Dossier d’œuvre architecture IA42003342 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique
Demeure, dite château de Magneux-Haute-Rive
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Magneux-Haute-Rive
  • Lieu-dit le Château
  • Cadastre 1809 C 120 bâti isolé ; 1988 C 211 (partie)
  • Dénominations
    maison forte, demeure
  • Appellations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    allée, portail, parc, étang, orangerie

D´après le Répertoire chronologique des titres relatifs à la seigneurie de Magneux-Hauterive conservés au 19e siècle dans les archives du comte Léon de Poncins (au Palais de Feurs), et l´analyse qu´en fait son auteur (sans doute Vincent Durand), deux édifices fortifiés auraient existé à Magneux-Haute-Rive : à côté d´un château comtal (castrum Magniaci Alte Ripei), peut-être situé à proximité de l´ancienne église (vers l´actuelle parcelle 1988 C 221 ?), dont le comte Guy V donne la moitié à son cousin Guillame d´Acre en 1250, il y aurait eu un "fort" ( fortalicium Magniaci castri), vendu par Guy de Roannais au chapitre de Montbrison avant 1272, situé à l´emplacement appelé le Château Vieux (1988 C 243, 272). Aucune fouille archéologique n´a livré d´élément permettant de confirmer ces hypothèses et de clarifier les situations respectives de ces différents édifices et des droits qui les accompagnaient. T. Rochigneux dans le Forez pittoresque... avance qu´un "château, plus ancien encore [que la maison forte de 1493, cf infra], paraît avoir existé à proximité de l´église", mais sans donner de précision. En 1492 (n. st.), le duc Pierre II de Bourbon autorise Louis de la Bastie, dont la famille avait racheté la seigneurie du château de Magneux en 1378, à construire une maison forte à l´extérieur de l´enceinte de cet ancien château, délaissé, et à proximité de l´emplacement du château actuel. Vincent Durand (Note sur la seigneurie..., 1873) a vu "une des portes de ce second château, dont une partie existe encore près du château moderne de Magnieux", portant les armes des La Bastie (d´or à la croix ancrée de gueules) : il s'agit peut-être du linteau à accolade avec un écusson vierge (autrefois peint ?) remployé sur une porte de l'extension occidentale de la façade sud de l'aile sud. Cette maison forte est incendiée en 1538. Le partage de la paroisse en deux seigneuries, la seigneurie principale dans la partie sud et celle du chapitre de Montbrison au nord, est à l´origine de conflits (en particulier de limites) entre le seigneur principal de Magneux et le chapitre (qui obtient la justice criminelle sur sa partie en 1372) qui perdurent jusqu´à la fin du 18e siècle. En 1619, le chapitre décide de vendre les "cens, rentes et justice", s´étendant sur une quinzaine de maisons de Magneux, à Pierre de la Mure. Deux ans plus tard, un procès l´oppose à Antoine du Bost, seigneur de Codignac, héritier des La Bastie, qui aboutit à la pose de douze grandes bornes de limite de justice en pierre, portant côté nord les armes des La Mure (écartelées : au 1 et 4, à trois fasces, au 2 et 3, à trois croissants) et côté sud les armes des La Bastie (une croix ancrée). En 1666, la seigneurie principale est octroyée à Christophe de Talaru, seigneur de Chalmazel ; sa veuve Antoinette du Rosier, morte en 1674, la lègue à l´Hôpital Sainte-Anne de Montbrison. En 1675, le chapitre se lance dans un nouveau procès, contre Jean-Joseph de La Mure, petit-fils de Pierre de la Mure, pour faire annuler la vente de 1619. Il y renonce en 1684, et Jean-Joseph de La Mure parvient à réunir les deux seigneuries en achetant la partie de l´Hôpital de Montbrison en 1695. Le château et ses communs ont sans doute été édifiés pour les La Mure, dans le 2e quart du 18e siècle (une plaque de cheminée d´une chambre située dans l´aile nord des communs, à l´extrémité est, porte la date 1734). En 1771, Durand de La Mure, petit-fils de Jean-Joseph, vend la terre et seigneurie de Magneux à Jean Hector Montagne, marquis de Poncins, mais deux ans plus tard, le chapitre de Montbrison revient à la charge pour faire annuler la vente de 1619 (et les actes suivants). En 1776 (Répertoire des titres..., d´après Broutin ; H. Gerest situe cette vente en 1780), M. de Poncins revend le château et terre de Magneux à Jérôme Goyet de Livron, receveur des tailles à Roanne, mais en 1779, le bailliage de Montbrison déclare nulle la vente de 1619, ce qui annule également la vente de 1776. Un procès oppose alors le marquis de Poncins (et son acquéreur, qui a pris possession du bien) au chapitre de Montbrison. En 1784, la sentence de 1779 est confirmée, mais en 1787 le procès est encore en cours. Le Répertoire chronologique s´arrête à cette date. C´est peut-être la Révolution qui a mis un terme à la procédure au profit de Jérôme Goyet de Livron, qui est propriétaire du château et de ses domaines sur la matrice de 1812. En 1809, il avait vendu la propriété à Jean-Germain Cadrès (ou de Cadrès ; Gerest, Salomon), mais celui-ci s´étant révélé un acquéreur défaillant, il est exproprié et le château, avec les onze domaines qui exploitent ses 900 ha, sont vendus par adjudication en 1813 à Benoît-Rose de Murard de Saint-Romain, demeurant à Francheville (Rhône). Sa petite-fille, Jeanne-Marguerite, épouse Louis-Albert de Monteynard, puis une de ses parentes transmet le domaine à son époux, le comte de Roquefeuil, d´une famille de l´Allier ; le château est resté dans ces deux familles jusqu´à nos jours. Selon A. Broutin, de notables agrandissements et embellissements auraient été faits au château vers 1834 (on peut dater le décor du grand salon du rez-de-chaussée de cette période). Les élévations ont été totalement remaniées, avec ajout de modénatures en ciment, le toit refait et certaines pièces redécorées dans la 2e moitié du 19e siècle (salle à manger et salon de billard avec papier peint au rez-de-chaussée, chambre au sud de la pièce centrale située sur le parc au premier étage, inscrits MH ; la rampe de l'escalier a sans doute été refaite à cette époque). L'orangerie (en ruine ; sa réfection est envisagée) date sans doute de cette époque. Les plantations de l'avant-cour ont été dessinés par Guy Otin "Studio Art des Jardins", architecte paysagiste à Saint-Etienne, en 1934 (plan conservé sur place).

Le château est implanté au sud du village de Magneux-Haute-Rive, un peu à l'écart. Il est précédé à l'ouest d'une avant-cour encadrée de communs (étudiés), que jouxte une cour de ferme au nord (étudiée) et donne à l'est sur une terrasse avec emmarchement, puis sur un parc clos, bordé par un coude de la route départementale 6 au nord-est. L'avant-cour est fermée par un muret surmonté d'une grille à barreaux de fer forgé, avec un portail à piliers en bossage. Un allée est tracée dans l'axe (désignée comme "grande avenue du château de Magneux" sur le plan cadastral de 1809), avec une demi-lune à son extrémité du côté du château ; avant la construction de l'autoroute, elle se prolongeait au sud-ouest jusqu'à la ferme du Petit Sauvagneux (Mornand-en-Forez). De l'autre côté du parc, l'allée axiale se prolongeait également vers le nord-est. Un petit ruisseau situé au sud-est est barré afin de former un étang, au sud du château. L'habitation se compose d'un corps central à un étage carré et un étage de comble aménagé dans la toiture brisée. Il compte sept travées, avec une travée centrale plus large, en léger ressaut et couronnée d'un fronton triangulaire ; il est bordé de deux pavillons de deux travées en léger ressaut. L'édifice est double en profondeur, sans couloir. La partie sur cour est divisée en trois espaces : un escalier (tournant à retours avec jour, en pierre, avec rampe à barreaux droits en fonte) dont la cage occupe les deux-tiers nord de cette partie et forme un vestibule axial, et deux pièces (actuellement rangement et bureau). Au rez-de-chaussée, le corps central comprend une vaste cage d'escalier formant vestibule (avec un dégagement dans son prolongement au sud), qui en occupe tout le quart sud-ouest. Ce vestibule dessert, au nord une salle à manger (sur cour) et à l'est, dans l'axe de l'entrée, un petit salon ouvrant sur le jardin. Le petit salon commande les deux pièces situées sur jardin, une chambre au nord et un grand salon au sud. Le pavillon sud comprend une bilbiothèque sur cour et un billard sur jardin. Le pavillon nord comprend également une pièce sur cour et une sur jardin, séparées par un couloir reliant la salle à manger à l'aile nord des communs. A l'étage, un couloir central assure la distribution des chambres à partir du pallier de l'escalier. L'édifice est en pisé (?) enduit, sans doute sur un soubassement maçonné en galet. Les encadrements sont en granite (et en ciment moulé pour les fenêtres ?) ; les ouvertures ont des linteaux droits avec une agrafe, sauf les portes du rez-de-chaussée, en arc en plein-cintre. Des marques lapidaires sont visibles sur les pierres d'encadrement, les chaînes d'angle et le soubassement : I, B, M, X, XS, TC, 3, 5 inversé droite/gauche, B avec une barre au milieu, une croix grecque à extrémités bifides. Les lucarnes qui éclairent le comble ont un encadrement en bois, avec linteau en accolade.La travée axiale et les angles des pavillons sont ornés de pilastres en bossage. Les toits sont à longs pans, avec des croupes sur les pavillons, en tuile écaille vernissée, sur une corniche moulurée enduite. Le jardin régulier de l'avant-cour est constitué de deux parterres rectangulaires de gazon ponctués d'ifs taillés, avec deux alignements tilleuls plantés devant la maison. Le parc (1988 C 151) est une vaste prairie plantée de chênes, avec une allée circulaire sur le pourtour ; il est clos de murs de pisé, avec un portail à l'angle sud-est, sur la route départementale 6. Une orangerie (1988 C 153) est implantée en bordure du parc, au nord-ouest. Il s'agit d'un bâtiment de plan rectangulaire en rez-de-chaussée, largement ouvert sur son côté sud par cinq portes-fenêtres (avec un plus une porte piétonne à l'est). Les murs sont en pisé enduit ; le côté sud est fermé par les piliers en granite qui encadrent les portes-fenêtres, avec un mur en brique en partie supérieure ; les linteaux sont en arc en plein-cintre, en brique. Le mur de façade est couronné par un parapet ajouré en granite et tuile creuse posée en quinconce. Le toit (détruit) devait être à croupes, en tuile creuse.

  • Murs
    • pisé
    • enduit
  • Toits
    tuile en écaille
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
    • croupe brisée
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Jardins
    groupe d'arbres, pelouse
  • Techniques
    • ferronnerie
    • fonderie
  • Représentations
    • volute
  • Précision représentations

    Les fenêtres axiales du 1er étage ont des garde-corps en fer forgé à décor de volutes. Le tympan de la porte d'entrée côté cour est orné d'un motif rayonnant en fonte.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1981/05/11
  • Référence MH

PART : communs (écurie ; sellerie ; logement ; remise ; puits ; pigeonnier) ; ferme (étable à vaches ; porcherie ; fenil ; hangar agricole) ; chapelle

Documents d'archives

  • AD Loire. Série 1111 VT : 114 (Magneux-Haute-Rive). Fonds Louis Bernard. Dossier de recensement du château de Magneux-Haute-Rive, n°42.76.2347, juillet 1976. Un plan, photographies noir et blanc.

  • A CRMH Rhône-Alpes, Lyon. Dossier de recensement du château de Magneux-Haute-Rive. Notice de Louis bernard, documentaliste recenseur, de septembre 1976 ; avis de l'architecte en chef et du conservateur régional des Monuments Historiques, novembre 1977 et janvier 1978 ; arrêté d'inscription, mai 1981).

  • Agence Pôle Sud paysagistes DPLG. Inventaire des parcs ou jardins d'intérêt historique, botanique ou paysager. Département de la Loire - DARAT - Service Environnement, décembre 1995

Bibliographie

  • BROUTIN, Auguste. Les châteaux historiques du Forez. Mably : Ed. Honoré d'Urfé, 1977 (réed. de l'ouvrage publié en 1883 et 1884), 2 vol.

    T. II, p. 357
  • DURAND, Vincent. Note sur la seigneurie de Magnieu-Hauterive, Recueil de mémoires et documents sur le Forez publiés par la société de la Diana, 1873

    p. 120-122
  • DURAND, Vincent. Construction d'un château à Magnieu-Hauterive. 15 janvier 1493, Recueil de mémoires et documents sur le Forez publiés par la société de la Diana, 1873

    p. 116-119
  • GEREST, Henri. Ainsi coule le sang de la terre... Les hommes et la terre en Forez - XVIIIe-XXe siècles. Saint-Etienne : Université de Saint-Etienne, 2005

    p. 20, 21, 53, 202
  • VERRIER, Jacques. VILLERMET, Daniel. Bilan des prospections sur la commune de Magneux-Hauterive. Bulletin du GRAL, n°15, 2004

  • SALOMON, Emile. Les châteaux historiques : manoirs, maisons fortes, gentilhommières, anciens fiefs du Forez et des enclaves du Lyonnais, du Beaujolais et du Macônnais qui ont formé le département de la Loire ; ill. par le Vicomte Gaston de Jourda de Vaux et Henry Gonnard. Réimpression de l'édition de Hennebont de 1916, 1922, 1926. Marseille : Laffitte, 1979. 3 Vol. (446-464-361 p.) : ill.; 30 cm

    T. III, p. 142-144

Documents figurés

  • MAGNEUX-HAUTE-RIVE (Loire). Le Château Garet, éditeur Cl. Tissot / Garet (éditeur) ; Tissot (photographe). 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1ère moitié 20e siècle (datée 1929). Coll. Part. L. Tissier.

  • [au verso] MAGNEUX-HAUTERIVE (Loire). Entrée du château Photo Pinson et Guelpa - 6 / Pinson (phtographe) ; Guelpa (photographe). 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1ère moitié 20e siècle. Coll. Part. L. Tissier.

  • [Vue aérienne du château de Magneux-Haute-Rive, depuis le sud] / 1 photogr. pos. : tirage argentique couleur, 4e quart 20e siècle (années 1970 ou 1980 ?). Coll. Part.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2013
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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