Dossier d’œuvre architecture IA63002781 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
Immeuble
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 43 avenue d' Italie
  • Cadastre 2022 HW 368
  • Dénominations
    immeuble

Le mode d'édification présidant à cette extrémité d'îlot est en damier (voir figure IVR84_20246300119NUDA, section rose en rive est, et définition de ce phénomène dans l'annexe grille typologique du dossier de présentation de l'opération d'inventaire des boulevards de ceinture de Clermont-Ferrand). L'extrémité nord est occupée par la maison du n°41 avenue d'Italie édifiée en 1899. Puis, la construction du n°45 intervient en 1902, laissant vide l'emplacement interstitiel. C'est en 1904 que l'immeuble du n°43 comble ce vide. Il ne se conforme ni à l'alignement de son mitoyen droit, ni au recul de son mitoyen gauche, s'implantant entre ces deux positions. Ceci entraîne l'apparition de pignons d'alignement. De plus, son enveloppe excédant celle de ces mitoyens, les élévations latérales se développent en mur d'héberge (voir image IVR84_20236300287NUC4A et IVR84_20246300160NUC4A, murs d'héberge percés d'ouvertures de souffrance). Les trois éléments de ce damier sont édifiés selon une composition architecturale indépendante : au n°41, une maison dont la façade est orientée vers la rue d'Ambert (voir image IVR84_20246300091NUCA), au n°45, une ancienne maison d'artisan avec rez-de-chaussée professionnel et étage d'habitation (maison de forge et charronnage Romeuf, voir figure IVR84_20246300330X, à présent immeuble visible au premier plan de l'image IVR84_20246300160NUC4A), enfin le n°43, immeuble arborant des balcons filant au premier et dernier étages et un riche décor de ferronnerie au rez-de-chaussée (ateliers Bernardin). Cet ensemble de facteur concoure à donner à la séquence un caractère hétérogène. L'architecture reflète sans doute une hétérogénéité sociologique : la maison du n°41 fut construite par un lieutenant du 36e régiment d'artillerie qui semblait aspirer au confort des intérieurs bourgeois (voir image IVR84_20246300331NUCA, la tour d'angle abrite des pièces de réception comprenant boiserie, cheminées à hotte pourvu d'un décor encadrant un miroir); alors que le forgeron Romeuf installe son atelier et sa demeure au n°45. Il faut donc imaginer que l'immeuble du n°43 s'implante entre une maison traduisant une certaine aisance et un atelier sans doute bruyant. L'emprunt à un vocabulaire urbain (balcons filants et ferronnerie) renforce son caractère inattendu dans un tel environnement.

L'emprise actuelle de la parcelle HW 368 provient de la fragmentation de la parcelle 121, section I (première feuille) du cadastre de 1831. L'acte d'expropriation pour l'ouverture de l'avenue d'Italie (alors dénommée de l'Esplanade) date de 1878 au détriment du banquier Peghoux agissant en tant que liquidateur de la société Lespinasse-Laval, Comptoir commercial, 7, rue Neuve. Un premier dossier de demande d'alignement est déposé en avril 1904. Les plans, présentant un immeuble sans ornement de façade, sont signés de la main du propriétaire. En septembre 1904, une nouvelle demande est déposée par Louis Jarrier, architecte, pour le compte du propriétaire. Le dessin de la façade, qui ne correspond pas à l'édifice actuel, s'orne alors de balcons, d'encadrements de baies et d'un habillage en bossage. Il ne comporte pas cependant la ferronnerie de rez-de-chaussée signée des ateliers Bernardin.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1904, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Jarrier Louis
      Jarrier Louis

      Architecte. Il a beaucoup travaillé dans la ville du Mont-Dore (pour documenter sa vie et son oeuvre, voir l'ouvrage de Pascal Piera, Louis Jarrier, architecte à Clermont-Ferrand, 1862-1932). A Clermont-Ferrand, il est l'auteur de l'immeuble du 27 avenue d'Italie, sis à l'angle de l'avenue Charras, dite Villa Giraudon (date dépôt demande d'alignement 1899). Puis en 1904, il dessine les plans de l'immeuble du n°43 avenue d'Italie. En réalité, l'immeuble s'éloigne sensiblement des plans. En 1919 puis en 1924, il fournit les plans d'agrandissement des ateliers des établissements Fritisse et Nourrit (fabricant de caoutchouc) situé à l'angle de l'avenue des Paulines, du boulevard Fleury et de la rue de l'Oradou.

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    • Auteur :
      Ateliers Bernardin (Fin 19e - )
      Ateliers Bernardin

      Jean-Baptiste Bernardin dit Mitol (1866-1951), Auguste Bernardin (1880-1962), Georges Bernardin (1894-1974), ferronniers, Clermont-Ferrand. L'atelier est d'abord installé au 30 rue Eugène-Gilbert. "Construit en 1890 pour le sculpteur Jean-Baptiste Gourgouillon, cet immeuble fut ensuite acquis par la famille Bernardin" indique la notice MH (PA00092023). Les dates de réalisation des ornements en ferronnerie de cet édifice s'échelonne de 1890 à 1920. En 1912, Auguste Bernardin s'adresse à l'architecte Louis Raynaud pour édifier un nouvel atelier agrémenté d'espaces d'habitation au 43 boulevard Pasteur à Clermont-Ferrand (notice MH PA63000080). Le cartouche de la grille en fer forgé du 43 avenue d'Italie (construction de l'immeuble en 1904) indique l'adresse du 24 rue de la Poudrière (ancienne appellation de la rue Morel-Ladeuil). Ce même cartouche signe le portail du 36 avenue d'Italie (1914), portail couronné d'une pomme de pin que l'on trouve également sur le décor en ferronnerie de la porte d'entrée du n°1 rue d'Alsace (1910). Ce décor végétal n'est pas signé mais plusieurs arguments permettent de l'attribuer à l'atelier Bernardin: la pomme de pin dont il a déjà été question, le fait que l'architecte de l'immeuble soit Louis Raynaud (architecte de l'atelier Bernardin), la ressemblance avec le motif du balcon du 30 rue Eugène-Gilbert. Georges Bernardin est l'auteur des ferronneries ornant des pavillons de l'hôtel-Dieu des années 1930 à 1950. La signature Bernardin se trouve également sur la grille d'entrée du sanatorium Sabourin (Albéric Aubert architecte, 1934, actuelle école d'architecture de Clermont-Ferrand).

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L'immeuble ne se conforme pas au règlement architectural du quartier du Château-Rouge (voir annexe) : l'usage de la pierre Volvic en bossage en table se trouve aussi bien au rez-de-chaussée qu'au dernier niveaux de l'édifice. Il en résulte un jeu de matériaux faisant alterner brique et pierre de couleur sombre, parement habillé d'un crépi ocre et ferronnerie. Cet aspect chamarré provient en partie de la surélévation opérée par ajout d'un comble en surcroit percé de lucarnes (le plan des combles indique des chambres de bonne en enfilade sous le faîtage, donnant sur l'ouverture du pignon gauche, les parties sous charpente non éclairées étant destinées à recevoir des greniers).

Sans doute, l'élévation de façade fournie par Louis Jarrier, aspirait à plus d'élégance : les travées plus étroites, clairement dissociées de celle de la porte d'entrée, s'établissaient en un symétrie renforcée par l'effet pyramidant des baies centrales, l'effet horizontal du bossage était contrebalancé par la liaison des niveaux introduisant les motifs décoratifs des clefs et encadrant l'alternance d'arc et d'angle. Le résultat, sans que l'on connaisse la raison de l'écart par rapport au modèle, est une sorte d'inversion entre le rez-de-chaussée, paraissant écrasé par le balcon et ses puissants corbeaux, et le troisième étage, s'ouvrant plus généreusement au moyen de baies arquées préludant à l'encadrement alterné des lucarnes, les deux extrêmes se trouvant séparés par un traitement assez frustre que peine à masquer les balcons. L'ensemble exprime une hésitation ou un atermoiement architectural dont les détails nous échappent. La distribution intérieure se conforme à un modèle largement répandu à l'époque : un immeuble-maison (un seul appartement par étage) à appartement double avec couloir, cuisine rejetée sur l'arrière, cabinet d'aisance individuel et intérieur, cabinet de toilette atténuant l'absence de salle de bain.

La ferronnerie art nouveau ornant le muret de clôture du rez-de-chaussée est finalement le seul élément qui pourrait donner l'idée de l'intention architecturale d'origine. Elle n'est pas représentée sur les dessins de Jarrier, cependant elle semble contemporaine de l'édification. Elle présente les motifs en coup de fouet et les élément de végétaux, des feuilles traitées au naturel, qui correspondent à l'époque. De plus, le cartouche de signature est similaire à celui qui se trouve sur le portail du n° 36 avenue d'Italie (daté de 1913). Enfin, la présence d'un décrottoir assorti au motif des grilles indique le début du XXe siècle (cet usage semble péricliter après la Première Guerre mondiale).

  • Murs
    • andésite moellon crépi
  • Toits
    tuile
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    3 étages carrés, comble à surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
  • Typologies
    Edification en damier ; rupture d'alignement ; Rupture d'échelle ; Composition indépendante ; Elévation à plan vertical avec balcon(s) en saillie ; Encadrement de façade ; Frise, bandeau ou registre indépendant ; Traitement des angles: présence de courbes ; Baies non ornées ; Rez-de-chaussée à baies ; Animation de l'élévation par décor ; Animation de l'élévation par matériau ; Distribution intérieure double avec couloir ; Distribution intérieur de l'immeuble: immeuble-maison
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Représentations
    • feuillage
  • Précision représentations

    Atelier de ferronnerie d'art Bernardin

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°1637 12A, demande d'alignement maison 41 avenue d'Italie, 1899

    AC Clermont-Ferrand : O216 1637 12A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°2695 12A, demande d'alignement maison 45 avenue d'Italie, 1902

    AC Clermont-Ferrand : O216 2695 12A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°3474 12A, première demande d'alignement immeuble 43 avenue d'Italie, 1904

    AC Clermont-Ferrand : O216 3474 12A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°3649 12A, demande d'alignement immeuble 43 avenue d'Italie, 1904

    AC Clermont-Ferrand : O216 3649 12A

Documents figurés

  • AD Puy-de-Dôme. 507_Fi_5238_AD63, atelier Romeuf, forge et charronnage, avenue d'Italie. Carte postale, Bougé éditeur, collection Louis Saugues, sans date (début du XXe siècle)

    AD Puy-de-Dôme : 507_Fi_5238_AD63

Annexes

  • Conditions architecturales imposées aux constructions à élever dans le quartier dit du Château rouge
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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