Dossier d’œuvre architecture IA74003002 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Eglise paroissiale Saint-Christophe
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Cusy
  • Lieu-dit Cusy
  • Adresse montée du Chef-lieu
  • Cadastre 1732 Su 64  ; 1890 B2 83  ; 2015 B2 84
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Christophe

Ancienne église

Historique

Selon l'abbé Paul-Louis Martin, ancien curé de la paroisse et historien, l'actuelle église serait la 4° de la paroisse. La première « la tradition la place sur les bords du Chéran, près du pont romain ; les anciens en montraient encore les fondations sur un tertre situé au-dessus du moulin des Miège, anciennement des Collomb » (manuscrit n°2). La seconde « bâtie sous les murs du château féodal et déjà détruite en 1443 » (manuscrit n° 3), avait été remplacée peu auparavant par la troisième, entourée de son cimetière, et rasée en 1885 pour laisser place à l'édifice actuel. Cette dernière ogivale possédait « une superbe fenêtre flamboyante derrière l'autel » et avait le chœur orienté à l'est, l'entrée se situant à l'ouest. L'abbé Martin en donne un plan rectangulaire sommaire et sans échelle, à une seule nef, avec un clocher et deux chapelles (Notre-Dame de Pitié, Sainte-Catherine, et Saint-Georges) côté nord. Lors de la visite pastorale du 6 juillet 1606, saint François de Sales l'avait trouvée en piteux état, avec une cure « totalement ruinée » par la négligence du recteur Lois de Sacconex et de deux prêtres qui l'assistaient. L'évêque avait proposé de tout rebâtir mais n'avait été que partiellement suivi, la Révolution n'y avait pas peu contribué, avec Louis Antoine pour la cure seulement et les chapelles, tandis que l'église continuait à se dégrader. Avec Albitte comme représentant du peuple dans le département de Mont-Blanc, en 1794 le clocher est démoli et les cloches transportées à Aix pour y être fondues. (Janin p. 131)

L'ancienne église de Cusy présente sur la mappe sarde de 1732 porte le numéro 64 et est entourée du cimetière (n° 63), son emprise au sol est très différente de l'église du 19e siècle : 1890 B2 83. L’édifice est alors de plan rectangulaire avec deux « appendices » sur sa façade nord, dont une sacristie au nord-est

Le 1er juillet 1818 des travaux sont engagés à la toiture du chœur de l'église, Joseph Collomb et Étienne Chabert, adjudicataires des travaux le 6 juin précédent. Plus tard, la délibération du 19 décembre 1823 précise que les réparations à l'église de Cusy et la reconstruction du clocher sont indispensables eu égard à l'augmentation de la population.

En mars 1824, l'église étant trop resserrée et trop petite pour y contenir tous les fidèles, les habitants réclament un agrandissement de l'église, le conseil propose d'ajouter à l'église l'emplacement qu'occupait l'ancien clocher et de transporter plus bas, à neuf, les tribunes ce qui augmenterait l'église au moins d'un quart ; les devis et plans sont à cette date déjà approuvés par l'intendant. Le 9 novembre suivant la confection d'un clocher est urgente, attendu qu'il n'en existe aucun dans la commune.

Visite pastorale du 21 juin 1826, Mgr François Marie Bigex note « que l'église se présente sous un aspect d'indécence […] le sanctuaire est remarquable par ses peintures grotesques » et que subsistent « les restes de l'ancien clocher couvert de chaume ». Celui-ci fait piètre mine en 1830, puisque la cloche est suspendue tout simplement à 4 colonnes recouvertes d'un toit de chaume et qu'on peut la toucher de la main, aux dires de P.-L. Martin (manuscrit n° 2) (Janin p. 133)

Surtout, l'église est petite et délabrée, avec une seule nef de 17pieds ½ d'élévation, donc trop basse (environ 6 m de haut) couverte d'un simple plancher ; elle n'a qu'une superficie de 1817 pieds carrés (environ 200 m²) alors qu'il en faudrait « 4200 ou même 4500 [...] car la population de 1450 individus […] a augmenté d'un tiers depuis 32 ans » ; enfin la voûte du chœur gothique est lézardée en plusieurs endroits et la chapelle du Rosaire doit être interdite à cause de son délabrement. (Janin p. 134)

En 1825 et 1826, des travaux sont prévus pour agrandir l'église et réaliser un clocher à prendre pour fondation conformément aux plans et devis dressés par l'adjudant du génie Blanchet le 19 novembre 1823 pour un montant de 10 693 livres. Pour augmenter la nef, on y joindra le vestibule qui existe en démolissant le mur qui le sépare de la nef ; on y fera deux portes et deux fenêtres dans cette partie. On démolira partie du mur de la face d'entrée qui est en mauvais état, pour le reconstruire dès l'extrados de l'arc de la porte. On pratiquera à ce mur deux fenêtres circulaires en remplacement de celles existantes que l'on démolira. L'on construira le « soupied » et le plafond dans cette partie en prolongement de ceux existants à la nef et l'on refera le toit au-dessus.

Le 16 avril 1826 le procès-verbal d'adjudication des travaux de l'église, comportant le devis estimatif du 1er août 1825 réalisé par M. Blanchet, commandite Ciprien Lubin, maçon et entrepreneur du bourg du Châtelard qui se propose de réaliser les travaux pour 1150 livres neuves. Le 1er juin 1826 le conseil précise que l'entrée de l'église était l'emplacement ancien du clocher et que l'édifice tombe en ruine, que l'entrepreneur Jean Grellier, maître charpentier est adjudicataire des travaux (quid de Ciprien Lubin?) à qui la commune s'est soumise de lui fournir tous les bois sapin et durs nécessaires ; la coupe des bois et leur transport, ainsi que ceux du sable, des pierres pour les murs ainsi que celui des tuiles, tous ces travaux se feront par le moyen de corvées, demeurera l'achat des bois durs et la chaux nécessaire.

Le 22 juillet 1828, le conseil observe que les travaux à faire à l'église s'élevaient d'après le procès-verbal d'enchères à 1250 livres neuves.

En juin 1829 les dépenses nécessaires à réaliser par la commune concernent entre autres la construction du clocher, d'après les plans et devis de l'architecte Blanchet en date du 19 novembre 1823 pour un montant approximatif de 7 000 livres neuves et l'agrandissement des fenêtres de la sacristie pour 150 livres.

Le 15 juillet 1829 la délibération signale que la sacristie actuelle, dont la porte donne dans le chœur, est placée sur la voûte du caveau des tombeaux de l'ancienne famille du baron de Cusy. Le 6 avril 1832 une demande de coupe de bois dans la forêt communale pour la cuite d'un four à chaux nécessaire à la construction d'un clocher à l'église paroissiale.

La visite pastorale du 13 juillet 1833 signale que la sacristie actuelle est située au nord de l'église avec une grande baie au sud, une petite au nord et une porte extérieure, le tout en pierre de taille. Sa toiture à pan de moulin est en chaume. Une nouvelle sacristie est à construire à l'est avec deux fenêtres et une porte extérieure ; la porte de communication avec l'église ne pourra pas causer l'éboulement de la voûte attendu que les murs sont anciens mais solides et qu'elle est construite sous un arc construit en pierre de taille s'élevant à 6,5 pieds de hauteur. La sacristie actuelle a une superficie de 17 m², la nouvelle (5,75m x 4m de largeur à partir de l'église) sera de 23,7 m².

Les habitants de la commune se sont soumis par une souscription à payer une somme d'environ 6 000 livres pour faire reconstruire leur clocher dont les travaux ont été adjugés à Léger et Claude Fleuret. Ces travaux devaient être achevés le 30 août prochain, Les travaux sont loin d'être achevés.

Le 3 septembre 1833 il sera procédé à l'adjudication des travaux en construction d'un clocher à l'église, conformément aux plan et devis de M. l'architecte Blanchet du 19 novembre 1829 puis des devis et plans de l'architecte Ruphy réalisés le 20 juin 1833 et sur la mise à prix de 5 962,60 livres. Léger Fleuret d'Aix-les-Bains est choisi pour terminer l'ouvrage d'ici fin juillet 1834.

En 1834, la souscription pour la construction n'a rapporté que 3 600 livres sur les 6 000 attendues. Le clocher est appuyé du côté du midi sur la muraille de l'église qu'on a été obligé de reconstruire dans sa base. Le 10 août 1834 Claude Fleuret, entrepreneur d'Ecoles en Bauges s'est obligé envers le conseil double de réaliser un beffroi à trois cages pour y placer 4 cloches pour le clocher de Cusy pour le prix de 300 livres et le 26 novembre suivant Pierre Laubé, maréchal habitant à Cusy, s'est soumis envers le conseil dudit Cusy de fournir et ferrer la cloche du dit Cusy et de fournir le bois nécessaire pour le joug de ladite cloche.

Le 13 septembre 1835 s'effectue la réception d'œuvre par Ruphy des travaux exécutés par le sieur Fleuret entrepreneur du clocher de l'église paroissiale de la commune de Cusy. Construction du dit clocher d'après les plans et devis dressés le 20 juin 1833.

Par conséquent la construction du clocher de l'église s'étale entre 1825 et 1834 ; plusieurs intervenants successifs s'en chargent : Ciprien Lubin, maçon puis très vite après (pour quelles raisons ?) Jean Grellier, maître charpentier qui n'achève pas les travaux (pour des raisons non connues) qui sont repris et achevés par Léger et Claude Fleuret. Plusieurs architectes interviendront également : l'adjudant du génie Blanchet puis l'architecte Camille Ruphy.

La sacristie a été construite et terminée le 21 juin 1834 aux frais du recteur à l'est du chœur, devant la baie axiale de style gothique qui est partiellement fermée, celle-ci, extrêmement basse, fut, il y a 18 ans en arrière, fermée jusqu'à la naissance du linteau parce qu'elle introduisait trop de soleil sur l'autel principal et fatiguait le curé.

Le 5 mars 1841 : fourniture de 12 quintaux de chaume pour les réparations urgentes à réaliser aux couvertures de l'église et du presbytère ; travaux mis en œuvre par Barthélemy Duffourd et Joseph Effrancey, couvreurs et Claude Grosjean charpentier. Le 3 septembre suivant, le géomètre Laubé dresse le devis relatif à la construction d'abat-sons au clocher et d'une fenêtre au chœur de l'église pour la somme de 445 livres. Les travaux, adjugés le 22 octobre 1841 aux entrepreneurs Jacques Brunier et Charles Matrod sont réceptionnés par l'ingénieur de 1ère classe Picollet le 20 avril 1843 pour 395 livres.

En 1845, les tuiles de la nef (14 toises) seront remplacées par des ardoises de Maurienne, selon le devis du géomètre Laubé et le savoir-faire du charpentier Grellier Nicolas de Cusy adjudicataire des travaux le 18 août 1844.

En mai 1850 il est nécessaire de réaliser quelques travaux au couvert de l'église, d'agrandir la tribune qui sera agrandie en avant dans la nef de 2,65 m sur une longueur de 7,68 m, de replâtrer les murs de l'église et de rétablir la chapelle de la Sainte-Vierge selon les devis de Jacques Brunier, entrepreneur de travaux publics à Hery-sur-Alby. Le 8 août 1852 les travaux sont confiés à Pierre-Aimé Grellier Dioguet, propriétaire à Cusy. Le rétablissement de la chapelle de la Vierge : suivant l'arc du mur intérieur de l'église, démolir toute la maçonnerie, refaire l'autel de marbre à l'huile, réparer toutes les parties dégradées et faire un mur extérieurement pour boucher la chapelle, ce mur devra avoir 18 pouces d'épaisseur...Simon, plâtrier à Aix a procédé à la réception d'œuvre des travaux faits à l'intérieur de l'église, le 24 février 1853. La voûte qui d'après le devis devait être en bleu de ciel dans toute son étendue.

En septembre 1856, un violent ouragan a fait partiellement tomber la flèche du clocher sur le cimetière. M. Possily (?) de Rumilly, maître ferblantier, après avoir visité le sommet du clocher, la flèche, la croix et tout le fer blanc conclut qu'il faut refaire à neuf la flèche pour la somme de 250 livres

Nouvelle église

Historique

Le 5 février 1867 dans le cadre de son projet de reconstruction de l'église et de réparation du presbytère, la commune de Cusy fait une demande de secours.

En 1881 la commune rédige un dossier pour la vente de 50 ha de bois afin de financer la reconstruction de l'église, dans ce dossier figure le devis estimatif des travaux dressé le 6 juillet 1880 par Marie Girod, architecte, et s'élevant à la somme de 72 000 F (Pierre de taille, moellons smillés pour contreforts, béton pour fondations, molasse, dallage en ciment Vicat, voûtes en brique creuse de plat, arcs doubleaux et colonnettes en brique, ardoise, portes en noyer.). Le même architecte rédige le descriptif de l'église actuelle : toit moitié en tuile, moitié en ardoise, lattis pourri ; charpente : « un des sommiers tirants est brisé dans le mur et repose sur le plancher ; le sommier du plancher placé juste au-dessous a cédé, et le tout n’est soutenu que par un étai placé dans la nef. Le plancher à la française formant plafond est dans un état de vétusté… les bois de la tribune sont vermoulus » ; nombreuses lézardes dans les murs, un contrefort au midi « a donné coup » ; « le clocher – dont la construction paraît être de beaucoup postérieure à celle de l’église – est dans un bon état et pourra être conservé avec (…) réfection de la corniche supérieure et changement de la flèche, pour le mettre en harmonie avec la nouvelle construction ». La surface de l'église est de 201 m² (la nef de l'église est de 18 x 7,50 m), il en faudrait 500 à 550 pour les 1300 à 1400 habitants de la commune.

Le 30 novembre 1883, le devis estimatif pour la reconstruction de l'église, réalisé par Camille Ruphy, architecte départemental, est de 61 267,55 F (y compris les honoraires de l'architecte et déduits les 1 200 F pour le réemploi des vieux matériaux de l'ancienne église). Le 26 décembre suivant le devis est estimé à 67 469 F avec l'adjonction d'une travée, puis les modifications apportées le 26 février 1885 (augmentation de la section des contreforts, réduction des travées de 5 à 4...) ramènent le coût des travaux à la somme de 59 929 F.

Le 8 septembre 1885, le procès-verbal d'adjudication pour la construction de l'église, projet de Camille Ruphy approuvé le 21 oût 1885 pour la somme de 50 674 F (après un autre devis) est adjugé à Charles Gibello, entrepreneur d'Alby-sur-Chéran qui propose une remise de 11%.

Le jeudi 18 juin 1885, l’église est encore debout puisque Mgr Albert Leuillieux, en tournée pastorale, pointe l’état de délabrement de l’église et empresse la commune de s’occuper au plus tôt à contracter un emprunt. Au cours des mois suivant elle est rasée, de sorte que le 18 AVRIL 1886, a lieu la pose de la première pierre de la nouvelle église, en présence de François Ramaz qui, vicaire général du diocèse de Chambéry est envoyé par Mgr Leuilleux, donne sa bénédiction et scelle dans l’angle nord-est de l’édifice le procès-verbal de la cérémonie. En décembre 1887 la nouvelle église paroissiale de Cusy est en bonne voie d’achèvement. Lors d’une nouvelle visite, les 6 et 7 juin 1889, Mgr Leuilleux félicite le curé, la commune, les Pères Chartreux pour leurs interventions. Pour orner l’église, Mgr donne une participation de 5 000 F ; la visite pastorale du 1er juin 1894 pointe que la chaire est celle de l’ancienne église et dans laquelle Saint François de Sales a adressé la parole à son peuple est petite, vermoulue et branlante. (Janin pp 137, 138)

La réception provisoire des travaux est réalisée le 30 novembre 1887 et le 25 janvier 1889, la réception définitive des travaux fait état du décompte des travaux qui s'élèvent à 50 383 (vieux matériaux en moins et coût des vitraux en plus).

Le 9 juin 1892 la nouvelle église, placée sous le vocable de saint Christophe, est consacrée par Mgr Hudrisier, de l’ordre des Capucins. « La nouvelle église, style romano-grec, bâtie exactement sur l’emplacement de l’ancienne, est justement tournée, orientée en sens inverse de par la volonté du conseil municipal, tandis que le révérend Duchêne, curé, voulait l’orienter du sud au nord, le chœur à côté du clocher et la façade regardant le village des MIèges ». « Le curé a payé les vitraux du chœur et le maître-autel, de ses deniers ou dons reçus, entre autres le jour de la visite pastorale ; le 7 juin 1889 Mgr Leuilleux lui donna un billet de 500 F devant les prêtres présents. Le révérend Louis, archiprêtre-curé de Saint-Pierre-d’Albigny, a daigné prendre à sa charge les vitraux des trois fenêtres, ou mieux de la fenêtre trinité de la façade (Délibération du conseil de fabrique, 1905). (Janin p. 139)

En 1904 la foudre frappe l'église et le clocher engendrant des travaux de remplacement des abat-sons et des réparations à la flèche. L'architecte du département Raillon rédige le devis des réparations qui sont confiées à Antoine Gibello de Cusy. En 1921 bis repetita pour le clocher de Cusy, l'architecte d'Annecy Euquet (?) expertise les dégâts : le beffroi qui a brûlé menace ruine. Les travaux sont confiés le 4 septembre à Mme Veuve Brunier Francis, entrepreneur domicilié à Cusy qui réalise le cahier des charges des interventions : réfection de la couverture, remplacement complet du beffroi en chêne, ardoise pour clocher et église (partie détériorée), réparation de l’horloge, réparation des murs. La réception des travaux est effectuée par le maire le 22 octobre 1921.

En 1924, le 23 mars, le conseil municipal demande un plan et un devis pour la reconstruction du clocher à l'architecte C. Blanchard, suite aux dégâts causés par la foudre du 7 avril 1921. Le projet du 23 avril 1925 est adjugé à M. Gouraud Auguste, entrepreneur de zinguerie à Grenoble et la réception définitive des travaux date du 15 janvier 1930.

Le 31 juillet 1981 la réfection de la toiture de l'église et du clocher est envisagée et réalisée en 1985 d'après les plans de l'architecte Paul Jacquet d'Annecy (mauvais état de la couverture d'origine et de l'ensemble des armatures métalliques de l'église, du clocher et de la flèche).

Description

L’église Saint-Christophe, orientée à l'ouest, a trois vaisseaux : une nef centrale à cinq travées et deux collatéraux échelonnés de même rythme, d'un chœur avec emmarchement de deux degrés comportant une travée droite encadrée d'un clocher au nord et d'une sacristie au sud, et d'un chevet à trois pans. Les bas-côtés, couverts en appentis, sont voûtés d'arêtes sur arcs doubleaux épaulés à l'extérieur par des contreforts qui encadrent de hautes lancettes en plein-cintre ornées de vitraux éclairant chacune des travées. Une porte d'accès est percée dans le mur extérieur des bas-côtés au niveau de la quatrième travée. Les arcs doubleaux des bas-côtés reposent sur des consoles en doucine. La nef centrale, plus haute que les bas-côtés, est voûtée d'arêtes brisées sur arcs doubleaux ; ces derniers reposent sur des consoles en doucine au niveau du sommet des grandes arcades reliant les supports de la nef. Ces supports sont des colonnes en calcaire tripartites : une base à tores de type attique, une colonne droite monolithe et un chapiteau à crosses, fleurs et feuilles d’eau. La nef est éclairée en partie haute par une succession d'œils-de-bœuf et en façade par trois baies jumelées en plein-cintre dont elle du centre est passante et sa couverte est à deux versants. Le chevet, de même hauteur que la nef, est voûté d'ogives nervurées reposant sur des culots et avec une clef de voûte annulaire. Chacun de ses pans est percé d'une lancette en plein-cintre ornée d'un vitrail et encadrée de contreforts su toute la hauteur des murs.

La façade principale orientée à l'est est plane, ponctuée des contreforts d’angle jumelés en équerre épaulant l'angle des bas-côtés, des contreforts de la nef, des deux baies latérales éclairant les bas-côtés, des trois hautes baies jumelées reposant chacune sur une lucarne rectangulaire de la nef, et du portail d'entrée.

Le portail à double battant a son linteau en bâtière sur coussinets à doucine ; le linteau est surmonté d'un tympan en arc plein-cintre aveugle. Les piédroits à ressauts sont constitués d’une colonne engagée à chapiteau ; la voussure à ressauts et en plein-cintre est surlignée d'un larmier. La partie haute du mur de façade à pignon découvert est triangulaire, ornée de dents de scie sous les rampants, percée d'un jour vertical éclairant le dessus des voûtes et sommée d'une croix en calcaire aux extrémités en pointe et comportant un disque à sa croisée.

La sacristie, de même hauteur que le bas-côté qu'elle prolonge à l'ouest, a deux niveaux ; le premier est éclairé de baies géminées, le second d'une fenêtre rectangulaire.

Le clocher est de plan carré et comporte trois niveaux soulignés par un bandeau mouluré. Le premier s’arrête au sommet des bas-côtés et comporte un jour vertical éclairant la montée à la chambre de cloches et une porte d’entrée à la base de sa face ouest ; le second, qui s’élève jusqu’au sommet des voûtes de la nef, a ses arêtes abattues avec congés ainsi qu’un jour vertical et un oculus au centre de sa face nord ; le troisième abrite la chambre de cloches avec également ses arêtes abattues, mais aussi avec une fenêtre en plein-cintre à abat-sons sur chacun de ses côtés dont celle située à l’est est surmontée d’un cadran d’horloge. Le clocher est coiffé d’une flèche octogonale à égout retroussé de plan octogonal, sommée d’une croix en fer forgé aux extrémités à volutes et supportant un coq en métal.

Le sol est dallé, les murs et voûtes de la nef sont blancs, les murs des bas-côtés sont gris et leurs voûtes couleur saumon, les nervures du chœur et des bas-côtés sont de couleur rouge, les nervures des arcs doubleaux de la nef sont bleues et les nervures se l’arc triomphal sont couleur vert d’eau. La partie basse du pourtour intérieur du chœur est ornée d’une peinture représentant la Jérusalem céleste.

Les murs de l’édifice sont construits en moellon de calcaire et enduits à la chaux ; l’encadrement des baies est en calcaire blanc ; les contreforts et chaînes d’angle sont en pierre de taille et en calcaire ; les toitures sont couvertes d'ardoises.

L'ancienne église de Cusy (n° 64) de la mappe sarde, était très différente de l'actuelle, son ancien clocher avait été détruit lors de la Révolution et reconstruit plus tardivement en 1835. D'une surface de 201 m², comportant une tribune, un chœur voûté avec une baie axiale (au moins) de type gothique, une nef plafonnée à la « française », plusieurs contreforts extérieurs, une sacristie au nord du chœur puis une nouvelle à l'est. La toiture tout d'abord en chaume, est en tuile puis en ardoise.

L'église étant devenue au début du 19e siècle trop petite et vétuste, il est envisagé dès 1867, au moins, de la reconstruire. Pour cela, en 1881 la commune envisage de vendre 50 ha de bois communaux pour financer sa reconstruction selon le devis et plan dressés le 6 juillet 1880 par Marie Girod, architecte. Le 30 novembre 1883, le devis estimatif et les plans pour la reconstruction de l'église sont réalisés par Camille Ruphy, architecte départemental ; plusieurs suivront pour en réduire le coût. Le 8 septembre 1885, le procès-verbal d'adjudication pour la construction de l'église, projet approuvé le 21 août 1885 pour la somme de 50 674 F, est adjugé à Charles Gibello, entrepreneur d'Alby-sur-Chéran. La réception provisoire des travaux date du 30 novembre 1887, la définitive est réalisée le 25 janvier 1889.

Par la suite, à plusieurs reprises (en 1904 puis en 1921) la flèche du clocher est foudroyée et reconstruite selon les plans des architectes successifs Raillon et Euquet. Le 31 juillet 1981 la réfection de la toiture de l'église et du clocher est envisagée et réalisée en 1985 d'après les plans de l'architecte Paul Jacquet d'Annecy (mauvais état de la couverture d'origine et de l'ensemble des armatures métalliques de l'église, du clocher et de la flèche).

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1889, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Ruphy Joseph Camille, dit Camille
      Ruphy Joseph Camille, dit Camille

      Petit-fils et fils des architectes annéciens Thomas Dominique Ruphy (1760-1840) et Jean Louis Ruphy (1791-1859) (source : notice Wikipédia de Thomas-Dominique Ruphy).

      Architecte départemental de Haute-Savoie, actif en 1861 (AC Gruffy M1, presbytère), 1865 (AD Haute-Savoie, 2O 2166, travaux à l'église de Chainaz-les-Frasses), 1873 (AC Gruffy, 1D1, église paroissiale Saint-Pierre-aux-Liens), 1886 (AD Haute-Savoie, 2O 2414, cimetière de Cusy), 1877 et suivants (AD Haute-Savoie, 2O 2411, Construction groupe scolaire-mairie de Cusy), 1880 (Ecole nationale d'horlogerie de Cluses ; PERRIN, Narcisse, 1902, p. 124), 1883 (AD Haute-Savoie, 2O 2413, église paroissiale Saint-Christophe).

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      architecte départemental attribution par source
    • Auteur :
      Gibello Charles
      Gibello Charles

      1885, Charles Gibello est l'entrepreneur chargé de la reconstruction de l'église paroissiale de Cusy.

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      entrepreneur attribution par source

L’église Saint-Christophe, orientée à l'ouest, a trois vaisseaux : une nef centrale à cinq travées et deux collatéraux échelonnés de même rythme, d'un chœur avec emmarchement de deux degrés comportant une travée droite encadrée d'un clocher au nord et d'une sacristie au sud, et d'un chevet à trois pans. Les bas-côtés, couverts en appentis, sont voûtés d'arêtes sur arcs doubleaux épaulés à l'extérieur par des contreforts qui encadrent de hautes lancettes en plein-cintre ornées de vitraux éclairant chacune des travées. Une porte d'accès est percée dans le mur extérieur des bas-côtés au niveau de la quatrième travée. Les arcs doubleaux des bas-côtés reposent sur des consoles en doucine. La nef centrale, plus haute que les bas-côtés, est voûtée d'arêtes brisées sur arcs doubleaux ; ces derniers reposent sur des consoles en doucine au niveau du sommet des grandes arcades reliant les supports de la nef. Ces supports sont des colonnes en calcaire tripartites : une base à tores de type attique, une colonne droite monolithe et un chapiteau à crosses, fleurs et feuilles d’eau. La nef est éclairée en partie haute par une succession d'œils-de-bœuf et en façade par trois baies jumelées en plein-cintre dont elle du centre est passante et sa couverte est à deux versants. Le chevet, de même hauteur que la nef, est voûté d'ogives nervurées reposant sur des culots et avec une clef de voûte annulaire. Chacun de ses pans est percé d'une lancette en plein-cintre ornée d'un vitrail et encadrée de contreforts su toute la hauteur des murs.

La façade principale orientée à l'est est plane, ponctuée des contreforts d’angle jumelés en équerre épaulant l'angle des bas-côtés, des contreforts de la nef, des deux baies latérales éclairant les bas-côtés, des trois hautes baies jumelées reposant chacune sur une lucarne rectangulaire de la nef, et du portail d'entrée.

Le portail à double battant a son linteau en bâtière sur coussinets à doucine ; le linteau est surmonté d'un tympan en arc plein-cintre aveugle. Les piédroits à ressauts sont constitués d’une colonne engagée à chapiteau ; la voussure à ressauts et en plein-cintre est surlignée d'un larmier. La partie haute du mur de façade à pignon découvert est triangulaire, ornée de dents de scie sous les rampants, percée d'un jour vertical éclairant le dessus des voûtes et sommée d'une croix en calcaire aux extrémités en pointe et comportant un disque à sa croisée.

La sacristie, de même hauteur que le bas-côté qu'elle prolonge à l'ouest, a deux niveaux ; le premier est éclairé de baies géminées, le second d'une fenêtre rectangulaire.

Le clocher est de plan carré et comporte trois niveaux soulignés par un bandeau mouluré. Le premier s’arrête au sommet des bas-côtés et comporte un jour vertical éclairant la montée à la chambre de cloches et une porte d’entrée à la base de sa face ouest ; le second, qui s’élève jusqu’au sommet des voûtes de la nef, a ses arêtes abattues avec congés ainsi qu’un jour vertical et un oculus au centre de sa face nord ; le troisième abrite la chambre de cloches avec également ses arêtes abattues, mais aussi avec une fenêtre en plein-cintre à abat-sons sur chacun de ses côtés dont celle située à l’est est surmontée d’un cadran d’horloge. Le clocher est coiffé d’une flèche octogonale à égout retroussé de plan octogonal, sommée d’une croix en fer forgé aux extrémités à volutes et supportant un coq en métal.

Le sol est dallé, les murs et voûtes de la nef sont blancs, les murs des bas-côtés sont gris et leurs voûtes couleur saumon, les nervures du chœur et des bas-côtés sont de couleur rouge, les nervures des arcs doubleaux de la nef sont bleues et les nervures se l’arc triomphal sont couleur vert d’eau. La partie basse du pourtour intérieur du chœur est ornée d’une peinture représentant la Jérusalem céleste.

Les murs de l’édifice sont construits en moellon de calcaire et enduits à la chaux ; l’encadrement des baies est en calcaire blanc ; les contreforts et chaînes d’angle sont en pierre de taille et en calcaire ; les toitures sont couvertes d'ardoises.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe polygonale
    • appentis
    • flèche polygonale
  • Autres organes de circulation
    carto PLUI
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • représentation non figurative symbole chrétien,
    • ange symbole chrétien,
  • Précision représentations

    La Jérusalem céleste encadrée de deux anges

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD 74, cote 2O 2413, église paroissiale de Cusy (voir annexe)

    15 novembre 1861 / 23 décembre 1861 / 5 octobre 1862 / 16 juin 1863 / 12 août 1863 / 5 février 1867 / 15 février 1881 / 14 mai 1882 / 30 novembre 1883 / 30 novembre 1883 / 30 novembre 1883 / 26 décembre 1883 / 4 février 1883 / 6 avril 1884 / 17 avril 1884 / 20 mai 1884 / 26 février 1885 / 19 mars 1885 / 28 juin 1885 / 8 septembre 1885 / 25 janvier 1889 / 5 juin 1904 / 10 août 1904 / 23 octobre 1904 / 4 septembre 1921 / Le 22 octobre 1921 / 23 mars 1924 / 5 avril 1925 / 7 avril 1925 / 26 mai 1925 / 28 juin 1925 / 2 août 1925 / 15 janvier 1930 : 1er mai 1931

    AD Haute-Savoie : 2O 2413,
  • AD 74. Série E Dépôt Cusy 2 M 1 : Église, presbytère : construction, réparations, aménagements. Juillet 1816 – Février 1861

    Juillet 1816 / 14 octobre 1818 / 4 février 1824 / 1er août 1825 / 28 octobre 1825 / 12 mars 1833 / 20 juin 1833 / 10 août 1834 / 26 novembre 1834 / 13 septembre 1835 / 27 juin 1841 / 3 septembre 1841 / 4 septembre 1841 / 22 octobre 1841 / 20 avril 1843 / 6 mai 1850 / 23 mai 1852 / 30 juin 1852 / 9 juillet 1854

    AD Haute-Savoie : E Dépôt Cusy 2 M 1
  • AD 74. Série 6FS 118 - 119. Église 1818 - 1850

    1er juillet 1818 / 21 septembre 1825 / 9 février 1826 / 25 mars 1826 / 7 février 1829 / 1834 / 5 mars 1841 / 4 septembre 1841 / 18 août 1844 / 185 / 20 mai 1850 / 11 juin 1850

    AD Haute-Savoie : 6FS 118 - 119
  • AC Cusy, série 2D. Église 1824 - 1863.

    10 mars 1824 / 19 mars 1824 / 19 mai 1824 / 27 septembre 1824 / 9 Novembre 1824 / 1er août 1825 / 26 avril 1826 / 1er juin 1826 / 22 juillet 1828 / 10 juin 1829 / 15 juillet 1829 / 6 avril 1832 / 20 août 1833 / 3 septembre 1833 / 17 juillet 1834 / 16 juillet 1843 / 14 juin 1845 / 5 juillet 1845 / 18 août 1845 / 29 décembre 1845 / 4 septembre 1851 / 8 août 1852 / 17 février 1856 / 22 décembre 1856 / 4 septembre 1859 / 16 mai 1861 / 12 août 1863.

    AD Haute-Savoie : 2D
  • AC Cusy, Registre des délibérations u conseil municipal. 1821 - 1981

    9 avril 1921 / 1 mai 1921 / 4 septembre 1921 / 5 avril 1925 / 28 juin 1925 / 2 août 1925 / 14 octobre 1926 / 29 octobre 1967 / 5 mai 1977 / 31 juillet 1981

    AC Cusy

Bibliographie

  • JANIN Bernard. La vie à Cusy, de l’annexion à la Grande Guerre. 1860-1918. Ed : Cicero, 2009. 284 p.

    pp. 134 - 141

Annexes

  • AD 74. Série E Dépôt Cusy 2 M 1 : Eglise, presbytère : construction, réparations, aménagements. Juillet 1816 – Février 1861
  • AD 74. Série 6FS 118 - 119. Eglise 1818 - 1850
  • AD 74, cote 2O 2413, église paroissiale de Cusy 1861 - 1931
  • AC Cusy, série 2D. Église 1824 - 1863.
  • AC Cusy, Registre des délibérations u conseil municipal. 1821 - 1981
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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