Dossier d’œuvre architecture IA38001052 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Etablissements Etablissements Keller et Leleux, société d'électrochimie, à Livet-et-Gavet
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel
  • Hydrographies Bâton ruisseau
  • Commune Livet-et-Gavet
  • Lieu-dit
  • Adresse route de L'Oisans

En 1901, Charles Albert Keller s'associe avec Henri Leleux pour fonder les « Établissements Keller et Leleux ». Dans leur usine de Kerousse (Morbihan), alimentée par une petite chute d'eau, ils fabriquent au four électrique du carbure de calcium qui constitue à l'époque la seule source connue d'acétylène, gaz d'éclairage alors très employé. L'ingénieur Keller présente ses résultats au premier congrès de la Houille blanche à Grenoble, en 1902, l'année où il découvre et achète une usine de carbure de calcium abandonnée, à Livet, dans la vallée de la Romanche dans l'Isère. Cette industrie devient stratégique avec la Première Guerre mondiale au vu des besoins militaires et de l'indisponibilité des usines du Nord et de l'Est. Les besoins en énergie électrique et les nécessités militaires expliquent le développement d'un véritable empire industriel. La force de l'eau de la Romanche (la houille blanche) est utilisée pour alimenter les nombreuses centrales hydroélectriques de cette vallée autour de la commune de Livet-et-Gavet. Cette force électrique alimente de nombreuses usines dans la vallée et en contrebas. La centrale hydroélectrique principale des Vernes construite par la société Keller et Leleux, monumentale et théâtrale dans son architecture est classée monument historique en 1994 et elle est toujours en activité.

La maison, bureaux et logements des ingénieurs de Charles Albert Keller dénote dans cette vallée par son architecture singulière. Il s'agit d'un immeuble de quatre étages, doté d'un toit à pans coupés, construit en pierre avec une inscription en façade « Établissements Keller et Leleux » où se trouvaient plusieurs logements dont celui des Keller. Sur l'arrière une extension en béton armé, est construite sur de grands pilotis où se trouvait le bureau de Charles-Albert Keller. Le tombeau familial se trouve dans le cimetière de Livet (cf photo et desc). Un vitrail de l’église de Livet représente le village ainsi que l’usine et la centrale de Livet réalisée par un peintre verrier de Grenoble « A. F. BERNARD, 1927 » (date portée).

Dans une maison en face de l'église de Livet, en rez-de-chaussée se trouvait une coopérative alimentaire appelée "la Ruche", "j'ai moi-même (entretien de madame Théveniau) connu cette endroit lorsque j'étais petite, elle était dans une petite rue en montant à droite vers l'église à côté du cinéma construit tout comme la Ruche par Keller. Je venais passer mes vacances d'été aux Clavaux chez ma cousine et à Livet chez mes grands-parents. Ma cousine habite à Jarry aujourd'hui".

Deux entretiens oraux réalisés entre juin et juillet 2023 nous renseignent à la fois sur la centrale de Bâton (entretien de madame Théveniau épouse Cavassa) et sur la présence d'une communauté Russe assez importante qui travaillait à l'usine Péchiney de Rioupéroux (entretient madame Bestier). Cette communauté Russe était regroupée sur le versant du "Clos" à Rioupéroux où se trouvait leur lieu de culte réalisé dans un ancien hangar agricole/bâtiment avec un couloir qui amenait à une grande salle. Il était localisé sous le rocher, ce culte a perduré jusqu'en 1946. Madame Bestier se rappelle de ce pope habillé en blanc avec un bonnet rond très spécifique qui l'intriguait enfant. Après guerre, les orthodoxes sont allés à Grenoble pour exercer leur culte. Le quartier du clos un peu en hauteur était un lieu de promenade pour les habitants. Ils échappaient aux fumées d'usine. Madame Bestier se rappelle que dans la cour de l'école entre 1946 et 1950, certains jours les fumées étaient si épaisses et denses que les enfants ne se voyaient plus.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale
  • Dates
    • 1901, daté par source

Série de grandes halles très détériorées en béton et toit bac, localisées au bord de la Romanche et à proximité des centrales des Vernes et de Livet.

Un immeuble de logements et de bureaux de quatre étages et dotée d'un toit à pans coupés, est construit en pierre avec une inscription « Établissements Keller et Leleux » inscrite en façade. Les anciens balcons ont été (dès l'origine ?) fermés et transformés en galerie, formant un très esthétique gradin en pans de bois et verre semi coloré. Sur l'arrière une extension en béton armé, est construite sur de grands pilotis où se trouvait le bureau de Charles-Albert Keller.

Le tombeau de la famille Henri Keller :

Tombeau de la famille Henri Keller occupant une concession double voire triple ( les dimensions environs 2m de large) fermé d'une clôture (certainement en fonte) dont les motifs ornementaux, hormis la croix, ne sont pas empruntés au vocabulaire funéraire. La dalle est fermée d'un bouchon orné d'une croix. Stèle dont le couronnement est porté par 2 pilastres ; urnes drapées en amortissement sur base crénelée (y a-t-il un château ou une villa néogothique dans la famille ?) ; fronton polygonal sommé d'une croix enhendée.

(Aucunes  signatures ? architecte ? marbrier ? un numéro de concession ? rien de lisible et visible)

  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Un projet de réhabilitation des logements est en cours.

Documents d'archives

  • Entretien téléphonique du mois du 7 juillet 2023 (10h34, environ 10 minutes)

    Entretien téléphonique réalisé par Nadine Halitim-Dubois et Madame Bestier (86 ans) vivant à Gavet (38), qui est la cousine de Mme Théveniau habitant dans le Var (83) déjà interviewée en juin 2023.

  • Entretien oral téléphonique avec Marie-Thérèse Théveniau épouse Cavassa petite fille, juin 2023

Bibliographie

  • Philippe Grandvoinnet, Vallée de la Romanche, le patrimoine hydro-industriel dans la dynamique

    territoriale alpine, projet de fin d’étude, Formation des architectes

    urbanistes de l’Etat (AUE), juin 2012, p. 13.

  • Henri Morsel, Jean-François Parent, Les industries de la région Grenobloise,

    itinéraire historique et géographique, PUG, 1991

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon
  • Jean-François Lyon-Caen, Jean-Claude Ménégoz, Cathédrales électriques, architecture des centrales hydrauliques du Dauphiné, musée Dauphinois, 1989, 155, 156.

    p. 111-115, 155, 156
  • Alpes électriques, paysages de la houille blanche, Dire l’entreprise, 2011

  • Nadine Halitim-Dubois, Centrales hydroélectriques de la Basse-Romanche: une disparition annoncée en 2018-2020, L’archéologie Industrielle en France - AIF n° 64, juin 2014

    p. 13, 14, 15, 16
  • Jean-François Belhoste Fer, fonte, acier. Rhône-Alpes, XVe-début XXe siècle, Image du

    patrimoine n° 85, 1992, p. 97

    p. 97
  • Geneviève Dufresne et Beranrd André, « Du

    papier à l’hydroélectricité. Autour de Grenoble. Week-end du Cilac, 16 et 17

    juin 2006), dans l’Archéologie

    industrielle en France, n° 48.

    p. 38-43

Périodiques

  • Centrales & Barrages de Moyenne Romanche, 01/09/2008-14/26 (documentation EdF),

  • Un grand projet pour EDF, un nouveau visage pour la vallée de la

    Romanche, Brochure EDF, 2013 (archives EDF)

Documents multimédia

  • http://www.isere-patrimoine.fr/2288-les-centrales-de-la-romanche-en-question.htm#par30488 ;

    inventaire des centrales de la Romanche réalisé en 2010 par le Service

    Patrimoine culturel du Conseil général de l’Isère.

Annexes

  • Entretien téléphonique réalisé par Nadine Halitim-Dubois et Madame Bestier (86 ans) vivant à Gavet (38), juillet 2023
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel