Peinture réalisée lors d'un séjour à Moulins du peintre italien Giovanni Battista Gherardini (att. J.-Y. Bourgain), auteur de nombreux décors pour des édifices jésuites, avec l’assistance de son collaborateur Gian Battista Sabadini (THIVOLLE, G., 2019, p. 141)

Sa commande n'est pas documentée, mais l'on peut se demander, en raison de l’iconographie, si la salle pour laquelle elle a été réalisée était bien à l'origine la bibliothèque du collège, ainsi que l'indique la mention portée sur le plan de Benoist (1796) et que la décrit l'architecte Evezard dans son rapport de 1763, ou s'il s'agissait d'une salle d'assemblée ou une chapelle où auraient pu se réunir les congrégations mariales liées aux jésuites.

Décrite en 1894 par Francis Pérot comme étant le décor plafonnant de la première chapelle du collège, alors que cette dernière se trouvait dans une autre partie de l'aile nord (voir le plan dressé en 1796 par l'ingénieur Benoist).

Le décor est restauré en 1900. Dans le rapport qu'il fait sur le projet de restauration, l'inspecteur général des beaux-arts Henri Havard rejette toute idée de transposition sur toile et préconise un nettoyage prudent et une restauration minimale. Réfutant l'attribution du panneau central à Le Sueur, il y voir plutôt l'oeuvre d'un artiste italien du cercle de Romanelli, établissant un parallèle avec les artistes italiens travaillant au décor du château de Moulins dans les années 1660.

Jean-Yves Bourgain, qui a réalisé la dernière restauration de l'oeuvre et une étude préalable très documentée, émet l'hypothèse, à partir de l'analyse de la construction perspective, que la salle s'élevait peut-être, au moment de la création du décor, sur toute la hauteur du bâtiment. L'hypothèse est intéressante, d'autant que l'iconographie mariale s'accorderait parfaitement à l'usage de chapelle de congrégation. Elle se heurte cependant au fait que c'est au 17e siècle la seule pièce dont les dimensions sont suffisantes pour accueillir la bibliothèque, élément central dans le dispositif des collèges jésuites et toujours située au premier étage de ces derniers, d'une part, et que deux chapelles de congrégations pourvues d'autel sont attestées au rez-de-chaussée, à l'aplomb de la bibliothèque. Faut-il imaginer que cette pièce ait été entresolée au 18e siècle, ou que le décor était dès l'origine conçu comme devant être celui de la bibliothèque occupant le seul premier étage ?

Les sondages réalisés au niveau du mur ouest à cette occasion ont montré l'existence sous les boiseries d'un décor peint de fausse architecture, dans des tons de gris, réalisé en 1814 en même temps que la première restauration de la fresque (BOURGAIN, 1987, p. 540, note 5 ; AC Moulins, 1 M 99).