La mappe sarde de 1729 est confuse à l'emplacement occupé par l'édifice, il est difficile de lui attribuer un n° de parcelle : il est situé entre la maison de noble Marie Georgine Ruffin (n°3449) et celle de Pierre Chatelard (n°3464), dans un espace où s'entremêlent huit maisons et cours. Le niveau de soubassement présente au sud une porte en arc segmentaire à encadrement à chanfrein et congés qui peut être datée du 15e ou 16e siècle, comme l'encadrement de la porte sur rue au nord, avec bases polygonales à tore et linteau en accolade, et la console de cheminée déposée dans la cour. Le profil du voûtement des caves, proche du plein-cintre ou de l'arc brisé, peut indiquer leur ancienneté (fin du Moyen Âge ?). Par comparaison avec celui de la maison-immeuble IA73005292, l'escalier situé en fond de bâtiment (son massif de soutènement est collé contre le mur sud portant la porte chanfreinée et masque en partie un jour de cave) peut être daté du milieu du 18e siècle et sa construction doit être contemporaine d'une restructuration du bâtiment. Un des appartements a une cheminée en molasse sculptée d'une coquille et peinte en marbre veiné gris, surmontée d'un trumeau sculpté d'une guirlande laurier ; une autre pièce a une cheminée à linteau en bois avec une plaque en fonte à décor de lacs de Savoie et datée 17 + 66.
Dès le plan du cadastre napoléonien de 1808, la propriété (1808 A1 1178, appartenant à Claude Geoffroy, notaire, avec le jardin 1097) comprend l'immeuble voisin (107, 109 rue Louis Blanc-Pinget, repéré) qui est cependant totalement indépendant, avec une porte sur rue et un escalier similaire à celui de son mitoyen. Sans doute dans la 2e moitié du 19e siècle, un corps de bâtiment est édifié dans la cour, perpendiculairement à l'existant ; la fenêtre du palier supérieur de l'escalier est alors transformée en porte pour desservir via un balcon-galerie les appartements occupant ce bâtiment. C'est aussi vers cette époque que l'immeuble est surélevé d'un étage plus un étage de comble : les niveaux ajoutés correspondent aux piles en brique en façade sud.
Sur le cadastre français en 1890, la propriété appartient aux héritiers de Léon Brunier ; la cave située dans l'angle nord-ouest forme une parcelle distincte (1890 E2 385 maison et 384 cave). Lors de l'enquête la boutique correspondant à cette cave (épicerie Durbay ou Durbet dans la 1ère moitié du 20e siècle) était détachée du tènement et rattachée à l'immeuble mitoyen.
Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon