Les premiers tricycles à pétrole réalisés par Maurice Audibert et Emile Lavirotte ont été fabriqués en 1894 dans les dépendances de la maison de campagne de la famille Audibert, rue des Quatre Maisons à Lyon, dans le quartier de Monplaisir. En 1895, pour être en mesure de construire les véhicules à vapeur SCOTTE, Maurice Audibert investit en outillage et construit un atelier sur un terrain d'environ 4 000 mètres carrés, rue des Quatre Maisons. Dans sa forme initiale, l'entreprise prend le nom de : Les Ateliers de Monplaisir. En juin 1895, le contrat avec Scotte est rompu d'un commun accord. Maurice Audibert, reste libre de construire des véhicules automobiles à condition qu'ils ne fonctionnent pas à la vapeur.
En avril 1896, Maurice Audibert et Emile Lavirotte réunissent un capital de 50.000 francs et créent la Société en Nom Collectif Audibert - Lavirotte & Cie. L'usine couvre 3000 mètres carrés. En décembre 1896 pour faire face à sa croissance, l'entreprise est transformée en société en commandite simple. 10 nouveaux commanditaires portent le capital à 225 000 francs. Parallèlement Marius Berliet fabrique une voiture complète chez lui en 1895, puis loue en 1899 aux Brotteaux 3, rue du Michel-Perret (6e arr.) un atelier, avec l'aide de l'ingénieur Pierre Desgouttes, il perfectionne son modèle automobile. Il rachète en 1902, la société de construction automobile Audibert-Lavirotte qui existe dans ce quartier depuis 1895 et qui ferme en 1901, située au n° 12, rue des quatre maisons dans le 8e arr.(devenue rue Audibert-Lavirotte depuis 1928).
Le site deviendra l'usine A (cf plan), agrandie et transformée à partir de 1905-1906. Un permis de construire est déposé : "usine automobile Berliet avenue des Ponts, chemin des Quatre Maisons réalisé par Bruyas architecte". Marius Berliet embauche 250 personnes et se dote d'un bureau d'étude qu'il confie à Pierre Desgouttes. Dès 1903, de grosses voitures à quatre places sortent des usines Berliet, la production est de 300 châssis par an, elles sont capable de rivaliser avec les Rochet-Schneider, 250 employés travaillent sur le site de Monplaisir. En 1904, Marius Berliet rencontre le président de l'American Locomotive Corporation de Broadway qui lui offre 500 000 francs en échange de la licence de construction des châssis Berliet : c'est le départ pour d'autres ambitions. A partir de cette transaction la locomotive devient le logo de la marque Berliet. Marius Berliet va se lancer dans la production en grande série. En 1907, un permis de construire est déposé pour la construction d'un hangar réalisé par Tauty frères (cf réf doc).
En 1908, c'est l'agrandissement du site avec la construction de l'usine B, toujours par les entrepreneurs Tauty Frères ainsi qu'en 1910 avec la construction d'une toiture sur bâtiment (AC Lyon 314W/376). En 1915, une installation de l'atelier d'essais des moteurs d'avion est réalisée (ACL : 314W564-154).
En 1925, on dénombre 1300 employés à Monplaisir. Les usines de Lyon-Monplaisir étaient constituées des ateliers de fabrication, du service des pièces de rechanges avec ses magasins de stockage et de vente, de la succursale de Lyon avec garage et atelier de réparation, les services financier et administratif et une école d'apprentissage. En 1953, un permis de construire est déposé par Bornarel architecte pour la construction de bureaux et sanitaires dans le bâtiment de la cour des Moines (ACL : 348W/35).
En 1915, c'est l'achat du terrain de Vénissieux sous le pseudonyme de Trible (anagramme de Berliet). Les usines Berliet sont mises sous séquestre en 1944 et seront restituées à la famille en 1949.
En décembre 1959, Berliet rachète l'usine de construction automobile Rochet-Schneider-Zénith située rue Feuillat dans le 3e arr. La société fabrique des camions pour l'armée les CBA, cadence de 40 par jour. La fabrication de voitures de tourisme perdure jusqu'à la Seconde Guerre mondiale puis la firme se spécialise dans les véhicules industriels.
En 1978, c'est la fusion avec Renault Véhicules industriels. Actuellement le site (correspondant au parcellaire de l'usine B) est occupé par un parc d'activité qui se compose de : un garage de vente automobile Ford Gauduel (hangar de stockage dans la double halle) et déménagement Jullard, le bowling du 8e, le service archive de la préfecture du Rhône dans la halle rue Saint-Agnan, la carrosserie du Palais d'hiver, la société d'électricité Reverchon et CPH en étage, Ex Tereva local vacant, PUM Plastique, Bureau de la fédération régionale des MJC. Le site Berliet-Monplaisir est localisé entre la rue Marius-Berliet, la rue Saint-Agan, la rue des Hérideaux et la rue Audibert et Lavirotte. Il s'agit d'un grand parcellaire dont l'entrée se fait par la rue Audibert-Lavirotte, dans le quartier qui marque son empreinte par ses volumes : en effet, la rue des Hérideaux est composé de petites maisons. C'est un élément majeur de la mémoire ouvrière du quartier Monplaisir avec des éléments architecturaux de qualité : la double halle en alignement sur la rue Marius Berliet, la grande halle de la rue Saint-Agnan, et la porte monumentale des anciens ateliers de montage de l'usine Berliet-Monplaisir, véritable signal visuel dans le paysage.