Dossier d’œuvre architecture IA69001182 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Cité ouvrière dite cité de la Soie ou cité Tase : petite cité, grande cité, Hôtel Jeanne d'Arc dite Maison de famille, parc
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Vaulx-en-Velin
  • Adresse chemin de la Poudrette , rue Roger-Salengro , rue Alfred-de-Musset , avenue du Bataillon-de-Carmagnole-Liberté
  • Cadastre 1997 BN 51ABC, 207, 291, 161A, 162A, 165B, 166A, 170A, 205A, 226A, 228A, 404A, 102, 103
  • Dénominations
    cité ouvrière
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, immeuble, parc

Cette cité industrielle est conçue en 1924 pour avoir son entière autonomie sur un terrain de 20 hectares contigu à l´usine Gillet qui en a financée la construction et dont son organisation reflète la hiérarchique de l'usine. Cette cité ouvrière appelée également cité des jardins, est l'une des plus importantes de la région lyonnaise et des plus élaborées sur le plan architectural et urbanistique conçue par les architectes DESSEUX et ALEXANDRE. Elle comprend la grande cité composée d´immeubles collectifs située avenue Roger-Salengro, et de la petite cité représentant 97 maisons individuelles avec jardin (d´inspiration cité alsacienne), et de types architecturaux différents selon la fonction dans l´usine ou la nationalité. L'attribution d'un logement dans la petite cité était comprise dans le contrat de travail et se faisait en fonction de la catégorie socioprofessionnelle de l'employé. Les ingénieurs, chefs d'atelier, contremaître étaient logés dans des logements plus spacieux, plus confortables qui correspondent à trois types de maison. Les ouvriers étaient logés dans des pavillons comprenant 4 logements (quatre types existaient pour les maisons ouvrières). Cette cité est desservie par des allées sinueuses, trois grandes villas pour les directeurs, sont localisées un peu à l´écart (rue de la Poudrette). Sont conçus également, un foyer de jeunes filles dit hôtel Jeanne d´Arc avec un parc boisé (cf fiche développée en annexe) qui est devenu plus tard un IUFM, une église construite en bois avec des dons de la famille Gillet, démolie en 1966 et reconstruite par l´évêché à proximité de l´usine (chapelle Saint-Joseph), une école, un stade, une crèche, un centre médico-social, et des commerces. Après la fermeture de l'usine, les petites cités ont été revendues à leurs locataires ou à des habitants des grandes cités. Certaines maisons conservent leur aspect d'origine d'autres ont été transformées. La plupart des logements ont subit des modifications, pour les rendre plus fonctionnels, installation de salle-de-bains, agrandissement de pièces...

Périodes de construction : 1924, la petite cité composée de maisons individuelles ; 1926, la grande cité qui se compose d'immeubles collectifs de type HBM ; 1953, cinq nouvelles maisons jumelées sont construites au sud-est de la cité ; 1958, huit nouveaux pavillons sont édifiés le long de l’allée des Acacias. La cité Tase d'un intérêt patrimonial évident est liée à l'histoire d'une usine phare de la région lyonnaise et reste le témoignage d'un mode d'habitat ouvrier, préservé et d'une grande cohérence. L'ensemble du site usine et cités mériterait la création d'une ZPPAUP (AVAP) qui permettrait une meilleure gestion de cet ensemble.

Après une phase de concertation, en 2004, le Grand Lyon désigne un urbaniste en chef (Bruno Dumetier, du cabinet AABD) en charge d'établir le projet urbain pour l'ensemble du "Carré de Soie" où est mis en avant semblerait-il, la prise en compte du patrimoine comme l'un des piliers du développement à venir.

pour citer cette étude :

Nadine Halitim-Dubois : Cité ouvrière dite cité Tase, 2007. URL : https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/cite-ouvriere-dite-cite-de-la-soie-ou-cite-tase-petite-cite-grande-cite-hotel-jeanne-d-arc-dite-maison-de-famille-parc/1d0ad112-3514-43bd-83fe-c514797fe8df

La petite cité ou cité villa, véritable espace urbain se compose de 97 maisons en partie jumelées pittoresques à grands toits. Descriptif des différents types de maisons. Les maisons destinées aux ouvriers sont de plusieurs types : environ 13 types différents.

Les formes du bâti se caractérisent par la diversité typologique : chaque maison a une assiette divisée en parts égales entre les différents logements de la maison. L'attribution de logement est comprise à l’origine dans le contrat de travail. Certaines maisons se composent de deux niveaux, dont chacun comporte deux logements de trois pièces d'une superficie d'environ 50 m² par logement : 2 chambres, une pièces commune (salon-cuisine), un wc particulier et une cave. Chaque maison est bordée d'un jardin divisé en 4 parcelles identiques.

Lors de la première phase de construction, 8 types de pavillons sont construits. Parmi ces différents pavillons plusieurs sont des déclinaisons de mêmes modèles. Les pavillons destinés initialement aux ouvriers sont sensiblement différents les uns des autres, et jouent de ces différences pour donner l’illusion d’une diversité de formes bâties tout en gardant une cohérence d’ensemble. Ce parti pris de donner l’illusion d’une composition aléatoire est essentiel. Il rejoint les concepts anglais de la cité jardin, et du jardin à l’anglaise, dans lequel on offre une composition en apparence aléatoire et irrégulière pour recréer l’effet d’un décor naturel et pittoresque alors que tout est penser, conçu très précisément. Afin de corroborer ce concept, l’architecture de la Petite Cité TASE va chercher le modèle constructif dans le langage de l’architecture vernaculaire. On retrouve des emprunts à des formes bâties traditionnelles venant d’autres régions françaises dans lesquelles le décor de la façade est prépondérant. Dans le cas de la Petite Cité TASE, les décors prennent le pas sur les systèmes constructifs employés, dont ils ne sont pas la résultante : exemple des faux colombages peints sur l’enduit.

Le système viaire de la cité jardin se présente par la superposition de deux systèmes : un système d’axes traversant, un système de ruelles et de venelles internes : système viaire périphérique : rue de la Poudrette, avenue Bataillon-Campagnole-Liberté- voies traversantes Nord/Sud : rue de l’Ancienne église, allée du stade. Véritable plate forme de la cité Tase, cet axe organise les rapports hiérarchiques entre le site de production et l’usine, fait le lien entre le bâtiment de Direction au Nord et le Stade Aubert au Sud.

- axes traversants Est/Ouest : rue Alfred de Musset- 3 carrefours : le rond point de la rue de la Poudrette, la place de l’ancienne église, le point de convergence allée du stade/ rue Alfred Musset- organisation qui propose des angles de vue particuliers et donne une ambiance pittoresque : inspiration du village médiéval. Le réseau est complété par un entrelacs de venelles convexes ou concaves qui serpente les recoins de la cité jardin et desservent chaque îlot foncier (allée de Acacias, rue Maxime Teyssier, Allée du Square, Allée de la Pelouse, Allée de la Boule Histoire.

Cette cité industrielle est conçue en 1924 pour avoir son entière autonomie sur un terrain de 20 hectares contigu à l’usine Gillet qui en a financé la construction. Dans les années 1970, le Groupe Rhône Poulenc Textile héritier de l’empire Gillet adopte une nouvelle stratégie de délocalisation des unités de production dans les sites les plus rentables et profitant d’une position stratégique : à proximité de la façade maritime. Les unités de production jugées trop déficitaires sont liquidées. Maillage de ce groupe tentaculaire, la cessation d’activité dans l’usine de Vaulx-en-Velin est annoncée en 1976 pour une fermeture effective. Cette cité composée d’immeubles collectifs et de villas, a été vendue dans les années 1980 : les collectifs ont été rachetés par des organismes HLM, les maisons à la fois par les occupants (à un prix bas) et par des organismes HLM.

Des copropriétés ont été établies après la vente pour certaines villas seulement au bon vouloir des habitants. Les conséquences esthétiques sont apparues rapidement : certaines copropriétés de villas étaient plus ou moins réhabilitées ou entretenues en fonction de leurs moyens, tandis que dans les villas non organisées en copropriétés, les réhabilitations furent parfois établies sur des portions de villas (exemple : un quart de la façade était refaite).

Contexte général

La cité de la Soie était la propriété privée de l’usine Gillet : Soie Artificielle du Sud Est, Comptoir de la Soie Artificielle. Est effectué le classement dans le domaine public des voies et réseaux de la cité qui sont acquis par la commune en 1982. (Sources , Grand-Lyon) A noter que des extensions et modifications par des ajouts de vérandas, abris de jardins ou autres tendent à modifier la lisibilité de l'ensemble de la petite cité qui fait son intérêt patrimonial. Une tentative de mise en place d'un règlement de type copropriété permettrait une meilleure régulation et harmonisation de ces transformations.

Lors des ventes des maisons, les parkings qui existaient sur l’espace public ont été supprimés, et remis dans l’espace privé de la parcelle de la maison. Pour une meilleure gestion de cet ensemble urbain de grande qualité, il serait intéressant et opportun de conserver un petit espace PUBLIC (qui existait avant la vente des maisons), cela permettrait la mise en place d’un règlement de copropriété de cette cité majeur du territoire métropolitain.

  • Murs
    • moellon
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré, 4 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Précisions sur la protection

    Pour citer cette étude :

    HALITIM-DUBOIS Nadine : Cité ouvrière dite cité Tase, 2007. URL : https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/cite-ouvriere-dite-cite-de-la-soie-ou-cite-tase-petite-cite-grande-cite-hotel-jeanne-d-arc-dite-maison-de-famille-parc/1d0ad112-3514-43bd-83fe-c514797fe8df

La cité Tase d'un intérêt patrimonial évident est liée à l'histoire d'une usine phare de la région lyonnaise et reste le témoignage d'un mode d'habitat ouvrier, préservé et d'une grande cohérence. Cet ensemble (usine et cités) bénéficie d'une inscription sur la liste du patrimoine du XXe siècle (label XXe) en 2003 (reconnaissance architecturale). (Fiche label XXe IA69001020)

A noter que des extensions et modifications par des ajouts de vérandas, abris de jardins ou autres tendent à modifier la lisibilité de l'ensemble de la petite cité qui fait son intérêt patrimonial. Une tentative de mise en place d'un règlement de type copropriété permettrait une meilleure régulation et harmonisation de ces transformations.

Lors des ventes des maisons, les parkings qui existaient sur l’espace public ont été supprimés, et remis dans l’espace privé de la parcelle de la maison. La préservation d'un petit espace PUBLIC permettrait la mise en place d’un règlement de co-propriété et cela permettrait une meilleure gestion de cet ensemble urbain de grande qualité.

Bibliographie

  • MARREY, Bernard. Rhône-Alpes, les guides du XXe siècle. Paris : L'Equerre, 1982. 440 p.

    p. 276
  • Le carré de soie et le patrimoine industriel, carré de soie, l´ensemble Tase, 2006 (document Grand-Lyon)

  • GNASSON Renée, la cité du textile artificiel du SE, la cité Tase, maîtrise d´histoire de l´art Lyon (Dominique Bertin ss direction), 1997.

  • La viscose à Vaulx-en-Velin., 1924-1980, racontée par les anciens travailleurs de la Tase et des habitants du quartier. Ed. Bellier, Lyon, 1999. Ed. Bellier, Lyon, 1999.

  • CAYEZ, Pierre. Rhône-Poulenc, 1895-1975, Paris, Armand Colin/Masson, 1988

  • RUSSIAS, Jean-Marie, Mutation de la cité TASE au coeur du projet urbain Carré de soie (région lyonnaise). Dirigé par C. Spohr. PFE (ABF) 2008-2009

  • Pouvreau Benoît, Couronné Marc, Marie-Françoise Laborde, Gaudry Guillaume, Les cités-jardins de la banlieue du nord-est parisien, Ed. Le Moniteur, 2007

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon
  • Duchêne François (dir), Cités ouvrières en devenir, ethnographies d'anciennes enclaves industrielles, Recherches, PUSE, 2005.

    DRAC Auvergne-Rhône-Alpes

Annexes

  • Hôtel Jeanne d'Arc
  • Cité-jardin selon l'urbaniste Ebenezer Howard
Date d'enquête 2007 ; Date(s) de rédaction 2007
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon