Introduction historique
Un château est mentionné à l'ouest de la commune, dans un lieu-dit isolé au toponyme de l'Oie, ou Loie, ou Loex (auquel Paul Guichonnet donne comme origine le terme pré-celtique lekk, qui veut dire pierre ou rocher). Sur les tabelles de la mappe sarde, en 1730, il appartient à noble Pierre de Varax et est déjà en ruine ; il est dessiné sur le cadastre de 1880 (A5 581 : "château de l'Oie", masure appartenant à Pierre Fantin Pierre, des Gonnards), il n'en reste pas de vestige visible.
Quelques bâtiments, qui figurent sur la mappe sarde (copie de 1732), montrent des vestiges datables du 17e ou 18e siècle (encadrements chanfreinés), mais aucun n'est conservé de façon significative. La plupart des édifices repérés ou recensés datent des 3e ou 4e quart du 19e siècle, ou du 1er quart du 20e.
Les communes de Saint-Offenge-Dessus et Saint-Offenge-Dessous ont fusionné le 1er janvier 2015 (JO du 24 décembre 2014).
Introduction topographique
La commune adopte une forme très allongée dans le sens nord-sud, avec une bande de territoire sur le Revard, coincée entre les communes de Montcel, de Saint-François-de-Sales et des Déserts, en zone d'alpages. L'altitude du territoire communal varie entre 577 (pont en limite de commune à l'ouest du village) et 1392 (plateau du Revard, au sud de la Sibérie, en limite avec Montcel).
Les écarts présentent un bâti lâche (le Grand Pré), souvent avec plusieurs noyaux (les Vauthiers, les Combes), ou étiré le long d'une route (les Gonnards). Quelques hameaux ont un plan plus resserré : les Suavets, Cornat, les Favrins. Les constructions ne sont généralement pas mitoyennes. Du fait de la configuration du territoire communal, étiré le long du piémont du Revard puis de la montagne de Bange, qui présente une pente s'élevant d'ouest en est, la plupart des fermes sont implantées perpendiculairement à la pente et avec la façade principale au sud, même si elles sont situées dans un hameau. Les écarts portent des noms de famille de la commune ; la partie nord-ouest du hameau des Vauthiers (noyau sud) s'est appelée hameau des Blairat (plan de 1804), ou des Chanvillards (tabelle-minute de 1730), ces deux anthroponymes n'étant plus présents dans la cartographie actuellement disponible.
Une zone de granges isolées est implantée entre 800 et 1000 m, en limite de montagne, dans une bande de prés orientée nord-sud gagnée par la forêt : au-dessus du hameau des Suavets et de Champclos, aux Daudes. Ces granges ou granges-étables sont situées soit en milieu de prés (granges au-dessus des Suavets : lieux-dits Molly, les Replats ; zone d'implantation de granges dès la mappe sarde) ou le long d'un chemin perpendiculaire à la pente (les Daudes). Aux Daudes, les quatre granges-étables sont déjà existantes en 1880 (à cette époque, elles appartiennent toutes à des habitants du hameau de Cornat), et la plus à l'ouest est peut-être celle figurée sur la mappe sarde (IA73003243). Ces édifices sont désaffectés ou transformés en abris ouverts pour les vaches.
Quelques alpages sont implantés sur le plateau du Revard, un peu au-dessus de 1100 m d'altitude : chalet des Turres (IA73003230) et chalets Mermet (IA73003232), le chalet des Péroudes (IA73003231) atteignant les 1300 m d'altitude (voir dossier : les aplages de Saint-Offenge-Dessus).
Le coteau ouest de la commune, au-dessus du Sierroz, était autrefois planté en vigne, déjà existantes sur la mappe sarde, petites parcelles partagées entre de nombreux habitants de la commune : le toponyme "Vignes de l'Oie" est encore présent sur le cadastre de 1880 (section A5). La matrice de 1881 recense un bâtiment à usage de pressoir (B1, les Mollières, appartenant à Augustin Magnin, des Gonnards).
Caractéristiques de l'architecture
Le bâti est essentiellement composé des fermes qui présentent une juxtaposition des fonctions (habitat et dépendances agricoles) sous le même toit (23 cas sur les 27 fermes repérées). L'implantation est généralement perpendiculaire à la pente, avec un étage de soubassement, aménagé en cellier ou cave, et un rez-de-chaussée surélevé à usage d’habitation avec accès par un escalier extérieur et un pallier ou un balcon, ou un accès de plain-pied, avec ou sans perron suspendu, grâce à l'étagement du bâtiment dans la pente (les deux cas sont présents à part égale).
Les murs sont en moellon de calcaire enduit (traditionnellement : enduit terre à pierre vue), avec des encadrements en calcaire (rares exemples d'encadrements en bois, comme sur la ferme de la Fleurie IA73003236). Les toits sont à longs pans et demi-croupe (souvent une demi-croupe côté logis, longs pans côté fenil, avec pignon en bardage bois et porte haute accessible de plain-pied), en ardoise (ou fibrociment) ou en tuile plate mécanique (répartition de l'ordre de 2/3 pour l'ardoise ou fibrociment, 1/3 pour la tuile, avec de nombreux toits mixtes). Tous les toits sont des réfections, en général avec surélévation, des années 1920 ou 1930 ; les toits étaient en chaume jusqu'au 20e siècle (ils sont refaits en ardoise à partir du 3e quart du 19e siècle, d'abord sur les édifices publics, comme le presbytère IA73003206).
Le petit patrimoine est largement représenté par des bassins en béton moulé, édifiés en bois jusqu'au début du 20e siècle, avant d'être coulés en béton, et des fours. La tabelle-minute de 1730 (AD Savoie, C 4237) recense neuf fours à pain, dont trois appartiennent à des communautés d'habitants : communauté du village de Courna [Cornat] (parcelle 728), du village des Combes (1037 ) et communauté de Chanvillard (985). Quatre sont localisés au chef-lieu et situés à côté de la maison de leur propriétaire : parcelles 73, 51, 91 et 127 (indivis avec un propriétaire du même nom) ; un est situé aux Favrins et indivis entre deux habitants du hameau (parcelle 1183). Le dernier, aux Suavets (parcelle 211) appartient à un propriétaire ne possédant pas de maison dans la commune. Cinq fours sont encore déclarés sur la matrice de 1881 : aucun ne correspond aux emplacements des fours de 1730, sauf celui des Favrins, qui dépend en 1881 des habitants du hameau. Les autres fours communautaires (Cornat, les Combes...) ont disparu (même si des fours privés ou partagés par deux ou trois habitants subsistent dans ces hameaux) et il n'en reste plus qu'un au chef-lieu (A 261).
Il n'y a plus de siège d'exploitation agricole dans la commune (les terrains sont exploités par des agriculteurs des communes limitrophes).
Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon