Cette vaste salle date de la fin du 13e siècle. Son plafond est orné de blasons peints qui pourraient correspondre aux armoiries des invités du mariage du comte de Forez, Jean 1er (1278-1333) avec Alix de Viennois, vers 1295. La salle pourrait avoir été construite pour remplacer la salle du château comtal de Sury, détruite lors d'un incendie. A cette époque, la ville de Montbrison se développe dans la ville basse. C'est naturellement dans ce secteur urbain que le bâtiment s'implante pour abriter aussi les séances des États de Forez qui s'y réunissent pendant plus de deux siècles. Après 1531, lorsque le Forez devient une province du roi de France, il cesse d'être utilisé par les délégués du comté, et la bâtisse, située dans l'enceinte canoniale, va alors servir de "grande salle du cloître". Au 17e siècle elle est appelée "Grand'salle du doyenné de Nostre Dame" : c'est probablement l'altération du mot doyenné qui aurait donné l'appellation de Diana.
En 1789, les membres du clergé s'y rassemblent afin de désigner leurs représentants aux États généraux. Le 8 août 1791, l'édifice, confisqué comme bien national au même titre que les maisons du cloître, est vendu à Jean-Baptiste Chovot, aubergiste. En 1809, l'état des sections indique sur la parcelle E 759 une "remise" appartenant à l'épicier Claude Chapuy, tandis qu'en 1862 les matrices cadastrales précisent que la "salle de la Diana", appartenant à Jean-Claude Chapuy, et encore désignée sous le terme de "remise", est sans "revenu".
A ce moment-là, et sous la présidence du maire Jean-Marie Majoux, la ville achète le bâtiment grâce à l'aide financière du Comte de Persigny, originaire du Forez et ministre de Napoléon III. Cet acte répond aux demandes répétées des érudits locaux pour qui la salle de la Diana "(...) se recommande à l´'ttention des archéologues, non seulement par son antiquité et ses souvenirs historiques, mais encore comme monument héraldique d'une importance considérable". Dans une délibération du conseil municipal du 21 janvier 1862, M. Majoux ajoute « (...) j'ai l'espérance et même la certitude d'obtenir des secours qui vous permettront de restaurer convenablement ce monument, et de lui donner une destination qui sera en rapport avec les souvenirs historiques qui y sont attachés et qui intéressent directement la province du Forez'". L'année suivante d'importantes subventions gouvernementales sont votées afin de réparer l'édifice en mauvais état de conservation, du fait de son utilisation en dépôt et grenier au cours des décennies précédentes. L'objectif de la restauration est de donner un local à la nouvelle Société historique et archéologique du Forez, dont la création est officialisée le 29 août 1862 sous le nom de la Diana.
Dès lors les projets de réfection démarrent. Le 31 août 1862, l'architecte Henry Lebrun dresse un avant-projet pour la nouvelle façade, que le comte de Persigny soumet à Eugène Viollet-Le-Duc, célèbre théoricien et restaurateur de l'architecture médiévale. Ce dernier, empêché par les distances, ne peut prendre en main le chantier. Henry Lebrun reprend à son compte les plans et dessins pour une restauration complète de l'édifice tandis que l'adjudication est soumissionnée à l'entrepreneur montbrisonnais Lambert. Mais les travaux sont brutalement arrêtés par le décès d'Henry Lebrun. De nouvelles démarches sont entreprises et l'architecte du département de la Loire, Louis Mazerat, est nommé sur le chantier qui reprend d'après les plans d'Henry Lebrun, de 1863 à 1865. Au cours de cette période, des façades en pierre de taille, de style néo-gothique, remplacent les élévations est et ouest en pisé. A l'intérieur, les murs sont doublés de briques, la cheminée monumentale, détruite, est restituée selon un dessin du 17e siècle du chanoine de la Mure. La salle est fidèlement restaurée, par les sculpteurs et décorateurs Jean-Antoine Aubert, François-Edouard Clauses et l'ornemaniste Duret. A tout cela s'ajoute, sur le pourtour de la salle, l'installation de grandes bibliothèques murales, de style néo-gothique, d'après l'avant-projet d'Henry Lebrun revu par Eugène Viollet-Le-Duc. En 1875, la voûte lambrissée est classée au titre des Monuments historiques.
Comte de 1279 à 1333.