La maison apparaît dans les archives en 1785 lorsque la communauté projette d'en acheter les niveaux supérieurs afin d'y installer le bureau du tabellion et ses archives (au 1er étage), ainsi que la chambre consulaire et les archives de la communauté (au 2e). Un autre objectif sous-tend cette acquisition, celui d'aligner l'angle de cette maison afin d'élargir le passage de la "route de Tarentaise" joignant Montmélian à Conflans, car les voitures passent avec "risque et embarras", et la communauté craint que le tracé de la route ne soit modifié pour éviter le bourg (des propositions auraient été faites en ce sens). C'est pourquoi la communauté renonce au projet de travaux sur la maison de ville et bureau du tabellion existant qu'elle vient de lancer (voir annexe 2, et Bourg de Saint-Pierre-d'Albigny) et fait établir un projet d'alignement et d'aménagement de la maison par Louis Lampo architecte, à Chambéry (AD Savoie. 138 Edépôt 30 : Verbal de visite et devis des ouvrages à exécuter le 26 juin 1785, devis du 28 juillet 1785, réception des travaux le 19 septembre 1786, procès-verbal daté du 28 septembre).
Au moment de l'achat par la communauté les étages appartiennent au sieur Eclattier et le rez-de-chaussée (et sans doute le sous-sol) au sieur Sonnet. Celui-ci est dédommagé "de la boutique qu’on rétrécit et pour l’emplacement qu’il perd de l’arrière-boutique sur lequel le nouveau escalier se trouve établi" par l'attribution d'une chambre non affectée à chaque étage "sur le derrière part du couchant".
Des aménagements prévus au devis, il subsiste la porte de l'escalier sur la rue Auguste Domenget et l'ouverture de boutique (en partie murée) côté rue Jean-Louis Bouvet, avec les fenêtres du rez-de-chaussée en arc segmentaire délardé du même côté, et l'escalier (dont le garde-corps a été changé). Sur le cadastre napoléonien, l'immeuble (en tout cas son rez-de-chaussée) appartient toujours à Pierre Sonnet, qui possède également le bâtiment mitoyen au nord (AD Savoie L 943).
En 1837, il est de nouveau proposé de démolir l'angle de la maison en raison de l'étroitesse de la rue (non réalisé). Des travaux sont réalisés dans les années 1840 (dont le Devis et détail estimatif des travaux à exécuter en réparation et construction aux salles consulaires et secrétariat de la commune de Saint-Pierre-d’Albigny, 8 octobre 1849, signé du menuisier P. F. Descoles à Saint-Pierre-d’Albigny, qui prévoit une "serrure à l’anglaise faite par main de maître" ; 138Edépôt 257). En 1846, la commune organise la vente aux enchères d'objets entreposés dans la salle des archives, dont "une horloge de clocher et un grand poids" (ou "la vielle horloge publique"), ainsi que des fenêtres, volets, fers, barreaux, deux lanternes, un soufflet...
En 1867, la mairie ayant déménagé dans ses nouveaux locaux édifiés sur l'ancienne église des Augustins, la commune vend cette maison "qu'elle possède suivant acte du 27 juillet 1788" et qui comprend quatre pièces, soit deux au 1er étage et deux au 2e, et un galetas au-dessus, confinée au levant par la route départementale, au midi par le chemin de grande communication, au nord et couchant par la maison du cafetier Antoine Clavel, à Thomas Bertin "propriétaire aubergiste" dans cette ville, pour 3400 F (138Edépôt 258). En 1890 sur la cadastre français les propriétaires sont deux cafetiers domiciliés à Grenoble, Joseph Pajean (maison et sol) et François Clavel (2e étage), plus Louis Dufard employé des contributions indirectes à Valence (1er étage). Sur les cartes postales du début du 20e siècle l'édifice est déjà un hôtel à l'enseigne de l'Hôtel Central. Les ouvertures ont sans doute été remaniées au 19e siècle ; le balcon et la porte-fenêtre sur la rue Auguste Domenget datent du milieu du 20e siècle.
Architecte en Savoie, 4e quart 18e siècle.