Dossier d’œuvre architecture IA15000465 | Réalisé par
Guégan Catherine (Rédacteur)
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
Collège de jésuites de Mauriac, puis collège royal, puis école secondaire municipale, puis collège municipal, actuellement lycée polyvalent Marmontel
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne-Rhône-Alpes - Mauriac
  • Commune Mauriac
  • Adresse 12 rue du Collège
  • Cadastre 1833 G 473, 473 bis  ; 2020 AK 459
  • Dénominations
    collège, école secondaire, lycée
  • Genre
    de clercs réguliers de la compagnie de Jésus
  • Appellations
    Marmontel
  • Parties constituantes étudiées

1. Origines du collège et première installation des jésuites (1560-1595)

Le choix d'établir un collège de jésuites à Mauriac revient à Guillaume Duprat, évêque de Clermont : il en informe les consuls de la ville au mois de janvier 1560, lesquels répondent favorablement en avril de la même année. L'évêque décède le 23 octobre 1560, mais a pris soin de leur léguer les fonds nécessaires à la fondation du collège. Ce legs, accepté par les consuls de Mauriac le 5 avril 1560 (AD Cantal, 1 D 5) comprend des capitaux pour la construction des bâtiments et des rentes pour l'entretien des pères jésuites ; l'administration du collège est confiée aux consuls et habitants de Mauriac (COMPERE, M.-M., JULIA, D., 1984, p. 430). Jusqu'alors, l'enseignement (du latin, du grec et de la scolastique) était assuré à Mauriac par les moines bénédictins du monastère de Saint-Pierre, avec lesquels les consuls de la ville avaient des relations difficiles (DEJOUX, 1899, p. 118). Toutefois, il ne bénéficiait qu'à un petit nombre d'élèves, et n'était pas gratuit. Le but de Monseigneur Duprat était d'ouvrir plus largement l'enseignement aux enfants de la ville et de son territoire, et ce faisant de stopper la propagation du protestantisme par le biais de l' éducation, dont les jésuites commençaient à prendre la mesure de l'importance dans leur lutte contre l' " hérésie ", en formant un vivier de prêtres susceptibles d’œuvrer à la propagation de la foi : " et pour ce que l'exercice des bonnes œuvres auxquelles sont destinés lesdits religieux de la Société de Jésus pour leur règle et institutions ont été trouvées de grand fruit spirituel à l'édification et institution chrétienne du peuple, et en a déjà procédé par la grâce de Dieu une fort bonne odeur en cedit mon diocèse, par exprès en ce que lesdits religieux se sont occupés à la modération des écoles, et instituer la jeunesse en bonnes lettres et bonnes mœurs " (testament de G. Duprat, transcrit par DEJOUX, 1899, p. 124). Dans son testament, l'évêque insiste particulièrement sur le fait que l'installation du collège est d'autant plus nécessaire que la région est isolée par ses montagnes, et les déplacements peu aisés : " considérant que tels ministres [les jésuites] sont beaucoup plus requis et nécessaires au pays des montagnes de ce pays d'Auvergne qui sont lieux plus âpres et plus éloignés des bonnes villes où s'exerce les meilleures écoles, desquelles montagnes le commun des habitants n'ont telle puissance ou moyen d'envoyer leurs enfants aux bonnes académies comme auraient les habitants du plat pays, et aussi afin qu'ils puissent surement commettre lesdits enfants soit qu'il les destinent à l'état de l'église ou autre état quelconque sans danger qu'ils soient infectés d'hérésie et autres fausses doctrines, desquelles lesdits religieux sont insectateurs " (Ibid.).

Premières constructions

1. Choix de l'emplacement

Les consuls de Mauriac achètent le 17 septembre 1562 les terrains nécessaires à l'édification du collège (MOISY, 1958, p. 88), ainsi que diverses maisons pour le logement des pères, dans l'ancien quartier de Saint-Thomas (DEJOUX, 1899, p. 127). Ils ont été choisis de concert avec les jésuites, en se rendant sur les lieux pour examiner l'emplacement le plus approprié à la construction du collège (contrat de fondation, AD Cantal, D 5, transcrit par DEJOUX, 1899, p. 129). Les circonstances de cette visite, qui a eu lieu le 26 avril 1560, et la façon dont s'est opéré le choix de l'emplacement sont relatées dans une lettre du père Viola, venu de Billom inspecter les lieux (publiée par DELATTRE, 1949, vol. 3 col. 146 ; Rome, ARSI, Epist. Galliae, t. 1, fol. 177, 28 avril 1560) : " Nous choisîmes près d'une porte de la ville, celui qui nous parut le plus convenable. Il était occupé par un bâtiment de cinq corps de logis à côté des murailles avec une belle place au-devant. Là tout se prêtera bien à la construction d'un collège et d'une église. On promit de nous donner ce terrain et une partie de la place. Comme la cité est très resserrée et qu'il n'y a pas de jardin à l'intérieur, les notables s'engagèrent à acheter un jardin près de la porte de la ville, de l'autre côté des murailles. Non loin de l'endroit où doit se bâtir le collège se trouvent trois ou quatre maisons en ruine ; les consuls les acquerront et feront construire les classes à leurs frais ".

Tout proche de la porte Saint-Thomas, longeant les murs de la ville, l'emplacement permet aux élèves venant des environs de s'y rendre facilement, sans avoir à pénétrer au coeur la cité. Il s'agit d'un quartier important, voisin du monastère de Saint-Pierre et de l'hôtel dit plus tard d'Orcet (actuelle sous-préfecture), érigé vers le milieu du 16e siècle. Le contrat avec les jésuites est signé le 12 décembre 15631 ; c'est dès lors la ville qui prend en charge le nouvel établissement et cède aux pères le domaine de Saint-Jean afin qu'ils en utilisent les revenus pour leur entretien2. Elle donne également aux jésuites des terrains communaux pour agrandir l'enclos du collège et les autorise à disposer des fossés de la ville et des eaux du ruisseau des égouts pour les convertir en prés et les irriguer (Ibid., p. 130).

2. Une construction contrariée

A cette date, le collège n'est composé que de trois classes de grammaire, installées dans des maisons en mauvais état (DEJOUX, 1899, p. 135) ; les élèves venant des environs sont logés à l'extérieur du collège, chez l'habitant. Les nouveaux bâtiments sont érigés entre 1568 et 1588 (A. SENARD-KIERNAN, 2015, vol. 3, p. 211), en commençant par le corps de logis ouest, mais subissent les effets de l'occupation de la ville par les troupes protestantes entre 1569 et 1570, puis entre 1574 et 1577, ce qui entraine le départ momentané des pères et des interruptions de chantier. Les archives consignent l'acquisition par la ville de nouveaux terrains pour le collège en octobre 1570, mars 1571 et octobre 1572. En 1583, une nouvelle partie des fossés est cédée aux jésuites pour augmenter leur enclos (Mémoire du Président Rolland sur les collèges d'Aurillac et de Mauriac, p. 684). Au deuxième retour des jésuites dans la ville, en 1578, le collège est en partie détruit et la chapelle effondrée. Ils quittent à nouveau Mauriac en 1588-89, le collège étant quasi sans élèves et les pères ne se sentant plus en sûreté (DELATTRE, 1949, vol. 3 col. 145), puis en 1595 lors du bannissement de l'ordre par Henri IV, après l'attentat de Jean Châtel. Bien que dépeuplé (nombre d'élèves se sont rendus au collège des jésuites de Rodez, la condamnation du Parlement de Paris n'ayant pas été relayée par celui de Toulouse dans le ressort duquel se trouve Rodez), le collège continue cependant de fonctionner sous la direction de prêtres séculiers (ROLLAND D'ERCEVILLE, Recueil, 1783, p. 552), notamment celle du père Jean Servanton dont le portrait est conservé dans la chapelle du lycée (voir ici). En 1597, le collège reçoit une importante donation de Jeanne de Fontanges, dame de Lavaur (Arrêt de la cour de Parlement, 1766, p. 2), complété en 1599 d'un legs de 10000 livres, reçu le 24 juin 1600 (DEJOUX, 1899, p. 207). D'autres donations et acquisitions de propriétés par la ville viendront au cours du 17e siècle augmenter la dotation du collège, si bien qu'il sera à la fin de ce dernier l'un des plus riches propriétaires fonciers de Mauriac.

Etienne Dejoux donne, dans sa monographie sur le collège de Mauriac, une description du collège en 1588 ici retranscrite : " le corps principal était alors complètement bâti. Contrairement à la disposition actuelle, le grand couloir du premier étage, qui desservait les chambres des régents, était situé à l'ouest, éclairé par quelques rares et étroites fenêtres ; les chambres avaient jour sur la cour et occupaient une partie du corridor actuel ; les fenêtres de cette façade ont été en grande partie conservées. Cette disposition se justifiait par le fait que la muraille de l'ouest était alors toute proche des remparts si elle ne les constituait pas par elle-même, l'escalier central, actuellement en bois, était alors en pierre construit dans une tour carrée, qui dépassait le toit et était surmontée d'un clocheton, et où avait été placée la cloche donnée par les habitants en 1583, et qui servait à annoncer les divers exercices de la journée. Outre les salles de classe, le rez-de-chaussée comprenait une chapelle, aménagée du côté nord du bâtiment, et à l'opposé la cuisine et le réfectoire " (RHA, 1899, p. 207-208 ; source : AD Cantal, D 5).

2. Le collège du rétablissement des jésuites par Henri IV à leur seconde expulsion (1605-1762)

1. Construction d'un nouveau corps de logis

Autorisés à revenir à Mauriac en 16043, les jésuites désignent pour préparer leur retour le père Cappain, ancien recteur, lequel fait appel au maître maçon Jean Saignes, demeurant à Marcillac en Limousin, pour bâtir une muraille et faire diverses réparations (AD Cantal, 366 F 9). Un nouveau contrat de fondation est signé avec la ville le 12 octobre 1605 ; cette dernière s'engage à contribuer à hauteur d'une somme de 10000 livres à l'achèvement du collège : les consuls " s'obligent à faire bâtir un corps de logis à commencer et prendre derrière le pignon du corps de logis neuf, tirant de l'occident vers le soleil levant jusqu'à la rue et vis à vis de la porte appelée porte Seignon. Il y aura en bas quatre classes et au-dessus des chambres à la façon de l'autre corps de logis. On bâtira de même l'église et la sacristie. Et afin que la jeunesse ne perde pas son temps, les consuls achèteront trois maisons et feront préparer trois classes pour y faire lectures au plus tôt. Comme la muraille de la ville n'est autre que la muraille du collège, on bâtira un nouveau mur de ville vers l'occident, au-delà de la rue. On fournira une maison hors la ville avec ses appartenances et dépendances pour le ménage des Pères ; le tout franc de toute sorte de taille " (AD Cantal, D 5).

C'est à cette même date que sont réalisés un relevé des bâtiments existants et deux projets de construction de nouveaux bâtiments (B.n.F., Est. ; voir ill. IVR84_20201500020 à 23NUCAB, et ci-dessous), dont le deuxième est approuvé. Le relevé de l'existant comprenant un croquis des bâtiments à construire dont les emplacements seront repris et partiellement modifiés dans les suivants, on peut considérer que les projets sont en fait au nombre de trois. Un mémoire datant de 1605 du père Balthazar, provincial de France, au père Cappain atteste qu'au moins le premier de ces projets a été établi avant la signature du contrat. Le père Balthazar y préconise également que les travaux démarrent dès le printemps 1606 (" faire provision de matériaux dès cet hiver, afin qu'au printemps on puisse jeter les fondements du corps de logis des classes, selon le dessin qui en a été fait duquel j'enverrai au plus tôt le modèle selon ses mesures ", AD Cantal, D 5) ; en attendant, l'enseignement devra débuter dans des maisons que la ville s'est engagée à acquérir.

2. Les étapes du projet

Première ébauche

Le projet est donc déjà élaboré lors de la signature du contrat, lequel comprend un article entier décrivant la distribution du futur bâtiment : des classes en rez-de-chaussée, des chambres à l'étage, à l’instar de l'existant. Cette disposition est conforme à ce qui est de règle dans tout collège jésuite. Le Plan d'état des lieux et bâtiments à construire, premier des plans conservés à la Bibliothèque nationale de France, en est probablement la traduction graphique.

Plan d'état des lieux et des bâtiments à construire, 1605 (BnF, Est., FOL-HD-4 (9))Plan d'état des lieux et des bâtiments à construire, 1605 (BnF, Est., FOL-HD-4 (9))

Ce plan nous renseigne tant sur la disposition de l'existant, qui comprend notamment une salle des déclamations (actuel CDI), que sur la future extension, qui doit accueillir quatre nouvelles classes. Prévu en retour d'équerre du corps de bâtiment existant et s'appuyant sur le pignon nord de ce dernier, son pignon est doit border la rue menant à la porte Saint-Thomas, signalée sur le plan comme sur les suivants. La cour des classes et celle des pères sont séparées par un mur de clôture percé d'une porte de communication. L'église, orientée nord-sud et à chevet plat, est placée au sud de la cour des pères et totalement séparée de la zone des classes : on ne peut s'y rendre qu'en traversant la cour réservée aux pères, qui fait également office de cour des communs. Cette disposition a-t-elle fait refuser le projet ? Un nouveau projet (voir ill. ci-dessous ; la B.n.F. en conserve un deuxième exemplaire, quasi identique) introduit un axe de circulation (galerie ou couloir ?) fermé entre la cour des classes et l'église ; la cour des pères est désormais séparée de celle des communs par un mur qui rétrécit notablement l'espace de chacune. Enfin, à l'arrière des bâtiments se trouve un jardin bordé par le rempart.

Le " premier projet "

Projet pour les nouveaux bâtiments du collège, dit premier projet, 1605 (B.n.F., Est., FOL-HD-4 (9)) Projet pour les nouveaux bâtiments du collège, dit premier projet, 1605 (B.n.F., Est., FOL-HD-4 (9))

Le dessin est d'une grande précision, le trait et les légendes ont un caractère très appliqué, assez inhabituel ; fait encore plus inhabituel (c'est le seul exemple connu sur les plans des collèges jésuites d'Auvergne-Rhône-Alpes), une fontaine monumentale est dessinée en élévation au centre de la cour des communs, disproportionnée en terme d'échelle par rapport aux bâtiments -- la présence d'une fontaine au 19e siècle à cet emplacement, est attestée dans les sources --. D'autres dispositions surprennent : l'entrée du collège est placée dans un pan coupé à l'angle sud-est de la cour des classes, une tour d'escalier hors œuvre dessert l'étage du corps de logis ouest, et la cour des classes et celle des pères sont séparées par un mur de clôture percé d'une porte et doublé par un portique côté sud. Sans doute l'exiguïté de la parcelle justifiait-elle en partie ces choix. Il importait de plus de laisser un espace suffisant entre le rempart et le corps de logis ouest, afin que ses vues ne soient pas entièrement obstruées par la muraille. L'accès au jardin qui se trouve dans cet espace se fait uniquement depuis les salles dont l'accès est sinon interdit aux élèves (réfectoire des pères), du moins largement limité pour ces derniers (salle des déclamations) ; on peut dès lors penser que celui-ci avait une fonction essentiellement vivrière, et peut-être de détente. Un relevé du 18e siècle (voir plus bas, et ill. IVR84_20201500028NUCA) montre une organisation rectiligne des plantations qui évoque un potager. L'église quant à elle opère un quart de tour et est désormais orientée est-ouest, perpendiculairement à la rue ; le chevet est semi-circulaire et la sacristie est située sous le clocher, à droite du chevet.

Le " second projet "

Projet pour les nouveaux bâtiments du collège, dit second projet, 1605 (B.n.F., Est., FOL-HD-4 (9)) Projet pour les nouveaux bâtiments du collège, dit second projet, 1605 (B.n.F., Est., FOL-HD-4 (9))

Dans le dernier projet, le troisième connu, qui reçoit l'approbation de Rome (ill. ci-dessus), l'église est à nouveau orientée nord-sud, mais vient désormais fermer les deux cours des pères et des communs et longer la rue, ce qui correspond à la disposition actuelle. Côté rue, son entrée devient commune avec celle du collège : la même porte permet d'accéder à la cour des classes et à l'église. L'aspect relativement sommaire du dessin, qui ne porte plus d'annotations, laisse à penser que l'essentiel était de voir valider le nouvel emplacement de l'église, laquelle libère de l'espace pour un second jardin auquel on accède probablement par une porte cochère (marquée par une arcade sur le plan), et de là, à la cour des communs par une porte ouverte dans le mur de clôture sud. Faut-il voir dans la salle dessinée à gauche de cette porte cochère une dépendance du collège, ou éventuellement une boutique ouvrant sur la rue et mise en location ? Autres modifications : le mur de séparation entre les cours est désormais incurvé au niveau de la tour d'escalier hors-œuvre du corps de logis ouest, et est doublé de part et d'autre par un portique ; bordée par trois portiques, la cour des pères ressemble davantage que sur les plans précédents à un cloître.

Le plan de 1631

En 1899, Etienne Dejoux publie dans sa monographie du collège de Mauriac (p. 224-225) un plan qu'il date de 1631, comprenant rez-de-chaussée et premier étage.

Plan du collège en 1631, repr. in Dejoux, E., 1899Plan du collège en 1631, repr. in Dejoux, E., 1899

La légende mentionne " d'après divers documents des archives départementales et communales ". S'agit-il d'une copie d'un plan existant et désormais perdu, enrichi d'annotation indiquant la distribution et la localisation des différentes parties du collège ? D'une reconstitution à partir de plans dressés ultérieurement et s'appuyant sur des descriptions des lieux ?

Bien plus précis que les plans précédents, on y relève quelques différences notables, notamment la disparition de la tour d'escalier en vis hors oeuvre desservant l'étage du corps de logis ouest, rendant les circulations plus aisées, amélioration qu'il paraît vraisemblable d'avoir réalisée. On note également la présence d'une bibliothèque au-dessus de la cuisine. Mais une autre différence interroge : aucun mur ne sépare plus la cour des élèves de celle des pères, ce qui est totalement contraire à l'usage, et en rupture avec ce qui est de règle dans tout collège jésuite, à savoir la rigoureuse distinction des espaces entre vie communautaire et vie scolaire, clôture religieuse et ouverture sur l'extérieur.

3. Le nouveau corps de logis

Le nouveau bâtiment est construit entre 1606 et 1607 (contrats passés entre le père Cappain et Martin Ternat, maître-charpentier, 11 septembre 1606, contrat pour couvrir en tuile le nouveau corps de logis, mars 1607 ; AD Cantal, D 5). Il vient fermer le collège au nord en reliant le corps de bâtiment existant à la rue, tandis que l'église le ferme à l'est ; un mur de clôture l'isole de la rue. L'entrée est-elle à cette date située telle qu'indiquée sur le plan, ou se fait-elle déjà par une porte percée en son milieu, telle qu'on la voit sur les photographies anciennes ? La salle de classe la plus à l'ouest, donnant sur le jardin, sert également de chapelle jusqu'à l'achèvement de la construction de l'église, en 1625. Chaque classe, située en rez-de-chaussée, comprend une porte ouvrant sur la cour encadrée de deux fenêtres et au moins une fenêtre donnant au nord sur les jardins des maisons voisines, ainsi que l'indique clairement une élévation dessinée en 1775 (voir ill. ci-dessous). A l'étage se trouve la bibliothèque, au-dessus de la chapelle provisoire, et trois appartements pour les régents, composés d'une pièce avec cheminée et d'une chambre, desservis par un corridor situé côté nord (DEJOUX, 1899, p. 220 et plan, p. 224-225, ill. ci-dessus ; ces appartements seront remplacés par le dortoir de l'internat à partir de 1846).

Elévation et coupe partielles du collège : le corps de logis nord, 1775 (AD Cantal, 1 J 605)Elévation et coupe partielles du collège : le corps de logis nord, 1775 (AD Cantal, 1 J 605)

Au terme d'un accord signé entre les consuls et les jésuites le 29 août 1616, ces derniers obtiennent enfin la jouissance d'un passage (laissé en réserve sur les plans de 1605) au nord du collège, afin d'éviter toute visibilité depuis les maisons voisines, propriétés des sieurs Dartiges et Tante, dont ils obtiennent également que les fenêtres donnant sur leur jardin soient obturées : " pour l'entretien du collège, il leur est nécessaire de faire fermer certaines fenêtres et autres vues qui répondent dans le jardin du collège et aussi fermer une brèche [dans la muraille de la ville] qui regarde dans le même jardin " (AD Cantal, D 9). Ce passage est bien visible sur le dessin de 1775 ; il est encore présent sur le plan d'alignement de la ville en 1880 (AD Cantal, 2 O 120/11).

Plan d'alignement, 1880 : détail de la parcelle du collègePlan d'alignement, 1880 : détail de la parcelle du collège

L'ensemble des constructions et aménagements réalisés pour le collège impacte l'environnement urbain. Les terrains cédés aux jésuites pour augmenter leur fond comprennent en effet une partie des murs de la ville, ce qui implique de remanier ceux-ci et d'en reculer les limites. Contrairement à Aubenas, où le collège bâti en partie sur le rempart communique avec un jardin situé au-delà par le creusement d'un tunnel, à Mauriac c'est un pan entier de la muraille qui est démoli pour être reconstruit selon un nouveau tracé.

Ce nouveau bâtiment permet aux jésuites d'augmenter leurs capacités d'accueil, et avec elles le nombre de classes : une classe d'humanités est créée en 1608, une de rhétorique en 1613, et plus tard une de philosophie, en 1694. Les effectifs varient entre 300 et 600 élèves, et se recrutent majoritairement chez les paysans, et dans une moindre mesure les artisans et commerçants, noblesse et bourgeoisie étant peu représentées ; certaines années seules les classes de grammaire sont en exercice (COMPERE, M.-M., JULIA, D., 1984, p. 432). Comme dans tout collège jésuite, des congrégations mariales sont également créées, une première pour les écoliers en 1609 (AD Cantal, 366 F 9), une seconde ultérieurement pour les habitants de la ville (AD Cantal, 366 F 9 : date non précisée). Celle des écoliers se réunit jusqu'à la construction de l'église du collège dans la salle des déclamations, qui fait alors office d'oratoire.

4. L'incendie de 1696

Le 8 septembre 1696, le conseil de ville se réunit pour délibérer des réparations à prévoir au collège, où un incendie s'est déclaré le dimanche 2 septembre. Le feu est parti d'un bâtiment en appentis couvert de chaume situé dans la cour intérieure du collège, dans lequel se trouvait le bûcher (voir ill. ci-dessus, plan dit premier projet, 1605) puis s’est diffusé dans l’hôtellerie, l’infirmerie, la sacristie et le clocher de l'église. On apprend dans le procès-verbal de la délibération que les couvertures de ces bâtiments étaient constituées de tuiles de vingt toises de longueur. Le constat est alarmant : l'ensemble a été réduit en cendres, ainsi que le couvert de la voûte du chœur de l’église ; pour éviter que l'intérieur de l'église soit touché, un tiers de sa couverture a été volontairement démoli : " de crainte que si le feu se communiquait dans l’intérieur de l’église il ne consumât les tableaux de prix qui servent d’ornement, les retables du maître autel de saint Ignace et saint Paulin furent enlevés et arrachés avec tant de précipitation qu’ils en sont notablement endommagés et qu’il y a lieu de craindre qu’ils ne soient à l’avenir d’aucun usage " (AD Cantal, D 13). De fait seul demeure en place aujourd'hui le décor du chœur, le retable du maître-autel et son tableau représentant l'Adoration des bergers (voir ici) Le seul moyen d'éviter la propagation de l'incendie a donc été de démolir les parties par lesquelles les flammes pouvaient se diffuser : la galerie de communication entre le dortoir des pères, situé dans le grand corps de logis, et l'église, est ainsi également abattue, et tous les livres de la bibliothèque sont jetés du haut des fenêtres dans le jardin pour éviter qu'ils soient brûlés.

Si le conseil de ville se réunit aussi rapidement, c'est qu'il y a urgence à réparer les dommages, dont le coût est évalué à dix mille livres et doit être financé par la levée d'un impôt exceptionnel, afin d'assurer la continuité de l'enseignement pour les enfants de Mauriac, qui peuvent difficilement se rendre dans les collèges des villes les plus proches (Aurillac et Saint-Flour), du fait de la situation isolée de la cité. Il apparaît tout aussi impératif aux consuls, à nouveaux réunis le 20 octobre, de faire réparer en priorité l'église et sa sacristie, ainsi que le corps de bâtiment où logent les pères : c'est d'ailleurs par les premières qu'ils conviennent de commencer les travaux.

5. Le 18e siècle : conflits de voisinage et nouvelle construction

L'essentiel concernant l'histoire des bâtiments au 18e siècle porte sur la période postérieure au départ des jésuites, expulsés le 1er avril 1762. Un temps menacé de fermeture, la ville d'Aurillac plaidant pour une union du collège de Mauriac au leur, le collège est finalement confirmé par lettres patentes de Louis XV le 20 juin 1765 (AD Cantal, 1 J 77), lui attribuant de surcroît le statut de collège royal. L'établissement est désormais géré par un bureau d'administration et son financement assuré par la commune.

Le premier fait marquant tient à des conflits de voisinage, concernant des évacuations d'eaux usées, d'empiètement de propriété et de vues sur l'enclos du collège, lesquels nous apportent un éclairage sur la constance de ces exigences de clôture et de non visibilité sur les espaces intérieurs du collège. En effet, deux propriétaires de parcelles mitoyennes, MM. Violle et Thoury, ont profité du départ des jésuites pour empiéter sur une bande de terrain bordant le corps de bâtiment nord, laissé à disposition des jésuites depuis l'accord du 29 août 1616 (voir plus haut, paragraphe 2.3. ; ce passage est encore bien visible sur le plan d'alignement de la ville en 1880 : voir ill. IVR84_20201500111NUCA), pour rabaisser le mur de séparation avec le collège jusqu'à hauteur d'appui, créant ainsi une vue plongeante sur son jardin, et pour faire s'y déverser des latrines dont les odeurs se répandent dans le collège par les fenêtres du mur nord. La procédure engagée par le collège donne lieu à l'intervention, en 1775 d'un feudiste d'Aurillac, Joseph Lasmoles, lequel réalise (ou fait réaliser) trois plans et relevés des bâtiments, conservés aux archives départementales du Cantal, documents qui nous renseignent sur la configuration -- partielle cependant -- des lieux dans le dernier quart du 18e siècle (AD Cantal, 1 J 605 ; voir notamment le dessin des élévations ci-dessus, paragraphe 2.3), y compris sur les plantations du jardin, qui présente l'aspect d'un potager.

Plan partiel du collège, 1775 (AD Cantal, 1 J 605)Plan partiel du collège, 1775 (AD Cantal, 1 J 605)

Le second fait marquant est la " reconstruction " du collège, justifiée par la nécessité d'accueillir une importante population scolaire (environ 300 élèves en 1763 ; ROLLAND D'ERCEVILLE, Recueil ..., 1783, p. 553). Parmi celle-ci, il convient de mentionner deux personnages dont la célébrité fait la fierté de la ville : Jean-François Marmontel (1723-1799), homme de lettres et secrétaire perpétuel de l'Académie française à partir de 1783, dont le collège prendra le nom en 1904 et l'astronome Jean Chappe d'Auteroche.

Au début des années 1760, les jésuites envisagent de construire un nouvel édifice plus important sur la base des anciens bâtiments (dans son Compte-rendu aux chambres assemblées sur le collège d'Aurillac, Rolland d'Erceville le décrit à cette date comme portant une toiture de fortune, en chaume (1783, p. 379). Les travaux sont-ils entrepris avant leur départ ? Le Compte-rendu de Rolland d'Erceville sur le collège de Mauriac rapporte la présence en 1762 dans son enceinte d'un grand nombre de matériaux de construction, destinés à sa reconstruction à neuf : " le plan en était dressé par des ingénieurs, et dans un goût solide, beau et coûteux " (Ibid., p.556). Les travaux ne sont achevés qu'après le rétablissement du collège, en 1765, et modifient peut-être en partie l'aspect des bâtiments d'origine, à tout le moins leurs élévations. La porte monumentale ouverte dans le mur fermant la cour des classes que l'on voit sur les cartes postales anciennes, date-t-elle de cette période, ou a-t-elle été édifiée dans les années 1830, en même temps que le nouveau corps de bâtiment (voir ci-dessous ; LE GUILLOU, 1978, p. 403, date du 19e siècle l'érection de ce mur, ce qui paraît peu plausible) ? Ces travaux ont-ils été aussi importants que souhaité ? Cela paraît peu probable car en 1789, le bureau d'administration du collège se dit incapable d'en réparer les bâtiments, décrits comme délabrés (AD Cantal, 366 F 9).

Fermé à la Révolution, déclaré bien national par décret de la Convention du 8 mars 1793 (AD Cantal, 1 J 77), le collège va accueillir en ses murs la gendarmerie avant de rouvrir ses portes aux enfants de Mauriac au début du 19e siècle.

3. Devenir des bâtiments du collège au 19e siècle : entre délabrement et projets de reconstruction

L'histoire des bâtiments du collège aux 19e et 20e siècles est faite de constats réguliers de décrépitude des locaux, voire d'insalubrité, de réparations plus ou moins importantes et de projets de reconstruction, partielle ou totale, souvent réalisés en partie seulement. L'hostilité des maires de Mauriac à l'égard de l'enseignement public (voir notamment LE GUILLOU, 1978, p. 396 et svtes) dans le premier tiers du 19e siècle, rend par ailleurs sa survie souvent précaire, n'était le soutien d'une grande partie du conseil municipal qui refuse de le voir fermer.

Faute de sources suffisantes (les fonds d'archives de la commune sont lacunaires pour cette période), nous en dressons ici un tableau imparfait.

1. 19e siècle : changements de statut, baisse de la fréquentation et difficultés économiques

1. L'école secondaire communale

Alors qu'un décret du 25 février 1795 (modifié par la loi Daunou du 25 octobre 1795) crée les écoles centrales, la commune songe à rétablir son collège : le 26 mars 1795, elle adresse à la Convention une pétition pour obtenir la concession gratuite de trois bâtiments nationaux, parmi lesquels ceux de l'ancien collège jésuite (AD Cantal, 1 J 77). La parcelle où se trouvaient les dépendances, au sud du collège, n'est sans doute pas comprise dans le lot : numérotée 475 sur le plan cadastral de 1833, elle est alors alors propriété de M. Offroy, avoué à Mauriac (AD Cantal, 3 P 377/1, fol. 40). Ayant obtenus et réparés les bâtiments, elle émet le vœu, dans une délibération du 12 vendémiaire an XI /4 octobre 1802, qu'ils soient affectés à l'école communale secondaire qu'elle envisage d'ouvrir (Ibid. : Rapport du maire lu à la séance du conseil municipal, le 22 mars 1885, fol. 5). Une délibération du conseil municipal du 11 mars 1802 entérine la création de l'école, dont la direction est confiée à l'ancien principal du collège, l'abbé Pierre Fouilloux (AD Cantal, 366 F 9). Celle-ci n'est cependant confirmée que quelques mois plus tard. L'arrêté consulaire du 30 frimaire an XII / 22 décembre 1803 stipule en effet que " les bâtiments invendus qui ont servi à l'usage des collèges et qui ne sont pas réservés à un autre service public, seront de préférence accordés aux écoles secondaires, tandis que le décret du 8 pluviôse an XII / 24 janvier 1804 portant création des écoles secondaires du Cantal, précise dans son article 1er que " l'école établie dans le ci-devant collège de Mauriac est érigée en école secondaire " (AD Cantal, 1 J 77). Le 11 janvier 1812, l’État rétrocède à la commune la propriété des bâtiments.

2. Projet d'un collège mixte

Si le collège renaît rapidement sous cette nouvelle forme, dirigé par des ecclésiastiques jusque dans les années 1830, puis par des laïcs, avec une centaine d’élèves, il n'en connaît pas moins des difficultés récurrentes. Son existence est continuellement remise en cause, notamment en raison de l'hostilité du maire Grasset, du fait que son entretien grève le budget municipal, mais plus encore après la fondation en 1821 du petit séminaire de Pleaux (la ville est située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Mauriac) qui dispose de moyens plus importants et accueille davantage d’élèves en raison de son statut et de son internat. En 1821, des travaux sont donc entrepris pour agrandir les classes et les rendre plus accueillantes (AD Cantal, 1 J 77). Puis, en 1825, la ville entame des démarches en vue de transformer l'école secondaire en collège mixte, accueillant en son sein l'école secondaire et un petit séminaire dont elle entend obtenir la création (Ibid.), ce qui déchargerait d'une partie des frais de fonctionnement. L'acquisition d'une maison mitoyenne située au nord, la maison Violle, est alors envisagée pour faire partie des dépendances du futur établissement, ainsi que la création d'un internat, qui serait financée par le petit séminaire (Ibid., fol. 11). Le projet n'aboutit pas, Pleaux ouvrant les portes du sien en 1826. Toutefois, l'idée de créer un internat n'est pas abandonnée.

3. Création de l'internat et construction d'un nouveau corps de logis

En 1829, le conseil municipal est invité à examiner le plan d'un bâtiment à construire dans la cour du collège, destiné à servir de préau au rez-de-chaussée (ses arcades ouvrent aujourd'hui sur une vaste salle qui assure le passage d'une cour à l'autre ; leur état ancien est visible sur une série de photographies du corps professoral prises au début du 20e siècle), et à abriter des salles de classes au premier étage et un dortoir dans le comble (LE GUILLOU, 1978, p. 402, note 39). Ce nouveau corps de bâtiment, perpendiculaire à l'église, est achevé au plus tard en 1835. Mais ces locaux sont vite désaffectés car insalubres, sombres, humides et froids. De ce fait, les cours ont souvent lieu dans les années 1850 dans les chambres des professeurs, dotées de cheminées (Ibid, p. 403). En 1859, les fenêtres sont agrandies afin de donner plus d'air et de lumière aux salles de classe.

Mais la concurrence avec l'enseignement privé s’accroît encore lorsque les Frères des écoles chrétiennes ouvrent à Mauriac un enseignement primaire supérieur, en 1835, à l'instigation du maire Grasset (LE GUILLOU, 1978, p. 398). Les effectifs du collège s’effondrent alors4, malgré le réaménagement en 1846 de l'aile nord et la transformation en dortoir des anciens appartements des pères jésuites. Une trentaine d'années plus tard, ce corps de bâtiment, où se trouvent les classes en rez-de-chaussée, apparaît comme "entièrement délabré" et nécessitant une réfection complète (AD Cantal, 1 T 736 : Mémoire explicatif de travaux, G. Lascombes, architecte5 : Collège communal de Mauriac, projet de grosses réparations à faire à l'aile nord de l'établissement, 15 avril 1878). Ce manque d'entretien résulte sans doute des maigres ressources de la commune, incapable de faire face aux dépenses qu'il aurait nécessitées. Cette dernière semble s'en être tenue à maintenir en état le corps principal, où se trouvent les logements des professeurs, le réfectoire et les cuisines. La toiture de l'aile nord a-t-elle été refaite à cette date, ou seulement à la fin du siècle ? En 1897, elle est en effet surélevé d'un étage afin de créer un deuxième dortoir (DEJOUX, 1899, p. 220) ; les travaux sont achevés en janvier 1899 (AD Cantal, 1 T 786). Une gravure datant de 1905 (ill. ci-dessous) documente ce nouvel état du collège.

Dans le dernier quart du siècle, afin de renflouer les effectifs (qui oscillent entre 15 et 23 élèves entre 1887 et 1893), une " école primaire" est installée, avant 1875 (LE GUILLOU, 1978, p. 407) dans les murs du collège ; faute d'élèves en nombre suffisant (16 en 1893), elle ferme ses portes en 1897. On relève également la présence d'un " enseignement spécial ", qui prolonge l'école primaire et dont le programme d'enseignement, qui ne prépare à aucun diplôme national, se veut une réponse éducative en fonction des besoins économiques locaux. Le terme de " spécial " subsiste jusqu'en 1891 ; remplacé par " moderne " jusqu'en 1902, date à laquelle il est supprimé (pour être rétabli sous une nouvelle forme en 1906 !). Il semble, si l'on en croit J. Le Guillou, qu'il ait été créé pour contrer l'influence de l'école des Frères, dans le cadre de la lutte qui les opposent aux partisans de l'école laïque (Ibid., p. 417). Constitué d'un cycle de deux ou trois ans, il permet " à un bon élève d'école primaire [d'] acquérir toutes les connaissances nécessaires aux agriculteurs, aux industriels et aux commerçants, ainsi que celle qui sont exigées à l'examen de l'engagement conditionnel d'un an6 " (AD Cantal, 1 T 108, cité par LE GUILLOU, J., 1978, p. 422, note 60).

C'est durant cette période assez peu brillante pour le collège que l'établissement prend le nom de l'un de ses prestigieux anciens élèves, Jean-François Marmontel, en 1894 (AD Cantal, 1 T 784).

Vue générale du collège, par A. Benoît (graveur), 1905 (AD Cantal, 45 Fi 14016)Vue générale du collège, par A. Benoît (graveur), 1905 (AD Cantal, 45 Fi 14016)

4. Aménagement des abords

En 1770, l'intendant d'Auvergne Jean-Baptiste de Monthyon avait entrepris des travaux d'embellissement et d'utilité publique qui avaient modifié le profil de la ville : passant à l'ouest de Mauriac, le tracé du chemin du Limousin, qui prend l'aspect d'un large boulevard enrichi d'une fontaine au nord ouest de la ville, a ouvert une percée, prolongée en 1805 le long du mur de clôture ouest du collège, créant une brèche dans son enclos. Par délibération du 18 octobre 1807 (LE GUILLOU, 1978, p. 404, note 42), la ville décide alors de laisser une bande d'une dizaine de mètres au devant du corps de logis ouest à disposition des collégiens, pour leur servir d'espace de récréation ; le mur de clôture qui devait fermer cet espace ne fut jamais réalisé, pas plus que les différents dispositifs de séparation imaginés par la suite (mur bas pourvu de grilles, haies vives). La démolition de l'ancien rempart qui clôturait le jardin du collège et la transformation de ses fossés en promenade plantée acte donc, bon gré mal gré, son ouverture sur l'extérieur. En 1824, Déribier du Châtelet décrit les lieux en ces termes : " La promenade dite la Placette est bien plantée, et offre un coup d’œil varié sur la campagne qui semble assez nue. On y tient auprès toutes les foires, exceptée celle du 8 juin, la plus célèbre pour les chevaux " (Dictionnaire statistique du département du Cantal, p. 193). Le jardin sert désormais à la fois de lieu de récréation pour les élèves (voir ill. IVR84_20201500112NUCB) et de champ de foire ; il accueille également jusque dans les années 1980 (comm. orale de Mme C. Chambon) le marché aux bestiaux, dont les emplacements sont visibles sur la carte postale ci-dessous.

Vue partielle sur le boulevard, v. 1905 (photogr. ancienne, AD Cantal, 64 Fi 152)Vue partielle sur le boulevard, v. 1905 (photogr. ancienne, AD Cantal, 64 Fi 152)

2. 20e siècle : le sursaut

Au début du 20e siècle, la situation du collège, déjà critique, devient intenable. La fonte des effectifs, la médiocrité des résultats des élèves, son état de délabrement, qui met en péril les élèves et leur santé, justifieraient amplement sa fermeture. Un article publié en août 1917 dans le Réveil du Cantal, dénonce le mauvais état des locaux et du mobilier (AD Cantal, 1 T 786), auquel des réparations ponctuelles ne suffisent plus à remédier. En 1919, un rapport de l'inspecteur général de l'académie est encore plus accablant : il y voit " l'habitat scolaire le plus triste, le plus dégoûtant et le plus dangereux qu'il ait vu en France " (AD Cantal, 1 T 784).

En fait, un projet d'agrandissement est étudié depuis 1910 : il s'agit d'acquérir la propriété mitoyenne au sud, dite enclos Teyssèdre, afin d'y étendre le collège. La vente est signée par devant maître Lescure, notaire à Mauriac, le 20 avril 1915, avec participation de l'Etat pour moitié. Cette propriété se trouve en fait sur l'emprise de l'ancien collège jésuite (jardin et dépendances au sud de l'église) ; saisie avec le collège, elle avait été vendue comme bien national le 28 ventôse an IV / 18 mars 1796. Un plan masse de 1922, qui comprend l'état des bâtiments existant (ill. ci-dessous), met en évidence, signalés en jaune, les deux corps de bâtiment en L correspondant à la propriété Teyssèdre, formant un angle aigu au sud de l'église, ainsi que les murs de clôture, qui constituent la limite sud-ouest de l'ancien collège jésuite.

Plan masse : état des bâtiments existant et bâtiments projetés, [1922]. (A Lycée Marmontel, CDI)Plan masse : état des bâtiments existant et bâtiments projetés, [1922]. (A Lycée Marmontel, CDI)

Les plans d'aménagement de ces nouveaux locaux7 (voir ill. IVR84_20201500103NUCA et 104NUCA), sont dressés vraisemblablement au début de l'année 1914 par l’architecte Joseph Seligran ; transmis par le recteur de l'académie de Clermont à la commission des bâtiments des collèges et lycées du ministère de l’Instruction publique, ils sont retournés au maire de Mauriac le 4 mai 1914 avec une série d'observations, soulignant par ailleurs le sous-dimensionnement du projet en regard des besoins. En effet, seule l'ex-propriété Teyssèdre était transformée.

Le projet est mis en sommeil pendant la Première Guerre mondiale, architecte et ouvriers étant mobilisés ; il reprend sous une nouvelle forme une fois celle-ci achevée. Il est désormais envisagé de reconstruire entièrement le collège, ce qui nécessite cependant un apport de l’État à hauteur de 50% du montant des travaux, la commune n'ayant pas les moyens suffisants pour les assumer en totalité (AD Cantal, 1 T 786, lettre de l'inspecteur d'académie au recteur, 31 mars 1922). La maîtrise d’œuvre du projet est attribuée en 1922, sur concours, aux architectes tullistes Léon Saule et Merpillat. L'ensemble de leurs dessins sont conservés dans les fonds d'archives du lycée (plan de l'état existant et ensemble des plans, coupes et élévations des bâtiments projetés, dont trois élévations encadrées accrochées dans le bureau des proviseur). Le projet ambitieux proposé par les architectes, qui aurait fait du collège communal un bâtiment de prestige, est présenté à la commission des bâtiments du ministère de l'Instruction publique en août 1923 (AD Cantal, 1 T 786 : lettre du recteur à l'inspecteur d'académie, 6 août 1923). Il monumentalisait la façade sur le champ de foire en lui donnant l'aspect d'un palais, un escalier double et un pavillon d'entrée surélevé et couvert en pavillon brisé magnifiant l'axe central.

Projet de reconstruction du collège : élévation principale, par L. Saule et Merpillat, 1922 (A Lycée Marmontel)Projet de reconstruction du collège : élévation principale, par L. Saule et Merpillat, 1922 (A Lycée Marmontel)

Il dotait les façades sur cour d'un appareil de brique et pierre et de galeries de circulation extérieures qui lorgnait davantage du côté de l'architecture scolaire de la fin du 19e siècle que de celui du courant moderne.

Projet de reconstruction du collège : élévations sur la rue Marmontel (A Lycée Marmontel)Projet de reconstruction du collège : élévations sur la rue Marmontel (A Lycée Marmontel)

Les architectes envisagent néanmoins une variante de la façade sur le champ de foire d'aspect plus modeste, assez proche de celle du collège Marmontel de Bort-les-Orgues qu'ils édifient dans les mêmes années.

Projet de reconstruction du collège : élévation principale, variante (A Lycée Marmontel)Projet de reconstruction du collège : élévation principale, variante (A Lycée Marmontel)

Le projet, largement modifié, n'est réalisé qu'en partie, par la construction du corps de bâtiment sud, dont la partie en retour d'équerre à l'ouest vient faire la jonction avec l'ancien corps de logis du collège jésuite (G sur le plan masse chronologique, ill. IVR84_20201500088NUDA) et par la réfection de l'escalier d'entrée du collège côté champ de foire ; l'église, que l'on envisageait déjà de désaffecter en 1887 (AD Cantal, 1 T 165), échappe heureusement à la démolition prévue. Le manque de fonds a peut-être joué dans l'abandon du projet de reconstruction.

Faute de sources actuellement accessibles, il est difficile de dater la réalisation tout comme l'étendue de ces travaux, qui ont probablement suivi l'approbation du projet, autour des années 1925-1930. Il est possible que l'harmonisation des toitures par la création de nouvelles lucarnes ainsi que la mise en place de corbeaux en limite de toit date de cette campagne de travaux.

Après la Seconde Guerre mondiale, le collège change de statut et devient collège d'enseignement secondaire en 1953, puis lycée en 1977. Il est entièrement restructuré entre 1994 et 1998.

1Mais il semble que les classes aient été ouvertes dès octobre 1562 (MOISY, 1978, p. 364)2A la fin du 19e siècle, les revenus de ce domaine était encore affectés par la commune à l'entretien de son collège (AD Cantal, 1 J 77, 1889)3Les lettres patentes signées par Henri IV le 24 octobre 1604 stipule toutefois que tous les biens et revenus du collège de Mauriac revenaient désormais au collège de Billom, à charge pour lui d'entretenir trois régents à Mauriac pour assurer le fonctionnement de son collège 4 Dans la seconde moitié du 19e siècle, les effectifs tournent autour d'une soixante d'élèves (LE GUILLOU, 1978, p. 399)5Ce dernier est par ailleurs conseiller municipal, d'obédience "laïque et républicaine" (LE GUILLOU, 1978, p. 416)6Cet examen permettait aux jeunes hommes admis d'effectuer un service militaire réduit à un an au lieu de cinq.7conservés aux archives départementales du Cantal, 1 T 786

Le collège est fondé en 1560, et les bâtiments construits à partir de 1568. La première campagne de construction concerne le corps de logis ouest ; en partie démoli durant les guerres de Religion, il est reconstruit vers 1588. La seconde correspond au retour des jésuites à Mauriac en 1604 : le corps de logis nord est édifié entre 1606 et 1607, sous la conduite du recteur du collège, le père Cappain (auteur du plan ?), l'église entre 1619 et 1625 (voir dossier IA15000404). Entre 1762 et 1765, reconstruction partielle avec modification (?) des élévations. Vers 1835, adjonction du corps de bâtiment séparant les deux cours, perpendiculaire à l'église. En 1897-99, surélévation du corps de bâtiment nord d'un étage. Vers 1925, extension au sud, par les architectes Léon Saule et Merpillat : construction d'un nouveau corps de bâtiment et remaniement de l'escalier côté boulevard Monthyon.

Dans son état actuel, le lycée s'organise selon un plan régulier en peigne, l'ancienne chapelle venant fermer la cour sud. Un long corps de bâtiment à l'ouest, deux corps de bâtiments en retour d'équerre, et un dernier assurant la jonction entre le grand corps de bâtiment et l'église, créent ainsi deux cours distinctes.

L'entrée principale, à l'origine située rue du Collège (actuellement entrée secondaire), a été déplacée boulevard Monthyon, faisant de l'élévation postérieure du collège jésuite la façade principale. Un escalier droit à volée double à montées convergentes et hors-oeuvre adossé au mur donne accès au rez-de-chaussée surélevé.

Les bâtiments s’élèvent sur un étage carré, sauf aux angles, où deux pavillons de deux travées comprennent deux étages carrés. Le bâtiment central comprend une galerie à arcades en rez-de-chaussée, aujourd’hui close de vitres, et un étage carré.

Les toits sont à deux pans et croupe (en pavillon aux angles), à coyau ; ils sont couverts de lauzes et percés de lucarnes. Les corbeaux en limite de toit sont une ajout récent : on n'en distingue pas sur les photographies anciennes, si ce n'est sur une partie du corps de bâtiment ouest, correspondant à l'ancienne cour des pères jésuites.

Les bâtiments anciens sont construits en moellon de dolérite, roche éruptive locale, sans chaîne d'angle en pierre de taille, recouverts d'un enduit. Le corps de bâtiment sud est en béton. Les encadrements des portes et des fenêtres sont en dolérite taillée. La porte d'entrée est surmontée d'une corniche en pierre et porte sur son linteau l'inscription COLLEGE.

Au rez-de-chaussée de l'ancienne cour des classes (aujourd'hui cour nord), au nord : salles de classes, à l'ouest : CDI, au sud : préau et salle de détente. Au rez-de-chaussée de l'ancienne cour des pères (aujourd'hui cour sud) : salle d'étude à l'ouest, bureaux de l'administration, au sud.

Au premier étage : salles de classes ; bureau de l'assistante sociale dans le pavillon nord-ouest, salle de réunion dans le pavillon sud-ouest et infirmerie.

Au deuxième étage (au niveau du comble) : salles de classes dans les bâtiments nord et ouest, logement de fonction dans le bâtiment sud.

  • Murs
    • dolérite moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • béton
  • Toits
    schiste en couverture (incertitude)
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans croupe
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier symétrique en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente, suspendu
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de la région
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    porte
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1927/06/21
  • Précisions sur la protection

    inscription partielle : porte monumentale (église), y compris les vantaux

Documents d'archives

  • AD Cantal : D 5. Collège de Mauriac, 1560-1759

    AD Cantal : D 5
  • AD Cantal : D 9. Collège de Mauriac, 1611-18e siècle ; contient notamment les pièces du procès des jésuites contre les consuls de Mauriac relatif à certaines réparations à faire au collège

    AD Cantal : D 9
  • AD Cantal : D 13. Instruction publique. Collège de Mauriac, 1642-1700, 1764

    AD Cantal : D 13
  • AD Cantal : 1 J 605. Procès du collège de Mauriac contre la famille Violle à propos de la construction d'un bâtiment, 1773-1784

    AD Cantal : 1 J 605
  • AD Cantal : 366 F 9. Pièces concernant Mauriac et provenant en partie des archives municipales : collège de Mauriac, 1774-1844

    AD Cantal : 366 F 9
    pièce 6 : Fragments d'une histoire du collège parue dans le Moniteur du Cantal, 1881 [auteur : Abbé E. Chabaud]
  • AD Cantal : 1 J 77. Propriété du domaine de Saint-Jean, ancienne dotation du collège de Mauriac sous l'Ancien Régime, contestée par l'inspection académique : délibération municipale, lettre préfectorale et rapport historique sur la dotation de l'ancien et du nouveau collèges, 16e siècle-1885.

    AD Cantal : 1 J 77
  • AD Cantal : 3 P 577/1. Mauriac : matrices cadastrales, sections et relevés, 1833

    AD Cantal : 3 P 577/1
    p. 40
  • AD Cantal : 1 T 162. Livres, matériel scolaire (catalogue des livres de la bibliothèque et des instruments de physique et de chimie du collège de Saint-Flour, 1817 ; liste de livres et d'instruments de physique fournis pour le collège de Mauriac, 1847), 1817-1847

    AD Cantal : 1 T 162
  • AD Cantal : 1 T 165. École secondaire, puis collège de Mauriac, an XIII-1936

  • AD Cantal : 1 T 784. Collège de garçons de Mauriac. Situation générale (rapports et correspondance), 1907-1935

    AD Cantal : 1 T 784
  • AD Cantal : 1 T 785. Collège de garçons de Mauriac. Bureau d'administration, 1827-1924

    AD Cantal : 1 T 785
  • AD Cantal : 1 T 786. Collège de garçons de Mauriac. Bâtiments et mobilier, 1832-1924

    AD Cantal : 1 T 786

Bibliographie

  • Arrêt de la cour de Parlement portant envoi en possession du collège de Mauriac, des biens qui lui appartiennent en exécution des lettres patentes du 14 juin, 21 novembre 1763 et 30 mars 1764, extrait des registres du Parlement du 19 juillet 1765, in Recueil par ordre de dates de tous les arrêts du Parlement de Paris, t. V, 1765-1766 (Münich, Bayerische Staatsbibliothek, [en ligne])

    Bayerische Staatsbibliothek Münich
    p. 2
  • COMPERE Marie-Madeleine, JULIA Dominique. Les collèges français, 16e-18e siècles. Répertoire 1 - France du Midi. Paris : I.n.r.p., 1984. (Bibliothèque de l'Histoire de l'Education, 10). [en ligne] URL <www.persee.fr/doc/inrp_0000-0000_1984_ant_10_1_7003>

    p. 430-435
  • DAINVILLE, François de. Documents inédits sur les projets d'établissements jésuites en Auvergne, in L'Education des jésuites, XVIe-XVIIIe siècles. Paris : éd. de Minuit, 1991

    p. 68
  • DEJOUX, Etienne. Monographie du collège de Mauriac. Revue de la Haute-Auvergne, 1899.

    BnF : 8-LC19-173
    p. 114-136 ; 203-225 ; 313-326.
  • DELATTRE, Pierre. Les établissements des Jésuites en France depuis quatre siècles ; répertoire topo-bibliographique publié à l’occasion du 4e centenaire de la compagnie de Jésus, 1540-1940. Enghien : Institut supérieur de théologie, 1949

    vol. 3, col. 145-195
  • DERIBIER DU CHATELET, Jean-Baptiste. Dictionnaire statistique du département du Cantal. Aurillac : impr. Vve Picut, 1824

    p. 192-194
  • FOUILLERON, Joël. Les jésuites chassés de la cité. Violences pour un retour : Mauriac, 6-7 septembre 1762. In Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2001/1 (n°48-1), p. 50-70

  • LE GUILLOU, Jean. Aperçus sur l'histoire d'un collège de province. Le collège de Mauriac et l'évolution de ses habitudes pédagogiques. In Revue de la Haute-Auvergne, 1978, t. 46, p. 373-518

  • MOISY, Pierre. Les églises de l'ancienne assistance de France. Rome : 1958

    p. 88-89
  • ROLLAND D'ERCEVILLE, Gabriel-Barthélémy. Recueil de Plusieurs des Ouvrages de Monsieur le Président Rolland, imprimé en exécution des Délibérations du Bureau d'Administration du College de Louis-Le-Grand, des 17 Janvier & 18 Avril 178. Paris : P. G. Simon et N. H. Nyon, 1783

    BnF
    p. 551-556
  • SÉNARD-KIERNAN, Adriana. Étienne Martellange (1569-1641) : un architecte visiteur de la Compagnie de Jésus à travers la France au temps de Henri IV et de Louis XIII. Thèse de doctorat de l'Université de Toulouse, Université Toulouse-II-Jean-Jaurès, 2015 (5 vol.)

    vol. 3, p. 210-212

Documents figurés

  • [Collège de Mauriac, France : plan de situation - bâtiments construits et à construire] / 1605. 1 Dess. : plume et encre brune, annotations en latin ; 60,2 x 42 cm (BnF, Est., FOL-HD-4 (9)) ; Vallery-Radot n° 727

    BnF, Est. : FOL-HD-4 (9)
  • [Collège de Mauriac, France : premier projet] / 1605. 1 Dess. : plume et encre brune ; 26 x 38,5 cm, annoté en latin ; Vallery-Radot n°728 (B.n.F., Est., FOL-HD-4 (9))

    BnF, Est. : FOL-HD-4 (9)
  • [Collège de Mauriac, France : second projet] / 1605. 1 Dess. : plume et encre brune, annoté en latin ; 26 x 38,5 cm (B.n.F., Est., FOL-HD-4 (9)) ; Vallery-Radot n° 730

    BnF, Est. : FOL-HD-4 (9)
  • Plan visuel / Lasmoles, Jacques-Joseph, 1775. 1 Dess. plume et encre noire (AD Cantal, 1 J 605)

    AD Cantal : 1 J 605
  • Plan visuel fait en l'année 1775 pour servir aux Messieurs du Collège royal de Mauriac contre les Sieurs Gros et Violle / Lasmoles Jacques Joseph, 19 juin 1775. 1 Dess. plume et encre brune, rehauts d'aquarelle (AD Cantal, 1 J 605)

    AD Cantal : 1 J 605
  • Plan en élévation d'une partie du collège de Mauriac et de la maison et jardin du Sr Violle levés à l'occasion des empiètements que ce dernier fait sur les fonds du collège / Lasmoles Jacques Joseph, 19 juin 1775. 1 Dess. plume et encre noire, lavis gris (AD Cantal, 1 J 605)

    AD Cantal : 1 J 605
  • [Ville de Mauriac. Plan cadastral, section G, dite de la Ville], 1833 (AD Cantal, 3 NUM 1220/20)

    AD Cantal : 3 NUM 1220/20
  • La sous-préfecture de Mauriac / Anonyme, v. [1900]-[1920]. 1 photogr. pos. : plaque de verre ; n. et b., 4 x 5 cm (AD Cantal, 86 Fi 1503)

    AD Cantal : 86 Fi 1503
  • Collège de Mauriac / Benoît A. (graveur), 19e s. 1 impr. photoméc. : carte postale (AD Cantal, 45 Fi 14016)

    AD Cantal : 45 Fi 14016
  • Cour du lycée de Mauriac en 1896 pendant la récréation / Anonyme, 1896. 1 photogr. n. et b., 12,5 x 17,5 cm (AD Cantal, 2 Fi 1012)

    AD Cantal : 2 Fi 1012
  • Vue partielle du collège de Mauriac / Lejeune (photographe ?), [v. 1905]. 1 photogr. : n. et b. (AD Cantal, 64 Fi 152)

    AD Cantal : 64 Fi 152
  • Plan d'ensemble de la ville de Mauriac / P. Marion (architecte),1880. 1 calque, plume, encre, lavis. Ech. 1:2000 (AD Cantal, 2 O 120/11)

    AD Cantal : 2 O 120/11
  • Cour du lycée de Mauriac en 1896 pendant la récréation / Anonyme, 1896. 1 photogr. n. et b., 12,5 x 17,5 cm (AD Cantal, 2 Fi 1012)

    AD Cantal : 2 Fi 1012
  • [Projet d'aménagement de nouveaux locaux pour le collège : plan du rez-de-chaussée et variante du même] / Seligran (?) Joseph (architecte), [1914]. 2 Dess., papier, plume et lavis, rehauts d'aquarelle. Ech. 1 : 200 (AD Cantal, 1 T 786)

    AD Cantal : 1 T 786
  • [Collège communal, Mauriac : plan d'ensemble] / [Saule, Léon, Merpillat] (architectes), [1922]. 1 Dess. plume et encre noire, lavis gris, beige et orangé, papier beige, ruban de papier doré. Ech. 1 : 200 (A Lycée Marmontel Mauriac, CDI)

    A Lycée Marmontel Mauriac : non coté
  • [Collège communal de Mauriac (Cantal) : ensemble de plans, coupes et élévations] / [Saule Léon, Merpillat] (architectes), [1922]. 8 Dess. plume et encre, lavis gris, aquarelle, papier beige, ruban de papier doré. Ech. 1:100 (A Lycée Marmontel Mauriac, CDI)

    A Lycée Marmontel Mauriac : non coté
  • L'Auvergne - Cantal - 741. Mauriac - Le collège - Premier collège de France fondé par les pères jésuites, et grâce aux libéralités de G. Duprat XVIe siècle / Limoges : éditions M.T.I.L. 1 impr. photoméc., n. et b. (AD Cantal, 2 Fi 1534 [1910]-[1930])

    AD Cantal : 2 Fi 1534 [1910]-[1930]
  • L'Auvergne - Mauriac (Cantal) - Portail de la chapelle du collège / [1918]-[1940]. Mauriac : éd. Mlle Marion, libraire. 1 impr. photoméc., n. et b. (AD Cantal, 2 Fi 1563)

    AD Cantal : 2 Fi 1563
  • [Mauriac, vue d'ensemble prise depuis le sud] / Chevret, Marcel (photographe), août 1985. 1 photogr. : couleur (AD Cantal, fonds Marcel Chevret, 83 Fi 52-54)

    AD Cantal : 83 Fi 52-54
  • [Plans du lycée Marmontel] / FIT Conseil (géomètres-experts), 2004. 6 Dess. numériques (A Région Auvergne-Rhône-Alpes, site de Clermont-Ferrand)

    Plan masse et plans du sous-sol, rez-de-chaussée, 1er, 2e et 3e étage

    A Région Auvergne-Rhône-Alpes site de Clermont-Ferrand : non coté
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Guégan Catherine
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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