Dossier d’œuvre architecture IA69000004 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de construction automobile Audibert-Lavirotte puis Marius Berliet, puis Renault Véhicules Industriels actuellement parc d'activités Marius Berliet
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Lyon 8e
  • Adresse 239 avenue Berthelot , 60, 74, 76 rue Marius-Berliet , rue Saint-Agan , rue des Hérideaux , rue Audibert-et-Lavirotte
  • Cadastre 1999 BY 64 à 74, 77 à 80
  • Dénominations
    usine de construction automobile
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication

Les premiers tricycles à pétrole réalisés par Maurice Audibert et Emile Lavirotte ont été fabriqués en 1894 dans les dépendances de la maison de campagne de la famille Audibert, rue des Quatre Maisons à Lyon, dans le quartier de Monplaisir. En 1895, pour être en mesure de construire les véhicules à vapeur SCOTTE, Maurice Audibert investit en outillage et construit un atelier sur un terrain d'environ 4 000 mètres carrés, rue des Quatre Maisons. Dans sa forme initiale, l'entreprise prend le nom de : Les Ateliers de Monplaisir. En juin 1895, le contrat avec Scotte est rompu d'un commun accord. Maurice Audibert, reste libre de construire des véhicules automobiles à condition qu'ils ne fonctionnent pas à la vapeur.

En avril 1896, Maurice Audibert et Emile Lavirotte réunissent un capital de 50.000 francs et créent la Société en Nom Collectif Audibert - Lavirotte & Cie. L'usine couvre 3000 mètres carrés. En décembre 1896 pour faire face à sa croissance, l'entreprise est transformée en société en commandite simple. 10 nouveaux commanditaires portent le capital à 225 000 francs. Parallèlement Marius Berliet fabrique une voiture complète chez lui en 1895, puis loue en 1899 aux Brotteaux 3, rue du Michel-Perret (6e arr.) un atelier, avec l'aide de l'ingénieur Pierre Desgouttes, il perfectionne son modèle automobile. Il rachète en 1902, la société de construction automobile Audibert-Lavirotte qui existe dans ce quartier depuis 1895 et qui ferme en 1901, située au n° 12, rue des quatre maisons dans le 8e arr.(devenue rue Audibert-Lavirotte depuis 1928).

Le site deviendra l'usine A (cf plan), agrandie et transformée à partir de 1905-1906. Un permis de construire est déposé : "usine automobile Berliet avenue des Ponts, chemin des Quatre Maisons réalisé par Bruyas architecte". Marius Berliet embauche 250 personnes et se dote d'un bureau d'étude qu'il confie à Pierre Desgouttes. Dès 1903, de grosses voitures à quatre places sortent des usines Berliet, la production est de 300 châssis par an, elles sont capable de rivaliser avec les Rochet-Schneider, 250 employés travaillent sur le site de Monplaisir. En 1904, Marius Berliet rencontre le président de l'American Locomotive Corporation de Broadway qui lui offre 500 000 francs en échange de la licence de construction des châssis Berliet : c'est le départ pour d'autres ambitions. A partir de cette transaction la locomotive devient le logo de la marque Berliet. Marius Berliet va se lancer dans la production en grande série. En 1907, un permis de construire est déposé pour la construction d'un hangar réalisé par Tauty frères (cf réf doc).

En 1908, c'est l'agrandissement du site avec la construction de l'usine B, toujours par les entrepreneurs Tauty Frères ainsi qu'en 1910 avec la construction d'une toiture sur bâtiment (AC Lyon 314W/376). En 1915, une installation de l'atelier d'essais des moteurs d'avion est réalisée (ACL : 314W564-154).

En 1925, on dénombre 1300 employés à Monplaisir. Les usines de Lyon-Monplaisir étaient constituées des ateliers de fabrication, du service des pièces de rechanges avec ses magasins de stockage et de vente, de la succursale de Lyon avec garage et atelier de réparation, les services financier et administratif et une école d'apprentissage.

En 1915, c'est l'achat du terrain de Vénissieux sous le pseudonyme de Trible (anagramme de Berliet). Les usines Berliet sont mises sous séquestre en 1944 et seront restituées à la famille en 1949.

En décembre 1959, Berliet rachète l'usine de construction automobile Rochet-Schneider-Zénith située rue Feuillat dans le 3e arr. La société fabrique des camions pour l'armée les CBA, cadence de 40 par jour. La fabrication de voitures de tourisme perdure jusqu'à la Seconde Guerre mondiale puis la firme se spécialise dans les véhicules industriels.

En 1978, c'est la fusion avec Renault Véhicules industriels. Actuellement le site (correspondant au parcellaire de l'usine B) est occupé par un parc d'activité qui se compose de : un garage de vente automobile Ford Gauduel (hangar de stockage dans la double halle) et déménagement Jullard, le bowling du 8e, le service archive de la préfecture du Rhône dans la halle rue Saint-Agnan, la carrosserie du Palais d'hiver, la société d'électricité Reverchon et CPH en étage, Ex Tereva local vacant, PUM Plastique, Bureau de la fédération régionale des MJC. Le site Berliet-Monplaisir est localisé entre la rue Marius-Berliet, la rue Saint-Agan, la rue des Hérideaux et la rue Audibert et Lavirotte. Il s'agit d'un grand parcellaire dont l'entrée se fait par la rue Audibert-Lavirotte, dans le quartier qui marque son empreinte par ses volumes : en effet, la rue des Hérideaux est composé de petites maisons. C'est un élément majeur de la mémoire ouvrière du quartier Monplaisir avec des éléments architecturaux de qualité : la double halle en alignement sur la rue Marius Berliet, la grande halle de la rue Saint-Agnan, et la porte monumentale des anciens ateliers de montage de l'usine Berliet-Monplaisir, véritable signal visuel dans le paysage.

Le site de Monplaisir d'une superficie totale de 47 750 m² (couverte 42 000 m²) se composait de deux usines distinctes : l'usine A (superficie 20 800 m², couverte 19 000 m²) détruite à la fin des années 1980 et l'usine B (superficie 27 250 m², couverte 23 000 m²)(cf plan) ainsi que de deux autres îlots situés de l'autre côté de l'avenue Berthelot destinés à l'armement, détruits en 1928. Le site actuel correspond à l'usine B, il se compose de 7 éléments bâtis en rez-de-chaussée et shed ou à pignons découverts à redent avec structure d'une fenêtre semi-circulaire murée et en alignement sur la rue Marius Berliet. La double halle orientée nord-sud à pignons découverts à redents avec une structure d'ouverture semi-circulaire est d'une superficie de 2903 m² et d'une hauteur de faîtage de 11 m. L'intérieur ne se compose que d'un seul volume. La grande halle traversante (la long de la rue St-Agnan) est d'une superficie de 3679 m² et d'une hauteur de faîtage de 18,7 m. Son entrée se fait à l'intérieur de l'îlot, façade ouest. Le toit est accompagné d'un lanterneau permettant l'éclairage zénithal et une ventilation. Le porte monumentale (ancienne entrée des ateliers de montage) restant de l'usine B a une ouverture en anse de panier, encadré de deux faux pilastres ioniques jumelés couverts d'un arc en batière à couronnement horizontal, un tympan en ferronnerie. Au centre de l'arc un médaillon ovale représente la locomotive : logo de la marque Berliet. Cette porte marquait l'ouverture d'un passage de la largeur de la porte. Actuellement le passage a été élargi : démolition environ de 4 sheds, certainement réalisé au moment de l'installation du parc d'activité dans les années 80, il s'agit d'une véritable voie interne menant à la grande halle en alignement sur la rue Saint-Agnan.

  • Murs
    • brique
    • enduit
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • shed
    • lanterneau
  • État de conservation
    remanié, détruit
  • Techniques
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    atelier de fabrication

Le site Berliet-Monplaisir est localisé entre la rue Marius-Berliet, la rue Saint-Agan, la rue des Hérideaux et la rue Audibert et Lavirotte. Il s'agit d'un grand parcellaire dont l'entrée se fait par la rue Audibert-Lavirotte, dans le quartier qui marque son empreinte par ses volumes : en effet, la rue des Hérideaux est composé de petites maisons. C'est un élément majeur de la mémoire ouvrière du quartier Monplaisir avec des éléments architecturaux de qualité : la double halle en alignement sur la rue Marius Berliet, la grande halle de la rue Saint-Agnan, et la porte monumentale des anciens ateliers de montage de l'usine Berliet-Monplaisir, véritable signal visuel dans le paysage. Ces éléments majeurs devraient être inscrits en EBP sur le PLU-H.

  • Archives privées de la Fondation de l'Automobile Marius Berliet : consultation des archives concernant les usines et cité Berliet.

  • ACL : 314W564-154, 1915 installation de l'atelier d'essais des moteurs d'avion par la sté Berliet

    AC Lyon : 314W564-

Documents d'archives

  • AD Rhône : sous-série 5M, dossier n° 344, établissements classés 1929, Sté anonyme des Automobiles Berliet, plan du site. 1929

  • AM Lyon : 2 Mi 18. Permis de construire, atelier chemin des hérideaux, index alphabétique des pétitionnaires . 1914.

  • AM Lyon : 2 Mi 18. Permis de construire, annexe à un bureau, index alphabétique des pétitionnaires . 1916

  • AM Lyon : 2 Mi 18. Permis de construire, bâtiment pour garage auto, index alphabétique des pétitionnaires . 1917

  • AC Lyon : 339WP17, 1907, PC d'un hangar par Tauty frères (ou bien Tausy)

    AC Lyon : 339WP17
  • AC Lyon 314W376, toiture d'un bâtiment par Taudy entreprise, rue des quatre maisons, 1910.

    AC Lyon : 314W376

Bibliographie

  • LOUBET, Jean-Louis. L'industrie automobile 1905-1971. Genève, Librairie Droz, 1999

    p. 134-138
  • CAYEZ, Pierre. Espace de production et espace de travail. Les grandes usines lyonnaises au Xxe siècle. Centre Pierre Léon, U.A. CNRS 04223, 1980.

    p. 100 à 128
  • ANGLERAUD, B., PELLISSIER, C. Les dynasties lyonnaises, des Morin-Pons aux Mérieux du XIXe siècle à nos jours. Ed. Perrin, 2003

    p. 10, 583, 587, 618, 639, 728, 781

Annexes

  • Audibert-Lavirotte
  • Biographie de Maruis Berliet
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 1999
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon