Dossier d’œuvre architecture IA63002842 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
immeuble
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 38 rue Philippe-Glangeaud
  • Cadastre 2022 EW 26
  • Dénominations
    immeuble

Dans la rue Philippe-Glangeaud qui dessert le lotissement Rouganne (voir dossier IA63002847), Valentin Vigneron signe trois immeubles et une maison. Les immeubles des n°18 (voir dossier IA63002845) et 38, conçus en 1940 et 1941, sans mitoyen, en rupture de style et d'échelle avec les maisons voisines, sont d'une écriture très épurée, ne sacrifiant au décor que par la présence d'un fronton cintré à base interrompue. Une dizaine d'année plus tard (permis de construire en 1952), Valentin Vigneron édifie sur la parcelle mitoyenne au n°18, un immeuble HLM représentatif de son adoption de l'affirmation du principe constructif par une façade à ossature formant un quadrillage de façade (n°16, rue Philippe-Glangeaud, voir dossier IA63002846). La modestie de ces architectures est en cohérence avec leur implantation puisque le lotissement fait face à une zone artisanale constituée par les entrepôts des Economats du Centre.

L'immeuble du n°38 rue Philippe-Glangeaud participe de la première vague d'édification du lotissement Rouganne, période comprise entre 1935 et 1941. La parcelle qu'il occupe est conforme au découpage prévisionnel du plan de lotissement sur lequel il porte le n°19. Si l'on écarte la maison du n°30 (voir dossier IA63002843), les trois autres constructions de Valentin Vigneron dérogent à la morphologie globale de ces deux îlots du lotissement Rouganne : ce sont des immeubles qui, malgré leur modeste gabarit, excèdent l'enveloppe des maisons riveraines de la rue Philippe-Glangeaud. Ce phénomène est sans doute rendu moins perceptible par la mitoyenneté des n°16 et 18, cependant qu'il s'incarne plus particulièrement au n°38, dépourvu de mitoyen, exposant ainsi deux importants murs aveugles (celui de gauche, au bas duquel s'ouvre la porte d'entrée, est crépi, tandis que celui de droite, jouxtant une parcelle qui aurait pu accueillir une construction, laisse à nu le matériau de construction). Un transformateur électrique occupe l'angle de la parcelle, ce qui a contraint la construction à s'en détourner et à ne proposer qu'une seule façade le long de la rue Philippe-Glangeaud. Le projet qui, en 1954, visait à agrandir l'immeuble en englobant le transformateur aurait corrigé l'élévation aveugle donnant sur la rue de la Rotonde tout en habillant l'angle de la parcelle par un pan coupé. Sans que nous en connaissions la raison, il n'aboutit pas. Cet immeuble, pourtant placé à l'intersection de deux rues, ne forme par conséquent pas de connexion entre elles et semble plutôt accompagner le mouvement de la rue Philippe-Glangeaud vers le passage de la résidence du n°51-53 boulevard Cote-Blatin, architecture encadrant d'assez belle manière la lointaine silhouette du Puy-de-Dôme.

L'acquisition de la portion de terrain nécessaire à l'ouverture du boulevard Cote-Blatin, passant au milieu de la parcelle 1248 section K (3ième feuille) du cadastre de 1831 qui appartenait à M. Jean Ballofy, expert-géomètre, et à son épouse Mme Brun, est actée en juin 1923. La scierie mécanique Rouganne est attestée sur le plan de bordure des trottoirs daté de 1926. Elle s'étend sur le terrain compris, du nord-est au sud-ouest, entre les rues Philippe-Glangeaud et de la Rotonde, et d'ouest en est, entre le boulevard Côte-Blatin et la voie de chemin de fer. L'arrêté préfectoral autorisant le lotissement du terrain Rouganne date du 31 juillet 1934. La demande de permis de construire du n°38 rue Philippe-Glangeaud date du 26 décembre 1941 (soit un an jour pour jour après celle du n°18). Un projet d'agrandissement est déposé le 25 juin 1954 mais il ne fut pas réalisé.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1941, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Vigneron Valentin
      Vigneron Valentin

      Architecte, né le 17 février 1908, mort le 04 novembre 1973. Adresses: 22 bis place de Jaude dans les années 1930 ; 3 rue Colbert dans les années 1940 et 1950. Les plans sont formellement dessinés selon la même disposition: filets d'encadrement comprenant l'identité du propriétaire et la localisation en marge supérieure et identification de l'architecte, lieu et date en marge inférieure.

      En décembre 1933, Valentin Vigneron livre les plans non signés de la maison que l'ingénieur Chabran fait construire au n°38 du boulevard Cote-Blatin (la mention, M. Vigneron, 22 bis place de Jaude, se trouve sur la lettre de demande de construction). Les plans s'avèrent plus frustes que la maison elle-même, déjà très caractéristique des réalisations de cet architecte. Les plans de la maison du n°40 boulevard Cote-Blatin datent de juin 1933 et ne sont pas signés. Aucune signature n'est reportée dans le dossier de permis de construire. Le style est moins ouvertement moderne que le n°38 bis (décor du tympan et touche classique du bossage de la porte d'entrée). Cependant, on note une communauté d'esprit dans la distribution intérieure du n°38 bis daté de 1935 et dûment signé par Valentin Vigneron. Enfin, le projet d'agrandissement arrière du n°40, au milieu des années 1950, est élaboré par Valentin Vigneron (son adresse est alors au n°3 rue Colbert à Clermont-Ferrand). Si l'on admet que le n°40 est de la main de Vigneron, comme l'atteste par ailleurs la publication d'Agnès Pranal et Christophe Laurent (Valentin Vigneron, architecte clermontois du XXe siècle, Itinéraire du Patrimoine), on peut avancer que son style mue au cours de l'année 1933 pour adopter la pate qui sera la sienne dans la seconde moitié des années 1930. L'immeuble du n°29 boulevard Cote-Blatin, dont le projet date de 1937, en est un exemple éclatant, ce qui n'empêche l'adoption d'une écriture plus classique, en 1936, pour l'immeuble du n°22 boulevard Jean-Jaurès. Mitoyen du n°29 boulevard Cote-Blatin, le n°31 poursuit l'illustration de l'évolution du style de Valentin Vigneron (en association avec Jean Bosser) au milieu des années 1950 (façade à plan vertical marqué par le quadrillage de l'ossature des planchers et murs de refend en béton). Ce secteur est compris dans le lotissement "Rouganne" dont le périmètre s'étend jusqu'à la voie ferrée. Dans la rue Philippe-Glangeaud qui dessert ce lotissement, Valentin Vigneron signe trois immeubles et une maison. Les immeubles des n°38 et 18, édifiés en 1941, sans mitoyen, en rupture de style et d'échelle avec les maisons voisines, sont d'une écriture très épurée, voire simple, ne sacrifiant au décor que par la présence d'un fronton cintré à base interrompue en courronement d'une travée. Une dizaine d'année plus tard (premis de construire en 1952), Valentin Vigneron édifie sur la parcelle mitoyenne au n°16, un immeuble représentatif de son inspiration au marquage des lignes géométriques, niveaux limités et liaison des travées formant un quadrillage de façade (n°16, rue Philippe-Glangeaud). Toujours sur le boulevard Cote-Blatin les immeubles jumeaux des n° 56 et 58, édifié pour le compte de l'office HLM du Puy-de-Dôme (permis de construire en 1953) offre une sobre écriture horizontale structurée par la limitation des niveaux. Seule concession à l'esthétique: les sculptures en ronde-bosse de Raymond Coulon couronnant les porches d'entrée.

      En 1955, lors du réaménagement de la villa Bergougnan (148 boulevard Lavoisier) pour la transformer en immeuble de bureaux de la chambre du commerce, Valentin Vigneron respecte l'intégrité du bâtiment et conserve les éléments intérieurs (décors, placards de l'étage, cheminées). Il ajoute une colonnade extérieure délimitant la cour et le jardin latéral. En 1958, il s'associe à Antoine Espinasse pour construire une salle de congrès dans l'enceinte de la Chambre de commerce sise au 148 boulevard Lavoisier. Ce bâtiment est situé derrière l'ancienne villa Bergougnan, le long de la rue de Nohanent. En 1968, il dessine les plans de l'immeuble d'angle du 15-15 bis avenue d'Italie.

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      architecte attribution par source

La symétrie de la façade à deux travées s'établit grâce au report de la porte d'entrée en élévation latérale. Elle est toutefois légèrement brouillée par la faible saillie de la travée de droite couronnée par un fronton cintré à base interrompue donnant à l'édifice un élan vertical que ne vient pas contrarier la corniche marquant la limite supérieure du rez-de-chaussée (d'autant que le marquage des joints horizontaux prévu au plan n'ont soit pas été réalisé, soit on disparu sous un crépi par la suite). La géométrie de cette façade masque l'irrégularité globale du plan, les deux élévations latérales étant affectés d'un angle rognant une élévation postérieure dotée d'une travée en retrait, abritant la cage d'escalier, et d'une travée centrale en saillie, logeant la salle de bain. Il en résulte une distribution en grappe autour d'un hall central, configuration des espaces intérieurs reconduite du rez-de-chaussée à l'ensemble des étages. La similarité de la distribution au différents niveaux est facilitée par la partition de la construction de type immeuble-maison, impliquant qu'un seul appartement occupe chacun des étages. Pour chacun d'entre eux, la salle à manger occupe la travée en légère saillie couronnée du fronton, les pièces intimes (cuisine et salles de bains) sont rejetées à l'arrière. Le n°18 de la rue Philippe-Glangeaud, conçu un an auparavant, bénéficie d'un plan carré régulier mais respecte globalement cette distribution d'immeuble-maison dans les appartements duquel un hall distribue les pièces en réservant l'arrière pour la cuisine et la salle de bains et en priviliégiant l'avant pour la salle à manger et le salon. Sans doute, l'agrandissement du n°38 aurait donné une autre prestance à l'édifice en installant la porte en position centrale sur la rue et en reprenant le jeu de volume des travées arrières par l'adaptation qu'aurait impliqué la présence de l'angle de rue et du transformateur électrique. Ce dernier, devant en effet s'inscrire dans la construction, aurait imprimé aux deux appartements supplémentaires une forme de U.

  • Murs
    • trachy-andésite moellon enduit
  • Toits
    tuile
  • Étages
    3 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand, 2074 W 138, lotissement Rouganne, 1934

    AC Clermont-Ferrand : 2074 W 138
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°1746 25A, demande d'alignement, immeuble, 18 rue Philippe-Glangeaud, 1940

    AC Clermont-Ferrand : O216 1746 25A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°1744 25A, demande d'alignement, immeuble, 38 rue Philippe-Glangeaud, 1941

    AC Clermont-Ferrand : O216 1744 25A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°1247 28A, demande d'alignement, maison, 30 rue Philippe-Glangeaud, 1950

    AC Clermont-Ferrand : O216 1247 28A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, PC 444, demande d'alignement, immeuble, 16 rue Philippe-Glangeaud, 1952

    AC Clermont-Ferrand : PC 444
  • AC Clermont-Ferrand, PC 1357, projet d'agrandissement (non réalisé) immeuble, 38 rue Philippe-Glangeaud, 1954

    AC Clermont-Ferrand : PC 1357

Documents figurés

  • Industrie du bois en Auvergne, une scierie moderne [Rouganne] à Clermont-Ferrand [chemin de la Rotonde, Rabanesse], vers 1925. 1 impr. photoméc. : carte postale. AD Puy-de-Dôme, 507 Fi 4886, collection Louis Saugues

    AD Puy-de-Dôme : 507 Fi 4886
  • AC Clermont-Ferrand, boîte 1 O 222 à 1 O 225, dossier n°1 O 224, 1916-1928, boulevard sud (partie comprise entre le Pont de Naud et le boulevard Duclaux, expropriation des immeubles ou parties d'immeuble, droits de toutes natures et servitudes diverses), plan du calcul des surfaces. Crayons et impression papier, échelle 0.002 pm, mars 1926

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 224
  • AC Clermont-Ferrand, AC Clermont-Ferrand,1 O 1590, Etablissement de bordures de trottoirs 1926-1930, boulevard Côte-Blatin, 1926. Crayons et impression papier, échelle 0.002 pm, septembre 1926

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 1590
  • boulevard Cote-Blatin, carrefour rue des Prés-Bas, extrait d'une vue aérienne IGN, photographie noir et blanc, échelle 1/7196, mission n°46, réf. C2531-0251_1947_CDP2345_0046 du 01/10/1947

    IGN : C2531-0251_1947_CDP2345_0046
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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