Dans la rue Philippe-Glangeaud qui dessert le lotissement Rouganne (voir dossier IA63002847), Valentin Vigneron signe trois immeubles et une maison. Les immeubles des n°18 et 38 (voir dossier IA63002842), conçus en 1940 et 1941, sans mitoyen, en rupture de style et d'échelle avec les maisons voisines, sont d'une écriture très épurée, ne sacrifiant au décor que par la présence d'un fronton cintré à base interrompue. Une dizaine d'année plus tard (permis de construire en 1952), Valentin Vigneron édifie sur la parcelle mitoyenne au n°18, un immeuble HLM représentatif de son adoption de l'affirmation du principe constructif par une façade à ossature formant un quadrillage de façade (n°16, rue Philippe-Glangeaud, voir dossier IA63002846). La modestie de ces architectures est en cohérence avec leur implantation puisque le lotissement fait face à une zone artisanale constituée par les entrepôts des Economats du Centre.
L'immeuble du n°18 rue Philippe-Glangeaud participe de la première vague d'édification du lotissement Rouganne, période comprise entre 1935 et 1941. La parcelle qu'il occupe est conforme au découpage prévisionnel du plan de lotissement sur lequel il porte le n°29. Si l'on écarte la maison du n°30 (voir dossier IA63002843), les trois autres constructions de Valentin Vigneron dérogent à la morphologie globale de ces deux îlots formant le lotissement Rouganne : ce sont des immeubles qui, malgré leur modeste gabarit, excèdent l'enveloppe des maisons riveraines de la rue Philippe-Glangeaud. Ce phénomène s'incarne plus particulièrement dans le n°38, dépourvu de mitoyen, exposant ainsi deux importants murs aveugles (celui de gauche, au bas duquel s'ouvre la porte d'entrée, est crépi, tandis que celui de droite, jouxtant une parcelle qui aurait pu accueillir une construction, laisse à nu le matériau de construction). La photographie aérienne de 1947 illustre la position solitaire que partageaient ces deux immeubles à l'architecture par ailleurs très similaire. L'effet en fut atténué pour le n°18 par la construction en mitoyen droit du n°16, une douzaine d'années plus tard, puis, dans une moindre mesure, par la construction en mitoyen gauche de la maison au n°20 (1953).
Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.