Auvergne, 1908, t. X, p. 169-197 ; 316-344

  • CHRIST Yvan. Le " style jésuite " n'existe pas. In Jardin des Arts, n° 86, janv. 1962

    AD Cantal : 4 BIB 141-28
    p. 49
  • COMPERE Marie-Madeleine, JULIA Dominique. Les collèges français, 16e-18e siècles. Répertoire 1 - France du Midi. Paris : I.n.r.p., 1984. (Bibliothèque de l'Histoire de l'Education, 10). [en ligne] URL <www.persee.fr/doc/inrp_0000-0000_1984_ant_10_1_7003>

    p. 629-632
  • DAINVILLE, François de. Documents inédits sur les projets d'établissements jésuites en Auvergne, in L'Education des jésuites, XVIe-XVIIIe siècles. Paris : éd. de Minuit, 1991

    p. 63-68
  • DELATTRE, Pierre. Les établissements des Jésuites en France depuis quatre siècles ; répertoire topo-bibliographique publié à l’occasion du 4e centenaire de la compagnie de Jésus, 1540-1940. Enghien : Institut supérieur de théologie, 1949

    vol. 4, col. 670-697
  • GAILLARD, E. L'instruction publique à Saint-Flour, de 1249 à 1881. Saint-Flour : impr. A. Passenaud, 1881

    BnF : 8-R-3920
  • HUBERT-MARQUEZ, Sarah. De Brezons à… Avignon ! [en ligne]. Site web Culture et Cie, article mis en ligne le 22/7/2016, consulté le 27.12.2019. Accès internet : URL <http://www.candcie.fr/2016/07/22/de-brezons-a-avignon/>

  • MOISY, Pierre. Les églises de l'ancienne assistance de France. Rome : 1958

    p. 276
  • ROLLAND D'ERCEVILLE, Barthélémy-Gabriel. Compte-rendu aux Chambres assemblées, par M. le Président Rolland, concernant le Collège que les ci-devant soi-disans Jésuites occupaient à Saint-Flour. In Recueil par ordre de dates, contenant tous les comptes-rendus par MM. les Commissaires du Parlement, au sujet des Collèges et autres Etablissemens que possédaient dans le resssort de la cour les ci-devant soi-disans Jésuites, T. VI. Paris : 1766.

    p. 609-624
  • VICARD Tommy. Saint-Flour, quartier des Agials. In Bilan scientifique régional Auvergne, Paris : 1999, p. 49-51

Documents figurés

  • Plan d'une partie de la ville de Saint-Flour / 1790 ca. 1 plan : papier, encre de chine, lavis (AC Saint-Flour, 1 G 21)

    AC Saint-Flour : 1 G 21
  • Plan cadastral ancien : section H, dite de la ville haute, 1817 (AD Cantal, 3 NUM 1280/15)

    AD Cantal : 3 NUM 1280/5
  • Plan d'alignement, dressé par l'architecte [signature illisible], le 31 décembre 1826, complété pour l'alignement des routes royales par Couderc, l'ingénieur en chef des Ponts et chaussées, le 12 décembre 1827 ; modifié par le Conseil des bâtiments civils (lignes en bleu, refus du percement destiné à relier la cathédrale au cours, notamment) ; vue et annexé à l'ordonnance royale du 25 octobre 1829 (AC Saint-Flour, 1 G 40).

    AC Saint-Flour : 1 G 40
  • Plan du rez-de-chaussée du Collège de Saint-Flour / Chauliaguet Philippe (architecte communal), 2 juillet 1840. 1 Plan : papier beige, encre, lavis gris (AC Saint-Flour, 4 M 6/1)

    AC Saint-Flour : 4 M 6/1
  • Plan du premier étage des bâtiments du Collège de Saint-Flour, le même au deuxième étage / Chauliaguet Philippe (architecte communal), 2 juillet 1840. 1 Plan : papier beige, encre, lavis gris (AC Saint-Flour, 4 M 6)

    AC Saint-Flour : 4 M 6
  • [Plan partiel du collège de Saint-Flour, rez-de-chaussée : aménagement d'une cuisine, d'un parloir et de la chambre du portier] / [Lafont A.] (architecte départemental) (?), v. 1845. 1 dess. : papier, encre de chine, coul. (AC Saint-Flour, 4 M 6/1)

    Annoté au verso : 25 avril 1846

    AC Saint-Flour : 4 M 6/1
  • Elévations de la porte principale et d'une croisée du collège communal de Saint-Flour / Lafont A. (architecte communal), 20 février 1856. 1 dess. : papier, encre de chine. Ech. 1:20 (AC Saint-Flour, 4 M 6/1)

    AC Saint-Flour : 4 M 6/1
  • Collège de Saint-Flour. - Dortoir / Levallois-Paris : éd. Universitaires Tourte et Petitin, ca 1910. 1 impr. photoméc. : carte postale, sépia (AD Cantal, 1 T 803)

    AD Cantal : 1 T 803
  • Collège de Saint-Flour. - Réfectoire / Levallois-Paris : éd. Universitaires Tourte et Petitin, ca 1910. 1 impr. photoméc. : carte postale, sépia (AD Cantal, 1 T 803)

    AD Cantal : 1 T 803
  • Collège de Saint-Flour : album photographique de l'année scolaire 1913-1914 / Paris : éd. J. David-E. Vallois, 1913-1914 (AD Cantal, 23 Fi 37 1913-1914)

    AD Cantal : 23 Fi 37
  • [Croquis : coupe de l'aile est] / Hugon Pierre (architecte communal), octobre 1933. 1 flle : papier quadrillé, encre noire (AC Saint-Flour, 19 Z 4)

    AC Saint-Flour : 19 Z 4
  • [Plan masse : relevé schématique du rez-de-chaussée] / Hugon Pierre (architecte communal), v. 1934. 1 plan : calque contrecollé sur papier quadrillé, encre noire, crayon ; annotations. Ech. 1 : 500 (AC Saint-Four, 19 Z 4)

    AC Saint-Flour : 19 Z 4
  • [Plan schématique d'état des lieux du rez-de-chaussée] / Hugon Pierre (architecte communal), v. 1934. 1 plan : papier, encre noire, crayon ; annotations (AC Saint-Four, 19 Z 4)

    AC Saint-Flour : 19 Z 4
  • [Plan schématiques du rez-de-chaussée et du 1er étage : projet de restauration et d'agrandissement] / Hugon Pierre (architecte communal), v. 1934. 2 flles : calque contrecollé sur papier quadrillé (plan du rez-de-chaussée), papier beige (plan du 1er étage), encre noire et rouge, crayon ; annotations (AC Saint-Four, 19 Z 4)

    AC Saint-Flour : 19 Z 4
  • [Projet d'agrandissement : plan du rez-de-chaussée] / Hugon Pierre (architecte communal), v. 1934. 1 plan : papier quadrillé, encre noire, crayon ; annotations (AC Saint-Four, 19 Z 4)

    AC Saint-Flour : 19 Z 4
  • Ville de Saint-Flour. Le collège. [Plans, élévations, coupes] / Hugon Pierre (architecte communal), Sadoul Pierre (architecte), 20 mars 1937. 6 flles : papier, tirages ozalyd, coul. Ech. 1:100 (AC Saint-Flour, 19 Z 4)

    AC Saint-Flour : 19 Z 4
  • Ville de Saint-Flour. Plans du collège : rez-de-chaussée, 1er et 2e étages / v. 1957. 3 plans : papier, encre (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)

    AC Saint-Flour : 4 M 6/2
  • Collège de Saint-Flour. Internat [projet d'aménagement, plans des niveaux] / v. 1961. 1 Flle : papier, encre. Ech. 1 : 50 (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)

    AC Saint-Flour : 4 M 6/2
  • Ville de Saint-Flour. Plan du collège : plan de situation et rez-de-chaussée / 1964. 1 plan : tirage ozalyd, coul. (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)

    AC Saint-Flour : 4 M 6/2
  • Ville de Saint-Flour. Travaux déconcentrés. Programme 1966. Plan masse du lycée / 1966. 1 plan : tirage ozalyd, coul. Ech. 1:500 (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)

    AC Saint-Flour : 4 M 6/2
  • Lycée municipal mixte polyvalent - Saint-Flour - Agrandissement - Partie neuve - Rez-de-chaussée / Pérol J., Verdier A.(architectes), 15 avril 1967. 1 plan : papier, encre. Ech. 1 : 200 (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)

    AC Saint-Flour : 4 M 6/2
  • Lycée municipal mixte polyvalent - Saint-Flour - Agrandissement - Partie ancienne restaurée - Rez-de-chaussée / Pérol J., Verdier A. (architectes), 15 avril 1967. 1 plan : papier, encre. Ech. 1 : 200 (AC Saint-Flour, 4 M 6/2)

    AC Saint-Flour : 4 M 6/2
  • [Plan de la ville avec indication des emplacements des lycées et CET existants et des parcelles réservées pour la construction des locaux neufs] / Grégoire Albert (architecte des bâtiments civils), 9 sept. 1967. 1 plan : papier, encre, coul. ; annotations (AC Saint-Flour, 107 W 6)

    AC Saint-Flour : 107 W 6
  • Ville de Saint-Flour [Plan : collège, institution Sainte-Marie : modification des circulations] / Dodinet R. (architecte des Bâtiments de France), 30 janvier 1974. 1 Dess. : extrait de plan cadastral, coul.. Ech. 1:1000 (AC Saint-Flour : 4 M 6/2)

    AC Saint-Flour : 4 M 6/2
  • Vue d'ensemble du centre historique prise depuis l'entrée ouest / Chevret, Marcel (photographe), septembre 1984. 1 diapositive : couleur, 24 x 36 mm (AD Cantal, 83 Fi 67)

    AD Cantal : 83 Fi 67
  • Façade ouest de l'ancien collège, transformé en école primaire Victor Hugo / Jouve P. (photographe), v. 1990-2000. 1 photogr. coul., 10 x 15 cm (AD Cantal, 23 NUM 1069)

    AD Cantal : 23 NUM 1069
  • Entrée de l'ancien collège / Jouve Pierre (photographe), v. 1990-2000. 1 photogr. coul., 10 x 15 cm (AD Cantal, 23 NUM 1050)

    AD Cantal : 23 NUM 1050
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Guégan Catherine
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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