Dossier d’œuvre architecture IA03000588 | Réalisé par
Guégan Catherine (Rédacteur)
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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Coutard Armand (Rédacteur)
Coutard Armand

Stagiaire au service de l'Inventaire en septembre-octobre 2020

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
Collège de jésuites de Moulins, dit collège Sainte-Marie, puis école centrale, actuellement palais de justice
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne-Rhône-Alpes - Moulins 1
  • Commune Moulins
  • Lieu-dit
  • Adresse 20 rue de Paris
  • Cadastre 2020 AK 72  ; 1819 F 61, 62, 63, 64, 67
  • Précisions
  • Dénominations
    collège, école, palais de justice
  • Genre
    de clercs réguliers de la compagnie de Jésus
  • Appellations
    Sainte-Marie
  • Parties constituantes non étudiées
    cour jardin, cour, salle d'audience, bibliothèque

1. Le premier collège (1539-1604) 1

Bien que des noms de maîtres d'école soient mentionnés dans les archives de Moulins depuis le milieu du 15e siècle, il faut attendre 1539 pour qu’un premier collège soit créé par les échevins de la ville. Le délibéré du 17 novembre prévoit ainsi que « sera acheté ladite maison du pavillon et ses appartenances (alors propriété des chanoines du chapitre de la collégiale), pour faire collège de cette dite ville », maison « assise en la rue et faubourg de Paris » (AC Moulins, 30). Cette dernière se trouve alors à l’extérieur de la limite nord de la vieille ville marquée par l’enceinte médiévale. Ce n'est cependant qu’à partir de 1556 qu’un collège moderne est créé sur le modèle de ceux Paris 2. A cette date en effet, la ville engage un recteur pour diriger l'établissement. Dans le même temps, les bâtiments de l’école sont réparés et un puits est creusé dans la cour 3, mais les locaux sont vraisemblablement peu adaptés à leur destination.

Commissaire du Parlement de Paris chargé de la réorganisation et de l'administration des collèges après l'expulsion des jésuites, Rolland d'Erceville, dans son Compte-rendu aux Assemblées 4, situe ce premier collège rue de l'Aumône, laquelle est perpendiculaire à celle du faubourg de Paris. Le fait est confirmé par une note marginale du registre d'inventaire des titres du collège : " [3e maison rue de l'Aumône]. C'est la maison que l'on nomme l'ancien collège. Par la cave de ladite maison passe le tuyau qui conduit l'eau à notre jardin 5. Ce n'est pas une acquisition. Elle a été donnée pour partie de la fondation du collège par MM de la ville de Moulins " 6. Une autre note marginale indique qu'il a été rebâti en 1755 en y joignant la maison mitoyenne, achetée le 24 juillet 1725 à Sébastien Amonin, seigneur de Boüy, n'en faisant désormais plus qu'une et louée à un particulier 7.

La ville de Moulins et son enceinte au 15e siècle (B.n.F., ms fr. 22297, p. 369)La ville de Moulins et son enceinte au 15e siècle (B.n.F., ms fr. 22297, p. 369)

La création du collège relève donc à Moulins entièrement de l'action municipale ; sa pérennité est assurée par deux donateurs, Marguerite Bourtil, dame de Chassignoles, en 1584 et François de Beauquère-Péguillon, évêque de Metz retiré à cette date au château de la Crête à Aude (Allier), en 1585 8. Dans sa donation, Marquerite Bourtil entend léguer ses biens à la ville pour « pour édifier et fonder un collège pour l'instruction de sa jeunesse et pour la décoration d'icelle ville ». L'édifice est ainsi entendu comme un élément significatif du décor urbain, destiné à enrichir la ville d'un élément symbolique fort. En vertu de ce don, elle exige « qu'en lieu de vue et commode en ledit collège il soit mis une pierre dans laquelle seront engravés ces mots : Honneste femme, dame Marguerite Bourtil, vefve d'honnorable homme Damyen Febvre, bourgeois de Molins, laquelle, pour l'entreténement du présent collége, a donné la somme de trente deux livres tournois de rante, chacun an. Priez Dieu pour elle ». François de Bauquère-Péguillon lègue quant à lui cent livres de rente annuelle pour « dotation et entreténement du collége de ladite ville de Molins », à condition que les écoliers récitent chaque année une exhortation latine à sa mémoire. Ces dons auraient permis les premiers aménagements du bâtiment du collège 9. Le 17 octobre 1595, les échevins confient à Clément Picquart, maître es arts et principal du collège de Marcigny, la direction du collège. Le contrat, passé pour une durée de trois ans (renouvelé pour trois autres années en 1598) impose le recrutement de quatre régents pour les classes et un cinquième pour l'abécédaire. Emploi du temps, examens, cérémonies, costume des régents, régime des pensionnaires y sont également précisés 10. Une rétribution est due par chaque élève fréquentant le collège, augmentée du prix des vivres et des frais d'entretien pour les pensionnaires. Les écoliers étaient conduits chaque matin à l’église Saint-Jean de l’autre côté de la rue Paris pour assister à la messe.

La disposition du bâtiment du collège apparaît alors peu commode. Le principal, Picquart, déplore en effet son caractère exigu : « le lieu, où est de présent led. collège, est un peu étroit es resserré pour les chambres et pour éviter à la jalousie qui s'engendre aisément entre les enfants, ne sera permis auxdits enfants de coucher seuls, ains deux à deux seulement et non davantage, si ce n'était ceux qui se mettront en lieu si étroit où il ne se pourrait tenir que un petit lit pour une seule personne » 11. Un autre témoignage de 1594 relève les nuisances causée par la boutique voisine de Pierre Quillet, située rue de Paris dans la maison de la Ceraine 12. Le successeur de Clément Picquard, Théodore de Vignancourt obtient en 1606 l'autorisation de percer des fenêtres dans le bâtiment du collège ayant vue sur les fonds voisins, ce qui semble indiquer qu’en plus des désagréments signalés, le bâtiment était également sombre 13.

2. Le collège des jésuites (1604-1762)

L'installation des jésuites à Moulins, souhaitée par les échevins, est autorisée par Henri IV par un brevet du 30 novembre 1603, actant « établissement d’un collège de Jésuites en la ville de Moulins, quand les habitants auront préparé et mis en état les maisons, demeures et autres commodités et nécessitez requises à l’établissement dudit collège »14. Il promulgue à cet effet des lettres patentes le 29 juin 1604, lesquelles invitent les habitants de Moulins à « bailler et délaisser tels biens qu'ils verront estre à propos pour ledit collège et pour l'agrandir et prendre des maisons et jardins voisins en payant les propriétaires du pris d'icelles de gré à gré ». La venue des jésuites a été encouragée par le gouverneur du Bourbonnais Honoré d'Urfé et son épouse Diane de Châteaumorand, qui ont promis au collège une somme de 24 000 livres pour son établissement à condition qu’il porte le nom de Châteaumorand et que leurs armes y soient sculptées au portail (les échevins tout comme les jésuites s'opposèrent à cette clause 15). Dans le même temps, le corps de ville délibère pour obtenir la permission d’imposer la somme de 6000 livres pour l’établissement du collège ; une requête est adressée au roi à cette fin 16. Une souscription est finalement organisée auprès des habitant, recueillant 5198 livres 18 sols, destinée avant tout à l'amélioration des locaux du collège existant, comme le préconisait le brevet de 160317. Les sommes réunies s'avérant insuffisantes, Henri IV concède au collège la jouissance des revenus de l'hôpital Saint-Julien, situé sur le côté nord de la rue tendant du puits des Quatre à la porte d’Allier 18. Ces revenus se verront augmentés par la suite de ceux du prieuré de Chantelle, qu'une bulle du pape Paul V unit au collège en 1616 19. Ainsi que l'ont établi A. de la Faige et R. de la Boussière , " les jésuites mis en possession de l’hôtel en 1607, démolirent presque tous les vieux bâtiments et construisirent sur leur emplacement deux maisons qu’ils louèrent à des particuliers ; ils ne laissèrent debout que la chapelle qui subsista jusqu’à la Révolution (emplacement des n° 28 et 32 rue d’Allier) "20.

1. L'élaboration des plans du nouveau collège (1605-1607)

1. Le premier projet (1605)

Le frère Etienne Martellange, architecte de la Compagnie de Jésus, se rend à Moulins en janvier 1605, à la suite de ses interventions pour les collèges de Chambéry en 1603 et Sisteron en 160421. Le 17 janvier 1605 (soit plusieurs mois avant la signature du contrat entre la ville et les jésuites), il remet aux échevins un plan22 (ill. ci-dessous) pour l’édification du nouveau collège, accompagné d’un mémoire descriptif23. Il indique notamment les matériaux à employer, le type de voûtes, les éléments de décor à mettre en œuvre pour l'église, selon les « usages communs » de la Compagnie 24. Le plan organise un ensemble de bâtiments autour de trois cours et d’un jardin. La cour des classes est fermée par l’église. À l’arrière se trouvent la cour des pères et celle des services. Le plan de l'église, dérivant du modèle « à la romaine » comprend une nef unique bordée de quatre chapelles latérales non communicantes, un transept non saillant et une abside à chevet plat.

Premier projet pour le collège de Moulins par E. Martellange, 17 janvier 1605 (AD Allier, D 150)Premier projet pour le collège de Moulins par E. Martellange, 17 janvier 1605 (AD Allier, D 150)

Dans le mémoire descriptif qui accompagne ce plan, Martellange note que la largeur du site est trop étroite pour mettre toutes les classes au rez-de-chaussée : certaines, comme la classe de philosophie ou la salle des déclamations, devront ainsi être à l’étage (la salle des déclamations devant être positionnée au-dessus du passage d'entrée du côté de la rue de Paris). La largeur du site s’arrête, en effet, à une ruelle bordant le logis du Chef Saint-Jean (ainsi dénommé car s'y trouvait la boutique d'un fourbisseur, dont l’enseigne représentait la tête coupée de saint Jean-Baptiste). Ce logis, qui comprend « un grand corps d’hôtel bâti de brique à parement court, étableries, appentis auquel y a boutique sur la rue [de Paris], et plusieurs petites chambres, jardin, cave et autres aisances et appartenances »25, se trouve en partie à l'emplacement désigné pour construire l’église, longeant la rue du faubourg de Paris à l'ouest et joignant le vieux collège à l'est. La dernière phrase du mémoire, qui semble être un ajout, indique toutefois que « le jour de S. Sébastien [20 janvier], Mrs le Maire et Echevins de Moulins ont accordé au site du plan du collège deux toises environ dans la ruelle ». Dans la copie du mémoire adressée au père Richeome le 21 janvier 1605, Martellange précise qu’il s’agit finalement de rogner « le logis de la teste noire, qui est environné d'une ligne rouge, afin qu'on ne démolisse le logis du Chef S. Jehan » (le logis de la Tête noire désigne une maison voisine du logis du Chef Saint Jean et située comme ce dernier rue du faubourg de Paris, avec jardin à l'arrière 26). Dans cette nouvelle configuration, l'église n’a plus que 9 toises de largeur. Martellange ajoute que les officiers municipaux se sont entendus avec les voisins qui possèdent les jardins au midi pour qu’ils ne construisent pas à proximité du collège, afin de garantir une future extension27. Le plan et le mémoire de Martellange de janvier 1605 évoluent ainsi en fonction des discussions entre les jésuites et les officiers municipaux.

La longueur du site, orientée est-ouest, se trouve quant à elle comprise « depuis la grande rue du chemin de Paris, jusques aux classes où l'on enseigne de présent, il y a des jardinages par derrière ». Martellange considère cependant que les bâtiments peuvent « avancer, dans les jardins de trois à quatre toises », si bien que les fondations de l’ancien collège ne pourront servir à la construction de la partie nord-est du nouveau collège, abritant les appartements des pères. Le bâtiment du collège d’origine devait ainsi se trouver en avant du corps de logis des pères dessiné sur le plan de 1605. Martellange préconise de se servir du bâtiment de l’ancien collège pour les classes et le logement des pères jusqu’à la construction du nouveau, puis de le démolir et de se servir des matériaux pour la construction des bâtiments de la cour de service, dans la partie sud-est. Il envisage par ailleurs de commencer les travaux non par le corps de bâtiment dévolu aux pères, mais par celui du milieu, entre la cour des classes et celle des pères, et celui en retour d'équerre sur la cour des classes, allant jusqu’au vieux collège. Ce corps de bâtiment central, traversé par un passage qui assure la communication entre la cour des classes et celle des pères, abrite au rez-de-chaussée le cabinet du préfet, la chambre du portier et une salle pouvant servir tour à tour de classe ou de parloir ; à l’étage de cette dernière se trouve la bibliothèque. Le bâtiment en retour d’équerre est quant à lui composé de la chambre du sacristain et de deux dépenses.

2. Premier contrat entre la ville et les jésuites (1605)

Le contrat entre la ville et les jésuites est signé le 14 septembre 1605 ; il prévoit la création de quatre classes de grammaire, d'une de rhétorique et d'une d'humanités. La ville s'engage à verser pour son entretien 4000 livres par an, dont 1600 provenant des revenus de l'hôpital Saint-Julien et 800 livres des revenus de l’ancien collège. Deux régents de philosophie devront de plus être engagés lorsque la ville ajoutera 1000 livres à la dotation première. La ville promet également 3 000 livres pour la bibliothèque, et 1000 livres par an pour la construction des nouveaux bâtiments du collège et l'acquisition des terrains nécessaires.

Le contrat stipule ainsi que les officiers municipaux achèteront « le logis et hostellerie du Chef Saint-Jehan et le logis de la Teste Noire quand on voudra bâtir l’église, leurs cours, jardins et appartenances, et quelques autres maisons et boutiques joignantes du midi audit ancien collège, avec l’espace qui est porté en la forme et modèle qui a été fait par maistre Estienne Martelanges... auxquels espaces ladite ville leur bâtira à ses propres frais et dépens une maison pour l’habitation desdits pères, une église pour les exercices de dévotion et un corps des classes pour enseigner la jeunesse, le tout selon ledit dessin et modèle dudit maistre Estienne Martelanges » 28. Les premières acquisitions de maisons rue du faubourg de Paris datent du printemps 1606 : le 26 avril, la maison et jardin de noble dame Claude Lacroix 29, le 27 avril, la maison de la Ceraine appartenant à Pierre Quillet 30, dont on a vu que le premier collège s’était plaint des nuisances, et le 17 mai, la maison du Chef Saint-Jean 31.

La ville s'engage enfin à acheter « pour la commodité et santé des régents et autres de la dite compagnie une maison champêtre voisine de la dite ville de Moulins d'environ une lieue française ». Cette maison est d'autant plus nécessaire que le collège ne doit dans l'immédiat disposer que d'un jardin de modestes dimensions, prévu à l'est de la cour des pères ; elle est d'ailleurs désignée comme " maison de récréation " dans le second contrat signé par la ville et les jésuites le 23 avril 1626 32. Il s’agit du château de Pouzeux, légué à la ville par Honoré d’Urfé en 1604 pour l’établissement du collège 33, mais dont les jésuites n’entrèrent en possession qu’en 1634 (voir base Mérimée, notice PA00093379) ; Etienne Martellange en a réalisé une vue en 1615.

Maison de campagne des jésuites à Posoul, dessin d'E. Martellange (B.n.F., Est. RESERVE UB-9-BOITE FT 4)Maison de campagne des jésuites à Posoul, dessin d'E. Martellange (B.n.F., Est. RESERVE UB-9-BOITE FT 4)

Une note ajoutée en bas du mémoire de Martellange au père provincial indique que la première pierre du collège a été posé le 19 mai 1606 en présence de l’évêque de Mâcon, natif de Moulins. Les quatre premières classes ouvrent (dans l’ancien collège) le 18 octobre. Il faut cependant attendre le 10 novembre 1606 pour que le traité signé un an plus tôt entre les jésuites et les échevins soit ratifié par le père général de la Compagnie Claudius Acquaviva, et par le roi Henri IV en décembre 1607 34. Durant l'intervalle de temps qui court de la signature du contrat à sa ratification, le collège continue d'être dirigé par Théodore de Vignancourt 35.

3. Second projet et second contrat (1607)

C’est au cours de la première année scolaire, le 5 avril 1607, que Martellange modifie le plan du collège (ill. ci-dessous). Les changements qu'il y apporte tiennent probablement compte des plaintes des jésuites concernant le site. La première année d’enseignement est, en effet, marquée par des tensions entre ces derniers et les officiers municipaux au sujet de l’établissement d’une classe de philosophie, laquelle confèrerait un supplément de prestige à la ville. En effet, les pères jugent que seul un petit nombre d’élèves seraient capables de suivre ce cours. Par ailleurs, ils estiment que le maire et les échevins n’ont pas « encore satisfait à leur promesse de leur donner logis et habitation suffisante » et en bon état. Ils ne se rendent aux exigences de la ville qu'à condition que cette dernière accommode rapidement le bâtiment existant et accélère les travaux pour l’édification du nouveau 36. Le traité pour l'établissement de cette classe de philosophie est signé le 18 octobre 1607 37.

La comparaison des plans de 1605 et de 1607 révèle une volonté de gagner de l’espace, qui découle non seulement des modifications demandées par les officier municipaux en 1605, mais aussi de l’expérience que les pères jésuites ont désormais des lieux. Martellange suit, en effet, les indications des officiers municipaux, voire les accentue. Le bâtiment des pères à l'est est ainsi reculé vers les jardins, et l’église décalée vers le nord, agrandissant la cour des classes et préservant entièrement la maison du Chef Saint-Jean, ainsi que l'avaient requis les échevins. De fait, cette dernière n’a pas été détruite puisqu’il en est encore fait mention en 1654 (elle est alors occupée par des locataires)38. Mais l’architecte opère également des changements visant à limiter les nuisances extérieures et optimiser les espaces d’enseignement. Il positionne en outre l’église en retrait d'alignement, solution qu'il a déjà retenue pour celles des collèges du Puy-en-Velay et de Lyon, ce qui permet de créer un parvis. Les chapelles communiquent entre elles ainsi qu’avec le transept, et une tribune orne le revers de la façade.

Projet pour le collège de Moulins : plans du rez-de-chaussée et du 1er étage par Etienne Martellange, 5 avril 1607 (Quimper, Médiathèque, Ms 179, fol. 243Projet pour le collège de Moulins : plans du rez-de-chaussée et du 1er étage par Etienne Martellange, 5 avril 1607 (Quimper, Médiathèque, Ms 179, fol. 243

Le nouveau plan présente une cour des classes plus spacieuse, quadrangulaire et non plus rectangulaire, fermée par église à l'ouest et désormais dépourvue de galeries sur trois de ses côtés : seule subsiste celle longeant l'église. Il en va de même pour la cour des pères, dont la totalité des galeries est supprimée au profit de circulations intérieures, tandis que celles de la cour des classes le sont pour agrandir les salles de classes. L'escalier qui prenait son départ dans la cour des classes est également supprimé. Les classes sont réparties sur trois côté, et la salle de déclamations placée dans l'angle est, du côté opposé à l'entrée. Le cabinet du préfet, habituellement positionné (dans les plans de Martellange) dans un passage faisant communiquer cour des classes et cour des pères est ici reporté à l'angle ouest de la cour des classes. Les classes ont leur entrée sur la cour et prennent leur jour sur deux côtés, les baies étant disposées en face à face. Côté cour, les plus petites sont percées d'une porte et une fenêtre, les plus grandes d'une porte centrale et de deux fenêtres. L'église, orientée nord sud, est bordée d'une galerie à portique que prolonge un passage couvert communiquant avec la cour des pères ; le parloir comme le cabinet du portier se trouvent là, à l'intersection des espaces "public" de la cour des classes et privatif de la cour des pères, et non à côté de l'entrée du collège. Dans l'aile ouest de la cour des pères, un grand escalier rampe sur rampe dessert les étages et assure la liaison entre les corps de bâtiments disposés autour des deux cours. Un second escalier plus étroit est placé dans le corps bâtiment sud, à côté du réfectoire. Au rez-de-chaussée de la cour des pères, les circulations dans les ailes ouest et sud sont assurées par des corridors situés côté cour. L'aile est accessible par un couloir disposé du côté de la cour de service, autour de laquelle sont implantés cuisine, dépense et office. Un lave mains sépare la cuisine du réfectoire. On entre dans ce dernier depuis le couloir ou depuis la cuisine. Depuis le réfectoire, un passage est ménagé vers la salle de récréation.

La cour de service possède une entrée charretière qui devait ouvrir sur la rue des Potiers. Les terrains nécessaires pour exécuter cette partie du plan n'ont jamais été acquis : le mur de clôture du jardin du collège dessiné sur le plan de 1796, qui en marque la limite sud, ne va pas jusque là. Sur le côté opposé de cette cour, dans l'angle est, une entrée avec perron donne accès à l'escalier de l'aile sud et au couloir de la cuisine que jouxtent d'une part un lave-main, de l'autre, la dépense et une chambre. Autour de la cour sont disposés, à l'ouest du passage cocher, l'étable/écurie, à l'est le bûcher, puis en retour d'équerre, une charpenterie, des latrines, le four de boulangerie et la buanderie. Les chambres de serviteurs se trouvent au premier étage de ces corps de bâtiments, au-dessus des écuries et du bûcher ; la couturerie (ou garde-robe) est quant à elle placée au-dessus de la buanderie, organisation fort rationnelle.

Une quatrième cour est ajoutée au sud de l'église, sur laquelle donne, à l'arrière du chevet, un petit corps de bâtiment comprenant peut-être la sacristie en rez-de-chaussée (la feuille du plan de Martellange est coupée sur son bord droit) et la chambre du sacristain à l'étage. Au fond de cette cour sont prévues des latrines isolées du reste des bâtiments.

Au premier étage, les circulations se font par de longs couloirs se croisant à angles droits et positionnés côté cours, assurant la fluidité des déplacements entre les différents corps de bâtiment. Les pièces qui le constituent sont essentiellement des chambres de religieux, tant au-dessus de la cour des classes que de celle des pères. Dans l'aile est, un logement jouxté d'une salle des archives est réservé au père syndic. La bibliothèque occupe l'aile nord de la cour des pères, une seconde, plus petite, jouxte la chambre du bibliothécaire dans l'aile ouest. Enfin l'infirmerie et sa chapelle jouissent d'une position isolée à l'extrémité du corps de bâtiment est, donnant sur la quatrième cour.

L'emplacement de l'église est inchangé par rapport au plan de 1605, mais elle est désormais en retrait d'alignement, afin de dégager un parvis devant son entrée sur rue (on retrouve la même disposition au collège du Puy-en-Velay), et longée par une galerie à portique sur son flanc sud, donnant sur la cour des classes. Une porte ouverte en son milieu permet aux élèves d'y accéder depuis l'intérieur du collège, dispositif que l'on retrouve au collège de la Trinité de Lyon par exemple, dont le plan date aussi de 1607. Deux oratoires surplombent le chœur, dispositif fréquent dans les églises jésuites ; l'accès aux tribunes se fait par un escalier en vis qui dessert aussi les chapelles des congrégations, prévues au premier étage de l'aile ouest de la cour des classes, au-dessus de l'entrée du collège.

2. Les jésuites aux prises avec la ville pour la construction du collège (1606-1656)

Conformément aux directives données par Martellange dans son mémoire descriptif de 1605 (commencer à construire « ce qui est du milieu »39), les travaux ont commencé par la construction des bâtiments scolaires et d’habitation. Les prix faits ont été passés les 6 et 17 avril 1606 avec le maître maçon et tailleur de pierre Jehan Chenelat et le maître charpentier Didier Jossin pour la construction de " sept classes y compris la salle des déclamations, des largeur et longueur qu'elles sont désignées dans le plan dressé par la père Martellange de la Compagnie de Jésus " 40.

Martellange ne semble pas avoir supervisé ces travaux, en partie réalisés au plus tard en avril 1615, date à laquelle il se rend à Moulins pour remédier à un problème technique, les poutres de la salle des actions scolastiques, située au rez-de-chaussée du corps de bâtiment central, ayant fléchi 41. Les corps de bâtiments donnant sur la basse cour, comprenant diverses dépendances, sont élevés plus tardivement, les acquisitions de terrains sur cet emplacement datant de la fin des années 1620 42.

Une partie des murs de l'ancien collège est-elle conservée lors de cette première phase du chantier ? C'est ce que l'on pourrait supposer à la lecture du rapport établi par l'architecte Joseph Evezard lors de la prise de possession du collège par les doctrinaires, le 15 décembre 1780 43. Il constate en effet qu' " elles paraissent de plus ancienne construction et peu solide ". L'utilisation de poutres de chêne, trop légères, a par ailleurs entraîné des affaissements de planchers, défaut auquel Martellange avait été appelé à remédier en 1615, pour la salle des actions scolastiques. A tout le moins peut-on retenir que les matériaux employés pour certaines des parties "non visibles" du collège, donnant sur l'arrière, n'étaient pas de même qualité que ceux des élévations donnant sur la cour des classes. D'autres, telle l'aile est (aujourd'hui détruite), étaient sans doute de meilleure facture, et les élévations similaires à celles sur la cour des classes, ainsi que le relève l'architecte des Bâtiments civils Alphonse de Gisors en 1862 44.

1. Jean Harel, architecte du collège ?

On trouve parfois mention dans certains documents 45 d'un architecte du nom de Jean Harel, qui aurait assuré la construction du collège. Aucune des sources consultées dans le cadre de la présente étude ne justifie une telle attribution, même si le nom de Jean Harel apparaît à plusieurs reprises dans les fonds des archives communales et départementales. Il désigne en fait deux personnes différentes, le père et le fils, qui tous deux furent échevins de la ville de Moulins. Jean Harel père, "marchand grossier" (mort en 1612), est l'un des signataires du contrat de 1605 et des actes d'acquisition des maisons de la Ceraine et du Chef Saint Jean en 1606 46. Il est également présent à la cérémonie d'ouverture des classes, le 19 octobre 1606 47 ; Charvet le mentionne dans sa monographie sur Etienne Martellange 48, tout comme Bouchard 49. A aucun moment ces deux auteurs n'indiquent qu'il est architecte ou versé dans l'art de construire. Jean Harel fils est quant à lui conseiller du roi au présidial de Moulins, châtelain de Bressoles et propriétaire du château d'Aigrepont de 1631 à 1656, et à partir de 1623 au moins premier échevin de la ville50. On imagine mal que l'un comme l'autre aient pu prendre matériellement part à la construction du collège (rôle qui par ailleurs était le plus souvent assuré par l'un jésuites résidant au collège ayant le titre de praefectus fabricae et possédant au moins des rudiments dans ce domaine). Le fait apparaît d'autant moins probable que jésuites et membres du conseil de ville furent régulièrement opposés dans le cadre de procédures durant toute la première moitié du 17e siècle. Cette hypothèse paraît donc devoir être exclue, tant que d'autres sources ne viennent pas la confirmer.

2. Le collège dans la ville

Situé on l'a dit à l'extérieur du rempart, le collège est implanté le long d'un des principaux axes d'entrée dans la ville, le chemin de Paris, dans un quartier où se déploient de vastes terrains vierges de construction (hormis en bordure du grand chemin de Paris et des rues qui en partent). Nombre de couvents s'y installeront dans le courant du 17e siècle : Visitation au nord-ouest du collège, de l'autre côté du chemin de Paris, Carmélites à l'est, rue de Bapaume, dont le jardin est mitoyen de celui du collège, Ursulines au sud-est, rue de l'Aumône (voir ill. ci-dessous et ill. IVR84_20210300037NUCA).

Plan de Moulins et ses faubourgs en 1660 ; souligné en rouge : le collège des jésuites (dess. in M. Litaudon, 1962, p. 311)Plan de Moulins et ses faubourgs en 1660 ; souligné en rouge : le collège des jésuites (dess. in M. Litaudon, 1962, p. 311)

Deux vues de Moulins réalisées probablement en 1615 par Etienne Martellange, et sur lesquelles on distingue le collège, donnent une idée de cet environnement.

Vue de Moulins par E. Martellange, vers 1615Vue de Moulins par E. Martellange, vers 1615

Si l’on peut y deviner l'emplacement de ses bâtiments, à gauche de la vieille ville sur le dessin ci-dessus, et sa forme générale, quadrangulaire, ils nous renseignent peu en revanche sur l'avancement de la construction à cette date. Le collège est davantage visible sur un plan de Moulins, datant du milieu du 17e siècle et faisant partie du volume XI de la collection topographique de Gaston d'Orléans, contenant la description du royaume de France (ill. ci-dessous). On y repère, en effet, la fontaine et l’église Saint-Jean rue de Paris, la ruelle du logis du Chef Saint-Jean, la cour du collège avec son puits, et le vieux bâtiment au sud de la cour (à droite sur le dessin), perpendiculaire à la rue de l'Aumône. L’édifice religieux représentée en avant de la cour, avec sa façade en alignement de la rue du faubourg de Paris, est probablement la chapelle provisoire, qui semble donc achevée à la date où cette carte est établie, peut-être entre 1648 et 1652 51. Le premier corps de bâtiment construit par les jésuites n'y figure cependant pas tel qu'il devrait l'être (en fond de parcelle et très en retrait par rapport à la chapelle), ce qui rend sujette à caution si ce n'est sa datation, du moins la lecture qui peut en être faite.

Plan de Moulins, v. 1650, détail : bâtiments et cour du collège (B.n.F., Cartes et plans, GE BB-246, XI,146-147RES) Plan de Moulins, v. 1650, détail : bâtiments et cour du collège (B.n.F., Cartes et plans, GE BB-246, XI,146-147RES)

Les documents iconographiques plus tardifs ne nous renseignent pas davantage sur l'aspect extérieur du collège, si ce n'est sur l'implantation de ses bâtiments. Son extension maximale est atteinte au milieu du 18e siècle (Plan de la ville de Moulins, AD Allier, 1 C 22 ; ill. ci-dessous ; les archives municipales de Moulins conservent un plan plus précis de la ville réalisé en 1763, mais son mauvais état en rend la lecture difficile, une photographie de détail sur l'emplacement du collège a néanmoins été réalisée, ill. IVR84_20210300016NUCA ). Alors qu'il devait être compris entre le vieux rempart et la nouvelle enceinte projetée à partir de 1638 par le maréchal de Saint-Géran, nommé en 1619 gouverneur de Moulins et du Bourbonnais, il reste jusqu'au départ des jésuites hors les murs de la ville, cette enceinte n'ayant jamais été achevée. A partir des années 1680, le collège, implanté le long de l'axe nord-sud de traversée de la ville (route de Paris à Lyon), va se trouver davantage connecté aux voies de circulation desservant la ville. C'est à cette période en effet que se met en place, sous l'impulsion des intendants du roi, une politique de rénovation urbaine qui bénéficie en partie au collège. La démolition progressive du vieux rempart, des quatre portes de la ville et le comblement des fossés permettent l'érection de nouvelles résidences le long de rues alignées sur les anciennes courtines. La création en 1683 d'un large cours planté d'une quadruple rangée d'ormeaux (actuel cours de Bercy), entre les berges de l'Allier et le chemin de Paris, participe de l'embellissement des abords de la ville, dans la proximité immédiate du collège : l'un de ses bras prend son départ au niveau de la rue de Paris, et l'autre de la rue sous Saint-Jean (actuelle rue du Lycée), qui toutes deux conduisent à la porte du collège.

Plan de Moulins au 18e siècle (après 1756), avec localisation du collège (AD Allier, 1 C 22)Plan de Moulins au 18e siècle (après 1756), avec localisation du collège (AD Allier, 1 C 22)

L'Estat des papiers et titres des archives du collège de Moulins, qui recense l'ensemble des acquisitions foncières des jésuites à compter de 1606 et jusque dans les années 1720 52, révèle que ces derniers se sont peu à peu rendus propriétaires d'un grand nombre de maisons et jardins mitoyens du collège, non seulement rue de Paris et dans la ruelle longeant le logis du Chef Saint-Jean, en vue de bâtir leur église, mais aussi rue de Bapaume et rue l'Aumône (actuelles rues de Decize et des Potiers), jouxtant le couvent des Carmélites et la longeant jusqu'au croisement de la rue de l'Aumône, toutes données à bail. Ils disposaient ainsi de larges surfaces qui auraient pu être utilisées pour étendre le collège, sans que l'on puisse affirmer cependant que tel était leur objet. Il est toutefois attesté que certaines portions de ces jardins, acquises à partir de 1614, ont servi à agrandir celui du collège 53.

3. Une construction longue et difficile

La construction de l'ensemble des bâtiments du collège (hormis l'église) n'est sans doute pas achevée avant 1656, date portée sous le fronton de la lucarne centrale de l'élévation principale de la cour des classes.

Corps de bâtiment principal : lucarne centraleCorps de bâtiment principal : lucarne centrale

Cette inscription acterait ainsi l'aboutissement d'un long chantier dont la réalisation s'écarte notablement du plan initial. Ainsi le plan levé le 13 floréal an IV par l'ingénieur en chef du département54 Jean Benoist55 correspond-il probablement, si l'on excepte l'église de l'aile sud et la distribution de l'aile nord, à l'état du milieu du 17e siècle (un état également renseigné par les plans de la ville de Moulins datant du 18e siècle56. Cet écart s'explique essentiellement par la contrainte qu'imposait la disponibilité, ou non, des terrains nécessaires à la poursuite des travaux, et de la nécessité de s'y adapter.

Plan du rez-de-chaussée par Jean Benoist, 13 Floréal an IV, copié par R. Génermont en août 1944 (AD Allier 53 J 14 ; original en L 212/1) Plan du rez-de-chaussée par Jean Benoist, 13 Floréal an IV, copié par R. Génermont en août 1944 (AD Allier 53 J 14 ; original en L 212/1)

Sont conformes au projet de Martellange le corps de bâtiment central, en fond de la cour des classes, le premier construit, et celui en retour côté nord, à l'emplacement duquel était projetée l'église. Mais la salle des actions (ou de déclamations), initialement prévue à l'étage côté rue du faubourg de Paris, a été déplacée au rez-de-chaussée, dans un corps de bâtiment perpendiculaire à celui des classes fermant la cour des pères au sud. Disposition inhabituelle, car cette cour est en principe réservée aux religieux. De plus le plan de cette dernière a été inversé par rapport au plan initial, faisant basculer les bâtiments du sud au nord de la parcelle, selon un axe constitué par cette aile orientale où se trouve la salle des actions. C'est dans celle-ci qu'ont lieu les soutenances de thèses, distributions de prix et représentations théâtrales, dont la première est attestée en 1653 57, parfois accompagnées de pièces de musique 58. Cette partie du collège est probablement achevée à la fin des années 1610, puisque Martellange préconise en janvier 1616 l'emploi de poutres de sapin pour la couvrir au lieu de celles de chêne, qui avaient fléchi 59.

En lieu et place du plan en grille du projet, le collège s'articule dès lors autour de deux paires de corps de bâtiment en L, la première correspondant aux salles de classes, à l'église provisoire et peut-être à la salle d'assemblée des congrégations au rez-de-chaussée, à la bibliothèque et à des chambres de religieux dans les étages, la seconde comprenant au rez-de-chaussée la salle des déclamations et en retour d'équerre le lave-mains, le réfectoire, la cuisine et ses dépendances. Un dernier corps de bâtiment, probablement d'un seul niveau d'élévation, ferme cette cour au nord, comprenant un bûcher, une écurie et une remise ; c'est également là que logent les valets 60. Il est possible que ce dernier corps de bâtiment n'ait pas été construit par les jésuites, mais corresponde à l'une des maisons de la propriété de Jean Taillon, acquise pour partie le 25 août 1612 et démolie (maison appelée la Poste ou maison saint Georges, consistant en plusieurs chambres hautes et basses, étable, puits grange et jardin : " il paraît que c'est le terrain de la basse cour et d'une partie du jardin du collège " 61) et pour partie en 1628 (maison avec écurie et logement des valets, peut-être conservée par les jésuites pour ce même usage).

Une orangerie, derrière laquelle se trouve le jardin potager du collège 62, est signalée dans ce même corps de bâtiment sur le plan de 1796. Il est possible que la petite maison sise 7 rue Regnaudin (ill. IVR84_20200300020NUCA) soit un vestige de cette partie du collège (probablement la remise), tout comme le mur-pignon avec cheminée hors-oeuvre, un vestige du mur-de-refend nord du réfectoire 63. Le tout est entouré de jardins au nord, à l'est et au sud et clos de murs dont certains subsistent aujourd'hui encore, notamment au sud de la parcelle.

A l'arrière-plan : mur de refend de l'ancien réfectoire, aujourd'hui mur pignon, depuis le sud-ouestA l'arrière-plan : mur de refend de l'ancien réfectoire, aujourd'hui mur pignon, depuis le sud-ouest

La forme des escaliers est également modifiée, tout comme leurs emplacements. Prévus par Martellange à deux volées avec mur noyau, sans doute en maçonnerie, ceux réalisés sont en charpente, avec rampe à balustres rampants. Les trois volées se déploient dans un plan carré et sont soutenues par 4 poteaux en chêne foncé ornés d'un motif sculpté de rosettes. Un tel choix peut probablement s'expliquer par des traditions locales en matière de construction, et par le recours à un matériau plus économique.

Relevé de l'escalier de l'aile est par R. Génermont, août 1944 (AD Allier, 53 J 14)Relevé de l'escalier de l'aile est par R. Génermont, août 1944 (AD Allier, 53 J 14)

On sait également que les portes des salles de classes et du cabinet du préfet donnant sur la cour des classes, étaient surmontées des armoiries de familles moulinoises (leur présence est attestée au milieu du 18e siècle) : " la préfecture, au-dessus les armes de la maison de Messire d'Avaud, la logique au-dessus de laquelle sont les armes de Messieurs de Lingendes, la rhétorique sur laquelle sont les armes de Messieurs du Buysson, la troisième sur laquelle sont les armes de Mess. Giraud, la classe à côté de la sacristie et qui est la seconde a pour armes celles de Mess. Genin " 64. Toutes étaient probablement des bienfaitrices du collège ; c'est notamment par le biais de Jean Dubuisson, trésorier de France, que les jésuites étaient entrés en possession du domaine du Pouzeux, en 1634 65.

Dans son mémoire de 1605 accompagnant les plans du collège, le frère Martellange avait préconisé l'emploi de la brique de grande dimension : " il y a de l'épargne et plus de sureté en l'oeuvre 66. Ce souci d'économie des coûts de la construction, de règle dans l’édification des collèges jésuites, s'accompagne au collège de Moulins d'une mise en oeuvre "ornementale" du matériau, par l'utilisation de briques bichrome noires et rouges disposées en losanges, sur les élévations de la cour des classes et probablement sur celles des bâtiments des pères donnant sur la basse-cour. Cet usage décoratif de la brique relève des pratiques constructives locales, et s'accorde avec les élévations des demeures environnantes, notamment celle sur cour de l'hôtel Dubuisson de Douzon (situé au 3 rue de Paris), qui est sensiblement contemporaine de celle du collège.

Trumeau et porte façade ouest, par R. Génermont en août 1944  (AD Allier 53 J 14) Trumeau et porte façade ouest, par R. Génermont en août 1944 (AD Allier 53 J 14)

Enfin, le corps de bâtiment ouest qui devait fermer la cour des classes côté rue du faubourg de Paris n'a jamais été réalisé. Cet emplacement est toujours occupé à la fin du 18e siècle par des maisons de particuliers, au nord d'un passage qui permet d'entrer dans le collège, tandis qu'au sud de ce dernier subsistent les deux salles de classe aménagées dans celles acquises pour le collège, avec chambres à l'étage. Elles ne seront démolies qu'au début du 19e siècle, lors de l'installation du palais de justice (signalées sur le procès-verbal de visite de 1762 comme étant de " vieilles maisons " en mauvais état67, elles ne figurent plus sur le cadastre de 1819).

Les jésuites ont en effet peiné à obtenir de la ville le versement des revenus promis par le traité de 1605. En 1625, ils en appellent à la reine Marie de Médicis, qui leur octroie un don de mille livres. Dans une lettre de cachet datée du 13 mai, elle enjoint par ailleurs les officiers municipaux de Moulins à ne pas déduire cette somme de celle qu'ils doivent aux jésuites 68. Afin de s'assurer ces revenus dont ils manquent continument, les jésuites louent également à partir de 1626 les maisons sises rue de Paris et initialement achetées pour l’édification du collège et de l'église, dont celle du Chef Saint-Jean69.

Cette même année 1626, la ville s'engage auprès des jésuites, par contrat signé le 23 avril, à leur verser les 14 000 livres qu'elle leur doit, auxquelles s'ajoutent 27 000 livres restant à payer selon les termes du contrat initial 70. L'accord prévoit que ville sera déchargée de toute obligation de bâtir l'église à ses frais, et que celle-ci reviendra aux jésuites une fois le versement de cette somme réalisé, par annuités de 1000 livres sur les 27 années à venir. En 1682, l'intégralité de cette somme n'est toujours pas été versée : les fonds obtenus (12 000 livres sur les 14 000 promis, et 22 000 livres sur les 27 000 attendues) n'avaient permis de financer que la construction des bâtiments du collège et de la chapelle provisoire, et encore seulement en partie car les jésuites y avaient eux aussi contribué 71.

On peut néanmoins considérer qu'une fois achevé le décor peint de la salle d'assemblée des congrégations en 1684, ainsi qu'en témoigne l’État sommaire de la généralité de Moulins en 1711 : " rien ne manque à la commodité de leur maison " 72, hormis l'église.

3. Aléas de construction pour l'église du collège

L'histoire de la construction de l'église recoupe celle des autres bâtiments du collège : implantation et plan plusieurs fois modifiés, chantier régulièrement interrompu faute de subsides, multiples procédures engagées par les jésuites pour obtenir de la ville les fonds nécessaires.

1. La chapelle, ou " première église " : un lieu de culte provisoire et une datation à reconsidérer (1635-1642)

Le vieux collège possède une chapelle initialement utilisée par leur nouvel affectataire, mais qui menace ruine. Une fois les principaux corps de bâtiments du collège érigés, il devient indispensable de disposer d'un lieu plus approprié à la célébration des offices religieux. Mais, malgré la transaction de 1626 qui leur garantissait le versement annuel d'une somme de 1000 livres et l'achat des terrains nécessaires à la construction de leur église, les jésuites ne disposent toujours pas, en 1635, de la totalité de ces terrains, ni de revenus suffisants pour la bâtir 73. Aussi la municipalité, n'étant pas en mesure de s'acquitter de ses obligations, leur propose-t-elle une nouvelle transaction : en échange de l'effacement de sa dette, elle renoncerait à la clause du contrat de fondation qui imposait aux jésuites de bâtir une église pour le collège74. L'accord ne se fait pas. En revanche, la Ville acquiert la même année la maison de la Tête Noire75, mitoyenne de celle du Chef Saint-Jean, sur le terrain de laquelle les jésuites entreprennent la construction d'une chapelle provisoire, non conforme dans sa disposition au projet de Martellange mais sur le même emplacement. Souhaitant obtenir l'assurance que les jésuites tiendraient leur engagement la Ville impose en outre au recteur du collège Claude de Lingendes de confirmer la nécessité d'acquérir également la maison Demoret, laquelle occupe une autre partie du terrain prévu pour l'église (déclaration signée le 21 août 1635)76.

Il est possible que ce premier édifice soit en partie achevé en 1642 : en 1868, douze cercueils, dont quatre portant des dates comprises entre 1642 et 1651, sont exhumés de son sous-sol lors d'une fouille ; l'orientation vers l'est des pieds des défunts constitue un indice probable de la présence d’un autel77. Cette datation est cohérente avec l'hypothèse formulée plus haut, à savoir que la date de 1656 portée au fronton de la lucarne du corps de bâtiment principal marque l’achèvement d'une première phase de construction du collège, dont la totalité des bâtiments, hormis l'église, sont édifiés. Elle l'est également avec la datation proposée par Marie Litaudon la vue cavalière de Moulins conservée à la Bibliothèque nationale de France, sans doute réalisée avant 1652, sur laquelle cette chapelle est représentée (voir ci-dessus, § 2.2.). Elle est enfin confortée par au moins deux document conservés aux archives départementales de l'Allier.

Le premier est relatif à une procédure engagée par les jésuites en 1670 contre la ville 78. Le procès-verbal de comparution indique que les jésuites ont employé 40000 livres à la construction du reste des bâtiments du collège et de sa chapelle depuis la transaction de 1626 " ainsi qu'il est connu aux sieurs maire et échevins et qu'il est reconnu par l'inspection du collège sans avoir reçu aucune somme de la ville sur ladite construction que la somme de 22000 livres et ont fourni le surplus de leurs deniers ". La suite du procès-verbal atteste que cette construction était achevée en 1656 : " c'est la raison pour laquelle par la sentence [de la sénéchaussée du Bourbonnais] du 12 septembre 1656 les sieurs maire et échevins ont été condamnés la somme de 5000 livres restant des 27000 livres promis pour la construction ", en vue de rembourser les jésuites des fonds par eux engagés 79.

Le second document vient à l'appui du premier. Il s'agit du registre d'inventaire des titres du collège, lequel retranscrit une grande partie des actes d'acquisition et des procédures engagées par les jésuites, parfois accompagnés de commentaires du rédacteur. Rendant compte de la sentence de 1656, ce dernier indique non seulement qu'à cette date les sommes déjà versées avaient été employées " à bâtir un grand corps de logis pour les classes et une chapelle telle qu'elle subsiste encore aujourd'hui " -- soit vers 1756 -- 80, mais aussi que les jésuites avaient fait entériner, dans le cadre de la transaction de 1626, le non respect du projet initial de Martellange, lequel avait un caractère contractuel : il avait été convenu que la Ville, une fois ses dettes réglées, serait déliée de tout obligation de financer de la construction des bâtiments et de l'église, hormis l'acquisition des fonds et que les jésuites ne pourraient quant à eux être contraints d'engager la construction de leur église dans les cinq années suivantes, " ni de garder entièrement le dessin de maître Estienne Martel-Ange " 81.

Bien que construite sur l'emplacement prévu par ce dernier, cette chapelle est de dimensions plus modestes que l'église projetée. De plan rectangulaire, elle est plus étroite (il fallait préserver le logis du Chef Saint Jean de la démolition), moins longue, et sa façade est placée dans l'alignement des maisons longeant la rue du faubourg de Paris82. Ce décalage vers l'ouest permet la construction dans son prolongement, et en retour d'équerre du corps de bâtiment central d'une nouvelle salle, peut-être d'un seul tenant et s'élevant sur toute la hauteur (au sujet de cette salle, voir ci-dessous, § 3.3. et le dossier IM03000604), faute de pouvoir construire à l'ouest de la cour des classes, où se trouvent les maisons que les jésuites n'ont jamais pu remplacer par un nouveau corps de bâtiment. Par ailleurs, les jésuites envisageaient, une fois leur église achevée, de transformer cette église provisoire en deux nouvelles salles de classe et salle de congrégation des écoliers 83.

2. La " deuxième église " (ap. 1682-1793)

Le début de la construction de la première église du collège, localisée dans l'aile nord, est généralement daté de 165684. On vient de voir que cette datation était sans doute erronée. Cette interprétation est peut-être due à une lecture fautive de la sentence de 1656, laquelle impose à nouveau à la ville d'octroyer aux jésuites les fonds nécessaires à l'édification de leur église. Certains auteurs se sont ainsi accordés à penser que cette première église aurait connu de nombreux aléas dans sa construction, souvent interrompue faute de subsides, et n'aurait été achevée que dans les années 1680 sans se conformer aux plans établis85. Quant à la deuxième église (actuelle aile sud du palais de justice), elle aurait été construite plus tardivement, au 18e siècle, sans qu'une date de début de construction puisse être avancée86.

A la lumière de ce qui été dit précédemment, ces hypothèses de datation ne peuvent plus être retenues. Une nouvelle chronologie peut dès lors être proposée, laquelle permet notamment de dater le début de construction de cette "deuxième église". Même si les premiers fonds sont acquis à partir de 165187, les travaux n'ont pu débuter qu'après la résolution du conflit des jésuites avec les échevins. Soit après la supplique qu'ils ont adressée en 1682 à Colbert pour faire avancer leur cause 88, et l'arrêt rendu par Louis XIV le 21 novembre 1682. Il était acté que les jésuites percevraient de la ville 20 000 livres, correspondant à la réduction de la dette accordée par le roi à la ville, " à la charge par eux de faire incessamment travailler à la construction de leur église et du portail de leur maison" 89. Laquelle somme ne leur serait octroyée qu'à proportion de l'avancement des travaux : " les deniers seront mis entre leurs mains à proportion que leur bâtiment avancera "90.

Ces derniers commencent probablement vers 1683-1684 : les archives communales conservent en effet plusieurs quittances de paiement pour les années 1684 à 1688 91, indiquant qu'à cette période et conformément à l'accord signé, les travaux sont en cours. En outre, l'acte de vente d'une maison située rue du faubourg de Paris " vis à vis l'hostellerie de l'image " acquise à Jean Provost, boulanger, par le recteur Le Paulmier le 3 mars 1685, indique qu'elle " confine à la nouvelle église de midi "92. Enfin, des témoignages contemporains viennent à l'appui de cette hypothèse. Ainsi l'intendant du Bourbonnais Florent d'Argouges note-t-il en 1686, dans son Procès-verbal de la généralité de Moulins, que les jésuites " font bâtir une église qui sera fort belle, du fonds de 20000 livres qui leur était dû par la ville de Moulins, ainsi qu'il a été ordonné par l'arrêt du Conseil du 21 novembre 1682, qui liquide les dettes de ladite ville et leur a adjugé cette somme à cette condition " 93 : une telle formulation ne saurait s'appliquer à l'église provisoire. Les travaux avancent lentement puisqu'au départ des jésuites, elle atteint à peine la hauteur des voûtes 94 ; inachevée au moment du départ des jésuites en 1762, elle est transformée en salle d'audience de la cour d'assises après l'installation du palais de justice, au 19e siècle (voir ci-dessous, § 4.3.2.). L'exposé des motifs qui ont nécessité un excédent de dépenses95 indique que l'église, avant sa transformation, était dotée d'une charpente à la Philibert Delorme (charpente en carène renversée), que les chapelles étaient en partie achevées et que sa façade, pourvue de niches et d'ornements sculptés, présentait des saillies que l'architecte départemental Agnéty fait supprimer, en même temps qu'il restaure les maçonneries en mauvais état. Ces travaux ont également entraîné la modification de son élévation nord, percée de nouvelles ouverture et dont la brique vient remplacer les moellons d'origine.

4. Les congrégations mariales au collège de Moulins

Il n'est pas rare que les congrégations liées aux jésuites bénéficient d'une, voire de plusieurs, chapelles particulières au sein du collège. Bien que l'existence de ces congrégations soit attestée, et que les procès verbaux de visite du collège réalisés en 176296 mentionne la présence de chapelles au sein du collège, elles restent difficile à localiser. Rolland d'Erceville, qui en dénombre cinq : celles des Écoliers (vraisemblablement la première créée, attestée en 1626 97 et placée sous le vocable de l'Annonciation de la Vierge 98), des Messieurs, des Bourgeois, des Artisans et des Femmes, souligne le caractère inhabituel de cette dernière, qu'il dit n'avoir rencontrée nulle part ailleurs : " je ne parlerai pas des quatre premières, qui étaient d'usage dans tous les collèges et autres maisons des Jésuites ; je n'ai trouvé qu'à Moulins une congrégation de femmes ; cette dernière est enveloppée d'un mystère dont je n'ai pas connu l'objet ; quoi qu'il en soit, tout ce que j'ai pu recueillir à ce sujet, se réduit à la déclaration des Jésuites, insérée dans le procès-verbal du 25 août 1762 99, lors de leur sortie ; ce procès-verbal porte qu'en visitant l'église les officiers royaux ont remarqué une petite chapelle dans le mur garnie de son autel, d'une statue de la Sainte Vierge, et de plusieurs autres ornements détaillés dans le procès-verbal, et que dans un embrasement pratiqué dans le maître-autel ils ont trouvé deux boîtes de sapin (...) ; y étaient déposé les effets destinés au petit autel sus indiqué, dont la desserte se faisait par des femmes et des filles de cette ville "100.

Cependant, un premier procès-verbal de visite, daté du 20 août 1762 et dressé en vue de recenser les effets des congrégations, n'en mentionne que trois : celle des écoliers, des bourgeois et des femmes ; il n'est pas impossible que Bourgeois et Messieurs101 renvoient à une seule et même congrégation désignée sous deux termes différents. Les deux premières ont alors chacune leur "chapelle" dans deux salles distinctes dans l'aile nord, à l'arrière de l'église : elles sont toutes deux pourvues d'un autel et du mobilier nécessaire pour y ranger les objets du culte, mais celle des écoliers est utilisée également comme salle de classe 102. Il est possible, mais rien ne l'atteste, qu'à cet emplacement se soit initialement élevée sur toute la hauteur du corps de bâtiment une salle de plus vastes proportions (à ce sujet, voir BOURGAIN, J.-Y., 1987, et dossier IM03000604), qui ait fait office de chapelle à l'usage des congrégations. L’iconographie mariale du décor plafonnant de l'actuelle salle d'audience du tribunal civil, une Assomption de la Vierge, inviterait à pencher pour cette hypothèse, avant que la salle ne soit entresolée et deux pièces créées au rez-de-chaussée, afin de servir de chapelle aux congrégations des écoliers et des bourgeois. La salle de l'étage est-elle restée dévolue à la congrégation des Messieurs (il n'est jamais fait mention de cette dernière dans les procès-verbaux de visite de 1762) avant d'être transformée en bibliothèque ? L'existence de cette dernière est attestée au plus tôt en 1756103 et portée sur le plan dressé par Benoist en 1796 (voir ill. ci-dessous, § 2.). Pourtant, sachant l'importance attribuée aux bibliothèques dans les collèges jésuites, d'une part, et que celles-ci sont toujours positionnées au premier étage, on imagine mal que celle du collège de Moulins n'ait pas eu une place de choix, et l'on ne peut affirmer en toute certitude que la distribution décrite dans les procès-verbaux de 1762 ne soit pas celle d'origine.

En revanche, l'hypothèse de Pérot104, reprise par Moisy105, qui voyait dans cette salle un vestige de la chapelle provisoire des jésuites, ne peut être retenue : cette dernière occupait sans doute possible l'actuel emplacement de l'actuelle bibliothèque du tribunal au rez-de-chaussée de l'aile nord, tel que l'indiquent le procès-verbal de visite du 25 août 1762 (la chapelle et sa sacristie se trouvent avant l'escalier en bois, en arrière duquel se trouvent les classes de seconde et de troisième), le plan de la ville de Moulins de 1763 106 sur lequel les toitures de la chapelles sont distinctement représentées, ainsi que le plan d'état des lieux du collège dressé en1796 (voir ill. ci-dessous).

3. Après les jésuites

1. Confirmation du collège, création d'un pensionnat et nouveaux enseignements

L'expulsion des jésuites de toutes leurs maisons et collèges, décidée par un arrêt du Parlement de Paris en 1762, entraine la confiscation de leurs biens. Dans la plupart d'entre eux, un état des lieux est dressé après leur départ par des hommes de l'art (le plus souvent architectes), souvent accompagné de plans. C'est le cas à Moulins : la configuration du collège à cette date est connue grâce au plan métrographique de l'architecte moulinois Joseph Evezard rédigé le 14 janvier 1763107. Bouchard en publie une restitution sous forme de dessin en plan en s'appuyant sur ce document, réalisé par l'architecte de la ville J.-C. Delucenay en 1821108. Ce plan ne reproduit cependant que la distribution du rez-de-chaussée (ill. ci-dessous) ; pour connaître celle des étages, et le dessin des élévations, il convient de se référer au texte du manuscrit.

Plan du collège en 1762 [rez-de-chaussée] : essai de restitution (in Bouchard, J., 1872)Plan du collège en 1762 [rez-de-chaussée] : essai de restitution (in Bouchard, J., 1872)

Celui-ci indique la présence de deux petites tours carrées au-dessus des deux portiques aux extrémités du corps de bâtiment principal, en fond de cour, celle de gauche portant l'horloge. Cette dernière rythme non seulement la vie du collège mais aussi celle du quartier et du couvent voisin de la Visitation, ainsi que le consigne le procès-verbal de visite du 25 août 1762 : " il serait intéressant pour la ville et pour le quartier avoisinant de conserver l'horloge, et notamment pour la communauté de la Visitation, laquelle n'en a point, car elle lui a toujours servi pour ses exercices "109. Tout le rez-de-chaussée est occupé par les classes, l'étage par une partie de l'escalier, au nord, par un corridor faisant office de dortoir à côté duquel se trouvent six chambres, et une petite pièce sans jour servant de bûcher ou de magasin à l'extrémité sud ; dans l'étage de comble se trouve une bibliothèque comprenant plus de 5000 volumes (le procès-verbal de visite du 25 août 1762 110 recense pour sa part neuf chambres au premier, et quatre au second, meublées plus sommairement, et mentionne la présence d'une bibliothèque distincte de la grande bibliothèque du premier étage, à ce niveau).

L'aile gauche comprend l'église provisoire, à l'arrière de laquelle se trouve une petite pièce servant de sacristie, jouxtant le grand escalier en bois qui dessert l'étage ; derrière la cage de l'escalier se trouvent les deux salles de classes (auparavant utilisées comme chapelles par les congrégations), au rez-de-chaussée, une grande bibliothèque à l'étage, dont le plafond est enrichi d'un décor peint représentant l'Assomption de la Vierge (étudié). Les élévations sud et nord comprennent huit ouvertures de chaque en partie basse et le même nombre en partie haute. Son appareil de briques noires et rouges est similaire à celui du corps de bâtiment en fond de cour. L'aile droite est occupée par l'église en construction, qui à cette date s'élève sur une hauteur de 20 à 24 pieds (soit 7-8 m), tout comme sa façade sur la rue de Paris.

A l'arrière du corps de bâtiment principal se trouve le " bâtiment d'exercice ", tous deux partageant le même escalier, identique dans sa forme à celui de l'aile nord, comprenant la salle des déclamations et le chauffoir au rez-de-chaussée, les appartements du recteur et du procureur, la salle des archives. Au second se trouvent une couturerie ou lingerie, trois chambres dont une pour un domestique111 et trois pièces servant de magasin ou de remises 112.

En retour d'équerre vers le nord-est, un dernier corps de bâtiment dans lequel se trouve un escalier desservant tous les niveaux, abrite lave-mains, réfectoire, paneterie, cuisine et latrines. A l'étage se trouvent la grande infirmerie, à l'extrémité nord, ainsi que les appartements des régents et du recteur, à l'angle sud-est, et une salle pour les archives. Un petit bâtiment "resté imparfait", de plan carré et accolé à la cuisine, est affecté au garde-manger au rez-de-chaussée et à une petite infirmerie, qui comprend deux chambres, à l'étage. Organisés autour de la basse cour, ces bâtiments sont reliés par un passage au jardin potager, au nord, et au jardin principal, où se trouve un verger, à l'est (voir en Annexe 4 la description de ce jardin, tel qu'il était en 1780). On accède à la basse cour depuis la rue de Paris par une étroite ruelle à l'aspect inchangé aujourd'hui (ill. IVR84_20200300127NUC4A).

Les pères ayant quitté le collège le 1er avril 1762, ce dernier est désormais géré par un bureau d'administration dans lequel siègent le maire ainsi que des représentants de la municipalité, du bureau des finances et du diocèse. Ses locaux sont situés au premier étage du corps de bâtiment en fond de cour du collège 113. Pour ce ce qui est des enseignements, deux ecclésiastiques locaux les remplacent pour les chaires de théologie et philosophie, et cinq maîtres d'école privés pour les petites classes et la classe de grammaire. En janvier 1763, un nouveau principal, Jean-Gabriel Barthouil, est choisi à l'instigation de Rolland d'Erceville au sein de l'Université de Paris, laquelle fournira un important contingent de régents et professeurs jusqu'à la Révolution 114. De nouvelles disciplines sont enseignées, dont la géographie, à l'aide de cartes et de globes achetés en 1763 115. Les lettres patentes du 31 août 1764 confirment le collège dans ses missions d'enseignement et autorisent la création d'un pensionnat 116.

Afin de rappeler cette protection royale, l'intendant Jacques de Flesselles ordonne la même année l'érection d'une nouvelle porte d'entrée pour le collège, " de façon à pouvoir construire dans la suite des boutiques de chaque côté et des logements au-dessus " 117. Elle doit remplacer la porte bâtarde qui jusqu'alors permettait d'entrer dans le passage menant à la cour du collège. Les travaux sont réalisés sous la conduite et d'après des dessins de l'ingénieur des ponts et chaussées Moret et achevés en 1766 118 ; côté cour, une grille en fer forgé vient fermer le passage 119. La description qu'en fait cependant l'architecte Joseph Evezard en 1780, mentionnant les changements apportés aux bâtiments du collège depuis 1763, laisse planer comme un doute sur la magnificence de cette réalisation : " il n'a été fait aucun changement depuis cette visite de 1763120, qu'un petit modique portail d'entrée dans la principale cour " 121.

Les bâtiments font également l'objet de travaux de rénovation ; à cette occasion, la cour reçoit un pavement et un nouveau clocher est érigé en 1771 sur le pavillon d'angle nord, venant remplacer ceux de l'horloge et de l'église provisoire 122.

En 1780, le bureau d'administration, accusé de négligences, est congédié par le pouvoir royal, et le collège remis aux prêtres de la doctrine chrétienne, ou doctrinaires123. Un nouvel état des lieux est alors réalisé par l'architecte Joseph Evezard l'aîné124, lequel souligne leur mauvais état, moins en raison d'un manque d'entretien que de défauts de construction originels. On procède également à un nouvel inventaire des vases et ornements liturgiques, de la bibliothèque, du mobilier et des effets du collège125 ; huit grands tableaux sont signalés dans le réfectoire. Evezard préside sans doute aux importants travaux d'aménagement engagés par les doctrinaires, qui empruntent pour ce faire la somme non négligeable de 100 000 livres, d'une part pour remédier à l'état de délabrement des bâtiments (particulièrement marqué pour celui abritant le réfectoire, à l'est de la basse-cour), d'autre part pour accueillir à nouveau des pensionnaires. Ces derniers sont 45 en 1781, pour un effectif total de 120-130 écoliers 126. En 1785, Joseph Lakanal y est nommé professeur de philosophie 127. Le collège reste ouvert pendant la Révolution, et des distributions de prix continuent d'avoir lieu jusqu'en août 1792 128 ; il ferme ses portes au printemps 1793 : à cette date, il ne compte plus que 19 élèves (FAIGE et BOUTRESSE, 1936, t.2, p. 70). La chapelle sert à partir du 1er juin 1790 129 de lieu de réunion à l'assemblée électorale, puis à l'assemblée administrative du département de l'Allier. Par la suite, l'assemblée se réunit dans la salle de la bibliothèque (vraisemblablement à partir de 1792 et les distributions des prix ont lieu dans la chapelle130. Une messe continue d'y être célébrée quotidiennement, mais les élèves ne sont tenus d'y assister que sur demande de leurs parents 131.

L'état des bâtiments à cette date est connu par la Déclaration des biens meubles et immeubles du collège royal 132, établie à la suite des décrets de nationalisation des biens du clergé. Le rez-de-chaussée est entièrement dédié " aux exercices communs, soit des maîtres soit des élèves ", les chambres des maîtres sont au premier étage et l'étage de comble est constitué d'un vaste espace dans lequel ont été construites " pour trente élèves des cellules dans le goût de celles de l'école militaire ". La bibliothèque est considérée comme la plus belle pièce du collège ; dans une pièce attenante sont conservées les archives.

4. Devenir du collège au 19e siècle : entre éducation, justice et beaux-arts (1795-1910)

En 1795, au moment de la création des écoles centrales (décret du 25 février 1795, modifié par le titre II de la loi Daunou du 25 octobre 1795 sur l'organisation de l'instruction publique), de longues discussions s'engagent entre la commune, le département, le comité d'Instruction publique et le ministère de l'Intérieur, afin de déterminer le lieu le plus approprié à l'installation de cette nouvelle école, destinée à remplacer le collège. On assiste alors à d'incessants revirements de ces administrations, dont les choix se portent tour à tour, pour l'école centrale, sur l'ancien collège ou sur l'ancien couvent de la Visitation, et pour le tribunal sur le château, ou sur les anciens couvents des Minimes et de la Visitation, ou sur l'ancien collège, tous devenus biens nationaux.

1. L'Ecole centrale

Le 27 nivôse an III/16 janvier 1795, les officiers municipaux adressent au comité d’Instruction publique une pétition en faveur de l'établissement de l'école centrale du département à Moulins, arguant du fait que son ancien collège en constitue le local le plus approprié, sous réserve de faire " jeter une couverture " sur l'église inachevée des Jésuites, et insistant sur l'aspect imposant du bâtiment : " on aurait deux ailes de bâtiment d'une longueur de vingt-cinq toises chacune, jointes par un corps plus long encore ; ce qui , sans rien détailler, présente pour cet établissement un emplacement superbe " 133. Le collège possède en outre, avec ses jardins, de vastes surfaces pour la culture des plantes nécessaires à l'enseignement de la botanique, lesquelles pourraient être augmentées si besoin par celles du jardin du couvent des Carmélites, qui jouxtait celui du collège à l'est, du côté de la rue Bapaume (actuelle rue de Decize). Les plans d'aménagement dressés par l'ingénieur départemental des Ponts et chaussées Benoist le 13 floréal an IV / 2 mai 1796 (ill. ci-dessous) et approuvés par l'administration centrale du département le 27 floréal de la même année 134 accompagnent cette demande.

A défaut d'achever l'aile droite, ce projet prévoit d'aménager dans le corps central les salles de classes au rez-de-chaussée et les logements des professeurs à l'étage, d'installer la bibliothèque de l'école au premier étage de l'ancienne salle d'assemblée des congrégations (actuel tribunal civil) et d'entresoler la chapelle située dans l'aile gauche afin d'installer la bibliothèque publique au rez-de-chaussée et une galerie de tableaux et objets d'art au premier étage.

Plan du 1er étage par Jean Benoist, 13 Floréal an IV (AD Allier, L 212/2)Plan du 1er étage par Jean Benoist, 13 Floréal an IV (AD Allier, L 212/2)

Dans l'attente d'une décision du gouvernement quant à l'affectation des locaux de l'ancien collège, l'école centrale est donc provisoirement établie dans ses murs, dont seules les anciennes classes, au nombre de six, sont réparées par le menuisier Vacher, en vue d'une ouverture le 1er nivôse an V / 21 décembre 1796. Le devis indique que les fenêtres des classes étaient dotées pour " partie en panneaux de plomb partie en carreaux ordinaires ", et que les marches devant les portes des classes étaient usées et devaient être refaites, attestant ainsi l'ancienneté de leur présence 135. L'inauguration a finalement lieu le 1er vendémiaire an V / 22 septembre 1796, dans l'une des salles du "ci-devant collège" et la distribution des prix se fait désormais dans la chapelle de l'ancien couvent de la Visitation. Parmi les enseignants, on relève le nom de Rétif de la Bretonne, nommé professeur d'histoire le 14 floréal an VI ; ce dernier ne se rendit jamais à Moulins136...

2. Le premier museum et l'école de dessin municipale

C'est dans une autre partie des locaux du collège que le peintre Claude-Henri Dufour a rassemblé les tableaux et mobilier précieux saisis à partir de 1789 dans les couvents et églises du diocèse, ainsi qu'un ensemble d'instruments scientifiques et de spécimens d'histoire naturelle, et déposés dans un premier temps dans les chapelles des couvents de la Visitation et de Sainte-Claire. Nommé par décret de 24 germinal an II / 13 avril 1794 " commissaire pour recueillir et inventorier les objets d'art appartenant à l'Etat " 137, il devient par la suite conservateur de ce dépôt, désormais dénommé Museum de Moulins138 dès lors que ce dernier a été ouvert au public, riche de près de 4000 pièces. Cet ensemble sera cependant peu à peu dispersé : une partie des collections scientifiques seront affectées à l'école centrale lors de sa création puis, en 1804, les œuvres et objets d’art religieux seront restitués aux églises. Ce premier musée fermera ses portes en 1832, le peu des collections restantes rejoignant alors l'hôtel de ville 139.

L'installation du musée a été prévue dès juillet 1795 par Benoist au 1er étage de l'ancienne chapelle du collège, et le détail des travaux de réparation à réaliser envoyé à la Commission d'Instruction publique le 19 messidor an III, hormis ceux pour la charpente et la couverture qui restaient à évaluer 140 (voir plan, ill. ci-dessus) ; ce devis supplémentaire est présenté au comité du museum de la ville de Moulins le 19 vendémiaire de la même année (Ibid.).

Dufour loge également dans l'ancien collège, dans un appartement qu'il a sollicité auprès du Directoire du département de l'Allier 141. Nommé professeur de dessin à l'école centrale, il donne à partir de 1798 des cours de dessin dans un local désigné comme son domicile, rue des Carmélites 142, avant de diriger l'école municipale de dessin créée en 1804 et installée jusqu'en 1865 143 dans l'ancienne chapelle du collège au rez-de-chaussée de l'aile septentrionale du palais de justice, " vaste salle de 21 mètres sur 8 " 144 : l'inscription en partie effacée portée sur la table saillante de la façade s'élevant sur la rue de Paris, refaite en 1826, en conserve le souvenir.

Ancienne chapelle, façade : détail de l'inscription ECOLE MUNICIPALE DE DESSINAncienne chapelle, façade : détail de l'inscription ECOLE MUNICIPALE DE DESSIN

3. Démêlés autour de l'affectation des biens nationaux aux institutions publiques (1795-1803).

On l'a vu plus haut, l'école centrale a ouvert ses portes dans l'ancien collège faute d'une décision ferme du pouvoir central quant à l'affectation des biens nationaux disponibles à Moulins pour l'installation des tribunaux, des prisons et des établissements d'enseignement (école centrale, puis lycée), et parallèlement, du museum et de l'école de dessin. Parmi ces biens qui pourraient être appropriés figurent notamment l'ancien collège et l’ancien couvent de la Visitation.

Au niveau local, les délibérations prises par les instances municipales et départementales ne sont guère plus cohérentes. Aussi établir une chronologie des décisions administratives relève-t-il de la gageure. Tentons néanmoins d'en ébaucher les contours ; pour plus de clarté, nous avons choisi de transcrire les dates du calendrier républicain dans leurs correspondantes du calendrier grégorien et de les faire figurer côte à côte.

Le 15 décembre 1792, alors que le collège est toujours dirigé par les doctrinaires (lesquels ont prêté serment à la Constitution), et que les visitandines ont quitté leur couvent devenu bien national, la ville se propose d'en acheter les bâtiments. Sa principale motivation est alors de " conserver le tombeau du duc de Montmorency comme monument précieux pour les arts et [d'] installer dans les bâtiments une école de jeunes filles et des administrations dont les tribunaux " ; la proposition est cependant ajournée car le couvent des Minimes a également été proposé pour l'installation tribunaux145.

Il n'est pas encore question que l'école centrale vienne occuper les lieux. En effet, l'ancien collège apparaît comme le lieu le plus approprié pour l'accueillir, ainsi que l'indique la pétition adressée par les officiers municipaux146 au comité d'Instruction publique le 27 nivôse an III/16 janvier 1795. Pourtant les travaux d'appropriation sont réduits au strict minimum, en raison des délais très courts qu'impose une ouverture fixée au 1er nivôse an V / 21 décembre 1796 et d'un budget probablement serré. Mais une autre raison peut être avancée. En effet, à peine deux mois après l'ouverture de l'école, de nouveaux plans 147 sont établis le 30 pluviôse an V / 18 février 1797, toujours par Benoist, en vue de l'installer dans l'ancien couvent de la Visitation. Ces plans sont approuvés par l'assemblée du département le 7 germinal / mars suivant. C'est l'argument qu'il met en avant dans sa correspondance avec l'administration du département : " la certitude de l’établissement de l’école centrale aux visitandines m’a fait suspendre jusqu’à ce jour les réparations que demande le jury d’instruction au bâtiment du ci-devant collège, mais comme nous allons entrer dans la saison [d'hiver] et qu’il ne serait pas possible que la translation des tribunaux dans le ci-devant collège puisse se faire encore de quelque temps, je me suis occupé de cette affaire et ladite administration trouvera ci-joint un devis estimatif dans lequel je n’ai compris que les objets les plus urgents sans comprendre ceux demandés par le jury d’instruction qui deviendraient trop dispendieux dans un établissement qui n’est que provisoire " 148.

1. Transfert de l'école centrale dans l'ancien couvent de la Visitation et ouverture du lycée (1803)

L'idée de cette installation est de fait plus ancienne. Dès 1790 était proposée la création d'un établissement d'enseignement, en l’occurrence une école de jeunes filles, dans les murs de l'ancien couvent. Ainsi que le note l'archiviste Delaire, auteur d'un rapport sur les beaux-arts à l’administration du district de Moulins, " les corps administratifs trouveraient dans la maison de la Visitation de vastes salles du couvent pour la tenue de séances publiques et toutes les pièces nécessaires pour leurs bureaux. Les tribunaux civils et criminels trouveraient dans l'église et dans la partie de la maison qui y est adjacente de belles salles d'audience et l'emplacement suffisant pour les greffes. On pourrait encore établir dans la partie des bâtiments qui entoure l'arrière-cour une école pour les filles "149. Vers 1792-93 ("l'an premier de la République"), c'est une école d'artillerie que le gouvernement envisage d'y installer, projet rapidement abandonné mais qui donne lieu à un relevé de l'ingénieur Benoist ; ce dernier dresse alors les plans des bâtiments, jardins et cours 150. Puis, en fructidor an II, un hôpital militaire, dont les travaux d'aménagement sont interrompus l'année suivante 151.

Le projet de transfert de l'école centrale à la Visitation revient à l'ordre du jour en 1795, avec l'appui de Joseph Lakanal, lequel était, on l’a vu, professeur de logique au collège de Moulins avant la Révolution. Député de l'Ariège à la Convention et membre du comité d'Instruction publique, il est en mission dans l'Allier en tant que représentant de ce dernier en prairial an III / juin 1795. Pour hâter l'organisation des écoles primaires et des écoles centrales, la Convention avait en effet nommé, le 21 germinal an III, cinq commissaires chargés de parcourir les départements ; à Lakanal avaient échu 19 départements, situés presque tous dans la région du sud-ouest. Durant son séjour dans l'Allier, il invite donc l'ingénieur en chef du département à dresser le " devis des travaux nécessaires à l'installation de l'école centrale dans les bâtiments de la Visitation "152.

C'est donc probablement dès cette date que des négociations sont entamées entre la ville et le département afin de mettre ce projet à exécution. En attendant, tout comme l'école centrale a été provisoirement établie, faute de décision du gouvernement, dans l'ancien collège, les tribunaux sont provisoirement installés en partie dans l'ancien couvent de la Visitation (tribunaux civils et de commerce, le 6 frimaire an IV153 ; autorisation confirmée par le ministère de l'Intérieur le 2 nivôse de la même année154), et en partie dans celui des Minimes (tribunaux criminels et correctionnels). Leur regroupement à la Visitation, dont le projet est établi par l'ingénieur Benoist le 12 pluviôse an IV / 1er février 1796155, est effectif dès cette date, l'effondrement d'une partie du cloître des Minimes l'ayant rendu nécessaire156.

Les discussions se prolongent au cours des premiers mois de 1798157. En mai de la même année est évoquée la possibilité de faire cohabiter école centrale et tribunaux dans les même bâtiments, solution dont s'étonne Benoist auprès de l'administration du département158 et finalement rejetée sans que le département renonce au transfert de l'école centrale159. Devant la stagnation des négociations, le ministère de l'Intérieur invite le 3e jour complémentaire de l'an VI / 19 septembre 1798 l'administration " à porter ses vues sur d'autres bâtiments pour y établir les maisons d'arrêt et de justice ", afin de ne plus retarder le transfert de l'école160. La pression ministérielle fait effet puisque la décision de transfert aux Visitandines est entérinée le 5 vendémiaire an VII / 26 septembre 1798161, tout comme celui des tribunaux dans l'ancien collège. Un Devis pour l'installation des tribunaux au ci-devant collège est établi le 2 frimaire an VII / 22 novembre 1798162. L'ensemble des projets, plans et devis, relatifs à ces diverses appropriations est communiqué à l'administration centrale du département le 19 nivôse an VII / 8 janvier 1799163. Il faut cependant attendre le tout début du 19e siècle pour que ces différents transferts soient effectifs 164.

Le projet de création d’un lycée à Moulins précède de quelques mois la loi du 11 floréal an X / 1er mai 1802 qui les institue 165, ce qui explique sans doute pourquoi ce lycée est le premier des lycées de province à entrer en fonction, ainsi que s’enorgueillit un article du Moniteur universel du 4 octobre 1804166. Son établissement dans l’ancien couvent de la Visitation est acté quelques mois plus tard, par l’arrêté consulaire du 24 vendémiaire an X / 16 octobre 1802. Après quelques mois de travaux, commencés le 23 brumaire an XI / 14 novembre 1802 et supervisés par l’architecte de la Ville Querry167 d'après le projet établi par l'ingénieur en chef du département Jean Benoist168, le lycée est inauguré le 16 juin 1803169. A la demande de Fourcroy, la suppression de l’école centrale et l’organisation du lycée sont supervisées par deux inspecteurs généraux membres de l’Institut, Noël Villar, ancien rapporteur du Comité d'Instruction publique, et l'astronome et mathématicien Jean-Baptiste Delambre. Ils procèdent notamment à la répartition des collections de l’école entre le lycée et la municipalité, à charge pour cette dernière de disposer d’un local pour les entreposer et de nommer un conservateur pour en prendre soin170.

2. Installation des tribunaux dans l'ancien collège

L'installation des tribunaux dans l'ancien collège apparaît la solution la plus évidente dès lors qu'est décidé le transfert de l'école centrale à la Visitation. Le 17 vendémiaire an VII / 8 octobre 1798, l'administration centrale du département en confie donc le projet d'appropriation à Benoist 171. Ce n'est cependant que par un arrêté préfectoral du 20 nivôse an XII / 11 janvier 1804, qu'est actée l'installation des tribunaux dans une partie des bâtiments de l'ancien collège. Leur sont affectés le corps de bâtiment central, l'aile méridionale, et une partie de l'aile est, autour de l'ancienne basse-cour. Une autre partie reste jusqu'au milieu du 19e siècle affectée au logement des professeurs du lycée 172 (décret impérial du 20 floréal an XIII / 10 mai 1805, confirmé le 20 juin 1807), essentiellement au premier étage du bâtiment principal et de celui en retour d'équerre (aile est), et l'étage de comble au musée 173 (le projet de Benoist de l'installer dans l'aile septentrionale n'a pas été réalisé). On accède à ce dernier par la grande porte du pavillon nord, (on lit aujourd'hui encore l'inscription MUSEE DEPARTEMENTAL sur son fronton, posée lors de l'installation d'un second musée au même emplacement, créé en 1860 ; voir plus bas, § 4.3.2.) et par l'escalier en bois de l'aile est (voir ill. IVR84_2021030004NUC).

Porte du pavillon nord : détail du frontonPorte du pavillon nord : détail du fronton

Enfin en 1807, la propriété de l'ensemble des bâtiments et dépendances de l'ancien collège est concédée à la Ville par l’État, lequel lui impute la charge des travaux de réparation et de construction à faire aux tribunaux174. Malgré cela il est encore désigné, en 1819, comme ancien collège sur le cadastre napoléonien175.

4. Vie des bâtiments au 19e siècle

Les premiers travaux documentés remontent à 1812 et concernent l'aménagement du logement du président du tribunal 176, suivis en 1814 par une nouvelle campagne touchant les bâtiments du tribunal et autres bâtiments du collège, le tout sous la conduite de l’architecte de la ville Nollet, puis de son confrère Querry 177. La salle d'audiences du tribunal civil, installée dans l'ancienne bibliothèque du collège, dont la fresque du plafond est restaurée, est pourvue d'un décor d'architecture en trompe l'oeil, également peint à fresque, sur les murs178. La salle d'audience de la cour d'assises est dans un premier temps installée dans l'aile est, à l'emplacement de l'ancien réfectoire. Dans cette aile est se trouvent également, jusqu'au début des années 1860, les archives du tribunal et le logement de son concierge (AD Allier, 4 N 36). Le tribunal de commerce est quant à lui positionné au rez-de-chaussée du grand corps de bâtiment, du côté sud (l'humidité de la salle d'audience est attribuée au fait qu'elle est située en dessous du niveau du sol côté jardin) ; dans cette partie du bâtiment, la toiture menace de s'effondrer, ce qui justifie la reconstruction en 1819 de la tourelle du pavillon sud179. Le projet d'appropriation de Louis-Gabriel Esmonnot datant de 1859 permet de localiser une partie de ces premiers locaux (AC Moulins, non coté ; voir ill. IVR84_20210300020NUCA ci-dessous).

On connaît également la disposition de la première salle d'audience de la cour d'assises grâce au plan d'état des lieux de Nollet conservé aux archives départementales (4 N 34, pièce 1 : Projet pour une salle d'audience de la cour d'assises et des différentes pièces qui en dépendent, 12 novembre 1822 ; voir ill. IVR84_20200300024NUCA et détail, ill. ci-dessous ; un autre exemplaire de ce plan, avec retombes, est conservé aux archives municipales de Moulins, non coté). Ce plan indique qu'à cette date, les maisons particulières situées rue de Paris et occupant la partie ouest de la cour étaient démolies et remplacées par une clôture, dans laquelle l'entrée du palais de justice était marquée par deux édicules de plan carrés, probables postes de garde (ou s'agit-il d'un élément du projet ?).

La deuxième tranche de travaux réalisée sous la conduite de Querry en 1819 intervient de façon plus marquée sur les bâtiments : les façades sur cour sont restaurées, le nombre des ouvertures est modifié et les portes sur cour sont dotée de frontons circulaires depuis disparus, mais dont la trace est visible au-dessus des linteaux des portes de l'aile nord (voir ill. IVR84_20210300019NUCA) ; le pavillon sud du corps principal, en mauvais état, est reconstruit. Les couvertures sont refaites en ardoises, les anciennes tuiles plates étant réutilisées pour la couverture de l'église inachevée. Enfin les maisons qui fermaient la cour du collège à l'ouest, partiellement démolies et dont il reste qu'une partie des murs de façade sur la rue de Paris180, le sont définitivement, afin de créer un nouveau mur de clôture plus approprié à la dignité du lieu 181.

Projet de Nollet pour la salle d'audiences de la cour d'assises, détail : plan de la salle existante, aile est de l'ancien collège, 1822 (AD Allier, 4 N 34/1)Projet de Nollet pour la salle d'audiences de la cour d'assises, détail : plan de la salle existante, aile est de l'ancien collège, 1822 (AD Allier, 4 N 34/1)

François Agnéty, qui assure à la suite de Nollet et de Querry la maîtrise d’œuvre des travaux réalisés au tribunal en tant qu'architecte du département, décrit cette première salle d'assises comme un " local étroit, humide et vétuste, impossible à assainir "182, les étages supérieurs de ce même corps de bâtiment menacent tellement ruine que l'on envisage leur démolition183. Aussi le département envisage-t-il à plusieurs reprises, au fil des différents projets de réaménagement des tribunaux, de restituer cette partie des bâtiments à la Ville afin qu'elle y transfère son école de dessin, et que l'ancienne chapelle des jésuites, où elle se trouvait, soit affectée à l'usage du palais de justice 184.

1. La nouvelle salle d'audiences de la cour d'assises

La création d'une nouvelle salle d'audience est mise au concours le 11 septembre 1822185. Les plans du projet lauréat, établis par François Agnéty186, sont soumis à la Commission des Bâtiments civils et modifiés après avis de cette dernière (voir ill. IVR84_20200300025 à 27)187, alors que les travaux sont déjà entamés188. Ces travaux, largement financés par la Ville, sont adjugés à l'entrepreneur de maçonnerie Gilbert Vignaut le 26 juin 1823, et achevés en 1826. L'église inachevée est notablement remaniée : la charpente est modifiée, des ouvertures sont percées dans les caissons du plafond et les élévations afin d'éclairer la salle, et la façade sur la rue de Paris rendue plus austère et plus conforme à la destination de l'édifice par la surpression du décor sculpté et des niches qui y étaient ménagées. Cette réalisation fait cependant l'objet de critiques récurrentes portant sur l'éclairage et l'acoustique. Ses vastes dimensions, sa hauteur sous plafond notamment, ainsi que son ouverture directe sur la rue, sont en effet peu adaptées à la tenue des audiences et à l'audition des témoins. En septembre 1833, Agnéty propose de créer un plancher à 4 m du dallage du rez-de-chaussée pour réduire hauteur sous plafond, et de transformer la galerie latérale côté cour en couloir (disposition actuelle) pour en diminuer la largeur, sans toutefois pouvoir préjuger de l'efficacité de ces solutions. En 1838, le préfet fait appel à l'inspecteur des Bâtiments civils Abel Blouet, lequel propose une nouvelle solution d'aménagement et en fournit un croquis. Un nouveau projet d'appropriation de la salle d'audience à sa destination est élaboré en février 1839 par Louis-Gabriel Esmonnot sur la base de ses propositions (AD Allier, 4 N 34 ; plan, coupe et élévation : AC Moulins, non cotés ; ill. IVR84_20210300027NUCA à IVR84_20210300030NUCA).

2. Conflit entre la ville et le département à propos de l’appropriation et de l'entretien des bâtiments

Aucun des travaux envisagés ne seront cependant entrepris durant les années 1830 à 1850. En effet, un différend oppose la ville et le département en ce qui concerne leur financement : en effet, la première considère que le département, ayant la jouissance des locaux affectés aux tribunaux, doit en supporter la charge. Les multiples procédures engagées par l'une et par l'autre bloquent donc toute réalisation. Malgré l'état de délabrement des bâtiments, souligné dans un rapport du président du tribunal au préfet de l'Allier le 3 juin 1854 189, et malgré les multiples tentatives du préfet Genteur pour les faire réaliser. D'autant que le devis descriptif qu'accompagne les plans établis par le nouvel architecte départemental, Louis-Gabriel Esmonnot, le 17 août 1858, souligne l'insuffisance des locaux nécessaires à son bon fonctionnement, justifiant ainsi l'inclusion dans son projet de la partie de l'aile septentrionale dont la ville a alors l'usage.

Projet d'appropriation : plan du rez-de-chaussée par L. -G. Esmonnot, 1858 (AC Moulins, non coté)Projet d'appropriation : plan du rez-de-chaussée par L. -G. Esmonnot, 1858 (AC Moulins, non coté)

Aussi cette dernière bloque-t-elle le projet et fait annuler le décret préfectoral de janvier 1859 qui autorisait le lancement des travaux. La municipalité assouplit par la suite sa position et se montre disposée, en 1862, à céder au département l'emplacement à l'arrière du palais de justice pour y établir ses services (AD 4 N 33). Un nouveau projet d'appropriation est établi sur cette base par Esmonnot le 8 avril 1862 (AD Allier, 4 N 34/1 pièce 5 : élévation et coupe, ill. IVR84_20200300029NUCA), soumis à l'avis du Conseil général des bâtiments civils le 12 août190 et modifié en conséquence par Esmonnot en janvier 1863 (AD Allier, 4 N 34/1 pièce 6 : élévation et coupe, ill. ci-dessous). Le projet est approuvé par le préfet Le 15 octobre 1864 191 et les travaux lancés en 1865.

Elévation et coupes par L.-G. Esmonnot, 10 janvier 1863 (AD Allier 4 N 34/1 pièce 6) Elévation et coupes par L.-G. Esmonnot, 10 janvier 1863 (AD Allier 4 N 34/1 pièce 6)

Dans son premier projet, Esmonnot envisageait de construire sur l'emplacement cédé par la Ville un bâtiment annexe pour le palais de justice, ce qui impliquait de démolir entièrement les bâtiments situés autour de l'ancienne basse-cour afin d'établir une communication entre le palais de justice et cette annexe. Dans son rapport du 12 août 1862 à la Commission des Bâtiments civils, Alphonse de Gisors critique une telle solution : " pour communiquer à ce bâtiment isolé au milieu du terrain, on détruit de fond en comble les distributions du bâtiment du fond et à l'extérieur on altère d'une manière fort regrettable la façade actuelle qui n'est pas sans mérite (...), inconvénient regrettable à tous les points de vue " et préconise de repenser le projet et d'engager une nouvelle étude conforme aux conclusions de son rapport192.

Ce n'est que le 25 août 1865 que le conflit se résout par la signature d'une transaction qui entérine la cession au département de la propriété de l'ensemble des bâtiments du palais de justice, " bornés au nord par l'impasse conduisant à l'école primaire communale, au sud par des immeubles appartenant à des particuliers, à l'est par d’autres propriétés particulières le long de la petite cour plantée ou jardin et par le bâtiment en aile [aile est] dont la jouissance est abandonnée à la ville pour y installer l'école de dessin, et par la cour de l'école primaire " (ces limites sont indiquées sur le plan annexé à la transaction) 193. Afin de séparer clairement ces propriétés et d'interdire toute communication entre elles, le département fait clore par un mur en maçonnerie la grande ouverture existant sous le pavillon de l'aile nord (ill. ci-dessous), mais la construction de l'annexe projetée est ajournée.

Aile nord, élévation postérieure vue depuis l'est ; sur la gauche, vestige de l'aile est démolieAile nord, élévation postérieure vue depuis l'est ; sur la gauche, vestige de l'aile est démolie

La signature de cette transaction permet donc de réaliser des travaux attendus depuis plus de vingt ans, et au palais de justice de s'agrandir en occupant l'aile nord de l'ancien collège. Confiés à l’architecte départemental Esmonnot, ils débutent en 1866 par la réfection des toitures 194 et la création de la porte cintrée qui donne accès à l'escalier du tribunal civil (Pérot, 1894, p. 155, qui la date de 1865 ; voir ill. IVR84_20210300012NUCA). La salle d'audience du tribunal de commerce prend la place de l'école de dessin, au rez-de-chaussée, et la justice de paix dans la partie orientale de l'aile nord, derrière l'escalier (voir plan d'état des lieux de R. Génermont, août 1944, ill. ci-dessous). A la demande du tribunal de commerce, des modifications sont apportées en 1869 à la distribution projetée par Esmonnot en 1864, et les vestiaire des avoués déplacé derrière le vestibule du musée, par la fermeture d'une petite cour séparée de celle de l'école communale de la rue de Paris (AD Allier, 4 N 36 (projet) et 4 N 34/2 (plan) ; ill. ci-dessous, § 3.2.).

Plan du rez-de-chaussée par R. Génermont, août 1944 (AD Allier 53 J 14) Plan du rez-de-chaussée par R. Génermont, août 1944 (AD Allier 53 J 14)

En 1867, l'acquisition de deux maisons rue de l'Aumône, propriétés de M. Saugerres (ou Saugères) 195 permet de dégager, par leur démolition en 1873-74, les abords du palais de justice. Les dernières campagnes de travaux jusqu'à la fin du 19e siècle concernent l'installation de l'éclairage au gaz en 1881, et le complet réaménagement du tribunal civil en 1887-88, comprenant le remplacement des parquets, la création de la barrière en chêne de la salle d'audience, ainsi que la mise en place d'un lambris au pourtour du cabinet du juge d'instruction, puis à la toute fin du siècle la restauration du décor peint de son plafond 196. Le premier chauffage central est mis en place en 1891, la façade de la salle d'assises est restaurée en 1894 et son escalier est consolidé par des colonnettes en fonte en 1901 197. Les remaniements réalisés en 1944 sous la direction de l’architecte des Monuments historiques de l'Allier, dont témoignent une série de plan dressés par son fils Robert en août 1944 198 n'affectent que légèrement la distribution des bâtiments.

3. Nouvelles destinations pour la partie des bâtiments utilisée par la Ville

Propriétaire de l'immeuble et du foncier, la ville a l'usage d'une partie des bâtiments, dont elle dispose à son gré. Elle en aliène ainsi en 1822 les terrains situés au nord de la parcelle, afin de permettre l'ouverture prévue au plan d'alignement de la rue Neuve (actuelle rue Regnaudin), dont les deux tiers sont pris sur l'ancien jardin du collège199. Et obtient en échange de cette cession l'autorisation d'établir des magasins dans la cour du palais de justice200

Plan d'alignement, 1822-1828 (détail : tracé de la rue Neuve) (AN, F/1A/2002/238)Plan d'alignement, 1822-1828 (détail : tracé de la rue Neuve) (AN, F/1A/2002/238)

1. La bibliothèque de l'ordre des avocats

En 1832, la ville envisage d'entresoler l'ancienne chapelle des jésuites afin de créer au niveau supérieur une bibliothèque pour le collège des avocats, avec lequel est signé un bail emphytéotique de 99 ans, le rez-de-chaussée restant affecté à l'école de dessin. Le projet est confié à Agnéty, qui en dresse le plan le 24 novembre 1832 201 (voir plan ill. IVR84_20210300002NUCA), et les travaux sont réalisés l'année suivante. Après cession des bâtiments au département en 1865, l'ordre des avocats jouit de ces locaux à titre gracieux, et les occupe toujours actuellement.

Aile nord, 1er étage : bibliothèque de l'ordre des avocatsAile nord, 1er étage : bibliothèque de l'ordre des avocats

2. Le musée départemental

Transférés à l'hôtel de ville en 1832, le reliquat des collections de l'ancien musée s'enrichit progressivement de nouveaux objets, essentiellement des tableaux, répartis dans différentes salles. Par ailleurs, la Société d'émulation du département de l'Allier, créée en 1845, entreprend au début des années 1850 une série de fouilles archéologiques en partie financées par le département, dont le produit est déposé en 1853 dans les locaux de l'école municipale de dessin, installée au rez-de-chaussée de l'aile nord de l'ancien collège. Émerge dès cette époque le projet de créer un musée constitué de ces collections. Le directeur de l'école de dessin, Edmond Tudot, par ailleurs membre de la Société d'émulation, en devient le conservateur en 1855. L'ampleur de la collection rassemblée est telle qu'en 1860, le préfet Genteur entérine la création d'un musée départemental, dont la gestion est assurée par la Société d'émulation, dans un local mis à disposition par la ville de Moulins dans l'étage de comble du corps de bâtiment principal du palais de justice202. Les travaux précédant l'installation sont conduits en même temps que ceux de réaménagement du palais de justice, et le musée est inauguré en 1863 203. L'entrée du musée est signalée par une inscription posée au fronton de la porte du pavillon nord ; les collections sont exposées dans le vestibule, les tapisseries ornent l'escalier de l'aile est desservant le comble, où se déploie désormais une grande salle de 30 mètres de long sur 7 de large, précédée d'un vestibule 204.

Plan partiel du rez-de-chaussée (entrée du musée et vestiaire des avoués) par L.-G. Esmonnot, 1869 (AD Allier, 4 N 34/2)Plan partiel du rez-de-chaussée (entrée du musée et vestiaire des avoués) par L.-G. Esmonnot, 1869 (AD Allier, 4 N 34/2)

3. Les écoles communales : école de dessin et école primaire

L'extension des locaux du tribunal dans la partie de l'aile nord où était installée l'école de dessin entraîne en 1864 le transfert de cette dernière " au rez-de-chaussée du bâtiment en aile du côté du jardin", à l'emplacement auparavant occupé par le concierge du palais de justice et la salle des archives (Lettre de L.-G. Esmonnot au préfet du département de l'Allier, 23 juin 1864 ; AD Allier, 4 N 36). La Ville de Moulins y établit également une école primaire, au plus tard à la fin des années 1850205, dont la cour occupe l'ancienne basse-cour du collège (voir plan de 1882, ill. IVR84_20210300018NUCA), sans réaliser d'autres travaux que de remise en état et blanchissage des murs 206. Cette école de garçons, dite de la rue de Paris, ferme ses portes en 1893 207.

Ces bâtiments sont démolis au début du 20e siècle pour laisser place à une caserne de gendarmerie (actuel tribunal pour enfants) dont la construction est achevée en 1907 (date portée).

1Les auteurs tiennent ici à remercier le service des archives départementales de l'Allier de leur avoir facilité la consultation des documents, particulèrement ceux sur microfilm, en numérisant les originaux.2COMPERE, M.-M., JULIA, D., 1984, p. 469 3BOUCHARD, E., 1872, p. 17 ; AC Moulins, 32 4Recueil..., 1783, p. 560 5En 1606, Henri IV avait autorisé les jésuites à se raccorder au tuyau alimentant les fontaines du château de Moulins pour leur usage domestique (brevet du 7 septembre 1606).6AD Allier, D 138, fol. 101 7Ibid., fol. 100 8BOUCHARD, E., 1872, p. 17 ; AD Allier, D 1 9COMPERE, M.-M., JuLIA, D., 1984, p. 469 10BOUCHARD, J., 1872, p. 224-228 ; AD Allier, D 1 11Ibid. et AC Moulins, 4612BOUCHARD, E., 1872, p.20 ; AC Moulins, 32 13BOUCHARD, E., 1872, p. 24, AC Moulins 33 14BOUCHARD, E., 1872, p.29 ; AD Allier, D 2 15AD Allier, D 138, fol. 4 16AC Moulins, 41 17BOUCHARD, E., 1872, p. 232-236 ; AC Moulin 321 18CHARVET, L., 1874, p. 54 ; MOISY, 1958, p. 235, affirme à tort que les jésuites lors de leur arrivée à Moulins installent leurs classe dans les bâtiments de l'hôpital Saint-Julien ; or ce dernier, situé à l'intérieur des murs de la ville, à proximité du château, n'a jamais accueilli de collège en ses murs.19AD Allier, D 47 20Fiefs du Bourbonnais, 1936, p. 66 ; voir aussi AD Allier, D 7, Supplique à Monseigneur Colbert, 1682, et BOUCHARD, 1872, p. 42 21CHARVET, L.,1874, p. 53 ; SENARD-KIERNAN, A., 2015, vol. 3, p. 223 22Conservé aux archives départementales de l'Allier, D 150, et non perdu comme le pensait A. Sénard-Kiernan (2015, vol.3, p. 222). L'inventaire du fonds des archives municipales de Moulins mentionne (liasse 41) un plan joint au mémoire rédigé par Martellange en 1605 : cette probable réplique du plan des archives départementales n'a effectivement pas été retrouvée.23AD Allier, D 150 : voir Annexe 1 ; copie du mémoire au père provincial Louis Richeome en AC Moulins, 41 24SENARD-KIERNAN, A., 2015, vol. 3, p. 222 25AD Allier, D 15 ; AC Moulins, 34 26AC Moulins, 35 27Les lettres patentes de Henri IV autorisent explicitement les jésuites : " nous voulons qu'ils [habitants de la ville de Moulins] puissent et leur soit loisible de leur bailler [aux jésuites] et délaisser tels biens qu'ils verront être à propos pour ledit collège et pour l'agrandir et prendre des maisons et jardins voisins en payant les propriétaires du prix d'icelles de gré à gré " (AC Moulins, 42).28AD Allier, D 2 29AC Moulins, 49 30AC Moulins, 34 31AC Moulins, 35 32AD Allier, D 7 33AD Allier, D 30 34AD Allier, D 2 35BOUCHARD, J., 1872, p. 24 36AC Moulins, 54 37AD Allier, D 3 38 AD Allier, D 18 39AC Moulins, 41 40AC Moulins, 48, pièce 1, fol 1v° ; inédits41SENARD-KIERNAN, A., 2015, vol. 3, p. 222-224 42AD Allier, D 138, fol. 107 43AD Allier, D 11 et AC Moulins, 102, liasse 6 ; voir Annexe 3 44AD Allier, 4 N 34 45Voir notamment Plateforme ouverte du patrimoine (POP), notice PA00093193, reprise dans de nombreux documents d'information sur le patrimoine de la ville de Moulins 46AC Moulins, 34 et 35, fol. 1 47AD Allier, D 2 et D 138 481874, p. 54 491872, p. 32 et 36 50Bulletin de la Société d'émulation et des beaux-arts du Bourbonnais, 1904, t. 12, p. 24 et 57 51Voir M. LITAUDON, 1961, p. 87-88 52AD Allier, D 138, fol. 89 et svts 53Ibid., fol. 97 54AD Allier, L 212/1 et 2 55Formé à l'école des Ponts et Chaussées dont il est l'un des premiers élèves, entre 1749 et 1754 (A École nationale des Ponts et Chaussée, Ms 1911 fol.). Je remercie Mme Anne Lacourt, archiviste à l'Ecole nationales des Ponts et Chaussées pour les éléments de biographie qu'elle m'a communiqués, fondés sur le dépouillement des États des ingénieurs, inspecteurs et sous-ingénieurs des Ponts et Chaussées (Ms 87).56AD Allier, 1 C 22 : ill. IVR84_20200300009NUCAB et AC Moulins, 190_560 : ill. IVR84_20200300046NUCA 57Affiche conservée aux archives départementales, D 150 58DELATTRE, 1949, vol. 3, col. 630 ; un concert y est attesté en 1783 : AD Allier, D 137 59Mémoire sur le collège de Vesoul, cité par A. Sénard-Kiernan, 2015, vol. 3, p. 223 ; CHARVET, 1874, p. 61 60AD Allier, D 138, fol. 107 61AD Allier, D 138, fol. 106 62Ibid., fol. 108 63Il n'a pas été possible au cours de l'enquête d'accéder à la cour de l'immeuble dans laquelle se trouve ce vestige 64AD Allier, D 138, fol. 4 65DELATTRE, 1949, vol. 3, col. 642 66AD Allier, D 150 ; voir Annexe 1 67AC Moulins, 102 68BOUCHARD, 1872, p. 244 ; AC Moulins, 239 69AD Allier, D 18 70AD Allier, D 3 71AD Allier, D 7 : lettre à Colbert, 1682, et AD Allier, D 138, fol. 11 et 18-19 72AD Allier, 1 J 489, fol. 11 73AC Moulins, 38 74Informations touchant une proposition faite par les Maire et Échevins de la ville de Moulins aux pères du collège de la Compagnie de Jésus de la même ville, faites par le père recteur le 21 décembre 1635 ; AD Allier, D 7 75AD Allier, D 15 76AC Moulins, 38 77(PEROT, F., 1894, p.157-158 ; voir également BOUCHARD, 1872, p. 57 note 1, lequel renvoie à un rapport de Louis-Gabriel Esmonnot, architecte diocésain et maître d'oeuvre des travaux réalisés à cette date au palais de justice 78AD Allier, D 7 : Conclusions des pères jésuites tendant à les déclarer créanciers de la ville de Moulins de la somme de 21535 livres 79Ibid., fol. 17 80AD Allier, D 138, fol. 11 et fol. 18 81AD Allier, D 138, fol. 12 82Sur les tableaux qui décoraient cette chapelle, voir THIVOLLE, G., 2019, p. 43-46 83AD Allier, D 7 : Demandes et réponses des jésuites et des maire et échevins de la ville de Moulins relativement aux prétentions des premiers, v. 1670, fol. 1v° 84DELATTRE, 1949, vol. 3, col. 644, sans citer de sources à l'appui de cette datation 85Notamment MOISY, P., 1958, p. 235, se référant peut-être à Delattre ? 86REGOND, A. 1987, p. 520 87AD Allier, D 138, fol. 105-106 : achat en deux temps de la maison de François Brigandet, maître savetier, dite de l'Ecu de France, 13 mai 1651 et 20 septembre 1660 ; en note marginale (1756) : " c'est le terrain occupé par la nouvelle église ".88AD Allier, D 7 : A Monseigneur Colbert 89AD Allier, D 138, fol. 25 90Ibid. 91AC Moulins, 58 et 60 92AD Allier, D 94, fol. 63, d'après BOUCHARD, 1872, p. 74 ; AD Allier, D 138, fol. 103 93AD Allier, fonds de l'Intendance, 1 C 1, fol. 15 ; publié en 1892 par A. Vayssière, p. 41 94AC Moulins, 102 95AD Allier, 4 N 34, 9 avril 1826 96AC Moulins, 67 et 68 97DELATTRE, 1949, vol. 3, col. 627 98BOUCHARD, J., 1872, p. 76 99AC Moulins, 67 100Recueil..., 1783, p. 566 ; le procès-verbal auquel il est fait allusions est celui du 25 août 1762, AC Moulins, 67, fol. 12 101AD Allier, D 12 : autorisation au principal de retirer les effets et meubles appartenant à la congrégation des Messieurs des ci-devant jésuites, 25 août 1763102AC Moulins, 68, fol. 4-5 103AD Allier, D 138, fol. 4 104Quinzaine bourbonnaise, 1894, p. 156, cité par DELATTRE, 1949, vol. 3, col. 648 1051958, p. 235 106AC Moulins, 561107(AC Moulins, 102, liasse 6 : sollicité à nouveau en 1780 lors de la prise d epossession du collège par les dooctrinaires, Evezard le reprend intégralement, en y faisant quelques ajouts pour les parties construites après 1763, à savoir la porte d'entrée du collège et un nouveau clocher 1081872, Annexe XXII ; plan AC Moulins, 56 bis [cote de l'inventaire de 1826] vraisemblablement perdu 109AC Moulins, 67 ; BOUCHARD, 1872, p. 111 110AC Moulins, 67 111En 1790, on dénombre 8 domesstiques : le portier et sa femme, une crédencière, une cuisinière, une aide de cuisine, un domestique au service des doctrinaires, un à celui de la pension et un jardinier (AD Allier, D 11, pièce 5)112AC Moulins, 67 113AD Allier, D 11, pièce 2, fol. 13 114COMPERE, M.-M., JULIA, D. 1984, vol. 1, p. 472 115Délibérations du bureau d'administration du collège, AD Allier, D 12 116AD Allier, D 10 117BOUCHARD, 1872, p. 132 118AD Allier, D 12, fol. 26 ; voir description en Annexe 2 119Ibid., fol. 27 120Evezard avait déjà été chargé au moment de l'expulsion des jésuites de dresser l'état des bâtiments du collège.121AD Allier, D 11, pièce 2, fol. 12 122AD Allier, D 11, pièce 2, fol. 11 ; REGOND, A., 1987, p. 521 123Lettres patentes du roi Louis XVI, 2 septembre 1780 ; AC Moulins, 102 liasse 1 et AD Allier, D 150 124AD Allier, D 11, pièce 2 et AC Moulins, 102, liasse 6 125AC Moulins, 102, liasse 3 126COMPERE, M.-M., JULIA, D., 1984, vol. 1, p. 472 127MICHAUD, Biographie universelle, 1843, vol. 22, p. 592 ; il y enseigne jusqu'en 1791 et en 1792, touche une pension de retraite du département de l'Allier au titre d'ancien professeur : AD Allier, L 80 et D 11, pièce 5, où il est recensé comme professeur de logique 128AD Allier, L 1, Registre des délibérations du Département de l'Allier, fol. 104 v° 129AD Allier, L 1, Registre des délibérations du Département de l'Allier, fol. 2 130AD Allier, L 54, fol. 115 r° 131AD Allier, L 60, fol. 148 v° 132AD Allier, 1 Q 2032 ; autre exemplaire : AD Allier, D 11, pièce 3 133AN, F 17/1340B 134AD Allier, L 63, fol. 229 v° 135AN F 17/1344/8 : Devis et détail estimatif des réparations à faire..., par Benoist, 7 vendémiaire an V / 28 septembre 1796 136AD Allier, L 103 et L 65137SIGAUD, A., 2011, p. 59 138AD Allier, L 85, fol. 4, 13 floréal an V 139Ibid., p. 60 140AD Allier, L 328, fol. 18 141AD Allier, L 63, fol. 71 v°, 4 frimaire an III / 24 novembre 1794 142AD Allier, L 353 143PEROT, F., 1894, p. 155144AD Allier, 4 N 34 : Rapport d'A. de Gisors au Conseil général des bâtiments civils, 12 août 1862 145AD Allier, L 55, fol. 1v° 146La Ville est devenue propriétaire du collège après l'expulsion des jésuites en 1762.147AD Allier, L 212/3 et 4148AD Allier, L 334, fol. 1 v° 149AD Allier L 622, fol. 80 v°, 14 octobre 1790 150AD Allier, L 334, fol. 20 151Ibid.152AD Allier, L 329, fol. 10 v° 153AD Allier, L 329, fol. 46 154AD Allier, L 330, fol. 2 155Plan général des bâtiments cours et jardins dans lesquels on se propose d'établir les tribunaux, AD Allier, L 212/5 156AD Allier, L 334, fol. 20 v°157AD Allier, L 333 fol. 4 v° et fol. 6 v° 158AD Allier, L 333, fol. 18 159Ibid., fol. 41, 1er fructidor an VI / 18 août 1798 160Ibid., fol. 52 161AD Allier, L 334, fol. 1 v° 162Ibid., fol. 9 163Ibid., fol. 20 164Sur la création du lycée de Moulins, voir notamment les deux articles de Marie-Thérèse Téty, in Etudes bourbonnaises, n° 301, mars 2005165Voir à ce propos BOUCHARD, J., 1872, p. 185 et svtes 166Ibid., p. 193 167Plans aux Archives nationales, N/III/Allier/29/1-N/III/Allier/29/3168AC Moulins, 1 M 104169Ibid., p. 192 ; FAIGE et BOUTRESSE, 1936, t.2, p. 71 170BOUCHARD, J., 1872, p. 188-189 171AD Allier, L 334, fol. 21v° 172Pour plus de détails, voir TETY, M.-T., 2005, p. 339-340173Pérot (Revue du Bourbonnais, 1894, p. 155), suivi par Sigaud (Les Cahiers bourbonnais, 2011, p. 62) situe dans cet étage de comble l'ancien réfectoire des jésuites, ce qui est peu probable, le réfectoire étant par ailleurs localisé au rez-de-chaussée du corps de bâtiment est de la basse-cour sur le plan de Benoist de floréal an IV. Leur source commune (non citée) est probablement une lettre du préfet Simon-Maximilien Genteur au président de la Société d'émulation du Bourbonnais, lequel annonce la future réalisation de travaux " nécessaires à l'installation du musée dans l'ancien réfectoire des jésuites ", salle située sous les combles du corps de bâtiment principal du palais de justice.174Décret impérial du 20 juin 1807 ; AD Allier, 4 N 33 et AC Moulins, 4 M 1 175AD Allier, 3 P 3196 176Devis du 10 août 1812, AC Moulins, 4 M 1 177devis du 15 octobre, AC Moulins, 1 M 99178Des vestiges de ce décor sont actuellement visibles sous les boiseries mises en place lors des travaux d'appropriation des années 1860 179AC Moulins, 1 M 99 180"Elles n'offrent à l'extérieur qu'une masse de bâtiments en ruine et abandonnés", Querry, architecte, in Devis, 22 avril 1819, AC Moulins, 1 M 99)181AC Moulins, 1 M 99 182Rapport sur la salle d'assises de Moulins, 19 septembre 1833, AD Allier 4 N 34 183AD Allier, 4 N 34 : lettre du préfet au ministre de l'Intérieur, 6 octobre 1823 184AD Allier, 4 N 36 185Extrait des registres de la préfecture, AD Allier, 4 N 34 186AD Allier, 4 N 34, pièce 4 : Projet de distribution du rez-de-chaussée, 15 octobre 1822 ; pièce 3 : Plan 1er étage, 15 juillet 1823 187AD Allier, 4 N 34, pièce 2 : Plan du 1er étage modifié, 15 janvier 1824 188AC Moulins, 1 M 99 : Rapport de F. Agnéty, 15 janvier 1824189AD Allier, 4 N 33 190Rapporteur A. de Gisors ; AD Allier, 4 N 33 191AD Allier, 4 N 36 192AD Allier, 4 N 33 193AD Allier, 4 N 36 194AD Allier, 4 N 36 195AD Allier, 4 N 36 et 3 P 1355, parcelles 54 à 57 196AD Allier, 4 N 35 197AD Allier, 4 N 37 198AD Allier, 53 J 14 199AC Moulins, 1 O 1 D[cote provisoire] : Recueil des pièces relatives au plan général des alignements de la voirie urbaine, p. 29, art. 81200AC Moulins, 1 O 1 D [cote provisoire] : Procès-verbal du tracé de l'alignement des rues, 1828, p. 29 art. 81)201AC Moulins, 1 M 99 202Dans sa lettre du 12 août 1860 aumaire de Moulins, le préfet désigne (à tort) ce local comme étant l'ancien réfectoire des jésuites (AC Moulins, 1 M 99)203SIGAUD, A., 2011, p. 61 204AD Allier, 4 N 34 205AD Allier, 4 N 36 : Mémoire de M le préfet de l'Allier contre M. le maire de Moulins, 10 décembre 1859 , fol. 9 206AC Moulins, 1 M 201 207AD Allier, 2 0 2933

Le collège de Moulins est créé en 1539 et ses statuts sont établis en 1556. En 1605, les échevins en confient la direction aux jésuites. Les bâtiments sont édifiés à partir de 1606 d'après des plans dressés par le frère Etienne Martellange, en partie exécutés. Après l'expulsion des jésuites en 1762, le collège est confirmé et sa direction confiée aux pères de la doctrine chrétienne en 1780. Il ferme ses portes en 1793. En 1796, les bâtiments sont affectés à l'école centrale du département de l'Allier. A cette dernière succède en 1802 le lycée nouvellement créé (actuel lycée Théodore de Banville), dont les locaux sont transférés en 1803 dans les bâtiments de l'ancien couvent de la Visitation.

L'ancien collège est transformé en palais de justice en 1807, et fait l'objet de plusieurs remaniements au cours des 19e et 20e siècles. D'autres institutions y ont eu leur siège, et notamment le musée départemental de Moulins, entre 1860 et 1910, l'école municipale de dessin, créée en 1804, une école communale de garçons de 1859 à 1893. L'ordre des avocats y installe une bibliothèque en 1833 au premier étage de l'aile nord, qu'elle occupe toujours aujourd'hui.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle, 18e siècle , daté par source
    • Secondaire : 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1656, porte la date
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Martellange frère Etienne
      Martellange frère Etienne

      Architecte de la Compagnie de Jésus

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      architecte attribution par source
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    • Personnalité :
      Beaucaire de Péguillon de François
      Beaucaire de Péguillon de François

      Précepteur du cardinal Charles de Lorraine, voyage à Rome en 1554, prend part au concile de Trente. Auteur d'une histoire de France, couvrant la période de 1461 à 1569, très favorable à la famille des Guise, qui ne sera publiée qu'en 1625 sous le titre Rerum gallicarum commentaria (source : Wikipedia)

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    • Personnalité :
      Dufour Claude-Henri
      Dufour Claude-Henri

      Se forme à la peinture à Paris dans l'atelier de Jacques-Louis David. Peintre du Roy chargé des vélins du Museum. Nommé Commissaire pour recueillir et inventorier les oeuvres et objets d'art appartenant à l'Etat en 1793, il devient par la suite conservateur des objets d’art du département de l’Allier et professeur de dessin.

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    • Personnalité :
      Lakanal Joseph
      Lakanal Joseph

      Homme politique et idéologue né le 14 juillet 1762 à Serres-sur-Arget, et mort le 14 février 1845 à Paris. En 1785, est professeur de philosophie au collège de Moulins.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Lakanal#cite_note-BSHA-1

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    • Auteur :
      Benoist Jean
      Benoist Jean

      Né vers 1733. Élève de 2e classe de l’École des Ponts et Chaussées de 1749 à 1754. Sous-ingénieur à la généralité de Moulins en 1755. Inspecteur en 1771. Ingénieur dans le département de l’Allier en décembre 1791. Ingénieur en chef de l’Allier en 1794. Retraité en 1805. Décédé le 28.01.1809.

      Est le père de Jean-Paul Benoist (1762-1820), ingénieur du corps en 1791.

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      ingénieur des Ponts et Chaussées attribution par source
    • Auteur :
      Agnéty François-Antoine-Marie
      Agnéty François-Antoine-Marie

      Né en 1793 à Rossa (Italie). Architecte départemental de l'Allier. A édifié les thermes de Vichy et construit l’hôtel de ville de Moulins.

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      architecte départemental attribution par source
    • Auteur :
      Esmonnot Louis-Gabriel
      Esmonnot Louis-Gabriel

      En 1823, il entre à l'école des Beaux-Arts, où il est élève de Huyot. Il se fixe à Moulins en 1836 et succède à Agnéty comme architecte départemental de l'Allier. Construit l'établissement thermal de Néris-les-Bains, l'asile départemental d'aliénés, les écoles normales, la chapelle de l'hôpital, la chapelle des Carmélites ; construit avec Lassus le Sacré-Coeur de Moulins. Est nommé architecte diocésain de Moulins en collaboration avec Lassus (source : Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, http://elec.enc.sorbonne.fr/architectes/203).

      En 1879, un crédit est alloué à Esmonnot par la municipalité de Montluçon pour un avant-projet de reconstruction du collège communal. En parallèle, elle fait une demande d'érection du collège en lycée (il semblerait que ce soit suite à ce changement de statut que Charles Le Coeur obtient la maîtrise d'oeuvre).

      Il semblerait que l'on puisse lui attribuer la construction initiale du collège communal de Cusset (avec reprise des plans de Hugues Roze-Beauvais), qui porte la date de 1835 mais aurait été édifié entre 1838 et 1842 (source : historique élaboré par l'archiviste de Cusset).

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      architecte diocésain, architecte départemental attribution par source
    • Auteur :
      Chenelat Jehan
      Chenelat Jehan

      Maître-maçon et tailleur de pierre à Moulins (Allier) au début du 17e siècle

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      maître maçon, tailleur de pierre attribution par source
    • Auteur :
      Jossin Didier
      Jossin Didier

      Maître-charpentier à Moulins (Allier) au début du 17e siècle

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      maître charpentier attribution par source
    • Auteur :
      Querry
      Querry

      Architecte de la ville de Moulins (et conseiller municipal) au début du 19e siècle (nommé le 21 janvier 1802 : source : Téty, M.-T. Etudes bourbonnaises, mars 2005, p. 321). Chargé des travaux d'aménagement du lycée de garçons dans l'ancien couvent de la Visitation (1802-1815).

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      architecte communal attribution par source

L'édifice se compose d'un corps de bâtiment orné au centre d'une lucarne monumentale flanquée de deux tourelles couvertes en pavillon se rattachant à deux longues ailes en retour d'équerre. Les élévations sont à travées, avec appareil de briques bichromes noires et rouges à motif losangé ; les encadrements harpés des fenêtres sont en pierre de taille d'Apremont, tout comme les chaînes d'angle, faisant bossage. Un bandeau en pierre de taille mouluré marque la séparation entre le rez-de-chaussée et le premier étage. L'élévation postérieure de ce corps de bâtiment est d'apparence plus modeste : ses murs, dépourvus de bandeaux entre chaque étage, sont enduits et les baies sont dotées de simples encadrements en pierre de taille. Six lucarnes pendantes à encadrement en pierre de taille (la plus au sud a été agrandie) surmontées d'un fronton triangulaire avec corniche et rampants à modillons en brique) éclairent l'étage de comble. Les élévations des ailes nord et sud côté cour diffèrent. Celle de l'aile nord est d'un dessin similaire à celle du corps central, celle de l'aile sud est rythmée par un léger ressaut correspondant aux bras de transept de l'ancienne église des jésuites, avec chaînes d'angle harpées, et trois jambes harpées sur la partie de l'élévation correspondant à la longueur de l'ancienne nef. Les toits, à deux pans et croupes couverts de tuiles plates, sont percés de lucarnes. Celui de la salle d'audiences de la cour d'assises comporte au niveau du faîtage une verrière zénithale qui suit la pente du toit. Avant-toit avec corniche à modillons en pierre de taille pour les élévations sur cour, en brique moulée pour les élévations postérieures et latérales (à l'origine, ces modillons étaient probablement en brique sur l'ensemble des façades : AD Allier, D 11)

A chaque extrémité des ailes nord et sud, le long de la rue de Paris, deux élévations ordonnancées en pierre de taille d'Apremont correspondent, au sud, à l'entrée de la salle d'audiences de la cour d'assises, au nord, à celle de l'ancienne école de dessin municipale (porte aujourd’hui condamnée). De dessin identique, elles sont de largeur et de proportions différentes : elles présentent chacune six pilastres d'ordre dorique, dont deux paires encadrent la porte, cette partie centrale étant en léger ressaut, supportant un entablement à triglyphes et métopes. Une table surmonte les portes.

Dans l'aile sud : cour d'assises avec salle d'audience et salle de délibération ; dans l'aile nord : au rez-de-chaussée : bibliothèque du palais de justice et bureaux, au 1er étage, bibliothèque de l'ordre des avocats et salle d'audience du tribunal civil, dont le plafond est orné d'une fresque représentant l'Assomption de la Vierge (étudiée) ; dans le corps de bâtiment central : greffe, parquet et bureaux de la présidence.

Les deux escaliers en charpente, dans les ailes nord et est, sont tournants à retours avec jour, à trois volées et balustres rampants ; dans le corps de bâtiment principal : escalier en maçonnerie, tournant à retours avec jour, suspendu ; dans l'aide sud : escalier de la salle d'assises en maçonnerie : escalier double formé d'un degré central et de deux volées doubles divergentes, et escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie desservant le couloir latéral longeant la cour du palais de justice.

  • Murs
    • brique brique et pierre
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile plate
  • Plans
    plan régulier, plan symétrique en U
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans croupe
    • toit en pavillon
    • verrière
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
    • escalier dans-oeuvre : escalier de type complexe en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • Assomption
  • Statut de la propriété
    propriété du département
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    élévation, escalier
  • Protections
    classé MH, 1943/08/25
  • Précisions sur la protection

    Collège des Jésuites (ancien) : classement par arrêté du 25 août 1943

  • Référence MH
  • Référence Patriarche

Documents d'archives

  • AN : M//248/4. Collège de Moulins. Procès verbal de visite, 29 avril 1762

    AN : M//248/4
  • AN : F 17/1340B. Ecoles centrales - Placement des écoles centrales : circulaires et propositions du comité d'Instruction publique - Dossiers par département. Allier. - Moulins : la commune [7663], an III

    AN : F 17/1340B
  • AN F 17/1344/8. Département de l’Allier. École centrale de Moulins, frais de premier établissement, exercices de l’an IV et V, 1795-1796

    AN : F 17/1344/8
  • AD Allier : D 1. Instruction publique. Collège des jésuites, 1585-1595

    AD Allier : D 1
  • AD Allier : D 2. instruction publique. Collège des Jésuites, 1603-1607

    AD Allier : D 2
  • AD Allier : D 3. Union du prieuré de Chantelle au collège, 1614

    AD Allier : D 3
  • AD Allier : D 47. Union du prieuré de Chantelle au collège des jésuites de Moulins, 1616-1617

    AD Allier : D 47
  • AD Allier : D 7. Collège des Jésuites. Requêtes, mémoires et arrêts. Informations touchant le différend des jésuites avec les maires et échevins de la ville de Moulins relativement aux engagements pris par la ville envers les jésuites pour la construction du collège et les revenus affectés à cet établissement, 1625-1714

    AD Allier : D 7
  • AD Allier : D 30. Terre et seigneurie de Pouzeux, 1604-1634

    AD Allier : D 30
  • AD Allier : D 7. Conclusions des pères jésuites tendant à les déclarer créanciers de la ville de Moulins de la somme de 21535 livres, 1670

    AD Allier : D 7
    fol. 6v°, 7, 7v°
  • AD Allier : D 7. Pour le collège de Moulins contre la ville. Demandes et réponses des jésuites et des maire et échevins de la ville de Moulins relativement aux prétentions des jésuites en qualité de créanciers de la ville de Moulins, s.d. (postérieur à 1682)

    AD Allier : D 7
  • AD Allier : D 12. Délibérations du bureau d'administration du collège, 1763-1780

    AD Allier : D 12
  • AD Allier : D 15. Collège des jésuites - Acquisitions de maisons et terrains, 1602-1761

    AD Allier : D 15
  • AD Allier : D 150. Diverses pièces, dont : Mémoire proposé pour l'implantation du collège de Moulins, descriptions intéressantes sur les limites, disposition des locaux, matériaux à employer ; 17 janvier 1605 signée d'Estienne Martellange religieux de la Compagnie de Jésus. - Pièce de théâtre jouée au collège de Moulins par les élèves en 1653 intitulée : "Amor In Conceptione Dominica Deum inter ac honinem sequester tripertitum drama" (affiche). - Lettres patentes du roi concernant le collège de Moulins, 1764. - Lettres patentes du Roi établissant la Congrégation des Prêres de la Doctrine Chrétienne au collège de Moulins, 2 septembre 1780, 1605-1780

    AD Allier : D 150
  • AD Allier : 1 C 1. Procès verbal de la généralité de Moulins, fait par Monsieur d'Argouges intendant du Roi en ladite généralité, en 1686

    AD Allier : 1 C 1
    fol. 15
  • AD Allier : 1 J 489. État sommaire des villes, bourgs et paroisses de la généralité de Moulins, 1722

    AD Allier : 1 J 489
  • AD Allier : D 137. Pièces diverses, 1746-1783

    AD Allier : D 137
  • AD Allier : D 138. Estat des papiers et titres des archives du collège de Moulins, [1756]

    Recueil des titres du collège sous forme de récit historique, peut-être rédigé vers 1728(selon Delattre, 1949, vol. 3, col. 650) mais comportant des notes marginales postérieures, datant au plus tard de 1756.

    AD Allier : D 138
  • AD Allier : D 11. Collège de Moulins - papiers divers. Installation et administration des prêtres de la doctrine chrétienne, 1772-1790

    AD Allier : D 11
  • AD Allier : D 11, pièce 2. Plan métrographique et description des bâtiments et dépendances du collège de Moulins en forme de procès-verbal, par Joseph Evezard (architecte), 15 décembre 1780

    Autre exemplaire : AC Moulins, 102, liasse 6

    AD Allier : D 11
  • AD Allier : 1 Q 2032. Administration du séquestre. Collège de Moulins, biens de première origine, 1789-1793 ; pièce 7 et 8 : déclaration des biens meubles et immeubles du collège royal de Moulins, conformément aux décrets de l'Assemblée nationale du 13 novembre 1789 et du 16 janvier 1790

    AD Allier : 1 Q 2032
  • AD Allier : L 1. Lois et décrets imprimés. - Bulletin de la Convention. - Arrêtés, instructions et autres actes des comités de l'Assemblée nationale et de la Convention. - Circulaires ministérielles. - Arrêtés et circulaires du Directoire et de l'administration centrale du département, 1789-1792

    AD Allier : L 1
  • AD Allier : L 54. Registre des délibérations du Département de l'Allier, 21 juillet 1790 - 14 décembre 1792

    AD Allier : L 54
  • AD Allier : L 55. Registre des délibérations du Département de l'Allier, 15 décembre 1792-5 août 1793

    AD Allier : L 55
  • AD Allier : L 60. Registre des délibérations du Département de l'Allier, 12 août 1791 - 24 août 1793

    AD Allier : L 60
  • AD Allier : L 63. Registre des délibérations du Directoire, puis de l'administration centrale du Département de l'Allier, 5e jour complémentaire an III - 5e jour complémentaire an IV

    AD Allier : L 63
  • AD Allier : L 80. Directoire du département de l'Allier. - Bureau des domaines nationaux (registre), 17 juillet 1792 - 11 ventôse an II

    AD Allier : L 80
  • AD Allier : L 85. Administration centrale du département de l'Allier. - Bureau des domaines nationaux, 9 floréal an V - 19 brumaire an VII

    AD Allier : L 85
  • AD Allier : L 622. Administration centrale des districts. - Registre des sessions du conseil, 2 juillet 1790 - 27 brumaire an II

    AD Allier : L 622
  • AD Allier : L 353. Enseignement secondaire, février 1791- brumaire an VIII

    AD Allier : L 353
  • AD Allier : L 327. Ponts et chaussées. - Registre de correspondance de l'Ingénieur en chef, mars 1792 - floréal an II

    AD Allier : L 327
  • AD Allier : L 328. Ponts et chaussées. - Registre de correspondance de l'Ingénieur en chef, floréal an II - germinal an III

    AD Allier : L 328
  • AD Allier : L 329. Ponts et chaussées. - Registre de correspondance de l'Ingénieur en chef, germinal an III - frimaire an IV

    AD Allier : L 329
  • AD Allier : L 212/1-5. Bâtiments départementaux. 1 et 2. Plans du rez-de-chaussée et du premier étage de la maison d'instruction publique de la commune de Moulins dressés le 13 floréal an IV par Benoist, ingénieur en chef du département. - 3 et 4. Plans du rez-de-chaussée et du premier étage du ci dev. couvent de la Visitation de Moulins, projetés pour l'établissement de l'école centrale du département, établis le 30 pluviôse an V et approuvé le 7 germinal par les administrateurs. - 5. Plan général des bâtiments cours et jardins dans lesquels on se propose d'établir les tribunaux civil, criminel, de police correctionnelle, prisons, maison d'arrêt, etc. du département de l'Allier, dressé par Benoist le 12 pluviôse an IV et visé le 15 par les administrateurs, an IV-an V

    AD Allier : L 212/1-5
  • AD Allier : L 333. Ponts et chaussées. - Registre de correspondance de l'ingénieur en chef [Benoist], nivôse - jours complémentaires an VI

    AD Allier : L 333
  • AD Allier : L 334. Ponts et chaussées. - Registre de correspondance de l'ingénieur en chef [Benoist], vendémiaire-germinal an VII / octobre 1798 - avril 1799

    AD Allier : L 334
    fol. 1 v°, fol. 9, fol. 20-21
  • AD Allier : 3 P 1355. Cadastre. État des sections des propriétés bâties et non bâties, section F, 1819

    AD Allier : 3 P 1355
  • AD Allier : 3 P 3196. Plan cadastral de la commune de Moulins en 1819, dit cadastre napoléonien, 1819

    AD Allier : 3 P 3196
  • AD Allier : 4 N 34. Dépenses faites pour l’établissement des tribunaux (1807-1867) ; concours pour le projet d’une salle d’audience (1822) ; construction d’une salle d’assises : plans et devis (1822-1835) ; travaux à la salle d’audience (1824-1832) ; projet d’une construction d’une autre salle d’Assises (1838) ; projet d’appropriation, plans (1862-1864) ; travaux d’entretien (1850-1851) ; modification de distribution demandée par le tribunal de Commerce : plan (1869), 1807-1869.

    AD Allier : 4 N 34
  • AD Allier : 4 N 36. Moulins, tribunaux. Travaux, contentieux ; devis, rapports, correspondance, 1858-1869

    AD Allier : 4 N 36
  • AD Allier : 4 N 37. Tribunal de commerce, 1830-1910

    AD Allier : 4 N 37
  • AD Allier : 2 0 2920. Ville de Moulins. - Bâtiments communaux : palais de justice, alignements, 1814-1828

    AD Allier : 2 0 2920
  • AD Allier : 2 0 2933. Ville de Moulins. - Ecole primaire rue de Paris, 1875-1893

    AD Allier : 2 0 2933
  • AC Moulins : 30. Acquisition de la maison du pavillon, 17 novembre 1539

    [publié par Bouchard, E., 1872, p.209-213]

    AC Moulins : 30
  • AC Moulins : 32. Mémoires de travaux, 1592-1598

    AC Moulins : 32
  • AC Moulins : 33. Consentement du Sieur Vignancourt et autres que le collège ouvre des fenêtres ayant vue sur leurs héritages voisins d'iceluy, 1606

    AC Moulins : 33
  • AC Moulins : 46. Contrat de principalité engageant Clément Picquard, 17 octobre 1595

    AC Moulins : 46
  • AC Moulins : 34. Acquisition par les officiers municipaux d'une maison rue de Paris appelée la Ceraine, 1606

    AC Moulins : 34
  • AC Moulins : 35. Acquisition par les officiers municipaux d'une maison rue de Paris appelée Chef Saint Jean, 1606

    AC Moulins : 35
  • AC Moulins : 38. Déclaration du père Claude de Lingendes portant que la maison de la dame Demoret est nécessaire pour la construction d'une église, 23 août 1635

    AC Moulins : 38
  • AC Moulins : 41. Mémoire laissé par MM. les maire et échevins de Moulins touchant les bâtiments du collège, 1603-1604

    AC Moulins : 41
  • AC Moulins : 42. Lettres patentes de Henri IV concernant l’établissement des jésuites à Moulins, 20 juin 1604

    AC Moulins : 42
  • AC Moulins : 48. Liasse contenant cinq pièces, dont la première du 17 avril 1606 et la dernière du 27 du même mois, dont des contrats d'acquisition de plusieurs maisons au profit des officiers municipaux pour servir à l'établissement et dotation du collège des jésuites de Moulins, avril 1606 [inventaire de fructidor an XIII]

    Sur le dernier inventaire en date des fonds des archives communales, le libellé est plus succinct : Contrats d’acquisition de plusieurs maison pour servir à l'établissement du collège des jésuites. Or la liasse comprend également deux prix faits pour la construction du collège, l'un passé avec l'entrepreneur de maçonnerie Jehan Chenelat le 6 avril 1606, l'autre le maître charpentier Didier Jossin le 17 avril 1606, tous deux à ce jour inédits.

    AC Moulins : 48
  • AC Moulins : 54. Traité pour l'établissement d'un cours de philosophie au collège, 1607

    AC Moulins : 54
  • AC Moulins : 239. Lettre de cachet de Marie de Médicis qui concède aux jésuites une somme de 1000 livres, pour l’entretien des bâtiments du collège et l’édification de l’église, 13 mai 1625

    AC Moulins : 239
  • AC Moulins : 321. Registre des comptes, 17e s.

    AC Moulins : 321
  • AC Moulins : 78. Procès-verbal de visite des classes du collège de Moulins, 1er avril 1762

    AC Moulins : 78
  • AC Moulins : 67. Copie informe d'autre procès-verbal comprenant description des effets de l'église du collège, de l'hôtel Saint-Julien, de la Congrégation des Ecoliers et des Bourgeois, 25 août 1762

    AC Moulins : 67
  • AC Moulins : 68. Copie informe du procès-verbal de distraction des effets particuliers de chaque jésuite et et de ceux restant dans le collège, 20 août 1762

    (comprend l'inventaire des effets des congrégations)

    AC Moulins : 68
  • AC Moulins : 102, liasse 6. Rapport de MM. Joseph Chaud et Joseph Evezard, pour constater l'état du collège et ses dépendances, dit plan métrographique, 15 décembre 1780

    Autre exemplaire : AD Allier, D 11, pièce 2

    AC Moulins : 102, liasse 6
  • AC Moulins : 102. Collège de Moulins, 1762 -1780

    Contient notamment : Plan métrographique du collège de Moulin, 14 janvier 1763 ; Lettres patentes installant les prêtres de la doctrine chrétienne au collège de Moulins, 2 septembre 1780 ; Procès-verbal où est décrit le mobilier de l’église du collège, 9 septembre 1780

    AC Moulins : 102
  • AC Moulins : 1 M 99. Palais de justice - Cession des bâtiments - Aménagements - Réparations, an II - 1807, 1822-1863, an IX-1869

    AC Moulins : 1 M 99
  • AC Moulins : 1 M 104. Lycée impérial. Aménagement. Établissement du lycée dans le couvent de la Visitation. Devis, travaux, correspondance, 1801-1805

    AC Moulins : 1 M 104
  • AC Moulins : 1 M 201. Rue de Paris. Ecole primaire : réparations, 1875-1877

    AC Moulins : 1 M 201
  • AC Moulins, 1 O 1 D [cote provisoire] : Ville de Moulins. Recueil des pièces relatives au plan général des alignements de la voirie urbaine (1826-1828) ; Procès-verbal du tracé d'alignement des rues et places publiques (1828)

    AC Moulins : 1 O 1 D [cote provisoire]
  • A Ecole nationale des Ponts et Chaussées : Ms 87. État général du corps des ingénieurs - État des employés subalternes des Ponts et Chaussées, dressé pour l'année ... conformément au règlement de M. le Contrôleur général du 11 décembre 1747, 18e siècle

    A École nationale des Ponts et Chaussées : Ms 87
    1755, fol. 89 ; 1761, fol. 99 ; 1770, fol. 243 ; 1794
  • A Ecole nationale des Ponts et Chaussées : Ms 1911 fol. Etat des grades et des talens des élèves du corps, 1749-1795, 1814-1815, 1817-1846

    A École nationale des Ponts et Chaussées : Ms 1911 fol.
    non paginé

Bibliographie

  • ARGOUGES, Florent d', VAYSSIERE, A. (éd.). Procès verbal de la généralité de Moulins, dressé en 1686 par Florent d'Argouges intendant en ladite généralité. Moulins : 1892

    Médiathèque Jean-Jaurès Nevers : 2017-196850
    p. 41
  • BOUCHARD, Ernest. Histoire du collège de Moulins. Moulins : impr. C. Desrosiers, 1872 (2e éd.) [en ligne] Accès internet : URL <https://books.google.fr/books?id=DsKgAAAAMAAJ&printsec=frontcover&dq=bouchard+1872&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwib6IaUjr3pAhUSEBQKHb8QDIgQ6AEIKDAA#v=onepage&q=bouchard%201872&f=false>

  • BOURGAIN, Jean-Yves. La restauration comme moyen de connaissance : le plafond peint de l'ancien collège des jésuites de Moulins. In Les jésuites parmi les hommes aux XVIe et XVIIe siècles, actes du colloque de Clermont-Ferrand, 1985, Clermont-Ferrand : Université Blaise-Pascal, 1987.

    B Université Clermont-Ferrand
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  • BRUEL, Jean-Thomas. Moulins en 1615 : les dessins d'Etienne Martellange. In Etudes bourbonnaises. In Bulletin trimestriel de la Société bourbonnaise des études locales. 20e série, n° 333, mars 2013, p. 264-286

    B Patrimoine CAM : A 65174
  • CHARVET, Léon. Etienne Martellange (1569-1641). In Mémoires de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon, années 1870-1871. Lyon : impr. Vingtrinier, 1872, p. 99-319

    p. 152-160
  • CHARVET, Léon. Etienne Martellange, 1569-1641. Lyon : Glairon-Mondet, 1874. 236 p., ill., 28 cm.

    p. 53 et svtes
  • COMPERE Marie-Madeleine, JULIA Dominique. Les collèges français, 16e-18e siècles. Répertoire 1 - France du Midi. Paris : I.n.r.p., 1984. (Bibliothèque de l'Histoire de l'Education, 10). [en ligne] URL <www.persee.fr/doc/inrp_0000-0000_1984_ant_10_1_7003>

    468-474
  • AUBERT de La FAIGE, Genest-Emile, La BOUTRESSE, Roger de. Les fiefs du Bourbonnais. [Tome 2], Moulins, rive droite de l'Allier. 2e éd. par Philippe Tiersonnier. Moulins : Crépin-Leblond, 1936.

  • DELATTRE, Pierre. Les établissements des Jésuites en France depuis quatre siècles ; répertoire topo-bibliographique publié à l’occasion du 4e centenaire de la compagnie de Jésus, 1540-1940. Enghien : Institut supérieur de théologie, 1949

    vol. 3, col. 621-
  • Du Dessin aux Beaux-Arts - Moulins - 1804/1973. Cat. exp. Musée du Bâtiment, Moulins, 15 mars - 12 novembre 2017

  • GUILLAUME, James. Lakanal, in BUISSON, Ferdinand. Nouveau dictionnaire de pédagogie et d'instruction publique. Paris : Hachette, 1911 (éd. revue et augmentée). Édition en ligne : Accès Internet ; <URL : http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/ >

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  • LITAUDON Marie. La Ville de Moulins en 1660. Moulins : Les Impr. Réunies, 1961 ; 156 p. : ill., [3] plans

    Egalement publié dans le Bulletin de la société d'émulation du Bourbonnais, 1960, t. 50, 2e trimestre : p. 86-132 ; 3e trimestre, p. 163-218 ; 4e trimestre, p. 261-312

    B Patrimoine CAM : A 38487
    p. 134-136 ; 290-294
  • MICHAUD, Louis-Gabriel. Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes. Paris : 1811-1847

    BnF
    vol. 22 p. 592 et svtes
  • MOISY, Pierre. Les églises de l'ancienne assistance de France. Rome : 1958

    p. 235
  • Moulins, ville d'art et d'histoire. Laissez-vous conter : le Palais de justice. Ville de Moulins : s.d. [en ligne], consulté le 20 janvier 2020. Accès internet : URL <http://www.ville-moulins.fr/fileadmin/user_upload/user_upload/palais_justice.pdf>

  • PEROT, Francis. La chapelle de l'ancien collège des jésuites de Moulins. In La Quinzaine bourbonnaise. Moulins : impr. Crépin-Leblond, 1894

    B Patrimoine CAM : 180537
    p. 154-158
  • PEROT, Francis. Inventaire des découvertes archéologiques faites en Bourbonnais en 1894. Moulins : impr. E. Auclaire, 1895

    Extrait du : "Bulletin-revue de la Société d'émulation et des beaux-arts du Bourbonnais", 13e année, 1895 (tiré à part)

    B Mazarine Paris
  • REGOND, Annie. Le collège des jésuites de Moulins (Allier). Histoire et architecture. In Les jésuites parmi les hommes aux XVIe et XVIIe siècles, actes du colloque de Clermont-Ferrand, 1985, Clermont-Ferrand : Université Blaise-Pascal, 1987.

    p. 519-525
  • ROLLAND D'ERCEVILLE, Barthélemy-Gabriel. Compte rendu aux Chambres assemblées concernant le collège que les Jésuites occupaient à Moulins. Du 19 mars 1763. In Recueil de plusieurs des ouvrages de M. le président Rolland.... Paris : Simon et N. H. Nyon, 1783

    BnF : NUMM-85450
    p. 560-567
  • SAVOIE, Philippe. L’émergence de l’enseignement secondaire. In : La construction de l'enseignement secondaire (1802-1914) : Aux origines d'un service public [en ligne]. Lyon : ENS Éditions, 2013 (généré le 13 décembre 2019). Accès Internet : URL <http://books.openedition.org/enseditions/5051>

  • SÉNARD-KIERNAN, Adriana. Étienne Martellange (1569-1641) : un architecte visiteur de la Compagnie de Jésus à travers la France au temps de Henri IV et de Louis XIII. Thèse de doctorat de l'Université de Toulouse, Université Toulouse-II-Jean-Jaurès, 2015 (5 vol.)

    vol. 3, p. 222-224
  • SIGAUD, Antoine. L'installation du musée départemental de Moulins, une longue histoire de 1851 à 1910, in Les Cahiers bourbonnais. Arts, lettres et vie en pays bourbonnais, 2011, n° 216, p. 58-68

    AD Allier : PER-U 17/25
  • THIVOLLE, Guenolla. La peinture en Bourbonnais du XVIe au XVIIIe siècle. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2019

    p. 43-46 ; p. 245

Périodiques

  • TETY, Marie-Thérèse. Le lycée de Moulins : de la création à l'organisation. In Etudes bourbonnaises. Bulletin trimestriel de la Société bourbonnaise des études locales, n° 301, mars 2005, p. 330-347.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 03. 186
    p. 339-340
  • TETY, Marie-Thérèse. Comment obtenir l'établissement d'un lycée pour Moulins. In Etudes bourbonnaises, Bulletin trimestriel de la Société bourbonnaise des études locales, n° 301, mars 2005, p. 317-329.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 03.166

Documents figurés

  • Vue de la ville et château de Moulins, in « Registre d'armes » ou armorial d'Auvergne, dédié par le hérault Guillaume REVEL au roi Charles VII / 1401-1500, manuscrit, parchemin ; 506 pages ; 350 × 285 mm (B.n.F., ms fr. 22297)

    BnF : Français 22297
    p. 369
  • Plan du collège de Moulins fait par Etienne Martellange religieux de la Compagnie de Jésus le 17 janvier 1605 (...) pour Mrs le Maire et Echevins de ladite Ville / Martellange, Etienne (architecte), 17 janvier 1605. 1 plan : plume, encre grise, papier beige (AD Allier, D 150)

    AD Allier : D 150
  • Collège de Moulins, projet d'ensemble y compris l'église, par Martellange, 5 avril 1607, rez-de-chaussée et premier étage / 2 Plans, plume et encre brune, rehauts d'aquarelle jaune, papier beige. Ech. (Quimper, Médiathèque de Quimper Bretagne Occidentale, Ms 179, fol. 243 ; ancienne cote : Ms suppl 3)

    Médiathèque de Quimper Bretagne occidentale : Ms 179 fol. 243
  • De la ville de Molins en Bourbonnais : Autre Veüe de Moulins en Bourbonnais / Martellange, Etienne (dessinateur). 1 dess. : plume, encre brune, lavis brun ; 24,4 x 38,7 cm (B.n.F., Est., RESERVE UB-9-BOITE FT 4)

    BnF, Est. : RESERVE UB-9-BOITE FT 4
  • Veüe de la maison de Posculi du collège de Moulins / Martellange, Étienne, ca 1605-1615. 1 dess. : mine de plomb et lavis d'encre de Chine ; 23 x 35,2 cm (filet intérieur) (B.n.F., Est., RESERVE UB-9-BOITE FT 4)

    BnF, Est. : RESERVE UB-9-BOITE FT 4
  • [Plan manuscrit de Moulins] / v.1600-1650. 1 plan : ms, col. ; 87 x 78 cm (B.n.F., Cartes et plans, GE BB-246, XI,146-147RES)

    Appartient à [Volume XI de la collection Gaston d'Orléans contenant la description du royaume de France, partie III] ; 146-147

    BnF, Cartes et plans : GE BB 246 (XI, 146-147 RES)
  • Moulins et ses environs. A Mrs les présidens trésorier de France généraux des finances au bureau de Moulins chevaliers conseillers du Roy juges et directeur du domaine / [Tolloin (?) de Rochefort], v. 1700-1750. 1 Plan : encre et aquarelle sur papier contrecollé sur toile, Ech. en toises : " 500 pas communs qui sont 200 toises " (AC Moulins, 190_560)

    Inscription en haut à droite, à l'encre, en réserve : " A Mrs les présidens trésorier de France généraux des finances au bureau de Moulins Chevalliers Conseillers du Roy Juges et directeur du domaine "

    AC Moulins : 190_560
  • Carte générale de la ville de Moulins et de ses environs servant à faire connaître l'état des lieux tels qu'ils étaient en 1749 / 1749. 1 plan : encre et aquarelle sur papier contrecollé sur toile. Ech. en toises (AC Moulins, 190_562/1)

    AC Moulins : 190_562/1
  • [Plan de la ville de Moulins, XVIIIe siècle] / 1 Plan, encre et lavis sur papier, 205 x 226 cm (AD Allier, 1 C 22)

    AD Allier : 1 C 22
  • [Carte de France] / César-François Cassini de Thury (cartographe), [2e moitié du 18e siècle]. 1 carte : en coul. Ech. 1 : 86400 (IGN, repr. numérique)

  • Plan de la Ville de Moulins, de ses faubourgs, avec ses environs, où sont marqués les sources, bassins, puits, regards, conduites et fontaines qui lui fournissent les eaux tel que le tout se trouve en 1763 / 1763. 1 Dess. : plume, encre de chine, lavis, aquarelle, papier beige ; encadré (AC Moulins, 561)

    AC Moulins : 561
  • Plan géométrique du collège et de ses propriétés / Delucenay, J.-G. (dessinateur). In BOUCHARD, Joseph, Histoire du collège de Moulins, 1872, p. 276

    Ce plan reproduit un original alors conservé aux archives municipales (AC 56 bis, inventaire de 1826). Ce plan n'est actuellement pas localisé.

  • Plan général de la maison du collège de la ville de Moulins / 1792. Ech en toises (AN, 1311 dossier 4 pièce 25)

    AN : 1311 dossier 4 pièce 25
    Dossier 4, pièce 25, fol. 32
  • Plan du premier étage de la maison d’instruction publique de Moulins / Benoist (ingénieur départemental), 13 Floréal an IV. 1 plan, en coul. Ech. en toises et en mètre (AD Allier, L 212/2)

    AD Allier : L 212/2
  • Plan géométral des églises couvents &c. Extrait du plan général de la ville de Moulins représentant le tout tel qu'il se trouvait en 1763 / [Benoist (ingénieur départemental) ?], v.1800. 2 dess. : crayon, encre de chine, calque. (AD Allier, 75 J 170 pièce 18)

    Annotations en haut à gauche :

    " Promenades publiques

    Un projet formé par les ci-devants intendants postérieurement à l'année 1763 et tracé dans le plan général de la ville de Moulins déposé à la mairie était

    1°/ de prolonger le cours de Bercy jusqu'à l'entrée du faubourg de Lyon

    2°/ de prolonger la rue du Pont en droite ligne jusqu'à la rue de Bourgogne

    3°/ de prolonger le cours de la préfecture en droite ligne

    3°/ de prolonger le cours de la préfecture en droite ligne jusqu'à la rivière où il aurait fait sa rencontre avec les levées et alors cette prolongation aurait coupé le cours de Bercy dont nous avons parlé à l'extrémité nord des jardins bas.

    Nous avons essayé de rendre l'effet du projet dans ces deux dessins."

    AD Allier : 75 J 170 pièce 18
  • Plan cadastral de la commune de Moulins en 1819 : section N, détail (AD Allier, 3 P 3196)

    AD Allier : 3 P 3196
  • Plan général de la ville de Moulins [plan d'alignement] / 1822. 1 plan : plume, lavis, aquarelle, papier blanc (AN, F/1A/2002/238)

    AN Pierrefitte-sur-Seine : F/1A/2002/238
  • Ville de Moulins. Palais de justice. Projet d'une salle d'audience pour une cour d'assises et des pièces qui en dépendent / Nollet (architecte), 12 novembre 1822. 1 dess. : crayon, plume et encre, lavis gris, coul., papier beige. Ech. diverses (AD Allier 4 N 34/1, pièce 1)

    AD Allier : 4 N 34/1, pièce 1
  • Ville de Moulins. Département de l'Allier. Cour d'assises, projet de distribution / Agnéty, Jean-François (architecte), 1822-1824. 3 plans : crayon, plume et encre, lavis, coul., papier beige. Ech. diverses (AD Allier 4 N 34/1, pièces 2 à 4)

    Pièce 2 : plan du 1er étage, 15 janvier 1824

    pièce 3 : plan du 1er étage, 15 juillet 1823

    pièce 4 : plan du rez-de-chaussée, 15 octobre 1822

    AD Allier : 4 N 34/1 pièces 2 à 4
  • Plan de la bibliothèque de MM. les avocats projetée au 1er étage de l'aile gauche de l'ancien collège / Agnéty François-Marie (architecte), 24 septembre 1832. 1 dess. : plume, lavis gris, coul. Ech. 1:1500 (AC Moulins, 1 M 99)

    AC Moulins : 1 M 99
  • Département de l'Allier. Ville de Moulins. Salle d'assises / Esmonnot, Louis-Gabriel (architecte), 29 janvier 1839. 4 Dess. (plans, coupes) : crayon, encre de chine, encre rouge, papier. Ech. 1:50 (AC Moulins, non coté)

    AC Moulins : non coté
  • Tribunal de Moulins. Projet d'appropriation. Plans du rez-de-chaussée et du premier étage/ Esmonnot, Louis-Gabriel (architecte), 17 août 1858. 2 plans : encre de chine, papier calque. Ech. 1:100 (AC Moulins, non coté)

    AC Moulins : non coté
  • Elévation et coupes / Esmonnot, Louis-Gabriel (architecte), 8 avril 1862. 1 Dess. : encre noire, crayon, coul. Ech. 1 : 50 (AD Allier, 4 N 34/1 pièce 5)

    AD Allier : 4 N 34/1 pièce 5
  • Elévation et coupes / Esmonnot, Louis-Gabriel (architecte), 10 janvier 1863. 1 Dess. : crayon, coul., papier beige. Ech. 1 : 50 (AD Allier, 4 N 34/1, pièce 6)

    AD Allier : 4 N 34/1, pièce 6
  • Palais de justice de Moulins. Elévations / [Esmonnot, Louis-Gabriel (architecte)], v. 1863. 2 Dess : crayon, plume et encre de chine, lavis coul., papier beige (AD Allier, 4 N 34/1 pièce 7)

    dessin n°1 : sans grille

    dessin n°2 : avec grille

    AD Allier : 4 N 34/1 pièce 7
  • [Plan partiel du rez-de-chaussée du palais de justice] / [Esmonnot Louis-Gabriel (architecte) ?], mars 1869. 1 Dess. papier, plume, encre de chine, lavis gris (AD Allier : 4 N 34/2)

    AD Allier : 4 N 34/2)
  • [Ville de Moulins. Plan avec les écoles communales] / Roche (dessinateur, commissaire enquêteur), C. Desrosiers, Moulins (impr.), 1882. 1 plan impr. n. et b., encre rouge. Ech. 1:5000 (AC Moulins, non coté)

    AC Moulins : non coté
  • Palais de justice de Moulins. Consolidation de l'escalier des assises. Plan de l'escalier / Lemoine (ingénieur), 12 avril 1901. 1 Dess. : encre, lavis, aquarelle, papier Ech. 1:50 (AD Allier, 4 N 37 (1))

    AD Allier : 4 N 37 (1)
  • Palais de justice, Moulins, ancien collège des Jésuites / Génermont, Robert (architecte), août 1944. 10 dess. : encre noire, lavis, coul., papier beige. Ech. 1:100 pour les plans (AD Allier 53 J 14)

    pl. I : plan du rez-de-chaussée

    pl. II : plans du 1er étage

    pl. III : plans des toitures et des charpentes

    pl. IV : façade ouest et coupes

    pl.V : façade sud aile nord et façade nord aile sud

    pl. VI : copie du plan du collège en 1796, par Benoist

    pl.VII (1) : trumeau et porte façade ouest

    pl.VII (2) : porte et appareillage d'un trumeau façade ouest

    pl.VIII : lucarnes façade ouest

    pl. IX : coupes de l'escalier de l'aile Est

    AD Allier : 53 J 14
  • Ville de Moulins. Palais de justice. Projet de transformations. Premier étage / Génermont Marcel (architecte des bâtiments de France), 8 avril 1954. 1 plan : plume et encre de chine, crayon, coul. Ech. 1:100 (AD Allier, 53 J 14)

    AD Allier : 53 J 14
  • AD Allier : 2106 W 196. Cadastre rénové de Moulins, 1975

    AD Allier : 2106 W 196

Annexes

  • Devis descriptif de l'église du collège de Moulins, 17 janvier 1605 (AC Moulins, 41)
  • Description de la nouvelle porte du collège, 1766 (AD Allier, D 12, fol. 26)
  • Remarques sur les différentes élévations des principaux bâtiments et ses plus apparents
  • Les jardins du collège en 1780
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Guégan Catherine
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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Coutard Armand
Coutard Armand

Stagiaire au service de l'Inventaire en septembre-octobre 2020

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