Dossier d’œuvre architecture IA03000646 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du Val-d'Allier (nord)
Ecart du Pont actuellement de la Rivière.
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Val d'Allier (nord)
  • Commune Château-sur-Allier
  • Lieu-dit Le Pont
  • Dénominations
    écart

Au sud ouest du bourg, le lieu-dit est, d'après la carte Turcies et levées, déjà habité en 1755. A cette date, un pont, dont les piles sont encore perceptibles sur cette carte comme sur le cadastre dit napoléonien de 1831, enjambait la Bieudre en amont de son embouchure sur l'Allier. Proche de cette embouchure était établi le port marinier de Château-sur-Allier et du Veurdre dont les activités sont décrites par Louis Boyer en 1810. (voir : IA03000609 Annexe 1). Des constructions du 19e siècle, seuls des vestiges de perrés subsistent aux abords du port, dégagés avant 2015 par l'association La Chavannée1.

En 1831 la majorité des édifices bâtis au lieu-dit Le Pont appartiennent aux mariniers Jacques Pessin et Vincent Simonet. Vincent Simonet, originaire de Livry (58), qualifié de journalier en 1808, est mentionné comme marinier en 1815 à la naissance de son fils Jean. Il est propriétaire en 1831 de la cour et de la maison (parcelle 391) sur le linteau de laquelle est portée la date de 1815. Jacques Pessin est qualifié tour à tour de "voiturier d'eau" ou "maître marinier" par les sources, sa tombe se voit encore dans le cimetière de Château-sur-Allier (IA03000619). Il est propriétaire des parcelles 391 et 392 qui portent en 1831 un "bâtiment et cour" à usage de grange ou d'entrepôt subsistant encore aujourd'hui de même que la "maison et cour" dite selon la tradition "hotel des mariniers" (source orale) édifiée sur l'ancienne parcelle 393. La maison et cour de l'ancienne parcelle 423 est quant à elle propriété de Charles-Joseph Derafélis ; elle subsiste aussi aujourd'hui.

1Paris, Frédéric, 2015, p. 249.

Le plan des deux propriétés du marinier Jacques Pessin en 1831 (parcelles 391 et 392 pour le "bâtiment et cour" et parcelle 393 pour la maison et cour) n'ont guère évolué. La modénature des baies de la maison (ancienne parcelle 393) à arc segmentaire et clefs à crossettes, la présence d'impostes au dessus des portes qui se retrouvent tant sur le bâtiment à usage de grange ou d'entrepôt que sur les façades de la maison sont autant d'éléments stylistiques poussant à dater ces édifices de la limite des 18e siècle et 19e siècle.

La dénomination de la maison restée dans la mémoire collective et la fonction d'entrepôt sont peut être liées à l'activité de batellerie qui se déroulait au port, en contrebas du lieu-dit.

La maison et cour de l'ancienne parcelle 423, quant à elle propriété de Charles-Joseph Derafélis en 1831 est antérieure au cadastre napoléonien. Le chronogramme de 1815 porté sur la maison de marinier de la parcelle 391 permet de la dater ; les deux bâtiments attenants (dont une petite grange) sont postérieurs à 1831.

Les quatre édifices figurant sur le cadastre dit napoléonien :

- Parmi les quatre édifices antérieurs au cadastre dit napoléonien, la maison de l'actuelle parcelle 433 (non étudiée) a conservé approximativement le même plan qu'avant 1831. Elle est en rez-de-chaussée, à toit à longs pans primitivement recouvert de petites tuiles et postérieurement de tuiles mécaniques.

- Sur les actuelles parcelles 434 à 437, le bâtiment ou entrepôt est lui aussi en rez-de-chaussée, à chainage d'angle de pierre de taille, à toit à longs pans terminés en croupes, recouvert de petites tuiles plates. D'ouest en est les baies consistent en une porte à encadrement de pierre de taille de calcaire blond surmontée d'une imposte (actuellement obturée) à arc segmentaire et clef centrale passante. A la suite se trouve une première double porte surmontée d'une lucarne engagée en bâtière à encadrement de bois, suivie d'une autre à piédroits de pierre de taille et d'une troisième plus basse à piédroits de pierre de taille également, de calcaire blond, surmontée d'une lucarne engagée en bâtière à encadrement de pierre de même type. Les bases des piédroits de la porte simple et de la troisième double porte comportent des moulures. La corniche de briques qui se développe sous la toiture est alternativement à briques droites ou en pointes. Un appentis postérieur au bâtiment primitif est construit à l'est.

- En vis-à-vis, l'édifice dit "hotel des mariniers" présente deux bâtiments contigus. Plus à l'ouest un édifice en rez-de-chaussée à toit en longs pans, fortement remanié quoique présentant encore des baies à arcs segmentaires sur sa façade méridionale, jouxte un bâtiment à étage carré surmonté d'un toit à croupes et lucarnes à la capucine. Ce dernier bâtiment présentes des murs gouttereaux en moellons enduits hormis celui de la façade de briques rouges et noires et encadrement des baies et bandeaux de pierre en calcaire blond.

Le mur gouttereau méridional est ouvert au rez-de-chaussée de baies à arcs segmentaires à clef à crossettes et à l'étage des linteaux aux clefs identiques ; il ne possède aucun autre décor.

La façade est percée au rez-de-chaussée de quatre fenêtres à arc segmentaires aux clef à crossettes encadrant un une porte centrale surmontée d'une imposte de même type. Ces deux dernières baies présentent un chambranle mouluré. Au dessus d'un bandeau de pierre qui court le long de la façade se trouvent quatre baies dont les linteaux sont à clefs à crossettes et qui encadrent une porte haute au garde-corps en fer forgé. Au dessus des baies de l'étage carré, un second bandeau mouluré, de pierre calcaire, participe au décor parachevé au niveau du toit par une corniche de briques à rangée en pointe alternant avec des rangées droites.

Les lucarnes à encadrement de bois possèdent des arcs segmentaires moulurés à ressaut du même type que certaines lucarnes du bourg.

- L'édifice, construit sur les actuelles parcelles 470-471 correspond pour partie (au centre) à l'édifice déjà présent sur la parcelle 390 de l'ancien cadastre, alors maison de marinier. Il correspond au moins à une unité d'habitation primitive (porte, fenêtre, cheminée) portant la date de 1815 sur le linteau de la porte, au plus à deux unités d'habitations se trouvant sous le même toit à longs pans au dessus d'un rez-de-chaussée. Les encadrements de porte et de fenêtre sont de pierre de taille de calcaire blond. Deux adjonctions postérieures au nord-est et au sud-ouest confèrent un plan en U à l'édifice, ce sont probablement des adjonctions agricoles.

  • Murs
    • brique appareil mixte parement
    • calcaire moellon
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile plate, tuile mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Château-sur-Allier : tableau indicatif des propriétés foncières, de leurs contenances et de leurs revenus (section A-D) : [1833]

    AD Allier : 3P 371
  • AD03 : 7S 463 : Projet de prolongation du pérré construit dans la Bieudre et la construction d'escaliers. 1850

    AD Allier : 7S 463

Bibliographie

  • Paris , Frédéric. "L'équipage chavan navigue sur l'Allier" In : Gournez, Estelle. Sur les traces de l'Allier : histoire d'une rivière sauvage. Tomacom, 2015

    p. 249

Périodiques

  • BOYER, Louis. Château-sur-Allier : notes écrites en 1810 pour servir à la statistique ou à la description du département de l'Allier, par M. Louis Boyer,..., topographie et histoire. Bulletin de la Société d'Emulation du département de l'Allier, 1853, p. 296-306.

Documents multimédia

  • Racines en Berry : Dépouillement d'actes de l'état-civil et des registres paroissiaux (genberry.com)

Annexes

  • AD03 : 7S 463 : Projet de prolongation du perré construit dans la Bieudre et la construction d'escaliers. 1850
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2025
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel