Dossier d’œuvre architecture IA69000002 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de traitement de surface des métaux, filature, tissage, passementerie dite Dorures Louis Mathieu puis Dorures Louis Mathieu Industrie (DLMI)
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Villeurbanne
  • Commune Villeurbanne
  • Adresse 15 rue Louis-Malle , rue Son-Tay , rue Louis-Guérin , rue Chaplin
  • Cadastre 1978 AC 06
  • Dénominations
    usine de traitement de surface des métaux, filature, tissage, usine de passementerie
  • Précision dénomination
    usine de fabrication de fils d'or, d'argent et métalloplastique
  • Appellations
    Dorures Louis Mathieu, puis Dorures Louis Mathieu Industrie
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau, conciergerie, cheminée d'usine

En 1928, Louis Mathieu déjà propriétaire depuis 1888 d'une usine de dorure située impasse Lassalle dans le 6ème arrondissement de Lyon (rue devenue en 1909 rue de Genève), fait édifier deux rues plus loin une nouvelle usine. Celle-ci bâtie suivant les plans de l'architecte lyonnais Ernest Flahaut, est plus adaptée au travail de la fonderie. L'entreprise est transmise de père en fils de 1888 à 1995. Depuis sa création, la société Dorures Louis Mathieu est spécialisée dans la fabrication de fils d'or, d'argent (trame de soie enrobée d'or et d'argent), le tissage et la passementerie. Un brevet d'invention français n° 466166 est délivré le 23 février 1914 concernant un dispositif pour l'obtention d'un fil métal, présentant des parties rondes et des parties plates s'alternant régulièrement. A l'origine le procédé d'argenture est réalisé par collage d'une feuille d'argent sur le cuivre. Cette technique de la dorure et de l'argenture évolue : à partir de 1972, la technique par collage d'une feuille d'argent ou d´or sur le cuivre est abandonnée et remplacée par un dépôt électrolytique d'argent ou d´or. En fait, les deux chaînes d'électrolyse (table de dorage et table d'argenture) revêtissent le fil par dépôt cyanuré électrolytique d'or ou d'argent par système de bains successifs. Le fil de base, en cuivre, est posé sur un touret au départ de chaque table puis placé dans un cantre d'alimentation à 20 bouts. Pour la table de dorage le fil passe dans cinq bains qui se répartissent ainsi : dégraissage cyanuré, rinçage mort, placage électrolytique, rinçage électrolytique, rinçage mort. En bout de table un bobinoir séchoir et un cantre de réception à 20 bouts stocke le fil. La table d'argenture, elle, se compose de sept bains répartis en : dégraissage alcalin (soude diluée 5%), rinçage mort, rinçage courant en circuit ouvert, préargenture électrolytique, argenture électrolytique, rinçage mort, rinçage courant en circuit fermé. En bout de table également un bobinoir séchoir et un cantre de réception récupère le fil. Mais ce qui rend célèbre cette société c´est la découverte, en 1954, d´un procédé protégeant les fils métal en les recouvrant d´un vernis inaltérable qui bouleverse cette industrie et lui donne un essor considérable. Ce procédé sera également breveté. Aucune opération de vernissage n'était réalisée avant cette découverte. Ce traitement anti-corrosion appelé « Louisor », est découvert par Henri Mathieu, fils de Louis. Il permet de conserver tout l´éclat et la brillance des fils, des galons et des tissus métallisés. Cette technique de protection consiste en un véritable gainage chimique des fils, assurant l´insensibilité parfaite aux agents nocifs. Stables aux traitements les plus usuels de teinture, préformage, moirage, apprêts, calandrage, gaufrage, les fils « Louisor » sont lavables, se dégraissent à sec, se repassent sans difficultés et sont ininflammables. Les opérations de peinture-vernissage sont intégrées dans la chaîne de fabrication dorure-argenture afin de protéger les dépôts d'or et d'argent réalisés sur les filés et les lames et de diversifier la gamme de couleur des produits ; dans le même temps, on assiste à l'introduction des fils métalloplastiques dans la production. En février 1991, une filiale employant 12 personnes est créée au Maroc pour réaliser des opérations de guimperie et de bobinage. En 1995, la société Dorures Louis Mathieu Louisor prend le nom de Dorures Louis Mathieu Industrie et fait partie du groupe Charles (fournitures industrielles) qui absorbe deux sociétés : la société Gay (moulinage) et Protecma (mailles techniques). Le chiffre d'affaire de la société est de 26,5 millions de francs. La même année, le tissage et la passementerie sont sous-traités à l'extérieur, dans des ateliers de la Croix-Rousse (boulevard des Canuts, tissage Veuillet) et du nord Isère (Saint-Jean de Bournay, ruban Gallia). Le site se compose d'un atelier fonderie comprenant l'étirage et la tréfilerie fermé en 1980, d'un atelier argenture qui correspond au dorage, au vernissage et à la peinture, d'un atelier mécanique qui sert à la réparation, à la fabrication ou à la transformation des machines. L'atelier ajustage comprend la partie bobinage et assemblage, l' atelier tissage fermé en 1995, est équipé de 27 métiers jacquards, d'un ourdissoir, d'une visiteuse, de trois types de cannetières. La passementerie située dans l'ancien atelier dorures-vernis-peinture est aujourd'hui un magasin de passementerie ouvert au public un week-end par an. Le laboratoire de chimie permet les tests d'oxydation, l'analyse des milieux, l'analyse des fils avant le travail de tissage ou la préparartion des commandes. Un répertoire de fiches techniques pour les couleurs et de références permet de conserver tous les fils produits (tiroirs à bobines) et tous les tissus référencés dans des échantillonneurs (une centaine) depuis la création de la société (1888), il en est de même pour les mises aux carreaux et cartons perforés. Les références des ateliers de dessins sont indiquées, Tony Ponsard, Chapiron, Grataloup, 19 place Tolozan à Lyon, l'atelier Cabias, Jubin, Burkart au 52 boulevard des Brotteaux, dessins de soieries Létondor au 13, rue d'Austerlitz à la Croix-Rousse et la chambre syndicale des dessinateurs en Nouveautés de la ville de Lyon Guyet, dessinateur au 23 place Tolozan à Lyon 1er arrondissement. 400 ouvriers travaillent au début du XXe siècle chez DLMI, 200 dans les années 1950, et 51 personnes au moment de l'enquête en 1999. L´innovation technique, les savoir-faire et la grande qualité des fils de la société Dorures Louis Mathieu ont marqué la région Rhône-Alpes en particulier et le monde de la soie et de la dorure en général. Mais 115 ans de production n´ont pu résister aux nouvelles conjonctures économiques et normes européennes. En février 2003, l´usine est mise en liquidation judiciaire, une grande partie des outils et des archives de la société est rachetée par deux sociétés, une à Lyon et l´autre à Bourg-de-Péage dans la Drôme. Dans le même temps, une société de sous-traitance « Charles-Mathieu » est créée à Caluire.

Les murs de l'usine sont en béton ou maçonnés briques ou parpaings avec pour les ateliers tréfilerie, vernissage, dorage et argenture, une toiture tuiles sur poutres et poteaux métalliques. Les autres ateliers sont en étage sous dalle béton, la cheminée d'usine est en brique, dimensions : h : 15m ; d : 2m.

  • Murs
    • brique
    • béton armé
  • Toits
    tuile mécanique, verre en couverture
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse
    • shed
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Autres organes de circulation
    ascenseur, monte-charge
  • Énergies
    • énergie électrique
    • achetée
  • État de conservation
    état moyen, établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    machine de production

Les métiers à tisser de très belle qualité et en parfait état de fonctionner sont à signaler et mériteraient une protection.

Tous les documents reproduits en illustration sont des archives privés appartenant à la société DLMI.

Pour citer cette étude : HALITIM-DUBOIS N., Usine de traitement de surface des métaux, filature, tissage, passementerie dite Dorures Louis Mathieu puis Dorures Louis Mathieu Industrie (DLMI), 1999. URL : Recherche - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (auvergnerhonealpes.fr)

HALITIM-DUBOIS N. 1999 : Usine de traitement de surface des métaux, filature, tissage, passementerie dite Dorures Louis Mathieu puis Dorures Louis Mathieu Industrie (DLMI) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (auvergnerhonealpes.fr)

Documents d'archives

  • AP : DLMI. Documentation technique, échantillonneurs fils et tissus, iconographie, archives du personnel de 1888 à 1999

Bibliographie

  • Sodic : monographie de firmes industrielles lyonnaises. Enquêtes Datar-Loire, Tome III, société pour la la conversion et le développement industriel, Paris, 1970

    p. 51
  • Indicateur Henry. 1882. AM Lyon (accès libre)

    p.1627
  • CLAIR, P., MATHIEU L. Les dorures Louis Mathieu. Revue de la mercerie, n° 736, août-septembre 1991

  • Lyon en 1906-1926. Introduction historique, enseignement, mouvement artistique, littéraire et scientifique, la vie sociale, la foire internationale de Lyon. Imprimerie Rey, 1926

    p. 303 à 314
  • Halitim-Dubois Nadine

    N., « Dorures Louis Mathieu , 1888-2003 ; La condition publique

    des soies de Lyon ; Cartoucherie Nationale.» in L’archéologie industrielle en France n° 44 « La soie »,

    CILAC, Vannes, juillet 2004, p. 28 à 34 ; p. 92 .

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon
    p. 28 à 34, p. 92

Annexes

  • Caractéristique des fils DLMI
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 1999
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon