Dossier d’œuvre architecture IA63002807 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 21 boulevard Jean-Jaurès
  • Cadastre 2022 HO 0203  ; 1831 L1 315
  • Dénominations
    maison

A l'emplacement du carrefour avec le boulevard Joseph-Girod, le tracé du boulevard Jean-Jaurès élimine presque complètement cinq parcelles en lanière. Le n°21 boulevard Jean-Jaurès correspond à l'extrémité de deux d'entre elles. La coupure étant légèrement biaise, la morphologie de l'actuelle parcelle HO 0203 est celle d'un triangle dont la pointe est coupée par l'angle du carrefour. La réalisation de ce pan coupé est d'ailleurs contemporaine de la construction de la maison, en 1938, et intervient dans le cadre du projet d'ouverture du boulevard Joseph-Girod, ouverture qui ne sera effective que dans la seconde moitié des années 1960 (on peut comparer la photographie aérienne de 1965 sur laquelle l'emplacement de la voie est prévu mais encore occupé par des jardins et la photographie aérienne de 1969 sur laquelle le boulevard est percé.) La configuration parcellaire d'origine est également perceptible au n°1 et 3 du boulevard Joseph-Girod. L'extrémité orientale des étroites parcelles reçoit tout d'abord, en 1930, la construction d'une maison ne comptant qu'une seule travée sur plan, deux en réalisation (Marius Lanquette architecte). Puis, en 1938, une maison mitoyenne de même gabarit, d'une seule travée, est édifiée au n°3 boulevard Joseph-Girod (J. Arnaud architecte). La même année, la maison du 21 boulevard Jean-Jaurès complète cette configuration puisqu'elle ne dispose elle aussi que d'une travée sur le boulevard Joseph-Girod. La rive orientale du boulevard Joseph-Girod est ainsi garnie d'étroites maisons, architecture modeste à l'allure faubourienne que ne vient pas contrarier l'atelier de menuiserie (actuellement location de voiture sans permis) fermant la séquence en 1947 (alignement également visible sur la photographie aérienne de 1965). La maison du n°21 boulevard Jean-Jaurès partage avec ses voisines l'adaptation à un espace parcellaire contraint souvent porteur de solutions ingénieuses et par conséquent immédiatement perceptibles. Cependant, elle s'en distingue également par la rigueur de traitement de ses volumes. Le bâtiment se déploie en deux modules encastrés créant des saillies et des renfoncements. L'absence de travée et la variété de traitement des ouvertures confirment la difficulté de lecture au premier abord. Cependant, le positionnement des briques et des claustras en losange fonctionne comme un rythme, une mélodie, permettant de saisir l'ensemble. L'emboitement des volumes sans perte d'équilibre se déploie sur le boulevard Jean-Jaurès, reflétant une ambition architecturale qui concoure à faire ressortir cette construction.

Le tracé du boulevard ne laisse que l'extrémité sud-est de deux parcelles en lanière. L'actuelle parcelle HO 0203 s'inscrit globalement dans un triangle dont la pointe rabattue se trouve sur le boulevard Joseph-Girod. La demande de permis de construire est déposée le premier mars 1938, suivi, le 18 juin 1938 d'une demande de raccordement à l'égout. Le certificat d'achèvement des travaux date du 15 novembre 1938. En 1971, le propriétaire qui est également le directeur du stade nautique Pierre-de-Coubertin, dépose un projet d'agrandissement dont il signe les plans. L'extension en partie orientale de la parcelle créé un niveau de rez-de-chaussée continu, traité dans le goût de la maison d'origine, au long du boulevard Jean-Jaurès.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1938, daté par source
    • 1971, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Verdier André
      Verdier André

      Architecte DPLG, domicilié à Clermont-Ferrand, 6, rue des Prés-Bas (en 1951).

      Né à Chamalières en 1906, mort à Clermont-Ferrand en 1971. Etudes d’architecte à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, diplômé en novembre 1934. En 1936, il dessine les plans de la villa sise au 6 rue des Prés-Bas sur un terrain appartenant à Paul Verdier (entreprise de matériaux de construction, dont le site se trouve sur une parcelle voisine, au 42-46 boulevard Cote-Blatin). Le rez-de-chaussée comprend un studio affecté au bureau de l'architecte. En 1949, les plans d'extension de cette villa sont encore plus explicites puisqu'ils comprennent une salle d'attente et un bureau de dessinateur. Cet édifice a été détruit ou profondément remanié dans la première moitié des années 1990.

      Il est l'auteur d'un maison d'habitation au 74 boulevard Lavoisier vers 1935, détruite vers 2007 pour laisser place à une résidence. La maison du 21 boulevard Jean-Jaurès, dont il livre les plans en 1938, est toujours en élévation et vaut qu'on s'y arrête. En 1953, il s'associe à Antoine Fustier pour l'édification de la barre d'immeuble du 1-7 avenue d'Italie. Probablement issu de la famille d'industriels Verdier (fabriquant de matériaux de construction), il dresse les plans de la résidence Hélios, en 1966, à l'emplacement du siège de l'entreprise, au 42-46 boulevard Cote-Blatin, cette dernière déménageant en 1968 dans la zone industrielle du Brézet.

      Notamment :

      Auteur, en 1944, d'un plan d'aménagement de la place de Jaude de Clermont-Ferrand impliquant un déplacement de l'hôtel de ville. Voir l'article en ligne : "Un projet d'aménagement urbain méconnu (Clermont-Ferrand, 1944)". www.auvergne-inventaire.fr/Les-inventaires/Villes-en-Auvergne

      Le Plan d'aménagement du Mont-Dore (63) de 1947 est présenté au conseil municipal de la station le 20 juin de cette année-là, par "M. Verdier, architecte".

      Auteur, entre 1951 et 1956, des plans pour le "Centre d'apprentissage féminin de Montferrand", devenu lycée professionnel Marie-Curie (Clermont-Ferrand, 63).

      Auteur, avec les sculpteurs Raymond Coulon et Marius Petit, du monument à la gloire des combattants et des victimes de la Guerre, à Clermont-Ferrand : voir délibération du conseil municipal du 1er février 1952 (par laquelle la municipalité fixe à 10°% du prix des cartes postales dudit monument par la Librairie Hachette, éditrice, les droits que la ville percevra, ces droits lui ayant été cédés par les artistes).

      Il est associé, comme architecte d'opération, à Georges Noël, pour la construction du lycée Ambroise-Brugière de Clermont-Ferrand, 1962-1964, puis 1967-1969 (le prénom Jean qui lui est donné dans le rapport justificatif des dispositions proposées du ministère de l'Education nationale serait une erreur). Associé à l'architecte J. Pérol pour le projet d'agrandissement du lycée de Saint-Flour en 1967.

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      architecte attribution par source

L'extension du début des années 1971 n'a été réalisée que partiellement. A l'origine pensée pour comporter un étage, elle est réduite à un niveau de rez-de-chaussée couronné d'une terrasse (partie plus claire au centre de l'image). Sans cela, il en aurait certainement résulté une contradiction entre l'horizontalité marquée de l'ajout, ce dernier gommant totalement le recul du corps du bâtiment postérieur, et la complexité du jeu de lignes du bâtiment d'origine. Cette extension, telle qu'elle a finalement été réalisée, ne perturbe que légèrement les volumes tout en reprenant les matériau et décor de l'édifice. Reste qu'elle joue dans la difficulté que l'on éprouve à comprendre l'anatomie du bâtiment.

La construction se plie à la morphologie triangulaire de la parcelle sans se développer en éventail (l'édifice est au centre de l'extrait d'une photographie aérienne IGN, reconnaissable à son toit terrasse bitumeux). La travée d'angle occupant la partie la plus étroite est un avant-corps de bâtiment d'un étage couronné d'une terrasse. Le corps de bâtiment principal, en T irrégulier, déploie sa façade sur le boulevard Jean-Jaurès. Sur la plus longue barre transversale du T et la moitié de sa haste, est implanté un arrière-corps de bâtiment abritant la cage d'escalier en saillie. La modulation des retraits et des saillies est également observable en élévation. Le corps principal est flanqué d'un avant-corps comportant un niveau de moins et d'un arrière-corps comptant un demi-niveau de moins. Le positionnement des ouvertures jouent encore sur ces décalages : les baies oblongues de façade outrepassent la hauteur de l'ouverture d'angle en travée d'entrée, le garde-corps de la terrasse de l'avant-corps ne reprend pas la ligne d'assise de la seconde ouverture d'angle. Les baies elles-mêmes sont dotées de forme diverses, l'effet barlong des ouvertures d'angle s'oppose à la verticalité des ouvertures du léger bow-window. Ce dernier côtoie un oculus auquel répond celui placé en partie sommital de l'arrière-corps de bâtiment. Le dessin d'origine faisait du solin de brique surmonté de claustras en losange la référence visuelle, à l'est puis à l'ouest, du motif du garde-corps des terrasses. Ce dispositif horizontal servait de base et encadrait le développement de la travée centrale entièrement traitée en une verticalité donnant la primeur au parement nu et sans ouverture. Le porche de la porte d'entrée, placée en travée d'extrémité, rappelle le mouvement, tout en saillie et en renfoncement, de l'ensemble du bâtiment par les ressauts au solin de brique surmonté de claustra en losange. La cage d'escalier, dont la saillie se trouve en recul de l'entrée, reprenait ce motif en le faisant monter de fond (à droite de l'entrée sur le relevé).

La forte expression des pleins pose la question de l'éclairage des pièces, d'autant que la mitoyenneté méridionale ne permet pas d'y ménager des jours (l'intérieur y fait passer un couloir qui donne à la disposition un type semi-double). Certes, le décalage des corps de bâtiment permet une double orientation de certaines pièces : ainsi du salon du premier étage et de la chambre principale au second étage au moyen d'une ouverture d'angle. Les baies oblongues de la salle à manger sont surmontées d'un vaste plein de travée qui oblige à orienter la chambre du second vers l'ouest, en disposant une porte fenêtre ouvrant sur la terrasse couronnant le bureau, lui-même dépourvu d'ouverture sur le boulevard Jean-Jaurès mais ouvrant sur le boulevard Joseph-Girod. Ainsi se poursuit la construction par emboitement : les pièces sont alternativement orientées vers l'est, le nord ou l'ouest.

  • Murs
    • béton crépi
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • dalle de béton
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 27 20A. [Demande d'alignement maison, 1 boulevard Joseph-Girod]. 5 mai 1930.

    AC Clermont-Ferrand : O216 27 20A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1577 24A. [Demande d'alignement maison, 3 boulevard Joseph-Girod]. 5 janvier 1938.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1577 24A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1653 24A. [Demande d'alignement maison, 21 boulevard Jean-Jaurès]. 1er mars 1938.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1653 24A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O : 1 O 523. Acquisition d'une parcelle de terrain à Monsieur Fonfreide Boulevard Jean Jaurès pour l'ouverture de l'avenue Joseph Girod. Extrait du plan d'extension : non daté ; Délibérations : 21 janvier et 26 juillet  1938 ; Vente Fonfreide / Ville de Clermont : 31 mai 1938; Quittance par Monsieur et Madame Fonfreide à la Ville : 28 octobre 1938

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 523
  • AC Clermont-Ferrand. PC 9256. [Demande de permis d'agrandissement maison, 21 boulevard Jean-Jaurès]. 9 août 1971.

    AC Clermont-Ferrand : PC 9256
  • AC Clermont-Ferrand. PC 12930. [Demande implantation commerce, 21 boulevard Jean-Jaurès]. 29 avril 1981.

    AC Clermont-Ferrand : PC 12930

Documents figurés

  • [Boulevard Jean-Jaurès, secteur stade nautique Coubertin] / [extrait d'une vue aérienne] IGN, mission n°4058, réf. C2531-0201_1965_CDP5227_4058. 1 : 1779. 1er juillet 1965. Photogr. pos.

    IGN : C2531-0201_1965_CDP5227_4058
  • [21 boulevard Jean-Jaurès] / [extrait d'une vue aérienne] IGN, mission n°4058, réf. C2531-0201_1965_CDP5227_4058. 1 : 1779. 1er juillet 1965. Photogr. pos.

    IGN : C2531-0201_1965_CDP5227_4058
  • [Boulevard Jean-Jaurès et boulevard Joseph-Girod, secteur stade nautique Coubertin] / [extrait d'une vue aérienne] IGN, mission n°2531-0321, réf. C2531-0321_1969_CDP6948_8191. 1 : 17683. 1er janvier 1969. Photogr. pos.

    IGN : C2531-0321_1969_CDP6948_8191
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2025
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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