Dossier d’œuvre architecture IA63002625 | Réalisé par
Guégan Catherine (Rédacteur, Enquêteur)
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
Bailliage, puis maison de ville ; ensemble de maisons, puis collège de jésuites de Montferrand, puis immeuble Saint-Pierre et maisons, actuellement immeuble et maisons
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne-Rhône-Alpes - Clermont-Ferrand 2
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Lieu-dit Montferrand
  • Adresse 1, 2, 3, 5 place Poly , 22 rue de la Rodade
  • Cadastre 1831 C 76, 77, 79, 972, 973, 974, 981, 982  ; 2019 LX 185, 186, 189, 190
  • Dénominations
    tribunal, maison consulaire, collège, maison
  • Genre
    de clercs réguliers de la compagnie de Jésus
  • Précision dénomination
    bailliage, maison de ville
  • Vocables
    Saint-Pierre
  • Destinations
    immeuble
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, église, jardin

HISTORIQUE

Introduction

C'est dans l'ancien hôtel du bailliage, souvent désigné comme " maison de ville " dans les sources, que les consuls de Montferrand ont mis à disposition des jésuites, que ces derniers s'installent lors de la création du collège en 1634 1. Et non, comme l'affirmait Tardieu2, souvent repris sans être discuté (base Mérimée, PA00092043 ; REGOND, A., PIERA, P., 2003, p. 227) dans l'ancien palais de la Cour des aides3, où les ursulines installent leur couvent en 1638. D'autant qu'il est peu probable que ces dernières, qui hébergeaient des pensionnaires, aient cohabité avec les jésuites et leurs élèves de 1638 à 1663 4, date du départ de ces derniers à Clermont.

Le plan réalisé par le père Christophe Guyot pour l'aménagement du collège en 1634 (B.n.F, Est., FOL-HD-4 (9) ; ill. IVR84_20196300183NUCAB, et ci-dessous, § 2.1) le confirme : la partie des bâtiments représentée en bas à gauche, avec escalier en vis hors-oeuvre sur cour entre deux corps de bâtiments, dont celui situé le long de la rue de la Rodade comprend quatre pièces voûtées en rez-de-chaussée, correspond bien au plan de l'hôtel du bailliage et de l'ancienne chapelle Saint-Pierre (actuellement immeuble, 22 rue de la Rodade), tels qu'ils sont également représentés sur le cadastre napoléonien, colorés en bleu (ill. ci-dessous).

Cadastre napoléonien, 1831 : détail (AD Puy-de-Dôme, 51 Fi 355)Cadastre napoléonien, 1831 : détail (AD Puy-de-Dôme, 51 Fi 355)

1. L'hôtel du bailliage

Le bâtiment est construit avant 1416 par Jean, duc de Berry : le gonfanon d'Auvergne sculpté à la clef de voûte de la salle du rez-de-chaussée ouvrant sur la rue de la Rodade en atteste. H. Du Ranquet a émis l'hypothèse d'une construction vers 1389, au moment où Montferrand redevient chef du comté d'Auvergne5. Une étude dendrochronologique réalisée en 2005 confirme une date comprise entre la fin du 14e et le début du 15e siècle. Le bailliage royal 6 s'y établit de 1425, date de sa création par Charles VII, à 1556, date de son transfert à Clermont. Entre 1524 et 1551, les délibérations de la ville avaient également lieu dans l'une de ses salles, désignée dans les sources comme " auditoire de la ville " 7. Tout porte à croire qu'il s'agit de la salle du premier étage, aujourd'hui cloisonnée, pourvue d'une vaste cheminée et dans laquelle on pénétrait par une porte dont l'encadrement est richement sculpté.

1er étage, salle sud est : porte de l'auditoire de l'ancien bailliage1er étage, salle sud est : porte de l'auditoire de l'ancien bailliage

Il semble que les consuls aient perpétué l'usage de s'y assembler après le transfert du bailliage royal à Clermont en 1556 ; en 1572, puis en 1622, les assemblées municipales continuent de s'y tenir. Les lieux sont désormais désignés dans les registres de délibérations sous le nom de maison commune, ou maison de ville ; des assemblées y sont encore attestées en 1637-1648, alors que les jésuites l'occupent, puis en 1683 8.

Durant les 16e et 17e siècles, les lieux sont affectés à de multiples usages. En mai 1569, l'une des salles du rez-de-chaussée, occupée par le président de la Cour des aides de Combes, est réquisitionnée afin d'y mettre l'artillerie de la ville9 ; en 1573, ledit président occupe vraisemblablement la totalité de cette maison, sans que la ville en tire aucun revenu10. Les consuls envisagent alors de la vendre : elle est mise aux enchères en 1574 11, projet réitéré en 1576 12. En 1596, des réparations s'imposent : les frais en incombent à Barthélemy Obignat, " attendu qu’il jouit de ladite maison gratis " 13. La maison de ville est restée la résidence habituelle des présidents de la Cour des aides jusqu'au transfert de cette dernière à Clermont en 1630, voire au-delà. En 1631 en effet, son procureur général, M. de Grandsaigne, continue de résider à Montferrand : un bail de quatre ans lui est consenti pour un logement dans la maison de ville, qu'il ne quittera qu'à l'arrivée des jésuites14, en 1634. Toutefois, ses occupants sont parfois requis de céder provisoirement leur logement lors de la venue à Montferrand d'hôtes de marque ; ainsi de la réception du duc de Chevreuse, gouverneur d'Auvergne, en août 1620 15. En 1625 la maison de ville, occupée par le président Vachier depuis 1607, nécessite des réparations, notamment sa galerie en bois 16; ces réparations ne seront pas réalisées avant la venue des jésuites.

2. La création du collège

1. Contrat de fondation et installation à Montferrand (1634)

Comparée aux dates de fondation des autres collèges jésuites auvergnats (Billom, Le Puy, Mauriac et Aurillac), celle du collège des jésuites de Montferrand est relativement tardive. D'abord envisagé par les pères à Clermont, les premiers pourparlers entre les édiles et les jésuites en vue de l'établissement d'un collège sont entamés lors de la venue à Clermont du père Coton en 161917. Mais la ville, qui possède depuis le 15e siècle un collège où enseignent des professeurs en partie rétribués par les chanoines de la cathédrale, n'y donne pas suite. Ce n'est qu'après 1630 et la décision royale de réunir les deux villes de Clermont et de Montferrand -- chacune conservant cependant sa propre administration -- que la demande des jésuites est reconsidérée. En effet, cette réunion entraîne une redistribution en matière d'implantation des institutions : il est décidé de fermer le collège existant à Clermont et d'en implanter un à Montferrand, confié aux jésuites et devant être installé dans les locaux abandonnés par la Cour des aides, cette dernière étant pour sa part transférée à Clermont18.

L'installation des jésuites à Montferrand suscite cependant des résistances : l'évêque de Clermont, Joachim d'Estaing, qui leur est peu favorable, souhaite conserver un collège dans sa ville épiscopale et le confier à un clergé séculier. Par ailleurs, les chanoines de la cathédrale refusent de se voir dépossédés de leur contrôle sur l'enseignement, et les échevins, qui ont œuvré à la création de ce collège, en considèrent le départ comme une perte de prestige pour leur ville 19. C'est ainsi que le collège de Clermont sera maintenu, et ses régents rétribués par la municipalité jusqu'en 1657. Par ailleurs, la ville de Billom se joint à celle de Clermont pour s'opposer à l’implantation d'un collège jésuite qui ferait concurrence au leur.

2. Organisation du collège (1634-1662)

1. Les bâtiments

Les jésuites, sous la direction du père Fourcand, recteur, ouvrent leurs premières classes à Montferrand en octobre 1634, après trois sommations du Parlement de Paris sur requête des consuls de la ville pour lever toute opposition des clermontois20, et un arrêt du Conseil d'Etat du 27 janvier 1633 fixant la dotation du collège21. La Compagnie s'est engagée à entretenir six régents : trois de grammaire, un d'humanités, un de rhétorique et un de philosophie ; la dotation de fonctionnement consentie par la ville est de 4000 livres.

Selon le contrat passé le 20 juillet 1634 22, la maison de ville est mise à disposition des jésuites, qui ont refusé de s'installer dans les bâtiments de la Cour des aides, ainsi que tout un ensemble de maisons, granges et autres dépendances contigües, dont l'une appartenait aux Cordeliers, et un jardin23. Le choix de cet emplacement, situé au coeur de la commune, au quartier des Mollins, a été envisagé par les consuls de Montferrand dès l'édit d'union de 1630. Bien qu'ils aient dans un premier temps hésité entre la maison de ville et le palais de la Cour des aides désaffecté, qu'ils auraient pu aménager plus rapidement 24, la présence d'une chapelle dite Saint-Pierre 25, attachée à la maison de ville et la jouxtant au nord, a probablement joué en faveur de ce lieu.

Plan du collège en 1634, par le père Christophe Guyot (BnF, Est., FOL-HD-4 (9))Plan du collège en 1634, par le père Christophe Guyot (BnF, Est., FOL-HD-4 (9))

A leur arrivée, les jésuites se contentent d'aménager les locaux qui leur ont été attribués, et opèrent des remaniements sur l'espace urbain environnant : la disposition des rues est modifiée et un mur est construit pour clore le jardin qui se trouve à l'arrière et en contrebas des bâtiments : " dans leur jardin ils ne pourront clore que la rue de Leydeline mais ils pourront bâtir une arcade par-dessus celle de la Grille "26. Ce jardin, absent du plan de 1634, est clairement localisé sur un plan de Montferrand datant de 1850 (n°23 de la légende : " jardin des jésuites " ; voir ill. IVR84_20206300799NUCA). Comme à Grenoble ou Aubenas, la nécessité d'y accéder conduit donc soit à des remaniements de la voirie, soit au contournement de l'obstacle qu'elle peut constituer par la construction d’arcades ou de souterrains permettant de le franchir sans rompre le mur de clôture du collège.

2. Intégration du collège dans les maisons existantes

Au sein de cet ensemble immobilier la maison de ville, devenu " maison des jésuites "27, occupe une place prépondérante, documentée par le plan dressé par le père jésuite Christophe Guyot en 1634 (ill. ci-dessus). Annoté tant en latin qu'en français, il constitue à la fois un état des lieux : la maison de ville y est désignée (" maison de ville jadis ", en bas à gauche du plan) et reconnaissable par son escalier en vis hors-œuvre, et un projet d'aménagement (la salle devant servir aux repas porte l'annotation " futur réfectoire ").

Malgré la difficulté d'établir des espaces permettant le fonctionnement d'un collège jésuite dans des maisons civiles, ce dernier nécessitant de distinguer ceux dévolus à l'enseignement de ceux dévolus à la vie des religieux (réfectoire, cuisines, chambres, etc.) et à la pratique du culte (église), le projet du père Guyot s’attache à distribuer au mieux ces différentes fonctions dans l'existant. Et ce en tirant parti de la présence de deux cours autour desquelles s'articulent les diverses maisons, l'une faisant office de cour des classes, l'autre dotée d'un puits et clôturée faisant office de cour des communs, et comportant un petit jardin séparé de la cour par un mur de clôture. Une ruelle perpendiculaire à rue de la Rodade et débouchant sur la cour des classes assure la liaison entre ces divers bâtiments ; elle est probablement close par un portail ou une grille. Il est par ailleurs prévu d'édifier un mur de clôture au fond de la cour des classes, d'une hauteur supérieure à celui existant, donnant sur la rue Saint-Pierre (actuelle rue du Puits-Martel) et faisant de l'ombre par sa hauteur aux deux classes qu'il surplombe, afin d'empêcher toute vue sur l'intérieur du collège.

Projet d'aménagement du collège, 1634 : distribution (dess. Inv. C. Guégan)Projet d'aménagement du collège, 1634 : distribution (dess. Inv. C. Guégan)

Aménagement de la maison de ville

Désignée sur le plan par une annotation en bas à gauche 28, la maison de ville comprend quatre salles en rez-de-chaussée, dont deux ouvrent sur la rue de la Rodade. C'est dans l'une d'elles que sont reçus les visiteurs extérieurs ; les trois autres ne portent aucune affectation particulière. Les jésuites ont-ils conservé une boutique avec locataire dans les deux pièces en enfilade à l'est, ou servent-elles de logement au recteur, l'arrière-salle étant pourvue d'une cheminée ? L'étage, desservi par un escalier en vis hors-œuvre, ne figure pas sur le plan mais est désigné par la mention manuscrite " haec pars habit. 3. habet contignationes ", indiquant la partie occupée par les chambres des pères.

L'église, située dans le corps de bâtiment nord, a été aménagée dans la chapelle Saint-Pierre ; un départ de moulure depuis le piédroit gauche de la porte actuelle signale la présence d'une arcade à l'alignement du mur de la maison de ville, peut-être l'ancienne entrée de la chapelle. Elle est visible sur une vue perspective de Clermont-Ferrand dessinée par l'ingénieur Etienne de la Jonchère en 1739 (ill. ci-dessous).

Clermont-Ferrand en 1739 : détail de la vue perspective. L'église Saint-Pierre est représentée sous le numéro 39 (en bas au milieu de la vue) (B Patrimoine CAM, CA Del 1951)Clermont-Ferrand en 1739 : détail de la vue perspective. L'église Saint-Pierre est représentée sous le numéro 39 (en bas au milieu de la vue) (B Patrimoine CAM, CA Del 1951)

Orientée nord-sud, elle s'élève sur un seul niveau et est pourvue d'une charpente en bois, représentée sur la coupe dessinée par l'architecte Charles Ledru en 1829 (ill. ci-dessous). Elle possède une entrée à son chevet, côté cour intérieure, et une sur la ruelle intérieure la séparant des maisons où se trouvent la cuisine et l'infirmerie. La salle de plan carré en rez-de-chaussée et en fond de cour, percée de deux baies étroites à linteau cintré, en était peut-être la sacristie29. La bibliothèque du collège se trouvait à l'étage30, peut-être dans la grande pièce du premier étage côté ouest, cloisonnées probablement dans la deuxième moitié du 19e siècle (voir ill. IVR84_20216302362 et 2365NUCA). Dans le petit corps de bâtiment situé au nord de la maison de ville et fermant la cour sont enfin disposées les latrines, dont les effluents sont évacués dans la ruelle latrinale longeant l'église à l'est ; une cuve en pierre au deuxième étage (conservée, ill. IVR84_20226300004NUC4A), faisait probablement office de lave-mains, à côté des latrines.

Les autres maisons

La maison qui fait face à la maison de ville, à l'alignement de la rue de la Rodade, doit accueillir en rez-de-chaussée le futur réfectoire, le lave-mains et le cellier ; elle est alors inutilisable, ayant brûlé, ainsi que l'indique l'annotation portée sur le plan 31. Dans une deuxième maison se trouve la cuisine, que jouxtent, installées dans deux autres maisons, l'infirmerie et deux pièces voûtées (d'arêtes ?) sans affectation, dont la plus grande faisait peut-être office de salle de récréation pour les pères (on distingue une cheminée sur le plan), et une grange ; à l'étage des maisons en fonds de cour, des chambres, probablement pour les serviteurs32.

Les deux autres maisons, en fond de parcelle au nord (aujourd'hui démolies), ne devaient comporter qu'un niveau ("sub simplici tecto") : celle située à l'est comprend quatre classes et la salle des déclamations, elle est séparée par une cour de la quatrième, cette dernière comprenant également deux classes et le cabinet du préfet. C'est dans les salles de déclamations que les jésuites ont coutume d'organiser des représentations théâtrales, parfois accompagnées de ballets, en partie assurées par les élèves. A Montferrand, la pratique est attestée par 6 des 7 livrets conservés, qui datent des années où le collège y était implanté 33.

En raison de l'exiguïté des lieux, aucun internat n'est prévu, les jésuites étant par ailleurs peu enclins à héberger les élèves en leurs murs. Ces derniers sont logés chez l'habitant, dans des pédagogies, sortes de pensions ainsi désignées dans le contrat de fondation : « pour bonifier le collège il y aura des pédagogies commodes et convenables au logement des escoliers pour le bien de leurs estudes et la dévotion (?) des bonnes meurs ainsy qu’il est pratiqué aux collèges bien establis et policés ». Trois consuls sont chargés de faire le tour des maisons de la ville pour examiner celles qui seront les plus propres à remplir cette fonction34.

Etat des lieux en 1643

Un procès-verbal de visite établi en avril 1643 (voir ci-dessous, § 3) apporte quelques précisions sur les aménagements réalisés par les jésuites lors de leur installation : " une chambre pour le portier tout à neuf et couverte à tuile ayant deux toises de long sur une de large, un four ayant six pieds et demi dans œuvre, un pétrin voûté de pierre où l’on pétrit, une farinière à trois étages la plus haute pour trier la farine, à côté une chambre sur le four pour sécher le linge et la basse où est le moulin à passer la farine le tout bâti à neuf à chaux et sable et bonne pierre avec un degré de pierre de taille pour monter à la farinière pavé de pierre de taille. Et encore un canal souterrain aussi de pierre de taille pour la décharge des latrines d’environ huit toises dans une grande cave carrée bâtie de tous côtés à chaux et sable. Comme aussi des entredeux et séparations faites à dix ou douze chambres et à la bibliothèque, faites avec des ais de sapin et un plancher en haut pour quatre chambres ". Une lingerie se trouvait donc au dessus du four de la cuisine, à proximité d'une farinière où étaient entreposés et moulus les grains ; la bibliothèque se trouvait probablement dans la maison de ville où logeaient les pères, au second étage où se déployait une vaste salle, aujourd'hui cloisonnée.

3. La construction du collège : une échéance sans cesse différée.

Le contrat de 1634 prévoyait qu'une somme de 12000 livres serait versée à termes égaux pendant six ans, afin de pourvoir à la construction d'un collège avec église et jardins ; à cet effet, la commune avait désigné des commissaires chargés de veiller à l'exécution de cette clause du contrat35. Dans les faits, ce sont les jésuites qui acquerront au fil du temps, entre 1634 et 1650 (voir Annexe 1), le foncier nécessaire à la construction de ce nouveau collège, à charge pour les échevins de les rembourser.

1. Difficultés financières

Dès 1635 la ville de Montferrand, en butte à des difficultés financières, n'est pas en mesure de régler la première annuité pour la construction du collège et est obligée pour ce faire de contracter un emprunt36. Malgré cela, la même année, le collège ouvre une deuxième classe de philosophie. Les pères n'auront de cesse de réclamer le paiement de leur dotation, laquelle, malgré de nombreuses procédures, ne sera jamais intégralement versée. Ils n'auront de cesse, non plus, de réclamer que les consuls tiennent leurs engagements en leur fournissant les terrains et les fonds nécessaires à la construction du collège, multipliant les procédures.

En avril 1643, à la suite d'une ordonnance prise par le duc de Chaulnes, intendant d'Auvergne, pour mettre un terme au différend entre les jésuites et la ville, des commissaires (parmi lesquels l’architecte de la ville de Clermont Jacques Lenoir) sont députés pour vérifier l’espace nécessaire pour le collège37. Le procès-verbal de cette visite (Annexe 2) donne une description précise des lieux et reconnaît que la superficie des terrains jusqu'alors acquis reste insuffisante pour l'édification d'un collège ; y est également décrit le projet de construction établi par Jacques Lenoir, qui en a dressé le plan : " ledit Lenoir a toisé et mesuré toute l’étendue ci-dessus spécifiée et nous a dressé un plan et dessin sur un carton d’une maison et collège accompagné et assorti de toutes les offices et appartenances nécessaires "38 (ce projet n'a pas été retrouvé à l'occasion de la présente étude). La surface requise englobe les maisons dans lesquelles est installé le collège plus quelques maisons mitoyennes aboutissant à la rue de la Tournoille 39. Le jugement, rendu le 17 décembre 164340, condamne ville de Montferrand à rembourser aux jésuites les sommes qu'ils ont engagées pour les réparations des bâtiments du collège et pour l’achat des maisons, conformément aux termes du contrat de 1634, et donne trois mois aux consuls pour fournir aux jésuites " la place nécessaire pour l’entière construction du collège " et suivant le décrit du rapport des experts du 11 mai 1643, y compris le jardin dont ils jouissent déjà, à savoir : la maison de ville et les autres maisons et lieux adjacents, plus 12 000 livres pour la construction. La disposition de ce jardin et de ses plantations est connue grâce à un état des lieux établi en 1712 : " quatre poiriers et quatre pruniers, les treilles en mauvais état pour n'y avoir pas de bois pour soutenir icelles, dans la terrasse il y a deux cerisiers "41.

En 1647, toujours en pourparlers avec le recteur pour trouver les moyens d'édifier le collège, les consuls envisagent la vente forcée par leurs propriétaires des terrains à céder aux jésuites42. A la demande de ces derniers, le nouvel intendant d'Auvergne, de Sève, finit par y contraindre les consuls et leur propose un prêt de 7000 à 8000 livres pour leur permettre de faire face à leurs obligations. C'est par l'entremise du recteur que la ville, qui en a accepté le principe le 11 avril 1649, emprunte finalement au sieur Aymard les 5200 livres qu'elle doit au collège ; les jésuites se portent caution et les bâtiments du collège sont hypothéqués43.

Faute de pouvoir construire un nouveau collège, les jésuites parviennent néanmoins en 1648 à faire ériger un nouveau corps de logis à l'emplacement désigné sur le plan de 1634 comme futur réfectoire. Le bâtiment est pour partie en pierre de taille : soubassement, entablement, croisées à quatre ou six jours, escalier à noyau et cinq arcades, probablement côté cour. Quatre prix faits en attestent : le premier conclu avec le maître maçon Anne Mignon, le deuxième avec le tailleur de pierre Lucas Congre, le troisième avec le charpentier et couvreur Antoine Vaisson, le quatrième avec le maître charpentier Jacques Lamouroux, chargé de poser les planchers et lambris du réfectoire et de la galerie attenante ; les travaux sont achevés au printemps 1649. Ce corps de logis s'élève au moins d'un étage et comprend outre le réfectoire, la cuisine, la dépense, des chambres et une salle haute44. Il sera démoli lors de l'ouverture de la place au Chanvre (actuelle partie sud de la place Poly), dans le premier quart du 19e siècle : il ne figure déjà plus sur le cadastre napoléonien.

2. L'ombre du collège de Clermont

Le maintien d'un collège concurrent à Clermont, dont les consuls de Montferrand requièrent à nouveau la fermeture en 164745, a sans doute nui au développement de celui des jésuites. En effet, malgré l'arrêt royal de 1631 qui avait ordonné sa fermeture, il a continué de fonctionner régulièrement jusqu'en 1644, puis de façon plus sporadique jusqu'en 1662. En 1644 pourtant, un arrêt du conseil du roi, renouvelé en 1648 et faisant défense aux échevins de Clermont d'y maintenir leur collège46 semble offrir aux jésuites des conditions plus propices à la réalisation de leur projet montferrandais. Mais le soutien que leur apportent les intendants royaux ne suffit cependant pas à créer une dynamique favorable : en 1652, les consuls de Montferrand délibèrent toujours sur les sommes à verser pour la construction du collège47. De leur côté les jésuites continuent de réclamer, tout au long des années 1650, le remboursement des sommes dépensées pour acquérir les terrains et aménager les locaux, ainsi que la ville s'y était engagée en avril 164948, et l'octroi de celles nécessaires aux travaux d'extension.

Les difficultés que les jésuites éprouvent à s'étendre sur le site qui leur a été octroyé pourraient à elles seules expliquer qu'ils aient continué, tout en œuvrant à la pérennité de leur collège montferrandais, leurs tractations pour s'installer à Clermont, indépendamment de critères d’ordre stratégique ou politique. Et de fait, dès 1656, la cause clermontoise semble entendue : le 26 mars M. de Garibal, intendant d'Auvergne, propose aux consuls de Montferrand de réfléchir au dédommagement qui pourrait leur être octroyé au cas où l’on établirait le collège des jésuites à Clermont49. En 1661, deux conventions tenues secrètes sont passées entre les jésuites et une partie des échevins de Clermont, esquissant les contours du futur contrat d'installation à la tête du collège de la capitale auvergnate50. Enfin, ayant obtenu le 18 septembre 1662 un arrêt du conseil du roi leur donnant le droit de s'établir à Clermont dans l'ancien collège de la ville, les jésuites quittent définitivement Montferrand le 23 janvier 1663, malgré l'opposition de ses consuls51. En compensation de ce départ, la cité obtient une exemption de toute imposition et l'autorisation de vendre à leur profit " tous les fonds, bâtiments, jardin et chapelle dudit collège de Montferrand à quelque communauté religieuse de filles ou telle autre autre qu'ils aviseront ", à charge pour eux de rembourser aux jésuites les sommes qu'ils avaient avancées pour l'extension du collège52.

3. Après les jésuites (1663-21e siècle)

A la suite de ce départ, les officiers du bailliage réclament à l'intendant d'Auvergne la restitution de la maison dite " maison des jésuites ", laissée vacante et dont ils entendent reprendre possession53 ; la démarche n'aboutit pas, la municipalité s'y opposant en tant que légitime propriétaire. En 1664, les sœurs de Sainte-Elisabeth en réclament à leur tour l'attribution et essuient elles aussi un refus de la municipalité54. Cette dernière préfère sans doute en conserver la jouissance : la partie habitation est en effet mise en location jusqu'à la fin des années 1710, parfois à titre gracieux55, tandis que la salle haute est un temps utilisée comme salle de classe où le latin est enseigné sous la direction d'un professeur56. La municipalité tente d'installer à nouveau une école dans le bâtiment (lettres patentes accordées par le Régent le 28 mai 1718), mais doit y renoncer en raison de l'opposition des jésuites qui s'en estimaient toujours possesseurs tant que les échevins ne se seraient pas acquittés du remboursement de l'emprunt fait en 1648 pour agrandir et réparer le collège57. A la demande de l'intendant d'Auvergne de Ballainvilliers, les bâtiments de l'ancien collège sont transformés en caserne58, affectation qui se perpétue jusque vers la fin du 19e siècle59.

Casernes installées dans l'ancien collège : plan du rez-de-chaussée, par F.-C. Dijon (att.), v. 1765 (AD Puy-de-Dôme, MAP 1116)Casernes installées dans l'ancien collège : plan du rez-de-chaussée, par F.-C. Dijon (att.), v. 1765 (AD Puy-de-Dôme, MAP 1116)

Les plans de cette caserne sont probablement dressés par l'ingénieur des Ponts et chaussées François-Charles Dijon vers 1765 ; entre 1768 et 1769 y sont ajoutés un manège et un abreuvoir pour les chevaux par la sous-ingénieur Guillaume Duclos60. Ces plans permettent de préciser la configuration des lieux probablement mise en place par les jésuites : le bâtiment construit en 1648 pour servir de réfectoire était accolé au mur ouest du bailliage, un passage couvert étant ménagé au rez-de-chaussée pour donner accès à la cour depuis la rue de la Rodade. Il en allait de même pour les maisons dans lesquelles avaient été installées les classes, en fond de cour côté ouest.

L'autre partie du collège, où se trouvent l'église et l'ancien bailliage, est mise en vente. En 1697, les religieuses cisterciennes de l'abbaye royale de la Vassin proposent de l'acquérir pour un montant de 5000 livres ; la vente ne se fait pas, le prix fixé par les religieuses étant inférieur au prix attendu, sans doute en raison du mauvais état de l'église, signalée en 1698 comme menaçant ruine61. Des réparations sont sans doute effectuées car cette reçoit en 1723 une nouvelle cloche, " la cloche actuelle étant trop petite pour que les fidèles qui désirent accompagner le Saint-Sacrement [que l'on va porter aux malades] puissent l’entendre facilement "62. En 1729 enfin, la municipalité accorde au curé de Saint-Pierre deux toises de pierre pour faire bâtir une sacristie63. Ce dernier est par ailleurs logé dans l'ancien bailliage, transformé en presbytère.

Plan et coupe des bâtiments dits de Saint-Pierre, par Louis-Charles Ledru, 1829 (AD Puy-de-Dôme, 33 Fi 113 4)Plan et coupe des bâtiments dits de Saint-Pierre, par Louis-Charles Ledru, 1829 (AD Puy-de-Dôme, 33 Fi 113 4)

En 1829, la municipalité envisage d'aliéner la maison, inoccupée depuis longtemps et sans affectation. Seules les deux pièces du rez-de-chaussée ouvrant sur la rue de la Rodade sont occupées (et exclues du projet d'aliénation) : " bien voûtées et indépendantes du bâtiment pour leur entrée et leur service, [...] affectées l'une au poids public, l'autre pour le dépôt des pompes à incendie " 64. Le reste des locaux est en mauvais état et le coût des réparations trop important pour la commune. La vente ne se fait pas, l'enquête de commodo et incommodo ayant souligné l'opposition de toutes personnes interrogées par le commissaire enquêteur. Le relevé réalisé en 1829 par l'architecte voyer Louis-Charles Ledru (ill. ci-dessus), montre qu'à cette date la configuration des lieux a peu changé, l'ensemble des bâtiments portant désormais le nom de Saint-Pierre. L'église, desservie par un curé jusqu'en 1789, y apparaît modifiée : l'entrée latérale a été reportée vers le nord, du côté de la place Poly, et la sacristie, pour laquelle le curé avait reçu de la ville les pierres nécessaires en 1729, a bien été construite en empiétant sur une partie de la ruelle qui la longeait sur son flanc est.

Au milieu du 19e siècle, le bâtiment, toujours en mauvais état, accueille des étals du marché au chanvre dans sa partie occidentale, et continue de servir de logement aux curés de la paroisse, tandis que l'infanterie est hébergée dans le reste des locaux (voir Plan historique de Montferrand, 1850, ill. IVR84_20206300799NUCA). Il est partiellement remanié lors de la transformation de l'ancienne église Saint-Pierre, surélevée de deux niveaux et donnant ainsi naissance au corps de bâtiment postérieur. Faute de sources disponibles, on ignore à quelle date ont lieu les travaux permettant la jonction de ce nouveau corps de bâtiment avec l'ancien hôtel du bailliage : de nouvelles baies sont percées dans la tour d'escalier, desquelles partent des coursières permettant de passer d'un corps de bâtiment à l'autre, la porte de l'église côté place au Chanvre est murée et remplacée par une fenêtre, et un petit escalier à une volée et suspendu est construit dans sa première travée afin de desservir les étages de la surélévation. La présence d'un hôtel des postes est attestée en 193665.

DESCRIPTION

Elévations

L'édifice s'élève sur une parcelle barlongue où se succèdent deux corps de bâtiment parallèles reliés, hauts de deux étages carrés. Sur la cour qui les sépare s'élève une tour d'escalier en vis hors-oeuvre dont le toit a été rabaissé.

Le corps de bâtiment antérieur a son pignon sur la rue de la Rodade. Ce pignon, en pierre de taille de Volvic à grand appareil, s'élève sur trois niveaux. Le rez-de-chaussée, caractéristique des maisons médiévales montferrandaises offrant des suites de couples porte-arcade avec piédroit commun (GARRIGOU-GRANCHAMP, 2003, p. 246 et fig. 6), présente une composition en miroir : de part et d'autre de deux portes barlongues (transformées en fenêtres) à linteau légèrement arrondi aux angles, deux arcades en anse de panier (l'une transformée en fenêtre) surmontées d'un jour ouvrent sur une salle de deux travées. Le premier étage, percé de deux croisées, est séparé du niveau inférieur par un bandeau mouluré en pierre. Le deuxième étage est en moellons et enduit ; ses deux croisées ont perdu leur traverse et ont été en partie obturées. Deux gargouilles saillantes sont disposées à la base de chaque versant du toit.

L'élévation latérale ouest, bordant la place Poly, est en moellons et enduit avec chaîne d'angle harpée en pierre de Volvic. Ses travées sont irrégulières pour le corps de bâtiment antérieur et correspondent sans doute à des percements tardifs (postérieurs à 1829, et les deux baies latérales nord du rez-de-chaussée, dans les années 1970) ; le corps de bâtiment postérieur est à cinq travées. La porte, ouvrant sur la cour séparant les deux corps de bâtiments, est en pierre de taille de Volvic. Elle est constituée d'une arcade en plein-cintre avec moulures prismatiques, retombant à droite sur un piédroit non mouluré (probablement en raison d'un remaniement), à gauche sur un piédroit avec moulure prismatique sur une base de même ; une seconde arcade aujourd'hui obturée reposait sur ce même piédroit.

De plan polygonal et hors-œuvre, la tour de l'escalier en vis est percée au rez-de-chaussée d'une porte dont l'embrasure extérieure est moulurée et le linteau légèrement arrondi aux angles ; les baies hautes ont été agrandies afin d'installer les coursières permettant d'accéder depuis l'extérieur à la surélévation du corps de bâtiment postérieur. La pierre au dessus du linteau de la baie la plus haute porte une marque de tâcheron en forme de A.

L'élévation sur cour du corps de bâtiment antérieur est percée de quatre croisées barlongues à embrasures profondes et moulurées ; une seule conserve sa traverse d'origine. Au rez-de-chaussée, une porte ouvre sur un escalier droit en pierre donnant accès à la cave. A l'origine se trouvait à cet emplacement une petite baie (il subsiste un fragment de son encadrement mouluré d'origine en partie supérieure, à gauche) surmontant une porte basse à linteau cintré : on les distingue nettement sur le dessin en élévation de 1829. Elles ont été agrandies pour être réunies à une date inconnue (probablement lors de la création du logement du gardien), et la partie supérieure a été obturée.

Le fond de la cour est occupé par un petit corps de bâtiment avec avant-corps couvert en terrasse au rez-de-chaussée ; il assure la liaison entre les corps de bâtiment antérieur et postérieur par l'extérieur (des portes ont été percées dans l'élévation, auxquelles aboutissent les coursières). Il est percé au rez-de-chaussée de deux étroites baies barlongues à embrasures profondes et voussure en plein-cintre ; les baies des autres niveaux, percées tardivement (elles ne sont pas représentées sur le dessin en élévation de 1829), sont de forme carrée avec encadrement harpé en pierre de Volvic.

L'élévation postérieure, orientée au nord, présente un niveau de soubassement, en raison de la déclivité du terrain. Elle est en moellons enduits avec chaîne d'angle harpée, percée d'une baie en hauteur au rez-de-chaussée, avec encadrement en pierre de Volvic, tout comme celle du deuxième étage ; le premier étage est percé de trois baies jumelées sans encadrement en pierre (percement probablement récent) ; le pignon est découvert.

Distribution et éléments du décor porté

Les deux salles du rez-de-chaussée côté rue de la Rodade sont voûtées d'ogives ; à la clef de la première est sculpté le gonfanon d'Auvergne, à celle de l'autre, une rosace dans un quadrilobe. Les ogives des voûtes de la première de ces salle reposent sur des culs-de-lampe figurés (chérubins tenant un volume). Sur l'arrière, le logement du gardien est aménagé dans deux anciennes salles également voûtées (d'ogives ? : voûtes dissimulées par un faux plafond) retombant sur des culs-de-lampe feuillagés d'un côté, moulurés de l'autre. Son entrée est prise sur une partie d'une ancienne salle de plan carré, au rez-de-chaussée du corps de bâtiment en fond de cour.

Rez-de-chaussée, 1ère salle : clef de voûte sculptée, gonfanon d'AuvergneRez-de-chaussée, 1ère salle : clef de voûte sculptée, gonfanon d'Auvergne

Au premier étage se trouvent plusieurs salles de surface inégale. Côté ouest, dans la grande salle donnant sur la rue de la Rodade se trouve une porte monumentale. Ses jambages, à mouluration prismatique, sont décorés de colonnettes à chapiteaux feuillagés. Ils portent un gâble encadré par deux pinacles et dont l'extrados est ornés de feuilles d'ache. Le tympan est délimité par un arc trilobé en accolade et pourvu d'une console moulurée, support probable d'une sculpture disparue. Cette porte donnait accès à une deuxième pourvue d'une cheminée ; une cloison l'a divisée en deux parties, coupant de même la cheminée. Des corbeaux de solivage sont visibles dans l'ensemble de ces pièces.

Au deuxième étage, de part et d'autre du couloir central, anciennes portes en pierre de taille et linteau aux angles légèrement arrondis à gauche (anciennes chambres des pères jésuites), à droite portes en bois datant au plus tôt de la deuxième moitié du 19e siècle. A cet emplacement se trouvait à l'origine une grande salle, cloisonnée pour créer un logement. Au même niveau, dans la salle de bain aménagée dans le corps de bâtiment sur cour, se trouve une cuve en pierre.

Au sous-sol, la cave est constituée de quatre travées voûtées d'arêtes avec doubleaux aux arêtes chanfreinées retombant sur un pilier central. Le sol des deux travées est a été réhaussé : une ancienne baie cintrée, murée, dont on distingue les claveaux dans la deuxième travée côté ouest, laisse à penser qu'une autre cave a pu être créée sous les travées est. Sous les larmiers côté rue de la Rodade, deux baies en arc brisé sont semi enterrées.

Conclusion

De l'ensemble de maisons dans lesquelles avait été implanté le collège, l'ancien hôtel du bailliage est le seul encore entièrement debout. Les autres ont disparu ou ont été en partie remaniées au cours du 19e siècle lors des aménagements urbains qui ont donné naissance aux places au Chanvre et Poly, aujourd'hui réunies sous le seul nom de place Poly. Les deux maisons accueillant les classes, situées au nord de la parcelle, n'apparaissent déjà plus sur le cadastre napoléonien de 1831, ni celle où se trouvait le réfectoire, démolie pour ouvrir la place au Chanvre. Subsistent celles où se trouvaient la cuisine et l'infirmerie et les deux pièces voûtées du plan de 1634 (voir dossier IA63002706)66, la surface de la cour ayant permis la création de la place au Chanvre.

Quant à l'ancien hôtel du bailliage, sa disposition intérieure a été largement modifiée, ainsi que l'attestent trois relevés réalisés entre 1946 et 1957 (ill. IVR84_20216302362NUCA, IVR84_20216302365NUCA et IVR84_20216302366NUCA) : au rez-de-chaussée, une ouverture a été pratiquée dans le mur de refend qui séparait les deux salles donnant sur la rue de la Rodade et un logement créé dans les deux salles arrière, cloisonnées et pourvues d'un faux plafond masquant les voûtes. Au premier étage, la salle arrière a été cloisonnée, coupant en deux la grande cheminée qui l'occupait (était-ce déjà le cas au 17e siècle, afin de disposer de suffisamment de chambres pour les pères ?). Au deuxième, des cloisons ont été dressées afin d'aménager un logement. Dans les caves, la différence de niveau de sol entre les travées est et ouest s'explique peut-être par le creusement d'une nouvelle cave sous les travées est, dont témoigne la présence d'une baie cintrée, aujourd'hui murée, visible sur le relevé de Ledru. Les élévations ont également été en partie modifiées. Sur l'élévation sud, côté rue de la Rodade, une arcade et les portes latérales ont été à demi murées pour être transformées en fenêtres et les traverses des croisées du deuxième étage ont été supprimées. Sur l'élévation ouest, deux fenêtres en longueur ont été percées au rez-de-chaussée afin d'éclairer les pièces du logement nouvellement créé. Les autres baies ont peut-être été créées au 19e siècle. Côté cour, les baies en plein-cintre au rez-de-chaussée du petit corps de bâtiment ont été agrandies vers le bas et transformées en portes : celle de droite est précédée d'un petit escalier droit et ouvre sur le logement du gardien, celle de gauche sur un local de rangement et un sanitaire. Les baies des premier et deuxième étages existaient-elles avant 1829 ou ont-elles été percées lors des travaux de réaménagement de l'immeuble dans la seconde moitié du 19e siècle ? Il est difficile de le dire faute de documents. Côté ouest de la cour, la porte donnant accès aux caves a été remaniée et trois des croisées du mur pignon ouest ont perdu leurs traverses. Les coursières qui assurent la liaison entre le corps de bâtiment antérieur de l'actuel immeuble et le postérieur ont également été mises en place au 19e siècle, entraînant une modification des baies de la tour d'escalier : certaines ont été percées, d'autres agrandies afin de créer des portes au débouché des coursières. Enfin, la tour d'escalier a été tronquée et son toit modifié : à l'intérieur, l'escalier en vis a été coupé au niveau du deuxième étage. Enfin l'église Saint-Pierre, désaffectée et surélevée, fait partie intégrante de l'immeuble communal dit salle Poly accueillant diverses associations. Quant au jardin des jésuites, encore visible sur le plan de 1850 (parcelle n°23) et délimité par les rues Saint-Paul (actuelle rue de la Cerisière), d'Aline, du Puits-Martel et petite rue Saint-Pierre (actuelle rue Marmillat), il n'en reste que des bribes dans certaines cours de l'îlot.

Il reste donc si peu de traces de ce premier collège jésuite de Montferrand visibles dans l'espace urbain ou inscrites dans ses vestiges, que l'on peut comprendre les erreurs de certains auteurs sur son implantation. Cette absence de caractère affirmé de son ancienne destination tient en grande partie au fait que les jésuites ont échoué non pas à transformer les locaux que la municipalité leur avait attribués en un collège, mais à construire de toutes pièces, sur les terrains concédés, un édifice qui obéisse aux préceptes édictés par la Compagnie de jésuite en matière d'architecture scolaire. Au sein du corpus des 17 anciens collèges jésuites de la région Auvergne-Rhône-Alpes étudiés, celui de Montferrand apparaît en effet comme un unicum : parmi les dix collèges installés à leur création dans des ensembles de maisons particulières réaménagées pour satisfaire au plus vite à leur nouvel usage, il est le seul à n'avoir pas bénéficié par la suite d'une construction entièrement nouvelle, bien que l'existence d'un projet et d'un plan soit attestés par les sources, mais non conservés. Toujours considérés comme provisoires, ces réaménagements obéissent à quelques principes constants : distinguer les parties d'édifices dédiés à l'enseignement de celles destinées à la vie de la communauté jésuite et aux domestiques, disposer d'un lieu de culte décent. Ce sont ces préceptes qui sont appliqués par le père Christophe Guyot pour l'établissement du collège de Montferrand. Parmi les collèges dont on conserve des plans de distribution, ou des descriptions de ces aménagements provisoires, on peut notamment citer le Petit collège de Lyon (dossier IA69007833) ou le collège de Grenoble (dossier IA38001001).

Les difficultés financières de la ville de Montferrand, qui par ailleurs ne cesse de perdre en importance après l'édit d'union de 1630, sont sans doute la principale cause de l'"échec" de l'implantation durable d'un collège dans la cité. A peine les jésuites ont-ils réussi à mener à bien les aménagements projetés en 1634, achevés seulement à la fin des années 1640 avec la construction du bâtiment dans lequel avait été projeté le réfectoire. L'attraction qu'exerce Clermont n'est pas que de prestige : la municipalité dispose en effet de moyens autrement plus importants pour donner corps à l'ambition des jésuites de construire un édifice à la mesure de leur entreprise pédagogique et spirituelle. Le départ des jésuites de Montferrand entérine d'une certaine manière un processus de "laïcisation" des bâtiments abandonnés à la ville, entrainant leur disparition ou leur transformation au gré de leurs nouvelles affectations et des transformations de l'espace urbain environnant.

1AD Puy-de-Dôme, 2 D 1 : contrat de fondation.21875, p. 38 et 39.3L'attribution a un temps était envisagée, mais pas suivie d'effet (AD Puy-de-Dôme, E-dépôt 113 II BB 55, 14 juillet 1630) 4TARDIEU, op. cit., p. 59, note 25Vieilles pierres de Montferrand, 1936 ; éd. 1997, p. 2026Le terme de « bailliage » désigne à la fois une entité territoriale (circonscription administrative, financière et judiciaire) et la charge d'officier de bailli qui y était liée. 7TARDIEU, Histoire de la ville de Montferrand, 1875, p. 188AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 39AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 710AD Puy-de-Dôme, E-dépôt 113 II BB 20, 22 février 157311AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II DD 412AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 2313AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 3214AD Puy-de-Dôme, E-dépôt 113 II BB 56, 24 février 1631 et BB 62, 26 août 1634.15AD Puy-de-Dôme, E-dépôt 113 II BB 3916AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 5017DOMPNIER, 2011, p. 1718AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, AA 21 ; BP Clermont-Auvergne-Métropole, Ms. 606 : "Lettre du Roi à Mr l'évêque de Clermont, pour l'établissement d'un collège de Jésuites en la partie de Montferrand. 24 avril 1631".19AD Puy-de-Dôme, E-dépôt 113 II BB, 1630-1634 ; DOMPNIER, 2011, p. 1920DELATTRE, 1949, t. 1, col. 1373 ; AD Puy-de-Dôme, E Dépôt 113 II. GG 39, pièce 1121AD Puy-de-Dôme, E Dépôt 113 II. GG 39 Pièce 422AD Puy-de-Dôme, 2 D 1.23AD Puy-de-Dôme, E-dépôt 113 II BB 6624AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E dépôt 113 II BB 55 : délibérations du 28 juin et du 14 juillet 1630.25PASSELAIGUE, Louis, 1997, p. 190.26AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 62, 8 octobre 163427AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E dépôt 113 II BB 9128" maison de ville jadis ".29Elle est aujourd'hui en partie intégrée dans le logement du gardien, auquel elle sert d'entrée.30AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E Dépôt 113 II GG 39, pièce 3 : Relation d’expert pour la vérification et l’espace nécessaire pour le collège, 7 mai 164331" futurum refectorium ubi prius domus combusta".32Ces trois maisons existent toujours, bien que remaniées, aux 1, 3 et 5 place Poly ; voir dossier IA63002706.33DOMPNIER, 2011, p. 32 ; AD Puy-de-Dôme, E-dépôt 113 II BB 71, 8 février 1646 : tragi-comédie au collège en l'honneur du duc de Chaulnes34AD Puy-de-Dôme, E-dépôt 113 II BB 62, fol. 53-56 : Contrat de fondation, 20 juillet 163435AC Clermont-Ferrand, BB 62 (contrat de fondation), fol. 53-56 ; cité par DELATTRE, 1949, t. 1, col. 137336AD Puy-de-Dôme, E-dépôt 113 II BB 6237AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E Dépôt 113 II BB 68 ; même pièce en 2 D 1.38AD Puy-de-Dôme, 2 D 1 et fonds de Montferrand, E Dépôt 113 II. GG 39, pièce 3 : Relation d'expertise pour la vérification de l'espace nécessaire pour le collège, 7 mai 164339La rue n'existe plus et son tracé n'est pas documenté ; elle était perpendiculaire à la rue de la Rodade.40AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E Dépôt 113 II GG 39, pièce 5 : Extrait d’un Jugement de M. le duc de Chaulnes, 17 décembre 164341AD Puy-de-Dôme, Fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 91 : Etat de l'ancienne maison des jésuites, 25 juillet 1712 42AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E Dépôt 113 II BB 7243Ibid., BB 74 et B Patrimoine Clermont-Ferrand, Ms 1110, fol. 26-27.44AD Puy-de-Dôme, 2 D 5.45AD Puy-de-Dôme, fonds de MOntferrand, E Dépôt 113 II GG 39 : opposition des consuls de Montferrand à la permanence d'un collège à Clermont, quoique supprimé, 1647.46AD Puy-de-Dôme, 2 D 1.47AD Puy-de-Dôme, 2 D 1 et fonds de Montferrand, E Dépôt 113 II GG 3948AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E Dépôt 113 II GG 39, pièce 11 : délibération du 11 avril 1649)49AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E Dépôt 113 II BB 7650JALOUSTRE, 1881, p. 239 ; B Patrimoine CAM, Ms 606, fol. 47 à 49.51B Patrimoine CAM, Ms 606, fol. 55 : Sommation faite aux jésuites de la part des consuls de Montferrand de rester à Montferrand, 24 mars 1662.52JALOUSTRE, 1881, p. 244.53AC Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 79, 15 janvier 166454AC Puy-de-Dôme, fonds de MOntferrand, E-dépôt 113 II BB 80, 3 juin 166755AC Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 83, 89 et 9156AC Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 8757B Patrimoine CAM, ms 1110, fol. 26-27 : Mémoire sur l'école de Montferrand, v. 1718.58AC Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 93 ; ROLLAND D'ERCEVILLE, 1766, p. 511. 59En 1881, E. Jaloustre mentionne que les bâtiments étaient encore affectés à l'usage de caserne "il y a peu d'années" (Anciennes écoles d'Auvergne, p. 215)60Voir PIERA, P., 2001, p. 93.61AC Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 89, 12 octobre 169862AC Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 9663AC Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II BB 9964AD Puy-de-Dôme, 2 O 3556.65DU RANQUET H., 1936 ; éd. 1997, p. 20266Non visitées.

L'hôtel du bailliage est construit avant 1416 par Jean, duc de Berry pour y accueillir le bailliage royal, dont le siège est à Montferrand de 1425 à 1556. Après le transfert du bailliage à Clermont en 1556, il devient maison de ville, mais une partie des lieux est louée à des particuliers.

Fondé à Montferrand en 1634, le collège des jésuites s'installe dans cet édifice, ainsi que dans plusieurs maisons mitoyennes selon des plans établis par le père jésuite Christophe Guyot. Le collège est pourvu d'un jardin situé à l'emplacement de l'îlot délimité par les actuelles rues du Puits-Martel, d'Aline, Marmillat et la place Poly.

En 1648, le collège est agrandi par la construction d'un petit corps de bâtiment situé entre la maison de ville et l'actuel immeuble 1 place Poly. Interviennent sur ce chantier le maître maçon Anne Mignon, le tailleur de pierre Lucas Congre, le charpentier et couvreur Antoine Vaisson, le maître charpentier Jacques Lamouroux ; les travaux sont achevés au printemps 1649. Ce bâtiment est démoli lors de l'ouverture de la place au Chanvre, au début du 19e siècle.

Après le transfert du collège à Clermont en 1663, la municipalité récupère la propriété de l'ancien hôtel du bailliage et en loue une partie, affectée à usage d'habitation, tandis que l'autre, ancienne église du collège, devient église paroissiale placée sous le vocable de Saint-Pierre. Cette dernière est transformée en immeuble par surélévation dans la seconde moitié du 19e siècle (sur la coupe dessinée par l'architecte Louis-Charles Ledru en 1829, elle n'a qu'un niveau d'élévation).

Au 19e siècle, le bâtiment, toujours en mauvais état, accueille des étals du marché au chanvre dans sa partie occidentale, sert de logement aux curés de la paroisse dans sa partie orientale, et héberge l'infanterie dans le reste des locaux.

Toujours propriété de la commune de Clermont-Ferrand, c'est actuellement un immeuble affecté à diverses associations ; l'une des salles porte le nom d'Auguste Ricard de Montferrand, dite aussi salle Poly.

Le collège des jésuites de Montferrand occupait plusieurs édifices : l'ancien hôtel du bailliage, devenu maison de ville, actuellement immeuble et salle communale, dite salle Poly ou Ricard de Montferrand, et un ensemble de maisons dont certaines ont disparu et d'autres subsistent (voir dossier IA63002706).

Dans son état actuel, l'ancien hôtel du bailliage s'élève sur une parcelle barlongue où se succèdent deux corps de bâtiments parallèles reliés, hauts de deux étages carrés. Sur la cour qui les sépare s'élève une tour d'escalier en vis hors-œuvre dont le toit a été rabaissé.

  • Murs
    • trachy-andésite pierre de taille
    • trachy-andésite moellon enduit partiel
    • trachy-andésite moellon enduit
  • Toits
    tuile
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte d'ogives
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
  • Typologies
    immeuble à deux corps de bâtiments parallèles reliés
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement animal
  • Précision représentations

    gargouille saillante

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, pour l'ancien hôtel du bailliage
    propriété privée, pour les maisons sises 1, 3 et 5 place Poly
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    porte

porte à encadrement mouluré et sculpté (gâble) au premier étage de l'ancien hôtel du bailliage

Documents d'archives

  • AD Puy-de-Dôme, Fonds de Montferrand : E-dépôt 113 II BB. Administration communale, procès-verbaux de consulats et conseils, 1440-1731

    AD Puy-de-Dôme : Fonds de Montferrand : E-dépôt 113 II BB
  • AD Puy-de-Dôme, Fonds de Montferrand : E-dépôt 113 II BB 3. Procès-verbaux de consulats et conseils. Minutes, 1470-1500

    AD Puy-de-Dôme : E-dépôt 113 II BB 3
  • AD Puy-de-Dôme, Fonds de Montferrand : E-dépôt 113 II AA 21. Projet d'union de Montferrand à Clermont et édit d'union, 1630

    AD Puy-de-Dôme : E-dépôt 113 II AA 21
  • AD Puy-de-Dôme, Fonds de Montferrand : E-dépôt 113 II AA 22 et 23. Union de Montferrand à Clermont, correspondance, 1630-1643

    AD Puy-de-Dôme : E-dépôt 113 II AA 22 et 23
  • AD Puy-de-Dôme, Fonds de Montferrand : E-dépôt 113 II BB 55.  Délibérations du consulat et correspondance générale des consuls, 1630

    AD Puy-de-Dôme : Fonds de Montferrand : E-dépôt 113 II BB 55
  • AD Puy-de-Dôme, Fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II DD 9 : Acquisitions de maisons pour le Collège, 1634-1650

    AD Puy-de-Dôme : E-dépôt 113 II DD 9
  • AD Puy-de-Dôme, Fonds de Montferrand : E Dépôt 113 II GG 39. Établissement du collège, 1632-1659

    AD Puy-de-Dôme : E Dépôt 113 II. GG 39
  • AD Puy-de-Dôme, Fonds de Montferrand : E-dépôt 113 II BB 78 à 99. Délibérations du consulat et correspondance générale des consuls, 1662-1729

    AD Puy-de-Dôme : E-dépôt 113 II BB 78 à 99
  • AD Puy-de-Dôme : 2 D 1. Installation des jésuites, 1634-1671

    AD Puy-de-Dôme : 2 D 1
  • AD Puy-de-Dôme : 2 D 5. Baux à prix faits passés avec Antoine Vaisson maître charpentier, Anne MIgnon, maître-maçon, Lucas Congré, tailleur de pierre et Jacques Lamouroux, maître charpentier, juin, juillet et novembre 1648

    AD Puy-de-Dôme : 2 D 5
  • AD Puy-de-Dôme : 2 0 3556. Propriétés bâties. Aliénation d'une maison dite de Saint-Pierre, 1829

    AD Puy-de-Dôme : 2 0 3556
  • B Patrimoine CAM : Ms 606. Recueil de pièces relatives aux écoles et au collège de Clermont, copiées aux archives de la ville ou du département, 16e - 18e siècle

    B Patrimoine CAM : Ms 606
    fol. 13 à 49 ; fol. 55 ; fol. 157-158
  • B Patrimoine CAM : Ms 1110, fol. 26-27. Mémoire sur l'école de Montferrand, v. 1718

    B Patrimoine CAM : MS 1110

Bibliographie

  • PERRAULT, Christophe, GIRARDCLOS Olivier. Datation par dendrochronologie de la maison du 22 rue de la Rodade, à Montferrand (63). Besançon : [C.E.D.R.E.], 2005

    CDP Clermont-Ferrand
  • BOURDIN, Philippe, DOMPNIER, Bernard, FRYSZMAN, Aline. Des jésuites à Blaise Pascal. Histoire du plus ancien lycée de Clermont-Ferrand. Clermont-Ferrand : CRDP Auvergne, 2011.

    B Patrimoine CAM : A 17501
    p. 13-35
  • CAILLAT. Notice historique sur le collège de Clermont. In Annales Scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne, t. XVI, 1843, p. 320-347

    BnF : NUMP-1222
    p. 323-324 ; 326-327
  • COMPERE Marie-Madeleine, JULIA Dominique. Les collèges français, 16e-18e siècles. Répertoire 1 - France du Midi. Paris : I.n.r.p., 1984. (Bibliothèque de l'Histoire de l'Education, 10). [en ligne] URL <www.persee.fr/doc/inrp_0000-0000_1984_ant_10_1_7003>

    p. 235
  • DELATTRE, Pierre. Les établissements des Jésuites en France depuis quatre siècles ; répertoire topo-bibliographique publié à l’occasion du 4e centenaire de la compagnie de Jésus, 1540-1940. Enghien : Institut supérieur de théologie, 1949

    t. 1, col. 1371-1375
  • DU RANQUET, Henri et Emmanuel. Les Vieilles pierres de Montferrand d'Auvergne. Château, remparts, église, logis. Clermont-Ferrand : impr. générale, 1936. réed : Paris ; Autremencourt : Office d'éd. du livre d'histoire, 1997

    AC Clermont-Ferrand : non coté
    p. 198-202
  • GARRIGOU-GRANDCHAMP Pierre. L'architecture domestique du XII° au XIV° siècle dans les agglomérations du Puy-de-Dôme : état des questions. In Congrès archéologique de France, 158e session, 2000 : Basse-Auvergne, Grande-Limagne ; éd. 2003, p. 241-278.

    B Patrimoine CAM : A 15273
  • GARRIGOU-GRANDCHAMP Pierre. Trois demeures des XII° et XIII° siècles à Montferrand : les maisons "de l'éléphant", "de la chantrerie" et "d'Adam et Eve". In Congrès archéologique de France, 158ème session, 2000 : Basse-Auvergne, Grande-Limagne ; éd. 2003, p. 279-311

    B Patrimoine CAM : A 15273
    p. 247-248 ; 255 ; 309 notice 68
  • JALOUSTRE Elie. Les anciennes écoles de l'Auvergne, Mémoires de l'académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand, 1881, t. 23, p. 35-560 ; [en ligne] : <https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k229327m>

    BnF
    p. 208-215 ; 240-244
  • PASSELAIGUE Louis. Histoire des rues de Clermont et Montferrand. Clermont-Ferrand : éd. de Borée, 1997

    p. 179, 190, 193, 195
  • PROSLIER Michel. Vieux Montferrand. Clermont-Ferrand : 1974

    AD Puy-de-Dôme : 2 BIB 4117
  • REGOND, Annie, PIERA, Pascal. Le couvent des Ursulines de Montferrand, In Congrès archéologique de France, 158e session, 2000 : Basse-Auvergne, Grande-Limagne ; éd. 2003, p.227-233. 9 ill.

    B Patrimoine CAM : A 15273
  • ROLLAND D'ERCEVILLE, Barthélémy-Gabriel. Compte-rendu aux Chambres assemblées, par M. le Président Rolland, concernant le Collège que les ci-devant soi-disans Jésuites occupaient à Clermont-Ferrand, du 15 juillet 1763. In Recueil par ordre de dates, contenant tous les comptes-rendus par MM. les Commissaires du Parlement, au sujet des Collèges et autres Etablissemens que possédaient dans le resssort de la cour les ci-devant soi-disans Jésuites, T. VI. Paris : 1766.

    p. 510-511
  • TARDIEU, Ambroise. Histoire de la ville de Montferrand et du bourg de Chamalières en Auvergne... Moulins : C. Desrosiers, 1875. Rééd. [fac-similé], Roanne : Horvath, 1979

    BnF
    p. 18, 36, 38
  • TEYSSOT Josiane. La justice royale de Montferrand (1425-1455). Mise en place, organisation, fonctionnement. In RHEI (Revue d'histoire de l'enfance "irrégulière"), hors-série/2001 : Histoire et justice, panorama de la recherche [en ligne]. Accès internet : URL <https://journals.openedition.org/rhei/445>, consulté le 24 janvier 2022

Documents figurés

  • [Collège de Clermont-Ferrand, France : plan du Collège à Montferrand] / P. Christophe Guyot (architecte ?), 1634. 1 Dess. : plume et encre brune ; 25 x 39 cm (B.n.F., Est. FOL-HD-4 (9)). Vallery-Radot, t. IX, n° 720)

    BnF, Est. : FOL-HD-4 (9)
  • Carte de la ville et des environs de Clairmont-Ferrand : capitale de la Haute et Basse Auvergne dédiée à son Altesse Monseigneur le Duc de Bouillon gouverneur de cette province / La Jonchère, Étienne de (ingénieur) ; Desbrulins, F. (graveur). A Clermont-Ferrand. Chez Lescuyer de la Jonchere, au donjon des Vergnes : 1739. 63 x 95 cm ; gravure sur cuivre. Ech. : [1:43312 env.], 2000 toise = [9cm]. (B Patrimoine CAM, CA Del 1951)

    En bas à dr. : "Vue et Perspective de la Ville de Clairmont-Ferrand tiré du Donjon des Vergnes". Titre dans un cartouche orné des Armes du Duc de Bouillon. Au dessus de l'échelle, armes de France, de la Province d'Auvergne et de la Ville de Clermont.

    B Patrimoine CAM : CA Del 1951
  • Plan des cazernes de Montferrand / [Dijon François-Charles] (ingénieur des Ponts et chaussées), v. 1765. 3 plans : encre de chine, lavis, coul., papier beige. Ech. en toises (AD Puy-de-Dôme, MAP 1116)

    Plans des rez-de-chaussée, 1er et 2ème étage

    AD Puy-de-Dôme : MAP 1116
  • Plans des bâtiments dits de Saint-Pierre situés à Montferrand - 1829 / Ledru, Louis-Charles (architecte), 8 avril 1829. 1 Plan, papier, encre noire et rouge. Ech. : 1:50. Extrait du 2 O 3556 (AD Puy-de-Dôme, 33 Fi 113 4)

    AD Puy-de-Dôme : 33 Fi 113 4
  • Cadastre napoléonien, section C, dite de Montferrand / Sanitas (géomètre du cadastre), 1831 Ech. 1:1250 (AD Puy-de-Dôme, 51 Fi 355)

    AD Puy-de-Dôme : 51 Fi 355
  • Plan de Montferrand [avec indications historiques diverses au sujet des monuments, des couvents etc.] /1850. 1 plan, plume, encre, papier beige ; 59 x 44 cm, manuscrit. Ech. : 1:2000 (Bibliothèque du Patrimoine de Clermont Auvergne Métropole, CA 87)

    B Patrimoine Clermont-Ferrand : CA 87
  • Projet de construction d'un marché couvert sur la place Poly à Montferrand. Plan d'ensemble / Teillard Jean (architecte de la ville), 1885. 1 dess. : plume, encre de chine, lavis gris, aquarelle, papier beige. (AD Puy-de-Dôme, 33 Fi 113 36)

    AD Puy-de-Dôme : 33 Fi 113 36
  • L'Auvergne pittoresque. - 607. MONTFERRAND. Place Poly. Marché et halle / M.C. (éd.), v. 1910. 1 impr. photoméc. n. et b. (carte postale) (AD Puy-de-Dôme, 507 Fi 3470, coll. Louis Saugues)

    AD Puy-de-Dôme : 507 Fi 3470
  • Ville de Clermont-Ferrand. Immeuble Poly à Montferrand. Caves de l'immeuble [plan et coupe] / (?) (architecte communal), 27 mai 1946. 1 dess. : pap., tirage ozalide. 73,5 x 45,2 cm. Ech 1:50 (Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : archives Paul-Edouard Robinne, carton « Montferrand »)

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : archives Paul-Edouard Robinne, carton « Montferrand »
  • Ville de Clermont-Ferrand. Immeuble Poly à Montferrand. Plans du rez-de-chaussée et du 1er étage / (?) (architecte communal), 1er avril 1949. 1 plan : pap., tirage ozalide. 47,3 x 41,7 cm. Ech 1:100 (Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : archives Paul-Edouard Robinne, carton « Montferrand »)

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : archives Paul-Edouard Robinne, carton « Montferrand »
  • Ville de Clermont-Ferrand. Immeuble Poly à Montferrand. Plan du 2e étage / (?) (architecte communal), 28 juin 1957. 1 plan : pap., tirage ozalide. 49,8 x 32,2. Ech 1:50 (Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : archives Paul-Edouard Robinne, carton « Montferrand, 22 rue de la Rodade »)

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : Archives Paul-Edouard Robinne, carton « Montferrand, 22 rue de la Rodade »

Annexes

  • Annexe 1 : Acquisitions de maisons pour le Collège, 1634-1650 (AD Puy-de-Dôme, fonds de Montferrand, E-dépôt 113 II DD 9)
  • Annexe 2 : Relation d’expert pour la vérification et l’espace nécessaire pour le collège, 7 mai 1643, extrait : fol. 1 v° à 6 (AD Puy-de-Dôme, 2 D 1 et fonds de Montferrand, E Dépôt 113 II GG 39, pièce 3)
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019, 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Guégan Catherine
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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