HISTORIQUE
Le 10 juillet 1931, le Conseil municipal de Saint-Romain-de-Jalionas demande le remplacement du pont suspendu de Loyettes, dont l'état est jugé précaire, par un pont rigide (AD Isère, 7119W 18).
Par ailleurs, la circulation entre Ain et Isère ayant considérablement augmenté, l'ouvrage ancien ne répond plus aux conditions du trafic (BROCARD, p. 121).
En mai 1936, le projet de reconstruction présenté par la Compagnie lyonnaise d´entreprises et de travaux d´art (CLETA) est retenu.
Le Comité consultatif demande que ce projet soit remis au concours avec celui, auparavant éliminé, présenté par Delafontaine, au motif que le mode de fondation primitivement envisagé a été abandonné et surtout que les modifications prescrites auraient peut-être pour effet de donner l´avantage au projet Delafontaine sur celui du CLETA (AD Isère, 7119W 18).
Une note manuscrite de l´Inspecteur général des Ponts et Chaussées, du 19 juillet 1938, indique que l'ouvrage suspendu reliant Loyettes à Pont-de-Chéruy [sic pour Saint-Romain-de-Jalionas] "est arrivé à la limite de vétusté".
Elle nous informe aussi sur le projet du Service vicinal de l´Ain, qui prévoit un pont en béton armé de type bow-string à deux travées égales de 71 m de portée chacune. Les deux arcs seront reliés par un contreventement en treillis. Le tablier en béton armé sera suspendu aux deux arcs par l´intermédiaire de suspentes espacées longitudinalement de 4,65 m. Il y aura une chaussée de 6 m de largeur et, de chaque côté, un trottoir de 1,13 m de largeur utile en dehors des suspentes. La pile centrale sera fondée à l´air comprimé (AN, F14 16640, Dossier 11).
Le 30 août 1938, l´ingénieur en chef du Service Central Hydrométrique déclare que les dispositions techniques du projet sont acceptables au point de vue de l´écoulement des crues et qu'aucune objection n'est donc présentée.
Le 5 septembre suivant, le ministre des Travaux Publics adresse un avis favorable au préfet de l´Ain, et, une copie de cette décision à l´ingénieur en chef Kirchner (AN, F14 16640, Dossier 11).
Le projet de la CLETA semble définitivement adopté et les travaux interviennent en 1938 ; les piles sont confiées à l´entreprise Joyat-Chabert (AD Isère, 7119W 18).
Mis en service en mars 1940, le nouveau pont est détruit dès le 18 juin suivant par l'armée française afin de retarder les Allemands. "Sa vie fut la plus brève qu'ait connu un pont régional" (BROCARD, p. 121).
Pour assurer la liaison Isère-Ain, on remit en service l'ancien bac à traille de 1835 (ibidem).
En 1941, une passerelle provisoire est mise en place (KIRCHNER, p. 11 et BROCARD, p. 121).
Il s'agit d'un ouvrage de 223 m de long au total, établi parallèlement au pont détruit, à une vingtaine de mètres en amont. Il est constitué de cinq travées métalliques indépendantes à tablier supérieur (trois travées de 33,43 m côté rive gauche et deux travée de 22 m côté rive droite) et de deux rampes d´accès (AD Ain, 494W 1).
Bien qu'interdite au poids lourds, la passerelle est empruntée le 29 août 1944, par les Américains pour transporter leur matériel pour la bataille de Meximieux (BROCARD, p. 121).
Si elle échappe à la destruction en 1944 (COGOLUENHE, livre 1, p. 36), elle est finalement emportée par une crue en fin d'année (BROCARD, p. 121).
En 1947, on reconstruit l'ouvrage, aux frais de l'État. Le nouveau pont est inauguré selon Brocard en 1948, mais les réceptions définitives des travaux n'ont lieu qu'en mars et juillet 1949. Le procès-verbal de remise du nouveau pont de Loyettes, aux départements de l´Ain et de l´Isère, date du 1er juin 1950 (AD Isère, 7119W 18 et BROCARD, p. 121).