Dossier d’œuvre architecture IA73003230 | Réalisé par
Guibaud Caroline (Contributeur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Chalet des Turres (Saint-Offenge)
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Saint-Offenge-Dessus
  • Lieu-dit les Thurroz, Chalet des Turres
  • Cadastre 2013 C1 60
  • Dénominations
    ferme
  • Précision dénomination
    chalet d'alpage
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    fontaine

A l'époque de la mappe sarde, en 1732, le pré est déjà dessiné ; quatre petits bâtiments sont représentés aux alentours. Sur le premier cadastre français, en 1880, il n'y a pas de bâtiment.

Le chalet aurait été construit vers 1885. Son plan en forme de C (avec un corps central et deux retours aux extrémités) est unique dans les Bauges et serait inspiré des bâtiments d'estive du Jura suisse. Le retour nord-ouest (cuisine et chambre) était utilisé comme relais de chasse par les propriétaires (chasse au lièvre, chevreuil, sanglier). Les alpagistes (un berger et un fromager, personnel exclusivement masculin) dormaient dans le foin au-dessus de la salle de fabrication, avant que la partie relais de chasse ne leur soit cédée. Le toit était en tavaillon, il a été remplacé par de la tôle entre 1946 et 1962. Une source a été captée pour apporter l'eau au chalet dans les années d'après guerre (avec le concours d'un prisonnier allemand).

L'alpage des Turres (ou Thurroz) a été acheté par la famille de l'actuel propriétaire en 1946 (pour 1,5 millions d'ancien francs, en partie remboursés par la coupe du bois). Il appartenait alors à une propriétaire demeurant à Aix-les-Bains, qui possédait une vaste zone d'alpage au nord-ouest du Revard : alpages de la Clusaz et de Crolles (Le Montcel), alpage de de Peysse-Bernard (voir IA73003231). L'alpage des Turres s’étend sur 89 ha, dont 16 à 18 ha de pâturage. Le cheptel comptait 20 vaches, 10 génisses, une quarantaine de chèvres, 10 cochons. Les chèvres montaient les premières, vers le 20 mai, et descendaient les dernières, fin octobre ; les vaches étaient en alpage de fin mai à début octobre. Les vaches étaient rentrées à l'étable tôt le matin pour la première traite, puis remises au pré entre midi et la traite du soir, puis de nouveau sorties pour la nuit. Il faut 2h30 à une personne pour traire vingt vaches.

Le père de famille faisait un aller-retour entre le chalet et le chef-lieu le dimanche, dans un traineau attelé à un cheval (avec un tronc accroché derrière pour freiner la descente, ce qui permettait aussi de descendre du bois) : il descendait le beurre, fabriqué tous les deux jours, et les fromages (après un mois d'affinage) et remontait de la nourriture. Le beurre était vendu dans la commune, les fromages achetés par un marchand.

La fabrication de fromage au chalet des Turres a été arrêtée en 1968 : le pré a été clos et on y montait les génisses. Dans les années 1970, le propriétaire louait les alpages de la Clusaz et Crolles, où il avait jusqu'à 120 vaches (l'alpage de la Clusaz comptait six étables de 20 vaches), ce qui nécessitait six personnes à la traite et permettait de faire deux gruyères de 60 kg par jour (ou un gruyère et des tomes lorsqu'il y avait moins de lait) ; il y avait également des chèvres.

Les alpages de cette zone du Revard étaient traditionnellement exploités par des habitants du Coeur des Bauges, de Doucy (les Turres, la Clusaz, Crolles), des Déserts (Chalet Regairaz) ou la Compôte (Chalets Mermet), plus que par les exploitants des communes du Montcel ou des Saint-Offenge.

(Historique établi à partir des informations données par le propriétaire).

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire

Chalet d'alpage à juxtaposition (alt. 1121 m), à plan en forme de C édifié dos à la pente : le corps central comprend la salle de fabrication qui distribue le freidi au nord et l'étable (pour 20 vaches, en deux rangées séparées par une allée centrale) au sud ; il est flanqué de deux retours, au nord (cuisine et chambre) et au sud (porcherie, étable à chèvres) encadrant une cour. Le retour nord correspond à un ancien relais de chasse ; il est édifié sur une cave à fromage en étage de soubassement (accès en façade nord, plafond en IPN et béton), équipée de rayonnages sur trois côtés (étagères pour les tomes d'un jour, pour l'affinage, pour les tomes affinées), et contenant les réserves alimentaires (traditionnellement : un tonneau de vin, un de cidre et une caisse à pommes de terre). Cette façade est ombragée par deux tilleuls. La salle de fabrication a une cheminée d'angle à manteau en bois ; le foyer, à même le sol, est équipé de deux potences. La table d'égouttage est posée à proximité. Une échelle donne accès au comble utilisé comme couchage. Le freidi ou garde-lait est bordé sur trois côtés d'une auge en ciment avec circulation d'eau pour rafraîchir le lait ; la baratte est adossée au mur mitoyen de la salle de fabrication. un axe traversait cette dernière : un moteur électrique et des courroies permettaient de faire tourner la baratte ou une scie autrefois située dans la cour, contre le mur de la salle.

La porcherie (pour 10 à 12 porcs) présente un bas-flanc en dalles de grès quadrillées et une auge le long du mur opposé, avec alimentation par une trappe donnant sur l'extérieur ; un enclos était délimité dans la cour devant la porte. L'étable à chèvres (pour 20 chèvres, en deux rangées séparées par une allée centrale) est équipée de plancher.

Un bassin (fontaine et abreuvoir) est édifié en amont du bâtiment ; il est en ciment moulé, de plan rectangulaire, avec une cuve divisée en deux bacs de taille inégale (petit bac en aval) ; élévation en tronc de

pyramide, bordure à mouluration torique, tables en creux sur les faces. La borne-fontaine a été refaite à la fin du 20e siècle ou au début du 21e. L'eau était acheminée dans le freidi, pour refroidir le lait, et dans l'étable pour le nettoyage.

Une fosse à purin ou calan, close de trois murs maçonnés, est édifiée au sud du bâtiment.

Le bâtiment est en moellon de calcaire enduit à pierres vues, avec des encadrements en ciment ; le mur nord du freidi est en madrier creusés de fentes d'aération horizontales. Les toits sont à croupes, en fibrociment, tôle ondulée et bac acier.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tôle ondulée, ciment amiante en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : échelle en charpente
  • Typologies
    ferme d'alpage à juxtaposition
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Représentations
    • volute, croix latine, cercle
  • Précision représentations

    Une niche de forme triangulaire est aménagée dans le mur ouest de l'étable à chèvres ; elle a été peinte en bleue, pourvue d'une statuette de la Vierge de Lourdes et fermée par une grille en fer forgé, à décor de volutes, croix et cercle, en 2004 ; inscription sur la grille : MP 2004 RC (initiales du couple propriétaire).

F-JDT-Chalet d'alpage-Bauges

  • Type de linteau de la porte du logis droit
  • Type de piedroit de la porte du logis
  • Matériaux d'encadrement des ouvertures du logis béton
  • Emplacement de la façade principale gouttereau ou grand côté
  • Précision du statut alpage privé
  • Alpage intermédiare non
  • Accès carrossable non
  • Utilisation actuelle logement seul
  • Altitude 1121
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections

Toponyme :

- nom IGN : Chalet des Turres (toponyme de même nom de l'autre côté de la ligne de crête, dans la commune d'Arith)

- nom cadastre : les Thurroz (dès 1937)

Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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