Dossier d’œuvre architecture IA42003837 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Rédacteur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
Maison, dite château Prodon, puis restaurant d'application du collège d'enseignement technique, actuellement lycée professionnel hôtelier
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton aire d'étude de la région Auvergne-Rhône-Alpes
  • Commune Saint-Chamond
  • Adresse 18 rue François-Gillet
  • Cadastre 2017 AI 70, 71 ; 76 à 78
  • Dénominations
    lycée, école professionnelle, maison
  • Genre
    de manufacturier
  • Appellations
    château Prodon
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    cuisine, maison, remise, parc, pièce d'eau

[Pour cet historique, seuls des éléments de seconde main ont été consultés. Les archives municipales, notamment, n'ont pas été visitées.]

Localement, la demeure est dénommée "château Prodon". D'après Philippe Jambresic, reprenant E. Perrin, historien local, René Balas (né en 1862), industriel (fabricant de rubans et lacets), aurait construit sa demeure entre 1886 et 1892 sur un tènement ayant appartenu aux hospices de Saint-Chamond, puis il l'aurait cédée en 1917 au Lyonnais Henri Prodon, "moulinier et commissionnaire en soie".

Selon différentes sources, le Clos Prodon aurait été acquis soit par la municipalité en 1973, soit par l'Etat pour le compte du lycée hôtelier, soit encore la demeure aurait fait l'objet d'un don par un héritier Prodon à la ville. Le nom de l'architecte Léon Lamaizière est évoqué dans un document, sans preuve autre que stylistique.

Sur le dossier dit "de consultation" concernant "l'aménagement d'un bâtiment existant", dont les plans sont pour la plupart datés du 15 juillet 1975, et que l'on doit aux architectes-urbanistes associés Henri Gouyon, Yves Gouyon et Jean-Pierre Clément, la ville de Saint-Chamond apparaît comme maître d'ouvrage des travaux de réaffectation de la demeure en restaurant d'application du CET (collège d'enseignement technique). L'ajout de la cuisine, dans un corps de bâtiment en rez-de-chaussée qui la flanque au nord, date de la même campagne de travaux.

On ne sait pas ce que l'on doit à l'architecte Joseph Belmont sur cette partie du projet de CET puisque son nom ne figure sur aucun des plans précités, ni même celui de son associée Danielle Cler, alors qu'un courrier de la directrice à l'inspecteur daté du 12 juillet 1974 fait état d'une visite de M. Belmont du 5 juillet "relative à l'aménagement de la propriété Prodon en école hôtelière d'application et construction d'un nouveau CET hôtelier", dans lequel elle préconise d'enterrer entièrement la cuisine pédagogique car "en addition", elle formera "une véritable ventouse accolée au bâtiment principal dont elle détruirait l'harmonie". Elle ne semble pas avoir été entendue.

L'ouverture du restaurant d'application devait probablement être fixée au premier octobre 1976, en même temps que la partie neuve, construite sur la parcelle mitoyenne, mais il semblerait que le tout n'ait été ouvert qu'en 1978 (procès-verbal de mise à disposition de l'établissement, au moment de la décentralisation, conservé dans les archives de la Région).

Ajoutons ici la description du projet de l'oeuvre réalisée au titre du 1% artistique de la demeure (cette oeuvre semble avoir disparu -mais l'enquête reste à mener sérieusement dans les locaux- ou bien n'a jamais été réalisée) : "il s'agit d'une tapisserie de laine naturelle, de coton, rehaussée de files d'or, destinée à mettre en valeur le caractère traditionnel de la "salle de garde" où le bois, la pierre et la matière brut[e] du revêtement s'accordent parfaitement au cadre extérieur des grands arbres". Cette tapisserie, baptisée "Madrépore bleue" dans le devis joint à la délibération du conseil municipal du 14 décembre 1976, était due à l'artiste Claude Vattebled, de Cergy-Pontoise, diplômé de l'Ecole Boulle et de l'Ecole nationale des arts décoratifs. La tapisserie devait mesurer 190 cm x 160 cm (Archives départementales de la Loire, 1186 W 225).

Des documents datant de 2001 font état de travaux de réfection des toitures par l'architecte stéphanois Philippe Jambresic. Ce dernier, associé à l'architecte du patrimoine Christophe Guyonnet, serait également à l'origine de la restauration des façades en 2008 (diagnostics conservés dans les archives du lycée).

  • Période(s)
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Gouyon Henri
      Gouyon Henri

      Architecte et urbaniste domicilié à Saint-Etienne, place de l'Hôtel-de-ville.

      Notamment :

      -auteur, associé à Yves Gouyon et Jean-Pierre Clément, des plans du gymnase du lycée H-Carnot de Roanne (162-1966).

      -auteur, associé à Yves Gouyon et Jean-Pierre Clément, pour le projet du CET, devenu lycée professionnel hôtelier de Saint-Chamond, en 1975.

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      architecte urbaniste attribution par source
    • Auteur :
      Gouyon Yves
      Gouyon Yves

      Architecte associé à Henri Gouyon et Jean-Pierre Clément pour l'aménagement en CET hôtelier de la villa dite château Prodon, et comme architectes d'opération pour les bâtiments neufs du CET.

      Domiciliés à Saint-Etienne, place de l'Hôtel-de-ville.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Clément Jean-Pierre
      Clément Jean-Pierre

      Architecte et urbaniste, associé à Henri et Yves Gouyon sur le projet de CET devenu lycée professionnel hôtelier de Saint-Chamond, en 1975.

      Domiciliés à Saint-Etienne, place de l'Hôtel-de-ville.

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    • Auteur :
      Jambresic Philippe
      Jambresic Philippe

      Architecte DPLG, domicilié à Saint-Etienne.

      En 2001 associé à G. Clerc, architecte DPLG, pour signer un diagnostic sur les toitures de la demeure, dite château Prodon, devenue restaurant d'application du lycée professionnel hôtelier de Saint-Chamond. Puis, associé à Christophe Guyonnet, architecte du patrimoine, pour signer un diagnostic en vue de la réfection des façades du même édifice en 2008.

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(La description de ce édifice est basée sur une visite partielle -les intérieurs n'ont pas été vus- et sur la seule consultation des archives conservées au lycée.)

L'édifice est implanté dans la partie basse d'une parcelle en longueur et en pente, dite clos de La Bruyère. La pente est orientée ouest-est et l'édifice est implanté suivant un axe perpendiculaire nord-sud. Dans cette partie basse, la pente est quasiment interrompue pour former une sorte de plat, délimité par un mur de soutènement au bas duquel serpente la rue François-Gillet. De l'autre côté de ladite rue, en face, se trouve la teinturerie Gillet avec se cheminée. Le haut de la pente (les trois quarts de la parcelle) est occupé par un parc, agrémenté d'une pièce d'eau en forme de haricot. A l'origine les murs de clôture n'étaient probablement interrompus que par un ensemble formé d'une porte cochère non couverte et de deux portes piétonnes s'ouvrant sur une placette côté rue François-Gillet. A la suite de la jonction avec la parcelle mitoyenne au nord, le mur de clôture a été en partie démoli de ce côté.

A l'entrée d'origine, rue François-Gillet, se trouve une maison de gardien, et au nord-est, le long de la limite parcellaire, se trouve une remise dont la partie la plus à l'est a été détruite.

La demeure proprement dite est composée d'un corps central auquel ont été accotées deux ailes de part et d'autre : étant de même profondeur que le corps central (approximativement quatorze mètres), et ayant été légèrement décalées par rapport à lui, elles forment des avant-corps à l'est, du côté de la façade principale, et des retraits du côté de la façade ouest. De ces ailes-mêmes se dégagent deux pavillons côté est. L'ensemble est composé d'un rez-de-chaussée sur soubassement (traité en bossage de grès), d'un étage-carré et d'un étage de comble. Les différents corps de bâtiment présentent des toits séparés par des noues, les pavillons étant couverts de toits brisés, s'élevant plus haut que la toiture du corps principal.

Les façades présentent un enduit mais les chaînes d'angles, corniches, bandeaux, encadrements des baies, modillons et consoles se détachent en calcaire blanc. Des fenêtres doubles sont percées au rez-de-chaussée des pavillons, à l'est. Les autres baies forment des travées régulières, sauf sur le pavillon nord, côté ouest où les baies sont déportées de façon à éclairer l'escalier de service (suspendu et à moitié tournante). Les deux portes-fenêtres du premier étage des pavillons, à l'est, s'ouvrent sur des balcons. Une série de six oeils-de-boeufs éclaire l'étage de comble à l'est et à l'ouest, avec une lucarne centrale pour chaque façade (lucarne plus ornée à l'est). Sept autres fenêtres de lucarnes-attiques éclairent les pièces du comble.

Le bâtiment en rez-de-chaussée dont est flanqué la demeure au nord, abritant la cuisine du restaurant d'application, est traité en bossages de grès houiller (plaqués sur voiles de béton) et couvert d'une terrasse. Il est percé de baies couvertes d'arcs segmentaires et dispose d'un éclairage zénithal (deux "skydômes" étaient prévus).

Pour accéder à la demeure, le soubassement est racheté côté est et ouest, par deux degrés, avec marches en volute, menant en premier lieu à une terrasse en terre-plein. Les pièces d'apparat étant rassemblées au rez-de-chaussée, l'escalier principal (tournant, à retours, avec jour) n'est pas directement accessible dès l'entrée, mais seulement placé dans le vestibule côté parc. Le corps principal est double en profondeur.

La demeure est stylistiquement proche, par exemple, de la "villa de M. Brossy" (1, rue Emile-Clermont à Saint-Etienne), de l'architecte Léon Lamaizière, construite en 1895 : simplicité de la composition et du vocabulaire, le tout faisant référence aux châteaux du XVIIe siècle, toutes proportions gardées (voir : BONILLA, Mario, GOYET, Michel, et al.. Les Lamaizière, architectes à Saint-Etienne, 1880-1925. Saint-Etienne : publications de l'université de Saint-Etienne, 1995, p. 15 et p. 48).

  • Murs
    • pierre moellon enduit
    • grès maçonnerie bossage
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, 1 étage de comble, en rez-de-chaussée
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier isolé : en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour suspendu
  • Statut de la propriété
    propriété de la région

Documents d'archives

  • Archives du lycée hôtelier de Saint-Chamond. Dossiers CET : construction de bâtiments neufs et aménagement d'un bâtiment existant. Boîtes et dossiers non cotés, conservés dans le bureau de l'intendant ou dans le local d'archives, 1974-2001.

    Contenant principalement :

    -CET hôtelier, plans, J. Belmont, D. Cler, H. + Y. Gouyon, J-P. Clément,1975

    -CET hôtelier, plans et cahier des prescriptions spéciales pour l'aménagement du bâtiment existant, H. + Y. Gouyon, J-P. Clément,1975, dossier de consultation

    -Dossier d'avant-projet sommaire, 15/11/1975-février 1976

    -courriers : de l'inspecteur principal de l'enseignement technique, 1976

    -Comptes-rendus des réunions de chantier ; plans d'entreprises, 1976

    -plaquettes de présentation de l'établissement, non datées

    -dossier de réfection des toitures, 2001

    -dossier de réfection des façades du "château", 2008

    (-plans du centre d'apprentissage féminin de Saint-Chamond, par Jean Bernard, architecte en chef du département de la Loire, 24/7/1951)

    A Lycée professionnel hôtelier Saint-Chamond
  • Archives départementales de la Loire. 1186 W 225. CET hôtelier Saint-Chamond, 1975-1985.

    Documents portant essentiellement sur la commande des deux oeuvres du 1% artistique.

    AD Loire : 1186 W 225
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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