Les premiers bains froids sont aménagés en 1893 pour Henri Gaubert, gérant du Chalet Lacustre (voir dossier Maison et restaurant, dit le Chalet Lacustre). L’État autorise celui-ci, sur une petite superficie de 53 ares, à installer des cabines sur la rive et un muret de soutènement. En 1896, Daniel Dalmas, nouveau propriétaire de l'hôtel Beau-Rivage (voir dossier Hôtel de voyageurs Beau-Rivage) se substitue à Henri Gaubert pour l'exploitation de ces bains, remplacé en 1898 par Abel Monnot et en 1902 par Adolphe Coquet. L'exploitation de bains froids repose sur des concessions accordées à titre personnel par l’État, propriétaire du lac, en échange d'une redevance payée par les exploitants.
A l'origine, l'exploitation de ces bains repose sur le droit d'utiliser la rive du lac en tant que plage. La surface concernée s'agrandit lorsque le propriétaire de l'hôtel Beau-Rivage acquiert la propriété voisine. Un ponton est établi en 1905.
En 1930, le nouveau propriétaire, M. Caramello, demande l'autorisation d'établir une nouvelle passerelle de 75m de long et 2m de large. Celui-ci aurait aimé créer une piscine, sur le lac, entre deux passerelles. Il y renonce à cause du coût de la redevance. En 1947, l'ensemble se compose de cabines de bains, d'un ponton, d'un petit bâtiment abritant un bureau, d'un salon de thé et d'un dancing (voir annexes 2 et 3), vraisemblablement construits dans les années 1920 ou en même temps que le ponton.
L'ensemble est racheté par M. Lille en 1952, propriétaire de l'hôtel restaurant éponyme (voir dossier Hôtel de voyageurs et restaurant, dits Lille). En 1956, celui-ci fait établir, par l'architecte Gilbert Duranton, un important projet d'aménagement d'un hôtel restaurant doté d'une plage privée. Cette initiative reste cependant sans suite.
Cette plage, désormais connue des habitants sous le nom de plage Lille, a par la suite été exploitée par divers propriétaires.
En 1975, elle devient la propriété de la Société d’Équipement de la Savoie (SES) chargée d'aménager les bords de lac dans le cadre de la Zone d'Aménagement Concertée des Bords de Lac (voir dossier Secteur urbain les Bords de Lac). En 1982, les terrains sont cédés au Conservatoire du littoral. C'est à cette occasion que les bâtiments sont démolis pour permettre l'agrandissement du Grand Port. Aujourd'hui, ces terrains, ainsi qu'une partie de ceux de l'ancienne villa Collibri (voir dossier Maison, dite villa Colibri, puis La Revardière) sont occupés par un parc et une petite plage publique équipée d'un bâtiment abritant des sanitaires et un poste de secours.