Dossier d’œuvre architecture IA63002843 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 30 rue Philippe-Glangeaud
  • Cadastre 2022 EW 31
  • Dénominations
    maison

Dans la rue Philippe-Glangeaud qui dessert le lotissement Rouganne (voir dossier IA63002847), Valentin Vigneron signe trois immeubles et une maison. Les immeubles des n°18 (voir dossier IA63002845) et 38 (voir dossier IA63002842), conçus en 1940 et 1941, sans mitoyen, en rupture de style et d'échelle avec les maisons voisines, sont d'une écriture très épurée, ne sacrifiant au décor que par la présence d'un fronton cintré à base interrompue. Une dizaine d'année plus tard, Valentin Vigneron conçoit au n°16 (voir dossier IA63002846), un immeuble HLM représentatif de son adoption de l'affirmation du principe constructif par une façade à ossature formant quadrillage. La modestie de ces architectures est en cohérence avec leur implantation puisque le lotissement fait alors face à une zone artisanale constituée par les entrepôts des Economats du Centre (jusqu'à la fin des années 1970).

La maison du n°30 rue Philippe-Glangeaud participe de la deuxième vague d'édification du lotissement Rouganne, période comprise entre 1950 et 1961 qui prend le relai de la première vague d'édification (1935 à 1941) après une césure que l'on peut expliquer par la Seconde Guerre mondiale. Le plan prévisionnel de découpage des lots du terrain Rouganne date de 1934. Dans les années 1950, les immeubles qui s'implantent dans le lotissement ne le respectent pas cependant que les 5 maisons s'y conforment. La parcelle du n°30 correspond à la morphologie du lot n°24 tout en adhérant au type de construction majoritaire sur cette rive de la rue Philippe-Glangeaud, à savoir des maisons individuelles et des immeubles-maisons (les deux ayant ici la même morphologie), voir de petits immeubles. La maison du n°30 clôt une séquence d'édifications progressive partant de l'angle de la rue Montgolfier (1938) et se poursuivant par les constructions des n°26 (1940) et 28 (1941) rue Philippe-Glangeaud. L'alignement régulier adopté par ces édifices contraint le n°30 à suivre le léger infléchissement vers l'ouest affectant la rue Philippe-Glangeaud. Son pignon droit suit l'orientation du n°28 mitoyen tandis que son emprise globale se place en biais par rapport à la ligne de façade. Cette configuration est perceptible sur le plan de situation qui représente le n°28 par des hachures et le n°30 par un croisillon.

L'acquisition de la portion de terrain nécessaire à l'ouverture du boulevard Cote-Blatin, passant au milieu de la parcelle 1248 section K (3ième feuille) du cadastre de 1831 qui appartenait à M. Jean Ballofy, expert-géomètre, et à son épouse Mme Brun, est actée en juin 1923. La scierie mécanique Rouganne est attestée sur le plan de bordure des trottoirs daté de 1926. Elle s'étend sur le terrain compris, du nord-est au sud-ouest, entre les rues Philippe-Glangeaud et de la Rotonde, et d'ouest en est, entre le boulevard Côte-Blatin et la voie de chemin de fer. L'arrêté préfectoral autorisant le lotissement du terrain Rouganne date du 31 juillet 1934. La demande de permis de construire date du 24 avril 1950. Le projet est sanctionné par un avis défavorable le 4 mai 1950 au motif que "la vue directe des baies éclairant les chambres doit être au minimum de 4 mètres", notification transmise à l'architecte Valentin Vigneron le 9 mai suivant. Un accord est trouvé dans la foulée puisque le bureau d'Hygiène rend un avis favorable dès le 24 mai 1950. Cependant, le certificat de conformité n'est finalement délivré que le 25 janvier 1952 et indique M. Vialon comme architecte.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1950, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Vigneron Valentin
      Vigneron Valentin

      Architecte, né le 17 février 1908, mort le 04 novembre 1973. Adresses: 22 bis place de Jaude dans les années 1930 ; 3 rue Colbert dans les années 1940 et 1950. Dans les années 1930 et 40, les plans sont formellement dessinés selon la même disposition : filets d'encadrement comprenant l'identité du propriétaire et la localisation en marge supérieure et identification de l'architecte, lieu et date en marge inférieure.

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Le dessin d'élévation prévoyait d'égaliser les ouvertures des deux travées d'extrémité du rez-de-chaussée par la porte de garage surmontée d'une série de baies oblongues, motif repris à droite de la porte d'entrée surmontée d'une imposte rattrapant le niveau supérieur. A l'étage, la baie jumelée de gauche reprenait le motif vertical. Dans ce schéma, les lignes horizontales étaient marquées par le bossage du niveau de soubassement que l'on retrouvait en table entre les deux baies de l'étage, ainsi que par la partition des ouvertures centrales et d'extrémité droite, traitées en vantaux barlongs superposés. La réalité s'écarte de ce projet, soit par modification lors de la construction, soit par reprise de la façade. La porte de garage ne comporte qu'un abattant (remplacement en 2021 de l'ancien système conforme au dessin) et les ouvertures la surmontant sont traitées de façon similaire à celle de l'étage. La correspondance avec la porte d'entrée s'y perd. Le bossage en table est absent. Les baies centrale et d'extrémité sont découpées en trois vantaux oblongs. Les lignes horizontales ne sont par conséquent plus lisibles, la composition sembler flotter comme si le parti de l'architecte était finalement irrésolu. La modification des ouvertures au-dessus du garage laisse deviner l'aménagement d'une pièce supplémentaire. Il semble donc que la maison ait gagné un étage, transformation rendue plus manifeste par le traitement coloré du béton dessinant un premier niveau englobant baie du sous-sol et porte de garage. Il est à noter que la demande de permis date de 1950 et que le permis d'habiter n'est délivrer qu'au début de l'année 1952. L'identité de l'architecte pose question : ce document ne mentionne pas Valentin VIgneron mais M. Vialon, erreur d'écriture ou reprise du projet de Vigneron par l'un de ses confrères ?

Le certificat de conformité de 1952 nous apprend que l'espace de dépôt ou de stockage, prévu dans la partie arrière du rez-de-chaussée, est transformé en bureaux. Il n'en reste pas moins que l'accès au rez-de-chaussée est pensé pour être indépendant grâce à la porte percée dans l'élévation latérale ouvrant sur un couloir qui dessert les deux espaces professionnels (bureau à l'avant et dépôt ou bureau à l'arrière). L'accès aux étages d'habitation s'opère par la porte d'entrée sur rue. Le type de l'édifice est donc celui d'une maison-mixte d'artisan ou de profession libérale (rez-de-chaussée accueillant du public dans un cadre professionnel, étages logeant le professionnel, sa famille et potentiellement des employés). Cette organisation a été transformée, soit dès la phase d'édification, soit par la suite, puisqu'aucune porte latérale n'est visible. Une activité professionnelle est cependant toujours attestée par la présence, à droite de la porte d'entrée, d'une plaque indiquant un cabinet de diététicienne et nutritionniste. Sur le plan d'origine, l'étage est distribué selon une modalité double avec couloir dont l'extrémité est occupé par la salle de bains ; la salle de séjour est associée à la cuisine à l'avant, tandis que les deux chambres occupent l'arrière. Le séjour est à cette époque traité comme une salle à manger, la cuisine prend des proportions plus notables, tandis que le salon s'évanouit.

  • Murs
    • béton crépi
  • Toits
    tuile
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand. 2074 W 138. Lotissement Rouganne, boulevard Cote-Blatin. 1934-1955.

    AC Clermont-Ferrand : 2074 W 138
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1515 24A. [Demande d'alignement, maison, 6 rue Montgolfier]. 1938.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1515 24A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1707 25A. [Demande d'alignement, immeuble, 26 rue Philippe-Glangeaud]. 1940.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1707 25A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1746 25A. [Demande d'alignement, immeuble, 18 rue Philippe-Glangeaud]. 1940.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1746 25A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1744 25A. [Demande d'alignement, immeuble, 38 rue Philippe-Glangeaud]. 1941.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1744 25A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 2280 25A. [Demande d'alignement, immeuble, 28 rue Philippe-Glangeaud]. 1941.

    AC Clermont-Ferrand : O216 2280 25A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1247 28A. [Demande d'alignement, maison, 30 rue Philippe-Glangeaud]. 1950.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1247 28A
  • AC Clermont-Ferrand. PC 444. [Demande de permis de construire immeuble, 16 rue Philippe-Glangeaud]. 1952.

    AC Clermont-Ferrand : PC 444

Documents figurés

  • Industrie du bois en Auvergne. Une scierie moderne [Rouganne] à Clermont-Ferrand [chemin de la Rotonde, Rabanesse] / AD Puy-de-Dôme, collection Louis Saugues, 507 Fi 4886. Vers 1925. 1 impr. photoméc. : carte postale.

    AD Puy-de-Dôme : 507 Fi 4886
  • Plan du calcul des surface dressé en conformité du plan d'alignement approuvé par décision de la commission départementale en date du 18 octobre 1913, boulevard sud (partie comprise entre le Pont de Naud et le boulevard Duclaux, expropriation des immeubles ou parties d'immeuble, droits de toutes natures et servitudes diverses) / Mairie de Clermont-Ferrand, voirie urbaine, Alignements. 0.002 pm. mars 1926. Dess. Extr de [liasse d'archives] "Expropriations: boulevard sud, 1921-1929", AC Clermont-Ferrand, série O : 1 O 224.

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 224
  • Etablissement des bordures de trottoirs. 1°- Partie comprise entre le bd Lafayette et la limiest est de la propriété Charlot; 2°- Partie comprise entre l'école de chimie et la rue de Rabanesse. Plan. / Mairie de la Ville de Clermont-Ferrand, voirie urbaine. 6 décembre 1928. Dess. Extr. de [liasse d'archives] "Etablissement de bordures de trottoirs, 1926 - 1930", série O : 1 O 1590.

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 1590
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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